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Revue des OPERA DIPLOMATICA de Miræus, par M. Leglay, 1856. Volume trèsutile pour servir de clef à la compilation importante d'A. Le Mire.

Le livre des feudataires du duc Jean III, par M. Galesloot, 1865.

Table générale des notices concernant l'histoire de Belgique publiées dans les revues belges, de 1830 à 1865, par M. Ernest van Bruyssel, 1869.

Le livre des fiefs du comté de Looz, sous Jean d'Arckel, publié par M. de Borman, 1875. Jean d'Arckel, évêque de Liége, avait réuni à son domaine princier le vieux comté de Loss ou Looz, au XIV siècle, et c'est le registre de la cour féodale de cet évêque qu'a publié M. de Borman. Pour les anciens comtes de Loss, d'institution Ottonienne, il faut voir l'Art de vérifier les dates, III, p. 132 à 150. Il manque une bonne notice historique à ce volume de M. Borman, d'ailleurs fort intéressant pour l'histoire générale du droit féodal au XIV siècle.

J'oubliais de mentionner la Synopsis actorum ecclesiæ Antuerpiensis, par M. de Ram, 1856. Elle ne saurait être négligée des érudits qui s'appliquent à l'histoire ecclésiastique.

Nous avons cru qu'il était utile aux savants de mettre sous leurs yeux le conspectus tout entier des travaux de la Commission royale de l'histoire de Belgique, accomplis jusqu'à ce jour, avec tant de persévérance et de succès.

CH. GIRAUD.

PUBLICATION DE LA NUMISMATIQUE GAULOISE.

Le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a décidé la publication d'un ouvrage destiné à tenir une place importante parmi les livres d'archéologie mis par le Gouvernement français à la disposition des savants pour fournir à leurs études de précieux et nombreux documents. Il s'agit d'un recueil qui comprendra l'ensemble de la numismatique gauloise.

L'ouvrage projeté se composera de deux parties. La première sera le catalogue raisonné et méthodique de la collection des monnaies gauloises du cabinet de France, à la Bibliothèque nationale. Cette série est unique aujourd'hui, depuis qu'à l'ancien fonds sont venues se joindre d'abord la suite donnée par le duc de Luynes, ensuite la magnifique collection de M. de Saulcy, acquise en 1873 par un vote spécial de l'Assemblée nationale.

Le catalogue rédigé, sous la direction de M. Chabouillet, conservateur, par M. Muret, employé au département des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, est précédé d'une introduction dans laquelle l'auteur présente un essai de classification, fruit de ses propres études, qui complète les travaux antérieurs de MM. de Sauley, Ch. Robert, Hucher, A. de Barthélemy, etc. Il est inutile d'insister ici sur l'intérêt qui s'attache à ces monuments, témoignages authentiques des mœurs et de la civilisation de la race gauloise dont notre époque cherche à reconstituer l'histoire sous son véritable jour.

La seconde partie comprendra un texte explicatif et de nombreux dessins exécutés par M. Ch. Robert, membre de l'Institut, d'après les pièces originales qu'il a pu retrouver. Ce recueil sera publié sous la surveillance de la Commission de la topographie des Gaules, qui compte parmi ses membres les numismates et les archéo

logues les plus spécialement versés dans la connaissance des antiquités et de l'histoire des Gaulois.

Le Ministre fait un appel à toutes les bibliothèques, à tous les musées de France et de l'étranger, à tous les possesseurs de collections particulières, afin d'avoir connaissance des pièces qui n'existent pas dans la collection de la Bibliothèque nationale ou qui ne sont pas représentées dans les cartons de M. Robert. Ces monnaies viendraient ainsi, d'après de bonnes empreintes, compléter le recueil.

Les renseignements ou documents devront être adressés à M. le Ministre, pour la division des sciences et lettres (1 bureau).

ERRATUM.

Cahier d'avril, p. 227, vers 153, lisez :

Puis li demande qui li ot fet bailler.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT NATIONAL DE FRANCE.

ACADÉMIE FRANÇAISE.

er

L'Académie française a tenu, le jeudi 1° juin 1876, une séance publique pour la réception de M. Dumas, élu en remplacement de M. Guizot. M. Saint-René Taillandier a répondu au récipiendaire.

Dans sa séance du 8 juin, l'Académie française a élu M. Charles Blanc à la place vacante par le décès de M. le comte de Carné, et M. Gaston Boissier à la place vacante par le décès de M. Patin.

au

La réception de M. Jules Simon, élu en remplacement de M. de Rémusat, a eu lieu en séance publique le jeudi 22 juin. M. le baron de Viel-Castel a répondu récipiendaire.

ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS.

