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Parfet a cret en Speret glan

Ez lavaro, ez comso rez :

8

Deut huy, ryal ma bugalez,

Dam roantelez 10 an guez man.

283 Naonn splann, na nech, yvez sechet Certen bizhuyquen na penet

Nemet joae parfet, credet sur,
Noz bezo tam flam, nep amser;
Saczun curunet dybreder
Vihet seder a mecher pur.

284. En guys man haznat da natur
Ez compso dic publicc sigur
Roe an neff mur a musur mat
Hep goap ouz mapden sotenet,
Maz bez hep sy gloryfiet

Hac ouz galv salvet map e tat.
285. Acc an gracc man hep huanat
Bezet autreet guelhet stat
Deompny haznat, hep laquat sy,
Goude hon respet en bet man

Dre lyngn maz pynhomp entromp glan
Guytebunan dan letany.

VI

286. Maz sonche den certen en maru
Hac ouz pep barn peguenn garu eu,
Bizhuyquen en lech ne peche,
Na ne hoarshe her dre ve beu.

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287. Aman ez achief an lefr man
Meurbet devot; da peb unan
Da lenn dan re a Goelet Breiz
Eguit chom fermoch en ho feiz.
Mil ccccc ha xxx.

« O vous, mes vrais enfants, venez dans mon royaume, maintenant.

283. Plus de faim, plus de chagrin, plus de soif en aucun temps, plus jamais de peine pour vous; rien qu'une joie parfaite, croyez-moi; heureux, sans soucis, vous allez être couronnés; c'est de toute justice. »>

284. De cette façon digne, publique, majestueuse, intelligible à la nature, parlera, sans mentir, le grand Roi du ciel, dont la balance est juste, à l'homme ébahi; et le fils, sans péché, de son père, sera glorifié, appelé et sauvé.

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285. Ah! que cette grâce, que cette destinée sans soupirs, la meilleure de toutes ! · nous soit accordée manifestement, certainement, après notre départ de ce monde! Et puissions-nous monter au ciel tous ensemble en procession!

VI

286. Si l'homme songeait sérieusement à la mort, et combien chaque jugement est terrible, jamais il ne pécherait ici-bas, ni ne rirait tant qu'il vivrait.

FIN.

287. Ici finit ce livre très-dévot; que chacun de ceux de la Basse-Bretagne le lise pour demeurer plus ferme dans la foi.

1530.

HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.

NOTICES ET COMPTES RENDUS

LES CONFRÉRIES BRETONNES, leur origine, leur rôle, leurs usages et leur influence sur les mœurs, par M. Léon Maître, membre de la Société de l'Ecole des Chartes, officier d'Académie, archiviste de la Loire-Inférieure. In-8° de 50 pages. (Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, place du Commerce, 4. Se trouvent chez les principaux libraires de Bretagne).

Ce titre seul attire l'attention et mérite l'intérêt; il le mérite d'autant plus que l'auteur, M. Léon Maître, n'est certes point un fantaisiste qui fait de l'histoire à vol d'oiseau, mais un érudit sérieux, minutieux, dont chaque ligne repose sur un document, chaque appréciation est justifiée par une étude où la science et la conscience sont toujours d'accord. Déjà M. Maître nous a prouvé, pièces en mains, que le vieux temps, le temps de Bossuet et de Corneille, n'avait été pour personne en France le temps de l'obscurantisme; il nous a fait suivre les pas de la charité, cette sœur aînée, très-ainée de la philanthropie, depuis ses premières aumôneries constamment ouvertes aux pauvres, aux malades, aux voyageurs, jusqu'à nos hôpitaux actuels, incomparables pour l'entente de l'hygiène, pour tout ce qui tient à la science technique, mais qui ne sont arrivés à ce point de perfection que par les essais accumulés de bien des siècles de tâtonnement et de dévouement. Aujourd'hui, c'est encore l'histoire de la charité qu'il nous donne, mais sous une autre forme, celle des secours mutuels, c'est-à-dire de la fraternité. On s'étonne quelquefois que les anciens hospices fussent surtout consacrés aux pèlerins et aux indigents et que la pensée des malades n'y vînt que la dernière; mais pourquoi? Parce que le soin des malades revenait de droit aux membres de leur confrérie. Il n'y avait, en effet, que les gens sans aveu qui n'appartinssent pas à quelqu'une ou à plusieurs de ces associations fraternelles dont le but était de s'aider à vivre et, quand le jour était venu, à bien

mourir. Un homme sans aveu était précisément un homme sans avoué, ou, en d'autres termes, sans patron, sans confrères, à peu près ce qu'on appelle aujourd'hui un vagabond ou un repris de justice.

