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Chronique des Sciences et Arts, et Variétés.

FONTS BAPTISMAUX DE SAINT GERMAIN, A TIRLEMONT.-Quoique d'une création toute récente, le Musée d'Antiquités à Bruxelles renferme déjà un assez grand nombre d'objets remarquables, parmi lesquels une châsse en vermeil du XIo ou du XIIe siècle et les fonts baptismaux dont nous donnons ici le dessin, méritent particulièrement l'attention de l'archéologue et de l'historien des arts en Belgique, la première comme offrant probablement le plus ancien ouvrage de ciselure et d'orfévrerie, les seconds comme le plus ancien ouvrage de fonte d'une date certaine, existant aujourd'hui dans ce royaume. Les fonts baptismaux, qui proviennent de l'église paroissiale de Saint-Germain à Tirlemont (1), sont en cuivre et portent le millésime de 1149. Leur forme indique qu'à cette époque, le baptême par immersion était encore d'usage chez nous. Ils ont un demimètre trois centimètres de profondeur sur un demi-mètre sept centimètres de largeur à l'ouverture. La face extérieure du vase est partagée horizontalement en deux zônes par une bande ou côte, sur laquelle on a tracé l'inscription suivante : CRISTUS, FONS VITE, FONTEM CONDIDIT ISTUM UT, NISI PER MEDIUM MISERI READMUS (2) AD IPSUM ; et plus bas : VERBO ACCEDENTE Ad elementum. La zone supérieure est occupée par un bas-relief, représentant quatorze niches ou arcades à plein cintre, soutenues par de petites colonnes torses; chacune desquelles con

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(1) Nous félicitons le gouvernement d'avoir fait l'acquisition de cet antique et curieux monument, et nous espérons qu'il continuera à montrer le même zèle pour les objets qui intéressent si vivement notre archéologie nationale. Note de la Réd.

(2) Pour redeamus.

tient un groupe ou une figure isolée, le baptême du Christ dans le Jourdain par Saint-Jean, le Christ à la croix aux deux côtés de laquelle se voient les figures à cheval de Longin perçant les flancs du Sauveur et d'un soldat qui lui présente le fiel et le vinaigre, dans un petit vase attaché au bout d'un bâton, l'Ascension du Christ, l'Agneau divin, les Évangélistes, les apòtres Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-André, et une figure debout devant un prie-Dieu, sur lequel est étendu un livre (peut-être le Christ au jardin des Oliviers). Ce bas-relief est d'un dessin et d'une exécution on ne peut plus barbares. La zône inférieure n'a pour ornement qu'une espèce de rinceau gravé en creux d'une manière très-grossière. Cette partie inférieure du vase est partagée perpendiculairement par quatre côtes, sur lesquelles on lit les mots qui suivent: ANNO DOMINICE INCARNATIONIS M° C QUADRAGESIMO NONO, REGNANTE CONRADO (1), EPISCOPO HENRICO II (2), de....ANTE (3), MARCHIOne septenni GodefrIDO. Ces fonts reposaient sur un socle, des deux côtés opposés duquel sortaient à mi-corps la figure d'un lion et celui d'un griffon, ou plutôt de deux monstres d'un style plus barbare encore que la sculpture du reste de ce monument. Sur la croupe du premier était assis un homme les pieds placés dans les étriers, tenant une coupe dans une main et levant l'autre vers le ciel. Le second porte un ange ou génie ailé, ayant les bras étendus. Ces deux figures existent encore, mais le socle a disparu. Ce dernier était placé sur une base octogone en pierre et décorée à chaque angle d'une tête de lion en bronze. Les fonts baptismaux que nous venons de décrire ainsi que ceux de Termonde et de Zedelgem (4), sont, sans contredit, les plus anciens monuments de ce genre qui existent en Belgique; ils témoignent l'un et l'autre de la profonde décadence dans laquelle la sculpture et l'art du dessin étaient tombés aux XIe et XIIe siècles.

(1) C'est l'empereur Conrad III, mort en 1152.

(2) Évêque de Liège.

A. G. B. SCHAYES.

(3) Nous n'avons pu lire en entier ce mot en partie fruste, peut-être est-ce dominante.

(4) Voyez le Messager des Sciences et des Arts, 1re série, 1825, p. 437, et 2. série, 1838, p. 233 et suiv.

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SOCIÉTÉ D'ÉMULATION A BRUGES. Une société d'émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre occidentale vient de se former à Bruges. Les membres fondateurs sont MM. l'abbé C. Carton, directeur de l'institut des Sourds-Muets et des Aveugles, président; P. De Stoop, pharmacien, trésorier; Edmond Veys, docteur en droit, secrétaire; l'abbé J. O. Andries, membre de la chambre des représentants; F. De Hondt; F. Van de Putte; J. Octave Delepierre, archiviste de la province; et Bogaerts, professeur. Le réglement de cette société que nous insérons ici, á été arrêté et approuvé par le comité, le 16 janvier 1839:

Art. 1. La société a pour objet :

1° La recherche, l'analyse et la publication en entier ou par extrait, dans un écrit périodique, des chartes et diplômes, des anciens titres, des cartes et plans du moyen-âge, etc., propres à éclaircir l'histoire de nos Comtes en particulier et celle de notre province en général.

2o La recherche et la publication intégrale ou par extrait, des anciennes chroniques, des mémoires ou recueils historiques, inédits ou trop peu connus.

3o La description des anciens monuments et des objets d'art de la Flandre occidentale.

4° La biographie des personnes nées dans la province et qui se sont illustrées par leurs talents, leurs productions ou leurs services.

Art. 2. La société ne fera tirer les ouvrages qu'elle publiera qu'au nombre de 125 exemplaires, qui tous seront numérotés et signés par le président et le secrétaire.

Art. 3. La société est composée de vingt-cinq membres effectifs.

Art. 4. Les huit premiers membres fondateurs forment le comité directeur.

Art. 5. Les membres du comité directeur doivent résider à Bruges.

Art. 6. Le comité directeur remplace, à la majorité des deux tiers des voix, les membres démissionnaires ou décédés. Art. 7. Le comité est tenu de pourvoir au remplacement de ses membres décédés ou démissionnaires, dans le délai d'un

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