M. de Cailleux, membre libre de l'Académie des beaux-arts, est décédé à Paris le 24 mai 1876.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

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Machiavel, par M. Nourrisson, membre de l'Institut. Sceaux, imprimerie de M. et P. E. Charaire. Paris, librairie de Didier, 1875. In-12 de xv-308 pages.- - La personne et les doctrines de l'auteur du Prince ont déjà été l'objet de bien nombreux travaux en France et à l'étranger, mais jusqu'ici les meilleurs de ces écrits, y compris le consciencieux ouvrage d'Artaud et le brillant Essai sur Machiavel de Macaulay, ne semblent pas s'être suffisamment préoccupés des œuvres mêmes du secrétaire florentin, ni surtout avoir assez fait usage des documents de toute espèce qui pouvaient servir à éclairer l'histoire du Machiavélisme et de Machiavel. C'est sur les textes, les faits, les écrits contemporains et particulièrement sur la correspondance si instructive quoique incomplète de Machiavel que M. Nourrisson s'est appuyé pour faire plus intimement connaître la politique du Prince et le promoteur de cette politique, dans une belle et savante étude, où il reproduit, avec de nouveaux développements, une suite de mémoires lus par lui à l'Académie des sciences morales dans les années 1872 et 1873. Reprenant une idée qu'il avait déjà eu l'occasion d'exposer dans son Essai sur Alexandre d'Aphrodisias, l'auteur montre comment le Machiavélisme procède d'une manière immédiate du sensualisme de l'école de Padoue; il en fait mieux comprendre le développement et la physionomie véritable en le remplaçant par une peinture rapide des hommes et des choses dans le milieu où il s'est produit. Il esquisse ensuite les principaux traits de la vie publique et privée du secrétaire florentin, puis apprécie séparément chacune de ses œuvres, s'attachant à faire saisir l'intime unité de pensées et de sentiments qui se fait jour au milieu des contradictions que présente le partisan du despotisme dans le livre du Prince et le républicain fougueux dans ses discours sur Tite-Live. Il apprécie enfin avec une juste sévérité la valeur intrinsèque du Machiavélisme; il réfute les erreurs de doctrine de ce triste système, et prouve que, si la politique ne se confond ni avec la morale, ni avec la religion, elle ne saurait non plus s'en séparer, et qu'elle doit se fonder, avant tout, sur le droit. On remarquera, entre autres faits peu connus mis en lumière par les recherches de M. Nourrisson, les curieux chapitres consacrés à Augustin Nipho ou Niphus et au plagiat du Prince dont il se rendit coupable dans son traité De regnandi peritia. Du droit de marque ou droit de représailles au moyen âge, suivi de pièces justificatives, par M. René de Mas Latrie, ancien auditeur au conseil d'État. Nouvelle édition. Paris, librairie de Baur, 1875. In-8° de 123 pages. - Ce remarquable travail, qui a obtenu de l'Académie des inscriptions et belles-lettres une mention honorable au concours des antiquités nationales de 1867, a été publié pour la première fois dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes. Il reparait aujourd'hui netablement amélioré et complété par de nouvelles recherches de l'auteur et à l'aide de documents inédits qu'il a recueillis, les uns aux Archives et à la Bibliothèque nationale de Paris, les autres pendant le cours d'une mission scientifique en Italie. Dans

un premier chapitre, M. René de Mas Latrie définit d'abord le droit de représailles. C'était le droit concédé à un particulier, par l'autorité souveraine dont il était le sujet, de reprendre, même par la force, son bien ou l'équivalent de son bien sur un étranger ou les concitoyens de cet étranger, lorsqu'il n'avait pu obtenir justice par les voies judiciaires dans le pays de son adversaire. Il signale ensuite les différences entre le droit de représailles et le droit de course. Celui-ci était le droit que le souverain pouvait concéder, en temps de guerre déclarée, à un ou plusieurs de ses sujets d'avoir des navires pour courir sus aux bâtiments marchands ou autres appartenant à la puissance contre laquelle il était en guerre; tandis que le droit de représailles ne s'accordait qu'en temps de paix, après un déni de justice positif; pour la réparation d'un tort individuel, jusqu'à concurrence seulement du dommage éprouvé, et sans amener de rupture ni d'hostilités générales entre les Etats auxquels appartenaient les deux parties. Après avoir établi cette distinction essentielle, M. de Mas Latrie expose l'histoire du droit de représailles, qui est le sujet spécial de son mémoire, et il l'étudie seulement dans les contrées où se concentrait au moyen âge le commerce de l'Europe, c'est-à-dire sur le littoral de la Méditerranée. Ne pouvant suivre ici l'auteur dans les développements de cette savante étude, nous nous bornerons à signaler les principaux résultats de ses recherches et les conclusions qui terminent son exposé. Inconnue dans l'antiquité, la législation barbare des représailles est d'origine germanique; ce n'est qu'à partir du XIII° siècle qu'on voit un esprit de suite et de régularité présider à la concession et à l'exercice de cet usage, qui était devenu un droit; mais dès lors s'établit une procédure internationale parfaitement déterminée; les parties lésées ne se rendent point justice à elles-mêmes; elles ne sont, dans l'exécution, que l'instrument d'une magistrature supérieure, autorisant seule les moyens coercitifs quand tous les autres ont fait défaut et en limitant les effets. Les documents originaux réunis par M. de Mas Latrie lui ont permis de déterminer les principes généraux de ce droit tel qu'il a été pratiqué au moyen âge du XIII au xvi siècle, et il résulte de ces textes que l'ensemble des usages maritimes formant la législation des représailles était conçu dans un esprit sage et prévenait en grande partie, ou du moins tendait par toutes ses prescriptions à prévenir des abus qu'on a beaucoup exagérés. Depuis le xvi siècle, on reconnut partout les inconvénients des lettres de représailles au milieu du progrès général du commerce et des relations internationales; leur usage, restreint de plus en plus dans la pratique, se maintint encore dans le droit public européen, jusqu'à la paix d'Utrecht en 1713; mais elles tombèrent en désuétude et elles n'ont plus été rappelées dans les traités publics, même pour être frappées de prohibition. La course, quoiqu'elle ne fût pas plus juste que les représailles, n'a été abolie par l'Europe qu'en 1856.

