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- Mardi dernier, les ouvriers du chantier de la cathédrale se sont présentés spontanément à l'Evêché, ayant à leur tête M. l'architecte qui dirige les constructions: ils venaient féliciter Monseigneur de l'heureuse issue de ses instances près de M. le ministre des cultes, et surtout lui offrir l'expression de leur reconnaissance pour le nouveau service qu'il avait rendu à la classe ouvrière en lui procurant du travail, et en lui assurant des ressources dont elle a si grand besoin. Monseigneur a été profondément touché de cette démarche. »

- Voici le relevé des sujets traités, dans leurs mandements de carême, par NN. SS. de Bretagne et de Vendée :

S. E. le cardinal-archevêque de Rennes : Les Anticléricaux.
Mgr de Nantes: La Providence.

Mgr de Vannes: L'instruction de l'enfance et de la jeunesse.

Mgr de Quimper: Le bon usage des souffrances et des épreuves de la vie. Mgr de Saint-Brieuc: L'impiété contemporaine.

Mgr de Luçon: L'oubli de l'âme.

-Notre Société archéologique poursuit, depuis quelque temps, une veine heureuse. Après des trouvailles mérovingiennes faites à Vertou, sont venues celles, si curieuses, des dolmens de Pornic et du pays de Retz; puis la découverte, dans les profondeurs du bassin de Penhouët, du port préhistorique de Saint-Nazaire, a eu le plus grand retentissement dans le monde des archéologues. Enfin, voilà qu'au beau milieu de notre ville, le mois dernier, des substructions de l'enceinte gallo-romaine du Portus Nannetum ont été mises à jour, et donnent un nouveau point de repère pour le tracé du plan de la cité gallo-romaine des Nannètes. La curiosité publique a été vivement excitée par le déblaiement de ces débris antiques; bon nombre de nos concitoyens sont allés les visiter avec d'autant plus d'intérêt que c'était, pour ainsi dire, une page de notre histoire qui venait d'être retrouvée. Aussi félicitons-nous les vaillants chercheurs de notre Société d'archéologie nantaise, espérant qu'ils obtiendront un jour, au concours des sociétés savantes, la récompense bien légitime de leurs travaux.

LOUIS DE KERJEAN.

ALMANACH DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE NANTES pour l'année 1877. In-18, 106 p. Nantes, imp. veuve Mellinet.

ANNUAIRE statistique, historique et administratif du département du Morbihan; par Alfred Lallemand, juge de paix du canton est de Vannes, 1877. In-18, iv-228 p. Vannes, imp. et lib. Galles........... 1 fr. 25 BUEZ AN TAD JULIAN MANER, religius eus a compagnunez Jesus, hag abostol Breiz-Izel. Scrivet e brezonec; gant an tad J. Bleuzen, eus ar menez compagnunez. In-32, x-234 p. Quimper, imp. de Kerangal; les lib. de la Bretagne.

CATALOGUE des tableaux, dessins, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du musée de la ville de Rennes. In-8°, 261 p. Rennes, imp. Leroy fils..... 1 fr. ›

DIX PIÈCES DRAMATIQUES, à l'usage des cercles d'ouvriers, colléges, salons, etc; par l'abbé du Tressay, chanoine honoraire. 2e édition. In-8°, XI-546 p. Nantes, imp. Vincent Forest et Emile Grimaud; Luçon, lib. Renaud.

DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE SAINT-NAZAIRE; recueillis et annotés par René Kerviler, ingénieur des ponts et chaussées. Chap. 1er. Lutte de Saint-Nazaire avec Guérande et les fermiers généraux (14.3-1714). In-32, 139 p. Saint-Nazaire, imp. Gérard.

NOTES ARCHÉOLOGIQUES. Monuments mégalithiques, instruments de bronze, débris romains, régime féodal et ecclésiastique; par M. Guidel. In-8°, 60 p. Lorient, imp. Eug. Grouhel.

