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216. Votre dixième joie fut très-grande quand Jésus rassasia cinq mille hommes avec cinq pains et rien de plus, hors deux poissons qui n'augmentèrent pas en nombre.

217. Vierge immaculée, chère mère précieuse, par cette joie, je te le demande, jure que ce fut vrai ce que tu dis: fais-moi mettre dans le Paradis.

218 Par les travaux et le martyre que supporta Dieu ton cher fils, sur une croix haute, après une courte vie, pour racheter nos àmes à nous autres;

219. Par cette pitié et par cet ennui, sainte Marie, mère de douleur, recommande-moi à ton fils cette nuit, pour que je ne tombe en rien de honteux.

220. Par la joie que tu ressentis en le cherchant, en le trouvant tiré de presse et relevé, ses liens brisés, quand il monta aux cieux, le jeudi de Pâques;

221 Par la joie et l'allégresse que tu éprouvas lorsqu'il fut retrouvé, demande-lui, ma Dame, ma mère juste, que mes fautes ne me soient point reprochées.

222. Par cette joie, je t'en conjure, intercède pour moi près de ton cher fils; quand il m'arrivera de quitter la vie, relève mon âme avec honneur.

TOME XLI (I DE LA 5 SÉRIE).

4

223. Dren levenez affoe yvez
Ouz e caffout en Galile,
Em dazcorchet, paet e dle,
Pet euidouff, me a pet arre.
224. Dren bontez han levenezou
Affoe ouz pignat en neffou

1

Dreis an Auter ha pep traou,

Me az erbet, cleu ma pedennou.
225. Pemzec levenez oar pep tra
He devoe an guerches Maria,
Gobr en deveus' nep ho coffa
Digant Doen Tat; eff3 en gratha.
226. Lavar hy gant eoll ha hoant
Dan pemdez, gant youll cogant,
Ha ne fezo nep azrouant
Euit nep vigor na tormant.

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223. Par la joie que tu eus aussi en le retrouvant en Galilée, s'étant ressuscité lui-même, et sa dette payée, prie pour moi, je t'en prie encore.

224 Par l'enlèvement et par les joies que tu éprouvas en montant aux cieux, où tu es placée au dessus de l'Autel et de toute chose, je me recommande à toi, écoute mes prières.

225. Quiconque garde la mémoire de ces quinze joies suprêmes qu'éprouva la Vierge Marie en reçoit la récompense de Dieu le Père; il l'a pour agréable.

226. Dis-les de cœur dévotement, tous les jours, de toute ton âme, et nul démon ne te vaincra, si fort et si cruel qu'il soit.

FIN DES QUINZE JOIES.

HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.

(La fin à la prochaine livraison.)

NOTICES ET COMPTES RENDUS

LE LIVRE D'UN PÈRE, par M. Victor de Laprade, de l'Académie française; illustrations par E. Froment, gravées par E. Matthis. volume, petit in-40. Paris, 1876. J. Hetzel et Cie, 18, rue Jacob.

Un beau

Nous arriverions un peu tard pour parler de ce magnifique volume, édité avec luxe, orné de riches et belles gravures, si ce n'était là qu'un livre de premier de l'an, un de ces livres qui n'ont qu'un jour, une semaine, et qui, après avoir jeté, pendant quelques heures, un radieux éclat, rentrent dans l'ombre pour ne reparaître qu'au mois de décembre suivant. Tel n'est point le cas du Livre d'un père. C'est un livre de toutes les saisons et de toutes les heures, et j'avouerai même que je l'aimerais mieux, sans gravures, sans images, avec le simple costume qui sied aux œuvres vraiment belles; il est de ceux qui n'ont pas besoin de parure et de beaux habits pour faire ressortir leur bonne mine et pour recevoir dans le monde l'accueil le plus empressé.

Cet accueil a été si vif que l'édition tout entière a été épuisée en huit jours trois mille exemplaires d'un volume de vers enlevés en une semaine :

Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable!

Est-ce à dire, comme l'ont répété presque tous nos confrères de la presse de Paris et des départements, que le Livre d'un père soit le chef-d'œuvre de M. de Laprade? Pour notre part, nous ne le pensons pas. Les Symphonies, Pernette, les Satires, sont des œuvres d'un vol plus haut, d'un souffle plus puissant, et c'est dans

ces trois livres que Victor de Laprade s'est surtout montré grand poète: c'est là qu'il faut chercher son chef-d'œuvre. - Ce qui est vrai, c'est que le Livre d'un père est plus accessible à la foule, et il est arrivé à l'auteur ce qui était déjà arrivé à Victor Hugo pour ses vers sur les Enfants, vers admirables sans doute, mais que le chantre des Feuilles d'automne, des Voix intérieures et de la Légende des siècles a bien souvent dépassés.

-

Ce qui est vrai aussi et ce que j'ai hâte de dire, c'est que M. de Laprade a déployé, dans le Livre d'un père, de bien rares et bien précieuses qualités, charme réel et saisissant, mélodies limpides et vermeilles, inspiration sincère et profonde, que couronne une forme exquise et véritablement magistrale. Le vers de M. de Laprade est tour à tour doux à lire et à entendre, comme la plume de l'oiseau est douce à caresser, puissant et vigoureux comme le coup d'aile de l'aigle qui plane au haut des cieux.

Je parlais tout à l'heure des vers de Victor Hugo sur les Enfants. Pour délicieux qu'il soit, il faut bien reconnaître, cependant, que le recueil de l'illustre poète a un défaut considérable: il est composé de pièces et de morceaux, qui jurent quelquefois de se voir accouplés ensemble. Comment n'être pas choqué, par exemple, lorsque au sortir des vers sur la Prière pour tous, on se heurte à une tirade du Roi s'amuse? Avec le Livre d'un père, rien de pareil; l'œuvre est d'une seule venue, et elle offre, à côté de toutes ses autres qualités, cette qualité suprême, l'harmonie. Pas une pièce, pas un vers qui détonne; pas une strophe qui ne concoure à l'harmonie de l'ensemble.

Le livre tout entier est à lire. J'en veux pourtant détacher une pièce, non qu'elle soit plus remarquable que celles qui la précédent ou qui la suivent, mais parce que c'est un devoir et un plaisir pour la critique, lorsqu'elle a sous la main tant de beaux vers, de ne point les tenir captifs et de leur donner l'air et l'espace.

La France.

Si vous voulez dans votre cœur,
Quand mes os seront sous la terre,
Sauver ce que j'eus de meilleur,

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