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rope. L'un de ces peintres se nomme Verhaghen (1). » Ne serait-il donc pas juste d'assigner à Verhaghen une place parmi les peintres de notre brillante Ecole flamande?

Pour faire connaître la fécondité de Verhàghen, je me permettrai de donner ici, d'après le poème de Vandorne, une liste des tableaux qu'il peignit avant son départ pour l'Italie :

Au collège de Berg à Louvain, la Naissance du Christ, l'Adoration des Mages, l'offrande de Siméon, la Samaritaine, le Christ nourissant 5000 personnes, le Christ avec St-Pierre près de la mer, le Christ sur le mont Thabor, la Cène, la Résurrection, l'apparition à la Madelaine, la descente du S'-Esprit; dans l'église de Tourine, la Madelaine dans la maison du Pharisien; au petit collége à Louvain, l'offrande d'Isaac; dans l'église des Sœurs-Noires à Louvain, l'Adoration des Mages; au collège Baius à Louvain, l'Assomption et une autre au collége St-Michel; chez M. Franzen, une allégorie sur l'hiver; au collège Pels, un tableau de fleurs avec le Christ et S'-Jean; au collége Viglius, la séparation d'Abraham et de Loth, la mort d'Abel; à Etegem dans l'église, la Naissance du Christ, les Liens de S'-Pierre; dans l'abbaye de Parc, deux épisodes tirés de la vie de St-Norbert (2); dans l'église de Lenninck, le Christ à Emaüs, S'-Pierre recevant les clefs; dans l'église de S-Quintin à Louvain, un purgatoire, qui appartient à ses premiers ouvrages, deux tableaux d'après Crayer, représentant le Calvaire (3) et le martyre de S'-Quintin, le Christ au jardin des Oliviers (4); dans l'église de Lan

(1) Le Voyageur, tom. I., pag. 163.

(2) Après son retour de l'Italie, il a peint une foule de tableaux pour cette abbaye.

(3) Il se trouve aujourd'hui dans l'église des Béguines à Louvain. (4) Dans la suite il y ajouta cinq autres tableaux, dont les sujets sont tirés de la Passion.

den, un Calvaire, qui est un de ses meilleurs tableaux; chez les Frères-Mineurs, à Diest, huit tableaux, représentant des saints de cet ordre; à Louvain chez les FrèresMineurs, 13 tableaux dans le même genre, et un Christ sur la croix, et dans leur église, la mort de St-François et celle de S'-Antoine; à Terbank, près de Louvain, un Christ et un portrait de la supérieure; dans l'église d'Aerschot, le lavement des pieds; au collège Vandael, 11 tableaux, tirés de la vie de S'-Pierre, Pierre conduit par André chez le Christ, sa vocation, Pierre chez le Christ, près de la mer, reçoit les clefs, coupe l'oreille de Malchus, renie le Christ, sa pénitence, la Pêche, la mort d'Ananie, la guérison des boiteux, son martyre; chez M. De Bruyn à Louvain, une Assomption; dans l'église des Dominicains à Louvain, une Annonciation, la Visitation, la Naissance du Christ, frande de Siméon, un Calvaire, une Ascension, une Assomption; au collège hollandais, à Louvain, la Présentation, l'Annonciation, la Visitation, la Vierge se reposant en chemin avec Jésus et Joseph, l'Assomption.

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Dans l'église de S'-Pierre à Louvain, cinq tableaux, dont les sujets sont tirés de la vie de Ste-Marguerite; dans la chapelle de St-Job à Louvain, un S'-Job (1); dans l'église

(1) Voici ce que le Voyageur des Pays-Bas en dit : « Dans la chapelle qu'on nomme ici St-Job, j'ai vu avec beaucoup de plaisir un tableau de Verhaghen; il est composé avec esprit : il représente Job, assis sur une pierre, au milieu d'un fumier; rien de plus naturel que l'attitude du saint le peintre n'a pas chargé sa composition; elle est simple: on n'y voit point, comme le font ordinairement ceux qui traitent ce sujet, une foule d'esprits infernaux acharnés à tourmenter Job: un seul de ces esprits paraît dans les airs. On regarde ici ce tableau comme un des meilleurs qu'ait fait Verhaghen. L'on m'a dit que M. Josse, de Bruxelles, en possédait deux du même maître qui représentaient la continence de Scipion et celle d'Alexandre ; que M. d'Aguilar, pensionnaire des États, possédait aussi un beau tableau de Verhaghen, qui représentait Abraham renvoyant Agar, et que ce peintre considérait ce morceau comme