NOUVELLES ÉTUDES SUR LES ORIGINES DE LORIENT, en réponse à une diatribe contre les premiers coopérateurs à la fondation de cette cité; par M. J.-M.-R. Lecoq-Kerneven. In-8°, 122 p. Dinan, imp. Bazouge.

NOUVELLE THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DE LA BOTANIQUE, suivie d'une analyse des familles des plantes qui croissent en France ou qui y sont généralement cultivées en pleine terre, dans les parcs, les jardins et les champs; par le docteur Ecorchard, directeur du Jardin-des-Plantes de Nantes. In-18 jésus, LV-462 p. Mesnil, imp. Firmin Didot; Paris, lib. agricole de la Maison rustique...

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PRESSE (LA) POLITIQUE SOUS RICHELIEU ET L'ACADÉMICIEN Jean de SIRMOND (1589-1649); par René Kerviler, ancien élève de l'Ecole polytechnique. In-8, 55 p. Paris, imp. de Soye et fils; lib. Baur.

Extrait du Correspondant.

SAINTE-FAMILLE-DU-CHÊNE (LA) à la Rabatelière (Vendée). In-32, 16 p. et vign. Nantes, imp. Boucherie et Cie.

UN PEU DE THÉOLOGIE à propos de la Théodicée de M. l'abbé Brin, professeur de philosophie au séminaire de Coutances; par l'abbé du Tressay. In-12, 48 p. Luçon, imp. Gandriau.

Extrait de l'Union de l'Ouest.

UNE VISITE AUX RUINES DE L'ABBAYE DE LEHON, près Dinan; par D.... presbyter. In-8°, 4 p. Nantes, imp. Vincent Forest et Emile Grimaud.

ARMAND DE RICHELIEU

ÉVÊQUE DE LUÇON

I

C'était en 1608, sous le règne du bon Henri et pendant le mois de décembre. Luçon attendait l'arrivée d'un nouvel évêque, nommé déjà depuis environ deux ans. Décembre, c'est l'époque des longues veillées et des interminables causeries. Chez les fidèles, chez les prêtres, parmi les protestants eux-mêmes, les groupes réunis autour de la bûche pétillante de chêne du Bocage, ou de la bûche de frêne du Marais à la flamme d'argent, s'entretenaient de la grande nouvelle. Il y avait si longtemps qu'on n'avait vu un évêque de Luçon à Luçon! Aucun n'avait apparu depuis René de Salla, mort le 18 avril 1584, au château de Montorgueil, près Saint-Vincent-surGraon, dans le cours d'une visite pastorale, et enterré dans le chœur de l'église cathédrale par les soins de Michel Papin, vicaire général, et de David Rochereau, ses exécuteurs testamentaires 1.

Depuis ce temps, c'était le chapitre qui avait gouverné le diocèse. Il l'avait fait avec une sagesse et une fermeté d'autant plus remarquables, qu'il avait eu à combattre à la fois contre les protestants, 1 René de Salla, avant d'être évêque, était religieux célestin de l'abbaye de Jard.

TOME XLI (I DE LA 50 SÉRIE.)

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qui lui enlevaient ce qu'ils pouvaient par la violence, et contre les usurpations de la famille de Richelieu, qui prétendait lui enlever légalement à peu près tout ce qui lui restait.

Enfin, Luçon allait avoir son évêque, et c'était le 21 décembre que le prélat devait arriver. Si nous nous aidons de l'histoire, nous trouverons que les propos suivants durent comme nécessairement se tenir parmi les membres du clergé, dans les salons des riches et parmi le peuple.

