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lebaut et Wallez, en 1812, par ordre du préfet Faipoult M. Lambin, archiviste de la ville d'Ypres, a publié dans le Messager des Sciences, année 1838, t. VI, pag. 256-270, deux extraits d'inventaires des chartes de Rupelmonde très-curieux : le premier énumère les documents concernant la ville d'Ypres qui reposaient au château de Rupelmonde; le second contient la mention des copies des différentes pièces levées par les quatre pensionnaires Borluut, Groote, Lyndt et De Aula, députés de la part des quatre membres de Flandre; ces extraits semblent avoir été faits l'un en 1534, l'autre en 1552 ou 1569.

Les trois inventaires anciens que nous possédons, admettant une classification qu'il est impossible d'adopter encore, ne nous ont été d'aucune utilité dans l'Inventaire analytique général des chartes des Comtes, du dépôt de Rupelmonde, que nous avons entrepris; ils ne peuvent servir qu'à nous faire déplorer davantage les grandes pertes que la trésorerie des chartres a éprouvées depuis le XIV° siècle. Comme nous l'avons dit, c'étaient autrefois les personnages du plus haut rang qui étaient chargés de la garde des archives. En acceptant les fonctions de trésoriers des chartes, ils se faisaient ordinairement remettre par leurs prédéces→ seurs un inventaire des titres qui allaient être confiés à leurs soins. Ils faisaient un recolement sur cet inventaire et tenaient note des augmentations, des soustractions et des changements survenus dans le dépôt (1).

Si nous nous sommes étendus si longuement sur les archives de Rupelmonde, c'est qu'elles forment véritablement le noyau du dépôt d'archives historiques qui est placé sous notre garde.

JULES DE SAINT-GENOIS,

(1) De Bast, ibid., 459.

Anciens Registres

DES

MONNOIES DE BELGIQUE.

L'histoire monétaire des différents pays a fait, dans les derniers temps, des progrès immenses par la découverte et la publication de nombreuses espèces inconnues jusqu'à ce jour. Il reste cependant un travail à faire qui pourrai! dissiper l'obscurité qui règne encore sur un grand nombre de points de cette partie de la Numismatique. Ce ne sont pas, il est vrai, les personnes qui se bornent à former des collections et à réunir des suites, qui peuvent exécuter convenablement un travail aussi important, il semble plutôt réservé à celles qui se trouvent à la tête des dépôts d'archives ou qui ont fait une étude spéciale de la diplomatique et des antiquités du moyen-âge.

Nous voulons parler notamment du dépouillement et de la publication des chartes, diplômes, comptes et autres documents qui sont relatifs aux monnoies. La plupart de ces pièces sont encore inédites. Ce n'est cependant qu'en les consultant que l'on peut connaître d'une manière précise, soit la valeur, soit le nom de telle ou telle pièce. En s'appuyant sur des documents de cette nature, on ne court pas risque de se perdre dans des conjectures inutiles. Le

traité de Le Blanc sur les monnoies de France, doit sans doute une grande partie de l'autorité dont il jouit, à l'usage qu'a fait l'auteur de documents officiels, surtout depuis la fin du XIIIe siècle jusqu'à l'époque à laquelle il s'est arrêté.

Si ceux qui s'intéressent à l'histoire monétaire, voulaient se livrer au travail que nous venons d'indiquer, ou pourrait, pensons-nous, le diviser de la manière suivante :

1° Il faudrait recueillir et publier les passages les plus intéressants de chartes et de chroniques, dans lesquelles il est fait mention de telle ou telle monnoie. On pourrait remonter à une époque très-reculée, et les diplômes émanés des rois tant de la première que de la seconde race fourniraient des renseignements assez nombreux.

2o Il s'agirait de faire imprimer un Codex numismatico-diplomaticus, dans lequel on réunirait soit pour une province, soit pour tout un pays, les chartes, ordonnances, édits, etc., qui traitent de la fabrication des monnoies, qui défendent la circulation de telle ou telle espèce, qui ordonnent l'établissement ou la translation des hôtels de monnoies, ou l'organisation des cours de monnoies, etc..

En faisant des recherches dans les différents dépôts d'archives, on découvrirait de nombreux documents, à partir du X° siècle jusqu'au XVI°, qui répandraient le plus grand jour sur une foule de points encore obscurs ou tout-à-fait inconnus jusqu'ici.