des Récollets à Halle, un S-François et un S-Antoine; chez le consellier Van den Branden, à Bruxelles, un Christ à Emaüs; le même sujet se trouve dans l'église de Turnhout; dans l'église de Cosen, un Calvaire; à Auwaert, une Trinité; dans l'abbaye d'Averbode, différentes toiles trèsgrandes et qui sont très-estimées; les compositions en sont pleines de vie, mais les ciels méritent quelques reproches; à Gand chez les Dominicains, l'offrande de Siméon; à Hinsbergen, la Trinité couronnant la Vierge; dans la galerie de Vienne, un S'-Étienne qu'on fait passer comme le plus remarquable de ses tableaux, et pour lequel l'impératrice lui envoya cinq médailles en or, en témoignage de sa satisfaction; la continence de Scipion, envoyé à l'impératrice à Vienne; les filles de Loth, dont je viens de parler dans la note; Virgile, lisant ses poésies devant Auguste, fut envoyé en Angleterre; une Madelaine aux pieds du Christ dans l'abbaye de St-Gertrude à Louvain. Tous ces tableaux, que j'ai donnés à peu près dans l'ordre dans lequel ils furent peints, ont été achevés depuis 1754 jusqu'en 1771.

Depuis son retour de l'Italie, il peignit une foule de tableaux qu'il serait presqu'impossible d'énumérer; on en voit un dans l'église de S'-Rombaut à Malines, plusieurs autres dans l'église des Frères-Cellites à Louvain, où on remarquera surtout le Christ, expliquant la loi nouvelle, qui est d'un effet surprenant. Chez son fils, M. le curé Verhaghen, à Wakkerzeel, on admire un Dieu le Père, dont les habits pontificaux sont un véritable chef-d'œuvre.

un des meilleurs qu'il eut fait : quand je retournerai à Bruxelles, j'irai voir s'il mérite l'éloge qu'il en fait. Je verrai aussi Loth et ses filles qui est dans l'hôtel d'Arenberg, dont plusieurs personnes ici m'ont parlé avantageusement (le Voyageur, tom. II, pag. 287). »

Verhaghen eut un frère, nommé Jean Joseph, et qu'on désigne vulgairement par le nom de Pottekens-Verhaghen. Il s'attacha surtout à peindre des pots et autres ustensils de ménage, qu'il savait rendre avec une vérité frappante; il avait aussi un talent supérieur pour peindre les métaux. Quelquefois il se hasardait à peindre un intérieur d'une maison villageoise avec quelques figures, d'une assez bonne exécution; mais les pots étaient la principale partie de son tableau. On en trouve deux ou trois d'une exécution supérieure chez M. l'avocat Quirini, à Louvain, et quelquesuns, mais moins bons, dans les serres de M. Plaschart à Wespelaer. On en rencontre très-souvent des copies, et il faut être sur ses gardes pour ne pas se laisser tromper. en est de même des tableaux de son frère.

C. PIOT, Avocat.

Watcant.

(NOTE POUR SERVIR A UNE BIOGraphie tournaisienne).

Nicolas-Philippe Watcant, chanoine de Tournai, vivait au commencement du XVIIIe siècle. C'était un homme très-lettré; il entretenait des relations avec plusieurs érudits de l'époque, entre autres avec Jacques Lenfant, Baluze, le P. Lelong, etc. Sa bibliothèque était riche en manuscrits et en curiosités littéraires. Lié d'amitié avec Jean Godefroy, il lui procura plusieurs lettres originales de Louis XII, de Marguerite d'Autriche, de Charles-Quint et de Marguerite de Parme, que celui-ci a insérées dans son ouvrage intitulé: Lettres du roy Louis XII et du cardinal d'Amboise, etc., 4 vol. in-12, Bruxelles, Foppens, 1712. Jean Godefroy, qui préparait une édition de la chronique de Jean Molinet, reçut de l'abbé Watcant jusqu'à six MSS. différents de cet ouvrage ( ).

Le 7 décembre 1711, il lui mandait : « Enfin je trouve » à propos de travailler sur les lettres d'Estienne de » Tournai; il écrivoit en 1191, première année de son

(1) Parmi ces six manuscrits, il s'en trouvait deux complets : l'un en un seul gros volume in-folio, l'autre provenant de N. Dufief avait trois tomes. Les autres exemplaires étaient des volumes séparés.

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