M. Léon Maître constate que son collègue du Morbihan, M. Rozensweig, a rencontré des confréries dans les plus humbles villages et que lui-même, sans avoir eu le temps de fouiller les archives de toutes nos paroisses, avait pu s'assurer souvent de l'existence d'une confrérie au moins, dans les plus petites. A Nantes seul, il en compte vingt-six, indépendamment des corporations de métiers, qui étaient elles-mêmes de véritables confréries. Tel était l'état des choses avant la grande époque qu'on nous donne comme l'ère fatidique de la fraternité.

D'où provenaient ces institutions de piété et de bienfaisance? M. Léon Maître n'hésite pas à le dire: elles provenaient de l'Evangile. C'était la traduction en œuvres de la parabole du Samaritain et de toute cette loi d'amour qui ne voyait que des frères dans tous les hommes. C'était aussi, comme le fait très-bien remarquer M. Maître, la pensée de l'éternité avec ses chances terribles. Prier les uns pour les autres fut toujours et partout la première préoccupation des confrères; il y avait même des confréries qui n'avaient pas d'autre but. Hier encore, à Rome, avant l'invasion du Kulturkampf, le plus pauvre convoi se distinguait à peine du plus riche, tant étaient nombreux les confrères qui lui formaient cortége, et étincelant de lumières le cénotaphe de la confrérie. Les suppliciés eux-mêmes avaient leur escorte, leurs torches, leurs messes, leurs prières, que leur assuraient les statuts de diverses associations.

Augustin Thierry a voulu voir l'origine des confréries dans la Ghilde des Scandinaves; c'est oublier, lui répond très-bien M. Maître, qu'entre la Ghilde des sectateurs d'Odin et les confréries des disciples du Christ, il y a eu la période des invasions barbares et le cataclysme moral qui en fut la suite; c'est méconnaître, en outre, le caractère fondamental des associations chrétiennes, qui était la prière. Quant au principe de secours mutuels que Thierry signale dans la Ghilde, M. Léon Maître le met en doute: « Je n'ai pas > trouvé, dit-il, dans les pièces justificatives du livre, la moindre > confirmation de cette théorie hasardée. »

Qu'était-ce en effet que la Ghilde? C'était un banquet funèbre où

des coupes, disons plus justement, des cornes, étaient vidées en l'honneur des dieux, des héros et des amis. Tous ceux qui y prenaient part faisaient le serment de se défendre les uns les autres, voilà tout; mais la pensée de l'avenir, vous ne l'apercevez pas. Le membre de la Ghilde est nommé le Convive; le membre de la confrérie est nommé le Confrère; n'y a-t-il pas là toute une différence?

Je sais bien que le mot de Ghilde se retrouve souvent dans les lois saxonnes avec un sens chrétien et appliqué à des associations chrétiennes; mais je sais également que le mot d'Olympe figure dans quelques-unes de nos hymnes; ce qui ne prouve nullement qu'on ait jamais confondu, dans le christianisme, la demeure de Dieu avec la demeure des dieux.

En définitive, la confrérie était un pacte d'amitié comme la Ghilde, et sa fête patronale était ordinairement suivie d'un banquet; mais le banquet était la partie principale dans la Ghilde; il n'était que l'accessoire dans la confrérie. Les confrères n'y voyaient qu'un souvenir des agapes chrétiennes, qui apparemment ne remontaient pas à la Ghilde.

Si maintenant nous voulions entrer dans le détail, que de différences! Les convives de la Ghilde s'entraidaient les uns les autres; les confrères faisaient plus : non-seulement ils pratiquaient la charité entre eux, mais ils la pratiquaient encore hors du cercle de la confrérie. Il était rare qu'une quête ne fût pas faite pour les pauvres, et le produit de ces quêtes a suffi quelquefois pour soutenir des hospices. L'obligation de s'aider n'était pas, en outre, vague et générale; elle précisait l'entretien des pauvres, le soin des malades; quelquefois, des dots pour les jeunes filles 2; en première ligne, partout l'enterrement des confrères et des prières pour leurs âmes. Que sont nos sociétés de secours mutuels près de cette vaste et fraternelle organisation? Par les tiers-ordres, le christianisme, suivant le mot de Montalembert, avait introduit la vie monastique dans la

L'hôpital du Saint-Esprit, à Marseille, ne pourvoyait à la nourriture des pauvres auxquels il servait d'asile, que du produit des quêtes faites par la confrérie des droits de l'évêque et du clergé, fondée en 1212. On pourait citer bien d'autres exemples.

L'archiconfrérie de la Sainte-Annonciade, à Rome, distribuait, à elle seule, 400 dots à de jeunes filles pauvres, le jour de sa fête. Le nombre des jeunes filles dotées dans la capitale du monde chrétien, s'élevait à plus de 1,500, et le total des dots à 600.000 écus (plus de 3.000.000 de francs).

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