Essai sur les institutions politiques, religieuses, économiques et sociales de l'empire des Incas, par Charles Wiener. Versailles, imprimerie de Cerf et fils; Paris, librairie de Maisonneuve, 1874; in-4° de 104 pages et cinq planches. - Le communisme est-il, comme beaucoup d'économistes l'ont pensé, une utopie irréalisable? M. Charles Wiener prouve le contraire en traçant le tableau des institutions qui régissaient le grand empire péruvien sous la domination des Incas, et l'expérience faite a montré d'une manière plus frappante que toutes les discussions combien s'abusent ceux qui voudraient charger l'Etat de réaliser le bien-être universel et d'en appliquer la formule, de par l'autorité de la loi, à chaque individu. Au Pérou, le gouvernement, possesseur universel des terres et des produits de tout genre, fournissait en revanche, d'après le principe de la plus scrupuleuse égalité, aux besoins de chaque

habitant et réglait minutieusement ses occupations de chaque jour. La dégradation intellectuelle et morale produite par ce monstrueux système explique seule comment un empire de plus de onze cents lieues de long, bien peuplé et régulièrement administré, se laissa subjuguer presque sans résistance par une poignée d'aventuriers. La partie principale du livre de M. Wiener, la restitution du code qquichua d'après les données fournies par Garcilaso et le R. P. Blas Valera, est précédée d'une description géographique et climatologique du Pérou, d'une dissertation sur l'origine asiatique des Indiens d'Amérique et d'un aperçu légendaire et historique sur les souverains du royaume de Cuzco. On sait que l'auteur, chargé d'une mission du Ministre de l'instruction publique, poursuit en ce moment au Pérou et dans les contrées voisines une série d'explorations archéologiques et ethnographiques dont on est en droit d'attendre beaucoup pour résoudre les nombreux et obscurs problèmes qu'offre l'histoire des indigènes de l'Amérique du Sud.

-

Du dialecte blaisois et de sa conformité avec l'ancienne langue et l'ancienne prononciation françaises, thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris par F. Talbert, professeur de rhétorique au prytanée militaire de la Flèche. La Flèche, imprimerie de Besnier-Jourdain; Paris, librairie d'Ernest Thorin, 1874; grand in-8° de xv-338 pages. M. F. Talbert a jugé avec raison qu'il rendrait un plus grand service à la philologie française en circonscrivant ses investigations qu'en cherchant à leur faire embrasser une trop vaste étendue de pays; aussi s'est-ilˇrenfermé dans l'étude du dialecte blaisois, s'attachant plus spécialement aux formes appartenant au canton de Mer. Il a pu ainsi nous donner un travail détaillé et approfondi, qui sera consulté avec fruit par tous ceux qu'intéressent soit l'histoire de notre langue, soit, d'une manière plus générale, la grammaire comparée des langues romanes. La plus grande partie du volume est consacrée à la phonétique du blaisois, et particulièrement aux diphthongues. Dans la grammaire proprement dite, les chapitres concernant le nom et le verbe sont traités avec développement. On ne doit point chercher dans cet ouvrage une étude complète sur la prononciation du vieux français, mais l'auteur est fréquemment amené, dans le cours de son travail, à discuter des points se rattachant à ce sujet délicat, et il le fait, en général, avec beaucoup de sagacité et d'érudition. Nous signalerons notamment les trois chapitres (VII, VIII et Ix) consacrés à la diphthongue 01.

TABLE.

Peges.

Inspection archéologique de l'Inde. (1 article de M. Barthélemy Saint-Hilaire.).
Jean-Jacques Rousseau. (2o et dernier article de M. E. Caro.). .

333

347

Histoire de la philosophie en Sicile. (2o article de M. Ad. Franck.)...

362

L'Odyssée d'Homère. (2o et dernier article de M. É. Egger.). . .

379

Les publications historiques de l'Académie royale de Belgique. (Article de M. Ch.
Giraud.). .

389

Nouvelles littéraires.

393

FIN DE LA TABLE.

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