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de Bordeaux. C'est un in-12 de 108 pages intitulé les Jésuites mis sur l'échafaud. Cet ouvrage est divisé en 12 chapitres. Le premier, qui n'est guère qu'une introduction, est consacré à démontrer que la coutume des jésuites est d'attaquer toujours ceux desquels ils peuvent avoir une juste appréhension qu'ils révèlent leurs crimes. Le chapitre II contient les crimes de lèse-majesté commis par les jésuites. Le chapitre III révèle les usurpations et antidates (faux) commises par les Jésuites. Jarrige, à la fin de ce discours, annonce que plus tard il publiera « comment les révérends pères prennent occasion, en confessant les concubines des prélats, de s'emparer de l'esprit et des bénéfices de leurs ruffiens. » Le chapitre IV concerne les meurtres des petits enfants trouvés commis par les Jésuites, dans l'hôpital dirigé par eux à Bordeaux. Les chapitres Và X formulent diverses accusations d'Impudicités dans les classes des Jésuites, dans leurs visites, dans leurs maisons, dans leurs voyages et aux maisons des champs, et dans les couvents des nonnains. Dans ces chapitres, l'auteur accuse les Jésuites de n'avoir respecté ni l'âge, ni le sexe de leurs victimes. Il cite des faits nombreux, des noms propres, invoque les témoignages vivants. Dans le chapitre XI, il accuse les Jésuites de faire de la fausse monnaie, offre d'en fournir la preuve juridique, et nomme même quelques membres de l'ordre coupable de ce crime. Le chapitre XII reproche aux Jésuites

Bref, Jar

leurs vengeances et ingratitudes. rige trouve dans son seul collége des faussaires, des faux-monnayeurs, des meurtriers, des sacriléges, des sodomistes, etc., coupables; non pas d'un ou de deux attentats, mais de vingt, de cinquante, de cent. « Qu'on juge à présent, s'écrie-t-il, la Société entière sur un pareil échantillon! » - Après ces douze chapitres viennent des Réflexions sur les douze discours précédents.

Nos 52 et 55, l'Ecole des jeunes filles, ou Lettres d'un athée; par Adolphe Royannez. L'auteur fait remarquer à son élève que, d'après les dévots personnages qui se sont emparés de l'esprit des femmes, elle n'est qu'un être impur et maudit, source du péché, cause de tous les maux du monde, origine de tous nos malheurs et de tous les fléaux qni nous accablent; c'est elle qui a fait condamner l'humanité à la misère, aux fatigues, à la maladie, à la mort. La femme est esclave, car, dit saint Paul, elle a été faite pour l'homme, et non point l'homme pour la femme. C'est un être tellement inférieur et avili qu'elle est incapable d'exercer le sacerdoce. Non seulement, elle doit se confesser à un homme, tandis qu'elle-même ne peut recevoir la confession de personne; mais encore elle n'est pas admise à l'honneur de servir la messe et elle est exclue du choeur des églises comme indigne d'approcher du Sanctuaire. Non seulement, les prêtres proclament la déchéance de la femme, mais, faisant du célibat l'état le plus saint, le mariage

n'est toléré que pour les imperfections du plus grand nombre des fidèles. Le célibat est supérieur au mariage parce que, selon eux, tout contact avec la femme est une souillure!

« Or, mademoiselle, pour nous autres monstres et misérables athées sans foi ni loi, la femme est la source de toute noble inspiration, de toute consolation, de tout bonheur, de la vraie moralité. L'amour d'une femme est l'un des plus grands biens auxquels nous aspirons. Nous protégeons leur faiblesse; nous défendons leurs droits; nous la voulons heureuse et respectée ; nous cherchons à la dégager des ténébres dans lesquelles on a plongé son esprit, à l'instruire, à la relever à ses propres yeux, à lui apprendre à faire usage de sa raison et à rechercher la justice et la vérité dont elle pourra dès-lors transmettre les premières notions à ses enfants, espoir de l'avenir, au lieu de les abrutir avec des menaces de croquemitaine. >>

Le n° 65 contient la Physiologie des Ignorantins. En 1863, la France contenait 8600 ignorantins élevant 444,000 garçons, et 38,000 ignorantines élevant 1 million 167,000 filles !et ces chiffres, en 1870, étaient encore considérablement augmentés! Or, cet enseignement ne brille que par son ignorance; il n'y a guère que les frères directeurs qui aient un brevet de capacité. Chez les sœurs, c'est pis encore. Sur huit mille supérieures, la plupart n'ont pas le moindre brevet et n'ont qu'une simple lettre d'obédience. L'éducation de la jeunesse se trouve ainsi livrée

à une puissance occulte, abrutissant autant qu'il lui est possible, au lieu de les instruire, les générations de l'avenir. Pour apprécier les dangers multiples de cette éducation faite par les ignorantins, il est bon de lire avec attention tout ce numéro 65 et même le n° 66.

Dans ce dernier numéro, Miron raconte l'histoire du jeune jésuite Stanislas Kotska. Il aimait tant la Vierge qu'un jour qu'il était malade, elle lui fit l'amitié de venir le voir. Elle tenait dans ses bras l'enfant Jésus, et elle le déposa sur le lit, afin de causer librement avec le malade. Malheureusement, cette remarquable conversation n'a pas été reproduite par les historiens.

L'Excommunié est, on le comprend, un recueil destiné à devenir très-rare. Condamné plusieurs fois, il allait être forcé de cesser de paraître, lorsque les événements de la guerre lui en firent une nouvelle loi. Parmi les collaboratrices, on distinguait plusieurs dames, mesdames Pauline Souci, Paule Minck, etc.

J. B. D. N.

MÉLANGES

Liste de publications remarquables faites hors de France.

Les personnes lettrées connaissent bien toutes les publications faites en France et qui méritent, à un titre quelconque, d'être remarquées; le Journal de la librairie, très-bien fait, les tient constamment au courant. Mais, quant aux publications faites à l'étranger et qui ne sont pas annoncées en France, il serait utile qu'une certaine connaissance en fut accessible aux esprits qui s'y intéressent, et c'est un petit service que nous voudrions pouvoir leur rendre. Si l'essai de ce genre que nous faisons aujourd'hui est bien accueilli, nous tâcherons de continuer et d'être aussi complets et exacts que possible.

HOLLANDE. Un petit volume in-12, publié chez R. C, Meijer, à Amsterdam, est un des ouvrages nouveaux les plus curieux que nous ayions reçus de ce pays; il est intitulé: Letterkundige Kunststukjes (Curiosités littéraires). Ce volume, dont le texte est en hollandais, contient des poésies de toutes sortes de langues: en portugais, en espagnol, en latin, en allemand, en anglais, etc. Toutes sont très-originales et bien choisies. Nous ne résistons pas, pour en donner

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