L'auteur de cet article possède déjà un grand nombre de chartes relatives à la monnoie de Flandre, il se propose de les augmenter encore et de les livrer à la publicité.

3o Enfin il faudrait dépouiller et analyser les comptes de monnoies,

C'est sur ce dernier point que nous voulons attirer, pour le moment, l'attention des savants belges.

Ce travail, nous l'avouons, serait excessivement long et

fastidieux, puisqu'il faudrait feuilleter et extraire un trèsgrand nombre de volumes, tous manuscrits, et qui sont trèssouvent d'une écriture assez difficile. Mais aussi, une fois l'analyse faite, quelle satisfaction de posséder, en quelque sorte, une histoire monétaire officielle, de pouvoir dire d'une manière positive l'époque laquelle on a commencé de fabriquer telle monnoie, de pouvoir préciser non-seulement les dates auxquelles on frappa monnoie dans telle ou telle localité, mais de pouvoir indiquer jusqu'au nombre des pièces qui ont été frappées et de connaître toutes les particularités relatives à leur fabrication. Il ne faudrait plus renouveller sans cesse des calculs sur le poids et la valeur intrinsèque des pièces, émettre des conjectures sur leur nom, tout cela serait dorénavant établi d'une manière certaine.

M. Gachard, archiviste-général du royaume de Belgique, a indiqué dans un rapport (1) adressé, en 1836, à M. le ministre de l'intérieur, les registres des monnoies qui se trouvent conservés aux archives du royaume. Dans ce rapport il s'était borné à dire que ces registres appartenaient à quinze villes des Pays-Bas. Il avait ajouté la remarque que de ces quinze villes, six seulement avaient été citées par Ghesquière comme ayant des hôtels de monnoies (2).

M. Gachard, n'ayant pu s'étendre dans son rapport sur les registres qui nous intéressent et s'étant borné simplement à indiquer d'une manière très-sommaire les villes auxquelles ils appartiennent, nous nous sommes adressé à M. A. G. B. Schayes, commis de première classe aux ar

(1) Ce rapport a été reproduit dans le Messager des Sciences et des Arts, année 1836, pag. 230 et suiv.

(2) M. Gachard, au lieu de citer Ghesquière, aurait pu avoir recours aux mémoires de Heylen et de Groebe, tous deux couronnés par l'Académie de Bruxelles, dans lesquels on trouve une liste bien plus complète que celle fournie par Ghesquière.

chives du royaume, pour avoir un inventaire de ces registres. C'est à son obligeance que nous devons les renseignements qui suivent :

INVENTAIRE DES COMPTES DES MONNOIES, CONSERVÉS AUX ARCHIVES DU ROYAUME, A Bruxelles.

Brabant.

LOUVAIN.. Six registres, comprenant les comptes des monnoies frappées dans cette ville, pendant les

années 1410, 1429 à 1431, 1466 à 1473.

VILVORDE.. Un registre de l'année 1417.

BRUXELLES.. Vingt-sept registres, des années 1419 à 1421,1434

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à 1437, 1592, à 1593, 1616 à 1695, 1712 à 1713, 1744 à 1745, 1766 à 1772, 1772 à 1779.

Un registre de l'année 1601, intitulé : État et relevé de la première boëte de Cornelis Van Liebeck, maître particulier de la monnoie de Bruges, de l'or et de l'argent qu'il a fait travailler et monnoyer à la monnoie de Bruxelles.

ANVERS.. Quarante registres, des années 1405 à 1406, 1474 au 8 juin 1488, 5 janvier 1489 au 26 janvier 1581, 24 septembre 1584 au dernier mars 1606, 1608, 1609, 1616 au dernier juin 1636, 12 mai 1637 au 16 avril 1642, 1647, 1648, 1652, 1661 à 1682, 1685 à 1690, 1692 à 1707, 1711, 1712, 1743 à 1746, 1749 à 1753. En 1758, la monnoie fut supprimée à Anvers et transportée à Bruxelles,

M. Verachter, archiviste de la ville d'Anvers, qui recueille avec un soin particulier tout ce qui est relatif à l'histoire monétaire de sa ville natale, a eu le courage de compulser et d'analyser ces registres. Ce travail, qui lui a coûté plusieurs mois, lui a fourni les notions les plus exactes sur la monnoie d'Anvers.

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