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qui supprima l'abbaye du Parc, en mars 1789 (1). Ce prélat mourut le 23 novembre 1792 (2).

Melchior Nysmans lui succéda la même année. Il gouverna l'abbaye du Parc jusqu'à l'époque de l'entrée de l'armée française dans les Pays-Bas. Il se retira alors en Allemagne, et accompagna le cardinal de Frankenberg à Emmerich et à Bocholt. Après avoir émigré pendant plusieurs années, il rentra dans sa patrie en 1802, après le concordat. Ce prélat mourut le 17 décembre 1810.

(1) Son portrait a été gravé par J. Chevillet, en 1790, dans le Recueil des portraits de nos seigneurs les États de Brabant qui ont assisté à l'assemblée générale, tenue à Bruxelles depuis le 17 avril 1787 jusqu'au 5 décembre de la même année, avec un appendice contenant les portraits de MM. les abbés des abbayes pour lors vacantes, ainsi que de MM. les chefs du troisième membre du tiers-étal de l'an 1789, etc., gravés d'après les dessins originaux d'André Bernard de Quertenmont, peintre et directeur de l'Académie belgique des Beaux-Arts á Anvers, et membre ordinaire de l'Académie électorale de Dusseldorf. Anvers, 1790, aux dépens de l'auteur.

V. les brochures intitulées :

1. Het recht van den natuer van de volkeren van de H. Roomsche kerk ende van de civiele wetthen, geschonden door de actuele afschaffinge van de abdye van Perck by Loven, enz. 1789, p. 42.

2. Relaes van het tyrranig gedrag en wilkeurige bestiering van den zeer Eerweerden Heer Simon Wouters, geweezen prelaet van de afgeschafte abdye van Perck, ten opzigten van zyne onderhoorige religieusen. 1789, in octavo, p. 18.

3. Requeste met ses stukken annex door de heeren religieusen der abdye van 's Heeren Perck by Loven, gepresenteerd aen die seer eerweerden edele Heeren Staeten van den lande en hertogdomme van Brabant, in hunne generale vergaderinge gehouden te Brussel, op den 18 dag der maend junii 1789. Gedrukt in Brabant, by Jan Baptist Van Werchter, vaderlandschen drukker, p. 31, in octavo.

Nysmans avait été curé à Notre Dame-au-Bois (Jesus Eyk), près de Bruxelles, cure qui dépendait de l'abbaye du Parc.

(2) Il y avait à cette époque à l'abbaye du Parc, outre l'abbé, 47 religieux, dont 27 étaient employés hors du monastère, dans les cures qui en dépendaient. Les dignitaires étaient l'abbé, le prieur, le circator, le sous-prieur, le prévôt, le camerier (camerarius), le lecteur et le proviseur.

Dans l'église du Parc, on voit encore aujourd'hui le tombeau des abbés, construit au commencement du XVIII° siècle par l'abbé Alexandre Slootmans. La Mort, en marbre blanc, sortant d'un sarcophage de marbre noir, soutient une table de marbre noir où sont inscrits les noms des abbés qui ont successivement régi ce monastère. La Foi et l'Espérance, de grandeur naturelle, accompagnent ce tombeau. Trois petits génies ailés, dont un représente la Charité, et les deux autres portent la mitre et les ornements pontificaux, voltigent audessus de la Mort. Au centre, le Temps déroule une chaîne d'écussons où sont les armoiries de tous les abbés. On y lit l'inscription suivante :

D. O. M.

MEMORIE

ADMODUM RR. AC AMPLL. DD. ABBATUM

HUJUS MONASTERII

1. SIMON PREFUIT 10 ANNIS OB. 1142. 27 FEB.

II. PHILIPPUS PRÆFUIT 23 ANN. RESIGNAVIT 1165.

III. THOMAS, ETC.

XXXVI. ALEXANDER SLOOTMANS. P. 26. OB. 1756. 8 MAII.
XXXVII. FERD. DE LOYERS PRÆF. 5. OB. 1762. 15 FEBRUARII.
XXXVIII. FRANC GENERÉ PREF. 16. OB. 1788. 12 SEPT.
XXXIX. SIMON WOUTERS PRÆF. 14. Oв. 1792. 23 Nov.
XL. MELCHIOR NYSMANS PRE. 18. OB. 27 DEC. 1810.

