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titres d'une manière solennelle sur la monnoie de cuivre, comme sur celle d'or et d'argent.

J'ai remarqué que le cuivre de Wesemael, avec l'écusson à lambels, est presque toujours moins bien conservé que l'autre. Est-ce l'effet du hasard? ou est-ce, comme je le pense, parce que réellement il est plus ancien?

X. Une pièce ainsi décrite au catalogue de De Renesse : † IOH.... DE WESMA... Armes à cinq quarts.

Revers: MON-ETA D-E RV... Croix avec lion.
Elle n'a pas été retrouvée lors de la vente.

XI. A l'avers: † 10HANnes DominuS DE WESEMAle. Armes à cinq quarts.

Revers: MONETA: NOVA: DE: RVMEn. Croix cléchée et patée avec une fleur de lys au milieu.

Voyez le N° 5 de la planche.

J'en possède une variété, qui paraît tout-à-fait semblable à celle que je viens de décrire, si ce n'est que la fleur de lys du milieu de la croix s'y trouve remplacée par la lettre S. Cette pièce est malheureusement assez fruste pour le reste.

Sur une autre variété, il y a à l'avers: .... DE. WESEMALE, et au revers: MONETA NOVA DE RVM. (1) XII. A l'avers: ... HAN. DE. WES... Les armoiries à cinq quarts.

Au revers, croix patée traversant toute l'inscription. Par là elle diffère essentiellement des autres. Au milieu de la croix la fleur de lys.

Cette pièce étant malheureusement très-fruste, il n'est resté de l'inscription que les lettres D BE.

Jean de Wesemael imita pour les No XI et XII le cuivre de Philippe-le-Bon.

Voilà toutes les monnoies de Jean II de Wesemael que je suis parvenu à connaître.

(1) J'ai présumé que c'est celle indiquée au catalogue de De Renesse, sous le n° 27932; mais où le mot Nova paraît avoir été oublié.

Le comte De Renesse ne possédait que des exemplaires assez mal conservés des No X à XII, y compris les variétés. Il a énuméré dans son catalogue quelques légères variétés de ces pièces; mais, avec la meilleure volonté du monde, nous n'avons pas toujours pu retrouver les lettres qu'il y avait lues.

Il a attribué à Jean I les pièces indiquées par nous, sous les n° IV, V, VII et VIII, et n'avait donné à Jean II que les n° XI et XII, avec des variétés de peu d'importance (1). Il paraît qu'il n'avait voulu laisser en général à ce dernier que les cuivres, à l'écusson à 5 cinq quarts. C'est donc la différence des armoiries qui paraît l'avoir induit en erreur.

Jean de Wesemael frappa des monnoies avant et après la mort de son père, arrivée en 1417; cela explique la différence des armoiries. Les no 1 et 2 de notre planche sont de la première époque.

Il imitait alors le type français, que l'on trouve encore à la vérité sur le n° 4, postérieur à la mort de Jean I, mais la conservation momentanée de l'ancien système se

(1) Voici l'ordre exact dans lequel les numéros du catalogue de De Renesse correspondent avec ceux de notre notice et ceux de la planche qui l'accompagne.

Jean I.

N° 27944 du catalogue, à notre No IV. Planche No 1.

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comprend pour le cuivre, auquel on attachait moins d'importance. D'ailleurs il était déjà essentiellement modifié par la suppression des lambels.

C'est après la mort du père, et sans doute vers 1430, qu'il adopta un nouveau type où il déploie tous ses titres. Alors il copia la monnoie de Philippe-le-Bon, qui était devenu duc de Brabant, et par conséquent son maître, et dont la puissance égalait pour lors celle du roi de France.

Nous avons énuméré jusqu'à douze monnoies différentes de Jean II de Wesemael, non compris quelques variétés de cuivre de peu d'importance, mais nous n'avons pas été assez heureux pour les rencontrer toutes. D'autres y réussiront, et ils trouveront sans doute encore des pièces nouvelles, car un seigneur aussi puissant que l'était Jean II de Wesemael, un seigneur qui tenait tant à étaler des titres pompeux et à imiter le roi de France et le duc de Bourgogne, doit n'avoir rien négligé pour la fabrication de sa monnoie et avoir fait frapper un système plus complet encore que celui que nous connaissons.