- Enfin, le jeune prélat s'est décidé, et, au lieu d'imiter Jacques du Plessis de Richelieu, qui s'est tout petitement soumis à recevoir le sous-diaconat en 1585 après avoir été nommé évêque, n'étant encore que minoré, et son successeur Messire Hyvert, cet homme de paille, dont la dame de Richelieu s'est servie pour jouir de l'évéché en attendant qu'un enfant de la famille de Richelieu pût en prendre le titre, il s'est fait sacrer évêque par le pape. Il agit mieux dans les intérêts du diocèse que son frère Alphonse luimême, qui, évêque de Luçon depuis l'âge le plus tendre, n'a jamais résidé. Celui-ci, du moins, est entré dans un monastère; il n'aime point les honneurs, qui le recherchent, ni les richesses, qui suivent les honneurs. La pauvreté fait ses délices : né pauvre, il veut rester pauvre et mourir avec les pauvres. C'est un saint qui réjouit les anges du ciel. N'empêche qu'à Luçon, il nous faut un saint aussi, mais un saint qui soit évêque *.

Avant tout, il nous faut un homme. On nous envoie un garçon de vingt-trois ans, un enfant! Quis putas puer iste erit?

1 Alphonse-Louis de Richelieu, vingt-sixième évêque de Luçon, ne résida pas. 11 donna sa démission et se renferma à la Grande-Chartreuse. On l'en retira pour le faire successivement archevêque d'Aix et de Lyon. En 1632, il devint grand aumônier de France et chevalier du Saint-Esprit. Il fut abbé commendataire de plusieurs monastères, entre autres de l'lle-Chauvet, au diocèse de Luçon. Il fut proviseur de la maison de la Sorbonne, cardinal, ambassadeur à Rome, etc. En 1645, il présida l'assemblée générale du clergé de France. Il mourut le 23 mars 1653, à l'âge de soixanteonze ans. Il fut enterré dans la riche église de la Charité de Lyon, qu'il avait fait construire. Il voulut qu'on gravât sur son tombeau l'épitaphe suivante :

Pauper natus sum, paupertatem vovi. Pauper morior el inter pauperes sepeliri

- Il est vrai qu'il est de la famille des Richelieu, ces évêques-nés de Luçon.

- Qu'ont donc de plus que les autres gentilshommes ces du Plessis, qui, depuis quelque temps, aiment tant à faire parler d'eux sous le nom de Richelieu ? N'avons-nous pas en Bas-Poitou des familles qui rivalisent avantageusement avec ces hobereaux hauts-poitevins, et, dans notre clergé, des gentilshommes, chanoines ou simples prêtres, qui, au point de vue de la naissance, du talent personnel et de l'expérience, l'emportent sur ce jeune cavalier de vingt-trois ans?

— Vous parlez de naissance. Est-il donc nécessaire d'être gentilhomme pour être évêque? Et les apôtres étaient-ils de hauts et puissants seigneurs? Notre bourgeoisie bas-poitevine a fourni au clergé, au chapitre et à la liste des évêques de Luçon assez de sujets pour qu'on prenne le talent là où il se trouve.

Moi, je me tiens à dire que, parmi les évêques de Luçon, ceux pris dans le pays, n'importe dans quelle classe, n'ont pas fait déshonneur au siége, et que, si nous devons beaucoup aux étrangers qui ont exercé le ministère épiscopal parmi nous, nous devons beaucoup aussi aux prêtres indigènes devenus les premiers pasteurs du diocèse; et j'en conclus qu'on eût pu trouver parmi nous aussi bien et mieux qu'un tout jeune homme, destiné d'abord à l'état militaire et plus accoutumé à conduire un cheval qu'à diriger des âmes.

- Vous êtes peut-être un peu sévère. Si le siége de Luçon peut se glorifier de compter parmi ses évêques bon nombre de BasPoitevins qui l'ont éclairé et édifié par leur science et leurs vertus: tels que les La Voirie, les Martineau, les Fleury, les La Roche, les Boutaud, etc., il n'a pas oublié que, parmi ses plus illustres prélats, figurent aussi des sujets nés hors du diocèse, et notamment Louis de Bourbon, descendant de saint Louis et grand-oncle d'Henri IV, glorieusement régnant. Il n'avait que trente ans lorsqu'il remplaça le cardinal Jean de Lorraine sur le siége de Luçon le souvenir de ses travaux est encore vivant dans les esprits. Ses ordonnances disent

:

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