R. I. P.

L'écusson des deux derniers abbés est vide. D'après un tableau conservé encore aujourd'hui dans l'ancienne salle du chapitre, ils doivent être : Io Simon Wouters, d'azur au chevron d'or, accompagné en pointe d'une étoile d'argent; II Melchior Nysman, d'azur à trois étoiles d'argent, chargé en abime d'un écusson d'argent, à cinq fleurs de lys de gueules.

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PARTICULARITÉS SUR LA VILLE De Bruxelles. A l'occasion de la construction projetée du passage St-Hubert à Bruxelles, nous ferons remarquer que d'après les plans adoptés, une partie de la maison du ci-devant métier des Orfèvres doit être sacrifiée; cette maison nommée le Miroir, n'étant pas sans quelque intérêt historique, nous pensons qu'il ne sera pas

hors de propos d'en faire mention ici. Elle fut élevée vers l'an 1696, par ordre de la corporation des orfèvres; mais ceux-ci, n'ayant pu subvenir aux frais de construction, furent obligés de former une loterie, et distribuèrent le bas de leur bâtiment en cinq habitations différentes, qui étaient les cinq premiers prix; elles existent encore aujourd'hui.

Le métier des orfèvres était l'un des plus anciens de la ville de Bruxelles, on ignore même son origine; toutefois il est certain que vers l'an 1200 il demeurait un membre de cette corporation au lieu dit Cantersteen; leurs priviléges furent souvent renouvelés et confirmés par les souverains du pays,

Leurs armoiries ou marques distinctives étaient trois coupes d'or, sur fond d'azur; on les voit encore sur le fronton du bâtiment, de même que leur devise: Omnibus Omnia, et la date de sa construction, M. DC. XCVI.

Cette maison était surmontée autrefois de statues et autres ornements, qui n'existent plus aujourd'hui.

Un membre de cette corporation, Jean Jacobs, fonda un collège à Bologne, vers l'an 1650, en faveur de jeunes Bruxellois dont les parents exerçaient la profession d'orfèvre (1).

La tour du Miroir, ancien bâtiment qui renfermait les priviléges des bourgeois et les archives de la nation de NotreDame, était adossée à la maison des orfèvres, et en faisait partie; cette tour, ayant été fortement endommagée par le bombardement de l'armée française en 1695, tomba le 7 novembre 1696, vers trois heures de l'après-midi, et entraîna dans sa chute deux autres maisons voisines.

On trouva dans ses ruines plusieurs coffres renfermant les priviléges et franchises accordés aux habitans par le gouverneurs du pays. Les bourgeois ayant eu connaissance de cette découverte, il se fit une fermentation, qui occasionna l'émeute connue sous la dénomination de Spiegelgasten, c'est-à-dire, compères du miroir.

Les neuf nations formant le corps de la bourgeoisie de cette

(1) On peut voir sur la fondation Jacobs à Bologne, le Messager des Arts de 1834, p. 41-49. (Note de la Rédaction.)

ville, assemblées, ordonnèrent que ces pièces fussent imprimées et publiées en un recueil, sous le titre de : den Luyster ende Gloire van het Hertoghdom van Braband, etc. Ils allouèrent 5000 florins pour les frais d'impression; 2000 florins furent remis au sieur Van de Putten pour les avances qu'il avait faites (1).