Résumons ici en peu de mots le résultat de nos recherches. Voici ce qu'elles nous ont appris :

Que le village de Wesemael, près de Louvain, figure à tort parmi les endroits qui autrefois avaient un hôtel de monnoies, puisque cette localité, en vertu de l'ancienne constitution du Brabant, ne pouvait pas en avoir.

Que le seigneur de Wesemael fabriquait sa monuoie au château de Rummen, dans l'ancien comté de Loos, où déjà dans le siècle précédent, Arnoul d'Oreille avait exercé la même prérogative.

Et qu'enfin il n'y a que Jean II de Wesemael qui ait pu frapper monnoie à Rummen, puisque d'après le témoignage de Butkens, que rien ne vient contredire, c'est lui qui le premier acquit cette seigneurie.

C. P. SERRURE.

We la Peinture en verre.

Dans un numéro du journal l'Emancipation, du 11 juillet 1838, on annonçait qu'il est question de refaire à Ste-Gudule, à Bruxelles, plusieurs vitraux peints, et l'auteur de l'article proposait pour l'un des sujets à traiter, la copie de la Descente de Croix, de Rubens.

Nous applaudissons à une pensée qui tend à faire refleurir une branche importante des arts dans notre pays, et à y fonder, peut-être, une industrie productive, en même temps que cette industrie contribuerait à embellir nos plus beaux monuments de l'architecture fleurie des XIIIe et XIV siècles. Depuis trop long-temps on semble avoir pris à tâche de cacher les fûts élancés et la mystérieuse ogive de nos églises, sous les capricieux rinceaux d'un style reproduit par la mode, et donnant pour soutien au code des institutions plébéiennes, le tabouret vermoulu de l'œil-de-boeuf de Versailles. Comme si l'on pouvait jamais avoir honte de ces monuments religieux, dont les formes emblématiques nous reportent, par un enchaînement d'idées non interrompues, à l'origine du culte chrétien, et qui, du sol où nous prions, nous ramènent aux temps les plus heureux du christianisme. D'ailleurs les cendres de ses aïeux, sur lesquelles le chrétien est agenouillé, ne lui commandent-elles pas le recueillement, comme tout ce qui l'entoure rappelle en lui l'enthousiasme

religieux qui anima ses ancêtres, et l'esprit de prière dont s'enveloppe tout homme cherchant Dieu. Sous ces voûtes d'où le génie normand fait descendre de si riches stalactites, le peuple ne va pas admirer avec quel art le sculp teur a fouillé un bouquet de houx; mais en élevant ses regards vers ces piliers qu'on ne saurait toiser qu'avec le pin élevé des forêts, il comprend que la terre n'est pour lui qu'une habitation passagère, il est involontairement saisi d'un sentiment poétique, qu'il doit à l'aspect de ces lieux pleins de grandeur et de majesté; car le soin impérieux de son existence de chaque jour, ne lui permet pas d'aller puiser ailleurs ces sentiments tout à la fois poétiques et religieux qu'il éprouve. On se donne tant de peine pour l'arracher à des habitudes grossières : ce livre de Dieu mis entre ses mains, serait bien plus efficace que nos réglements de police et toutes nos institutions philantropiques, qui parlent au soldat le langage de la peur, et cherchent vainement à frapper de crainte le prolétaire qui tient dans sa main calleuse, sa fortune du lendemain. Mais ce n'est pas impunément qu'on va tronquer le type de ce grand style de bâtisse il n'est point indifférent que les parties de ces palais où les Titans eussent été à l'étroit, soient complètes, n'importe en quelle marqueterie; la vaste nef de l'église de Strasbourg, une plaine immense que borde un large fleuve, les Alpes brumeuses vues au détour de quelque vieille ville, produisent des effets d'une beauté sublime, comme tout ce qui est grand par sa masse, son uniformité, l'harmonie de ses proportions, la magie de ses effets de lumière; détruisez cette unité, jetez dans tout cela un cahos de détails incohérents, vous n'aurez qu'un imbroglio fatiguant, bon à amuser les enfants qu'on mène voir l'étable de Bethléem en cire. Et cependant le sentiment du beau s'est à tel point égaré, que la richesse de la demeure du Roi des Rois a fini par ressembler à

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