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vait plus tard s'appesantir sur lui 1. Notre cathédrale possède, enfin, le tombeau de notre dernier duc, tombeau splendide qui est le chef-d'œuvre de la Renaissance, et elle attend le jour où une place sera faite à celui de notre dernier héros, de La Moricière. Laisserons-nous ce glorieux marbre, qui a fait l'admiration de tous à la dernière exposition et que tous nous envient, vieillir obscurément dans la poussière d'un atelier?

Est-ce assez? Mais s'il fallait un motif de plus pour hâter les travaux de Saint-Pierre, nous dirions : l'Église est toujours heureuse de mettre le génie à l'œuvre, mais elle l'est bien plus encore de mettre le pain à la portée de l'ouvrier. Lorsqu'en 1848, le travail cessait partout, il ne cessa jamais à Saint-Nicolas, et, depuis six ans, lorsque tant de chantiers ont été fermés, ceux de Saint-Donatien et de Saint-Similien sont toujours restés ouverts. Qu'il en soit ainsi de notre cathédrale; qu'elle soit une fois de plus une église-mère au milieu des calamités publiques, et, dans trois ans, nous pourrons chanter le cantique d'allégresse en entrant dans le temple achevé, que notre piété aura offert au Seigneur : In domum Domini ibimus. ›

Nous n'ajouterons qu'un mot à ces éloquentes considérations: la souscription est ouverte et promet d'être fructueuse; Mgr Fournier s'est inscrit en tête pour 5,000 francs; Mgr Richard, archevêque de Larisse et coadjuteur de Paris, pour 3,000, et le Chapitre pour une contribution trèsgénéreuse. Leur exemple va être certainement imité.

- Le R. P. Denis, depuis de longues années supérieur général des Pères du Saint-Esprit et des Filles de la Sagesse, est décédé subiteruent le 14 février à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Il était âgé de 67 ans.

-M. le Vie Le Jumeau de Kergaradec, membre de l'Académie de Médecine, ancien recteur de l'Académie du Morbihan, est mort à Paris, le 5 février, dans sa 90° année. Il était le beau père de notre compatriote M. Aurélien de Courson, si connu pour ses travaux historiques et littéraires. M. de Gouyon, ancien député du Morbihan, est décédé le 8 février, à son château de la Ville-Janvier, à l'âge de 73 ans.

Nous reviendrons sur ces deux nobles existences.

Le 30 janvier, Landerneau voyait s'éteindre un de ses plus dignes enfants, M. le général de Roujoux, et, quelques jours après, un autre de ses fils, M. Yan Dargent, au pinceau duquel on doit les belles peintures murales de la cathédrale de Quimper, était nommé chevalier de la Légion d'honneur, en même temps que notre compatriote, M. Victor Massé, était élevé au rang d'officier, pour son bel opéra de Paul et Virginie.

LOUIS DE KERJEAN.

* Ce fut à Nantes que Napoléon apprit la capitulation de Baylen.

ALMANACH administratif et commercial de Nantes et du département de la Loire-Inférieure pour l'année 1877. In-18, 271 p. Nantes, imp. Vincent Forest et Emile Grimaud.

ALMANACH DES ADRESSES DE RENNES, annuaire d'Ille-et-Vilaine, et des tribunaux du ressort de la Cour d'appel de Rennes, 29e année, 1877. In-18 jésus, 384 p. Rennes, imp. Oberthur et fils; lib. Dubois....

150

ALMANACH MORBIHANNAIS pour l'année 1877. In-8°, 60 p. Vannes, imp. et lib. Galles.

ANNUAIRE administratif, industriel et commercial du département d'Illeet-Vilaine et de la Cour d'appel de Rennes et des tribunaux du ressort. Almanach des adresses de Rennes, 45° année, 1877. In-18 jésus, 384 p. Rennes, imp. et lib. Leroy fils.... 1 50 APPLICATION INDUSTRIELLE de la force centrifuge à la fabrication du vin. Notice complémentaire; par M. Anizon. In-8°, 11 p. Nantes, imp. Ve Mel

linet.

Extrait des Annales de la Société académique de Nantes, 2 semestre 1875.

AVANT-PROJET D'UN GRAND CANAL MARITIME TRAVERSANT LA FRANCE; par Joaschim, chef de district du chemin de fer d'Orléans, à Châteaulin (Finistère). In-8°, 12 p. Quimper, imp. Caen.

