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variées, entre lesquelles devaient se partager ici mes moments, de restreindre mon examen à quelques parties de cette volumineuse collection, j'ai cru devoir donner la préférence d'abord aux lettres des années 1780 à 1790, qui comprennent le règne si agité de Joseph II, et la révolution brabançonne; depuis j'ai parcouru les correspondances de plusieurs autres années, notamment celles de 1626 à 1632, où je me flattais de trouver d'amples éclaircissements sur la conjuration qui fut formée sous Philippe IV, pour soustraire la Belgique au joug de l'Espagne. Mes recherches pour cet objet n'ont pas été heureuses (1).

Dans le cours de ces dernières recherches, j'ai recueilli des particularités à la fois intéressantes et neuves sur les dégoûts que la cour de Madrid suscita à l'infante Isabelle, pour déterminer cette princesse, si justement chérie des Belges, à résigner le gouvernement des Pays-Bas, qu'elle conserva néanmoins jusqu'à sa mort. D'autres particularités non moins curieuses, sont celles qui ont trait à la part que prit Rubens aux négociations de la paix entre l'Espagne et l'Angleterre. La réunion de ces documents à ceux dont je vous ai précédemment entretenu, formera un ensemble de matériaux, dont pourra tirer parti celui qui voudra refaire la vie du plus célèbre de nos peintres.

» Je pourrais vous parler encore de plusieurs manuscrits contenant des pièces diverses que j'ai examinées au dépôt des affaires étrangères; mais cette lettre est déjà bien longue je la terminerai donc, etc. »

Le baron Jules de St-Genois adresse à la commission une lettre relative aux comptes de Guy de Dampierre, dont il lui a soumis des extraits, il y a quelques mois, en émettant l'opinion qu'Adam le Ménestrel devait être sans doute le fameux Adenez Le Roi, protégé en titre du duc de Brabant; mais une lettre de M. Paulin Paris, semblant

(1) M. Gachard a trouvé depuis dans un des volumes de la correspondance de Bruxelles, qu'il n'avait pas encore parcouru à l'époque où il écrivait ce rapport, des documents du plus haut intérêt sur la conjuration de 1632.

prouver d'une manière irrécusable qu'il s'agit dans les extraits publiés, non pas d'Adenez Le Roi, mais bien d'Adam De la Halle, plus connu sous le nom caractéristique du Bossu d'Arras, M. De St-Genois s'estime heureux de pouvoir se ranger à l'avis de M. P. Paris, et il espère que la commission voudra bien accueillir cette rectification dans l'intérêt de la vérité historique.

M. De Reiffenberg fait quelques remarques verbales:

Les rapports de notre collègue M. Gachard, dit-il, nous ont fait connaître les travaux commencés à Besançon, pour la publication d'une partie des papiers du cardinal de Grandvelle. Tandis que M. Gachard ne pouvait avoir accès à ces archives, qu'il était chargé de consulter pour recueillir des notions purement relatives à la Belgique, nous nous empressions de fournir des éléments au travail de nos voisins.

En 1833 et 1836, le département de l'Instruction publique en France, outre divers documents tirés des archives du royaume, emprunta à notre bibliothèque royale, les deux porte-feuilles que nous avons indiqués dans le volume précédent et qui n'ont pas encore été restitués.

On vient encore d'envoyer à M. De Salvandy, un manuscrit in-folio de 123 feuillets, formé de lettres originales adressées au cardinal de Grandvelle, par plusieurs personnes. A ces lettres il faut joindre des instructions du 4 juin 1574, pour Don Pedro de Avila, marquis de Las Navas, ambassadeur de Rome, signées Yo el rey, et contre-signées Vargas; comme ce volume sera sans doute dépouillé, je m'abstiens d'en faire l'analyse et ne le signale ici que pour mémoire. ▾

M. De Reiffenberg ajoute qu'il a entre les mains la copie de la chronique d'Anchin, dont M. De Malastrie a bien voulu se charger. Les 23 pages du commencement et les 55 dernières du manuscrit de Paris, sont inédites, ainsi qu'on l'a dit. Les Monumenta Hannoniæ contiendront de plus toutes les variantes de quelque valeur, qui se trouvent entre le manuscrit et le texte imprimé d'Aubert Le Mire, avec un assez bon nombre d'additions, dont quelques-unes sont longues et intéressantes. Il est à remarquer que la chronologie des deux textes diffère beaucoup.

La commission décide qu'elle demandera au ministre communication des rapports de M. Kreglinger, que, par une mesure digne de sa sollicitude pour les lettres, il a envoyé en Allemagne, afin d'y visiter les bibliothèques et dépôts d'archives, et d'y rechercher les documents relatifs. au pays.

Une lettre de Paris de M. l'abbé Lacordaire, donne avis que monseigneur l'archevêque de Paris, voulant seconder les Bollandistes Belges dans leurs efforts pour la publication de la fin des Acta Sanctorum, vient de nommer une commission, chargée de recueillir tous les documents propres à cette vaste entreprise.

Suite des Inventaires de Manuscrits relatifs à la Belgique. Publications récentes. Ventes publiques.

(Communiqué par le baron De Reiffenberg.)