Ce recueil qui contient trois titres, français, espagnol et flamand, fut dédié et présenté au roi d'Espagne Charles II, par les doyens Pierre Van den Putten, Antoine du Pré, et François 't Kindt. Le compilateur en fut Jean-Baptiste Ansems, d'une ancienne famille praticienne de cette ville (2), prêtre, protonataire apostolique, notaire royal, et recteur de la chapelle Ste-Anne, rue de la Montagne. Il avait une si belle voix que l'électeur de Bavière passant un jour devant cette chapelle, pendant qu'il chantait, l'ayant entendu, en fut si émerveillé qu'il le fit venir à sa cour, et le fit son aumônier; mais il fut bientôt renvoyé à cause de sa mauvaise conduite. Il était aussi très-grand partisan des priviléges du pays; on rapporte qu'un jour les doyens des nations, ayant été invités à un dîner au Moulin de St-Michel, au Canal, Ansems se rendit deguisé à la rue Haute, y arrêta un petit garçon qui allait, portant au bout d'un bâton, les attributs de son métier, à St--Gilles ; il lui dit qu'il avait quelque chose de mieux à y placer et y ajouta l'écrit suivant, se retira et changea de costume, afin de n'être pas reconnu :

Onse dekens syn uyt schikken,
Om beter te connen knikken;
Op den Molen van S. Michiel,
Terwyl ik gaen naer S. Giel.

(1) M. Gachard a donné quelques détails intéressants sur le Luyster van Brabant, dans ses Documents inédits concernant les Troubles de la Belgique. Bruxelles, 1838, p. LVII.

(Note de la Rédaction.)

(2) Dans un manuscrit relatif aux anciens magistrats de Bruxelles, qui m'appartient, on trouvé un Henri Ansems, échevin vers l'année 1263 et suivantes, de la tribu de Caudenberg. Il portait d'or au lion naissant de gueules, à la face d'azur, accompagnée de deux tours d'argent.

Tout le monde lut cet écrit; le garçon fut arrêté, mais ne put indiquer l'auteur.

Le Luyster van Braband fut supprimé avant son entier achèvement, par ordre du conseil de Brabant, et Ansems fut enfermé au Treurenberg (1). Mais l'avocat fiscal de Brabant, Ringler, en avait enlevé quelques exemplaires; il en donna à ses amis. On imprima secrètement ce qui manquait, à savoir ce qui est en caractères plus petits, à la fin de chacune des trois parties. Les exemplaires de ce recueil se trouvent facilement, mais sont rarement complets.

Sources: 1o Le manuscrit des magistrats de Bruxelles, 2o Fragments manuscrits inédits du conseiller de Brabant, Del Marmol, etc., etc.

J. GAUTIER.

NECROLOGIE. JOSEPH PAELINCK. Joseph Paelinck naquit le 20 mars 1781, à Oostacker, petit village situé sur la rive droite du canal qui conduit de Gand à Terneuzen. Son goût pour la peinture se manifesta de bonne heure; de même que tous les grands artistes, il sut vaincre les difficultés que lui offrait sa position pour embrasser une carrière conforme à ses penchants. Ses parents, quoique simples cultivateurs, s'aperçurent bientôt du génie de leur enfant; on résolut de l'envoyer à l'Académie de peinture à Gand. Les progrès rapides que fit en peu de temps le jeune Paelinck, lui attirèrent bientôt des protecteurs zélés et puissants. Il quitta l'Académie de Gand pour se rendre à Paris, où il entra à l'école de David.

Les ouvrages de Joseph Paelinck se ressentirent toujours des excellentes leçons de ce grand maître; la plupart de ses tableaux se distinguent par une grande correction de dessin, par le charme de la composition, et par une rigoureuse application des traditions historiques. Paelinck remporta le premier prix de peinture, lorsque l'Académie de Gand mit au concours le Jugement de Paris. Ce succès fut suivi de beau

(1) Prison de Bruxelles qui n'existe plus depuis 1760, elle servait à renfermer les détenus pour dettes; on peut en voir le dessin dans Butkens, Trophées du Brabant.

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