EN DOCTRIN A GRECHÉNEAH É bér guirieu. et lib. Galles.

In-18, 18 p. Vannes, imp.

ENQUÊTE (L') SUR LES CHEMINS DE FER. Notes adressées à la Commission. - In-8o, vii-67 p. Fontenay-Vendée; imp. et lib. Robuchon.

-

ETUDES D'ENTOMOLOGIE. Faunes entomologiques. Descriptions d'insectes nouveaux ou peu connus, par Charles Oberthur. 1re livraison, Faune des lépidoptères d'Algérie. 2e livraison, Nouveaux lépidoptères de la Chine. - Gr. in-8°, 108 p. et 8 pl.; Rennes, imp. Oberthur et fils.

GUERRES DE LA VENDÉE. Correspondances inédites des généraux Travot et Watrin; par A. du Chatellier, correspondant de l'Institut. — In-8o, 47 p.; Orléans, imp. Colas; Paris, lib. Picard.

GUIENNE (LA) ET LA GASCOGNE A L'ACADÉMIE FRANÇAISE. II. HenriFrançois Salomon de Virelade et sa correspondance inédite (1620-1670); par M. René Kerviler. — Broch. in-8°, 58 pp.; Paris, Dumoulin.

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Guide Historique DE VITRÉ; par J. Guays. In-12, 31 p. Vitré, imp. et lib. Guays......

» 60

GUINGAMP ET SA BANLIEUE; par P. de Courcy. In-8°, 19 p. Saint-Brieuc, imp. Prudhomme.

LA HÉRISSAIE DE NOEL DU FAIL; par Arthur de la Borderie. In-8°, 31 p. Nantes, imp. Vincent Forest et Emile Grimaud.

LIVINGSTONE

Ce fut en 1840 que Livingstone, à l'âge de vingt-sept ans', aborda pour la première fois ce continent sud-africain dont il allait être en même temps le Colomb et le Las Casas.

Animé d'un zèle religieux et philanthropique aussi dévoué que

Notre collaborateur, M. Lucien Dubois, veut bien nous communiquer, en épreuves, sous ce titre, des fragments d'un des chapitres inédits du tome II de son ouvrage, Le Pôle et l'Equateur, dont une nouvelle édition va incessamment paraître à la librairie Lecoffre, et dont nous nous proposons de rendre compte en temps et lieu. Consacré à l'Afrique Désert, Soudan, Nil, Région des grands lacs, Races et langues, etc.,), ce second volume offrira le résumé des découvertes des plus anciennes aux plus récentes, du Carthaginois Hannon à l'Ecossais Cameron dont ce grand et toujours mystérieux continent a été et est encore le théâtre, et personne n'ignore de quel puissant intérêt sont ces découvertes, sous le double rapport géographique et ethnologique.

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Le tome I de cet ouvrage, dont nous entretinmes nos lecteurs lorsqu'il parut, nous retraçait, au point de vue pittoresque et scientifique à la fois, le dramatique récit des dernières expéditions an Pôle nord; puis, dans un long appendice, le double système circulatoire des courants de l'atmosphère et de l'Océan, avec leur merveilleuse et grandiose harmonie.

Réunis, ces volumes présentent, on le voit, l'ensemble de ces deux grandes questions géographiques, plus que jamais à l'ordre du jour, du Pôle nord et de PAfrique centrale. A ce titre, nous ne pouvions hésiter à mettre sous les yeux de nos lecteurs ce chapitre, où, faute de place, nous regrettons d'avoir eu à faire de trop nombreuses conpures. (Note de la Rédaction).

David Livingstone naquit le 19 mars 1813, à Blantyre, dans le comté écossais de Larnak. Originaire d'Ulva, l'une des îles Hébrides, sa famille, restée longtemps catholique, n'était riche que de sa traditionnelle probité. Un de ses ancêtres était mort à la bataille de Culloden, pour la cause des Stuarts.

Apprenti fileur dès l'âge de dix ans, puis ouvrier tisseur, le jenne David, avec cette

TOME XLI (I DE LA 5a SÉRIE).

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sincère, le jeune envoyé de la Société des missions protestantes de Londres arrivait au Cap avec l'ardent désir de travailler à la civilisation de ces peuples sauvages, connus ou inconnus, et surtout à l'abolition de cet odieux trafic esclavagiste qui les pervertit et tend à les détruire. Cette bienfaisante mission qu'il s'était imposée, Livingstone allait la poursuivre pendant trente années, sinon toujours avec succès, du moins avec une persévérance héroïque et un dévouement digne d'admiration, en même temps que ses découvertes géographiques lui assuraient le premier rang parmi les voyageurs modernes.