A Vienne, en 1836, on a entrepris un catalogue des manuscrits de la bibliothèque impériale. Le savant E. Endlichir s'est chargé des Codices Philologici Latini, la seule partie qui ait encore paru, Vindobonæ, 1836, in-4o, de X et 401 pages, avec 3 planches.

Comme il arrive qu'un manuscrit contient plusieurs pièces souvent très-disparates, cette division peut être consultée avec fruit, même par les personnes qui se livrent à l'étude de l'histoire du moyen-âge.

A Leipsig, M. E. G. Neumann, bibliothécaire de la ville, a commencé en 1837, et continue en ce moment le catalogue des manuscrits conservés dans le dépôt commis à sa garde. Ce travail n'est encore arrivé qu'à sa 3o livraison; en voici le titre Catalogus librorum manuscriptorum bibliothecæ senatoriæ civitatis Lipsiensis, in-4o, 2 col., I-III livr., pp. 1-278, 9 pl. lithogr.

Aux pages 52, 107, 138 et 141, se trouvent quelques articles qui peuvent concerner la Belgique.

A Dresde, M. Ch. Falkenstein, premier bibliothécaire du roi de Saxe, vient de publier avec antidate, un livre intitulé: Beschreibung der kæniglichen offentlichen Bibliothek zu Dresden. Dresden, 1839, in-8° de IV et 887 pp.

La section réservée aux manuscrits a beaucoup d'étendue; mais il s'y trouve peu de choses qui soient de nature à intéresser nos provinces.

A Paris, le docteur A. Marsand a fait imprimer en 1835, à l'imprimerie royale, un catalogue raisonné des manuscrits italiens de la bibliothèque du Roi. M. Guizot ayant exhorté l'auteur à poursuivre des explorations dans les autres bibliothèques de Paris, M. Marsand a donné, en 1838, un second tome; l'ouvrage complet est intitulé: I manoscritti italiani dele regie Bibliotheche di Parigi.

A Dijon, dans les archives du Grand-Hôpital, se trouve un manuscrit in-folio, relatif à la fondation des hôpitaux du S'-Esprit dans cette ville, ainsi qu'à Rome. M. G. Peignot vient de donner une description détaillée et très-curieuse de ce manuscrit, exécuté vers les années 1460-65, et composé en tout de 60 feuillets de parchemin, dont 22 sont couverts de miniatures, où figurent Philippe-le-Bon et la duchesse sa femme.

Pour les publications récentes, voir les bulletins bibliographiques du Messager des Sciences et des Arts.

Sous le titre le titre de Ventes publiques, le bulletin indique le catalogue des vieux livres et manuscrits, délaissés par M. Ph. Parmentier, archiviste de la ville de Gand, et en signale particulièrement quelques articles.

Post-scriptum. Au moment où s'achève l'impression du bulletin, M. Le Glay, archiviste du département du Nord, fait parvenir à la commission un volume intitulé: Analectes historiques ou Documents inédits pour servir à l'histoire des faits, des mœurs et de la littérature, Paris et Lille, 1888; in-8°, de 268 pages.

Cet intéressant volume est la réalisation du projet que nous avions annoncé. Il se divise en trois parties: Histoire littéraire, Histoire des mœurs, Histoire civile. La première contient des lettres de J. Le Maire, de J. F. Foppens, etc.; la seconde, des documents neufs sur les gages et appels de bataille; la troisième, une lettre importante de Charles-Quint, à propos de la captivité de François I, etc.

Chronique des Sciences et Arts, et variétés.

PIERRE SÉPULGRALE A POSTEL. Dans une excursion que nous fimes dans la Campine, il y a quelque temps, nous fûmes frappés de la beauté d'un monument sépulcral qui se voit encore aujourd'hui dans l'ancienne abbaye de Postel, située à l'extrémité de la Campine et aux confins de la mairie de Bois-leDuc (1). Cette pierre, dont nous donnons la lithographie cijointe, est un morceau d'art d'une exécution très-remarquable, et c'est sans doute à ce titre qu'il a échappé à la destruction. Ce monument, de marbre bleu et blanc, a 228 centimètres de longueur sur 128 de largeur.

Il a été élevé à l'honneur du septième abbé de Postel, Jérôme de Raveschot. Ce prélat, qui appartenait à une des plus anciennes familles de la ville de Gand, et qui était allié aux familles les plus illustres de la Flandre, était fils de messire Robert de Raveschot, seigneur de Voorde et de dame Marie Catherine Standaert (2). Après avoir été curé de Luycx-Ghestel

(1) On peut voir sur l'abbaye de Postel, Foppens historia episcopatus Sylvæducensis, pag. 235. mais surtout Heylen, historische Verhandelingen over de Kempen, page 48, ainsi que les ouvrages cités par cet auteur.

(2) La famille Standaert a produit un grand nombre de personnages distingués. Voici quelques extraits de la généalogie des Standaert :

Léonard Standaert, capitaine intrépide, au service de la république de Hollande (Généalogie de la famille Van der Noot, par Azévédo). Maximilien Antoine Standaert, membre du magistrat sénatorial de Louvain (Divæi, Rerum Lovaniensium, p. 12, 39 et 87; Item Appendice, p. 110 et 111).

Pierre Standaert, soixante-neuvième abbé de la célèbre abbaye de

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