Physiologie des passions

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C. Reinwald et Ce., Libraires-Éditeurs, 1878 - Emotions - 382 pages

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Popular passages

Page 236 - Depuis quinze jours, je mange du pain et je bois de l'eau; je travaille sans feu , et j'ai vendu jusqu'à mes habits pour fournir aux frais des copies de mon travail.
Page 385 - De la Variation des Animaux et des Plantes sous l'action de la domestication, traduit de l'anglais par J.-J. Moulinié, préface par Cari Vogt.
Page 192 - Je n'ai aucune sorte de confiance de vous, ni en vous. Vous m'avez fait le mal le plus profond et le plus aigu qui puisse affliger et déchirer une âme honnête; vous me privez, peut-être pour jamais, dans ce moment-ci, de la seule consolation que le Ciel accordait aux jours qui me restent à vivre.
Page 84 - ... chaque fois que la nourriture laissait le passage libre au son. La graisse de ce savoureux repas ruisselait en telle abondance sur son visage et sur son cou, que je pus aisément me convaincre qu'un homme se rapproche plus de la brute en mangeant trop qu'en buvant avec excès.
Page 237 - C'est la passion de la science et du bonheur public, c'est le désir de trouver un moyen de terminer d'une manière douce l'effroyable crise dans laquelle toute la société européenne se trouve engagée, qui m'ont fait tomber dans cet état de détresse. Ainsi, c'est sans rougir que je puis faire l'aveu de ma misère et demander les secours nécessaires pour me mettre en état de continuer mon œuvre.
Page 236 - Vous connaissez ma position pécuniaire. » Ma position morale est, sous plusieurs rapports, encore plus fâcheuse que ma position pécuniaire ; chaque conseil que je reçois tend à me décourager. Eh bien ! dans cette position, je jouis, je me trouve heureux ; j'ai le sentiment de ma force, et cette sensation est plus agréable pour moi qu'aucune autre que j'aie éprouvée dans ma vie. » Je vois sans inquiétude les difficultés que j'ai à vaincre, je souris à celles qui pourront se présenter.
Page 317 - ... pleine d'inexprimables délices , où elle se sent presque entièrement mourir à toutes les choses du monde , et se repose avec ravissement dans la jouissance de son Dieu. Je ne trouve point d'autres termes pour peindre ni pour expliquer ce qu'elle éprouve. En cet état, elle ne sait que faire : elle ignore si elle parle, si elle se tait, si elle rit , si elle pleure ; c'est un glorieux délire , une céleste folie où l'on apprend la vraie sagesse; enfin, c'est pour elle une manière de jouir...
Page 193 - J'ai tant joui, j'ai si bien senti le prix de la vie, que, s'il fallait recommencer, je voudrais que ce fût aux mêmes conditions. Aimer et souffrir, le ciel, l'enfer, voilà à quoi je me dévouerais, voilà ce que je voudrais sentir, voilà le climat que je voudrais habiter, et non cet état tempéré dans lequel vivent tous les sots et tous les automates dont nous sommes environnés.
Page 84 - Arnaloua (sa femme), qui surveillait son époux, pour lui enfoncer, autant que faire se pouvait, un gros morceau de viande à moitié bouillie dans la bouche, en s'aidant de son index ; quand la bouche était pleine, elle rognait ce qui dépassait les lèvres. Lui mâchait lentement, et à peine un petit vide s'était-il fait sentir, qu'il était rempli par un morceau de graisse crue. Durant cette opération, l'heureux homme restait immobile, ne remuant que les mâchoires et n'ouvrant même pas les...
Page 319 - D'autres fois tous mes efforts étaient vains ; mon âme était enlevée, ma tête suivait presque toujours ce mouvement sans que je pusse la retenir, et quelquefois même tout mon corps était enlevé de telle sorte qu'il ne touchait plus à terre.

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