Nous ne sommes pas peu embarrassé, nous l'avouons, pour suivre en quelques pages le grand explorateur à travers ce dédale compliqué de pérégrinations qui, poursuivies à trois reprises successives, ne devaient pas comprendre, dans leur ensemble, moins de la moitié presque entière de l'Afrique. Tout en regrettant de négliger mille détails intéressants, nous exposerons aussi brièvement que possible les principales découvertes amenées par ces longues excursions à travers des régions qui, pour la plupart, étaient restées inconnues jusqu'à ce jour.

Après un court séjour à la station de Kouroumån, poste jusque-là le plus avancé des missions évangéliques, auprès du R. Robert Moffat, dont les conseils avaient décidé sa vocation africaine et dont il allait bientôt épouser la fille, Livingstone visite les Bakouains, tribu de Betchouanas, dont il convertit le roi Séchélé, puis les Bakattas', les Bamangouas, et enfin les Cololos ou Makololos, qui allaient devenir pour lui des amis si dévoués.

Chemin faisant, le voyageur traversait, au risque de périr de soif, l'aride désert de Kalahari, vaste plaine unie qui reproduit cer

persévérante et calme énergie dont il devait plus tard donner tant de preuves, trouva le moyen, non-seulement de faire de solides études classiques, mais encore de prendre ses grades en théologie protestante et en médecine, pour se préparer à ses futurs travaux de missionnaire et de voyageur.

Ce fut chez les Bakattas, en 1843, que Livingstone fut attaqué par un lion, qui lui broya le bras gauche, blessure dont la cicatrice, toujours persistante, permit, trente ans plus tard, de reconnaître l'identité du corps défiguré du célèbre voyageur, lors de son transfert à Londres et de ses funérailles, en avril 1874.

taines particularités du grand désert sâh'rien du nord, ayant comme lui ses chott ou lagunes salines, ses lits desséchés de ouadis, ses décevants mirages, ses oasis, son simoûn et son éblouissante lumière sans ombre. Moins stérile toutefois, le Kalahari, se couvre d'une abondante végétation herbeuse, au milieu de laquelle s'ébattent de nombreux troupeaux d'antilopes, d'autruches, etc. Les Boschimans, ou Bushmen (hommes des buissons), misérables tribus nomades qui paraissent être les habitants aborigènes de l'Afrique australe, et qui se sont vu progressivement refouler jusque dans ces solitudes, sont, avec certains partis de Betchouanas, les Touaregs de cet autre Sah'ra. Ces sâh'riens du sud étanchent tant bien que mal leur soif, non point à l'aide de puits, naturels ou artésiens, mais en aspirant l'eau, à travers la couche des sables, au moyen de longs chalumeaux en roseau. L'eau ainsi puisée est recueillie dans des œufs d'autruche, vases primitifs de ces peu industrieux indigènes.

Plus au nord, et non loin du désert de Kalahari, Livingstone découvrait, le 1er août 1849, le lac N'gami, nappe d'eau peu profonde, aux bords plats et vaseux, de 150 à 160 kilomètres de pour

tour.

En 1851, le missionnaire-voyageur arrivait chez les Makololos, après avoir vu les bœufs qui traînaient son grand wagon de voyage, périr tous les uns après les autres sous les piqûres de la mouche Isétsé1. C'est avec un véritable enthousiasme qu'il nous parle du roi qui gouvernait alors cette nation, l'illustre Sébitouané, à la fois conquérant et législateur, qu'il nous vante comme « le plus grand capitaine dont on ait jamais entendu parler au nord de la colonie du Cap. Ce sauvage héros nous est un nouvel exemple du développement intellectuel auquel sont capables de s'élever ces races incultes et trop dédaignées. Une mort prochaine allait malheureusement priver notre voyageur du précieux auxiliaire qu'il avait un moment espéré pour le succès de ses futures entreprises.

1 Mortelles pour le bœuf, la vache et le cheval, les piqûres de ce terrible insecte, l'un des plus redoutables fléaux de l'Afrique centrale, sont, parait-il, inoffensives pour certains autres quadrupedes, tels que l'âne, par exemple: phénomène contradictoire en apparence et encore inexpliqué.

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