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vm-364 p. (Studien zur Geschichte der Theologie und der Kirche, IV, 2.) 7 m. 50.

1034. WIESE (Berthold), PERCOPO (Erasmo). Geschichte der italienischen Litteratur. Leipzig, Bibliographisches Institut, 1899. In-8°, x-639 p., ill. Relié, 16 m.

1035. WIESE (Leo). Die Sprache der Dialoge des Papstes Gregor. Mit einem Anhang : Sermo de sapientia und Moralium in Job fragmento. Halle, M. Niemeyer, 1899. In-8°, v-194 p. 6 m.

1036. WÜSTENFELD (Ferd.). Genealogische Tabellen der arabischen Stämme und Familien. Göttingen; Leipzig, Dieterich, 1899. In-8°, XII-476 p. et 95 pl. in-fol. 15 m.

1037. ZIMMERMANN (Otto). Die Totenklage in den altfranzösischen Chansons de geste. Berlin, E. Ebering, 1899. In-8°, ш-136 p. (Berliner Beiträge zur germanischen und romanischen Philologie. Roman. Abt. XI.) 3 m. 60.

CHRONIQUE ET MÉLANGES.

NÉCROLOGIE.

ARTHUR GIRY.

Un nouveau malheur est venu frapper notre École et notre Société. Une mort prématurée nous a enlevé, le 13 novembre dernier, M. Arthur Giry, auquel nous avions de si grandes obligations. En attendant que ses travaux soient rappelés dans notre recueil avec tout le détail qu'ils méritent, nous reproduisons les discours qu'ont prononcés à ses funérailles le président de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, le directeur de l'École, le président de la Société, deux autres de nos confrères et un élève de l'École.

DISCOURS DE M. ALFRED CROISET,

PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

« Messieurs,

« La disparition de ce confrère si savant, si droit, si parfaitement estimé de tous ceux qui l'approchaient fait naitre dans nos âmes une émotion d'autant plus douloureuse que son âge semblait permettre encore une longue carrière à son activité infatigable. Il nous appartenait depuis quatre années seulement. Il meurt en pleine maturité, laissant de grands travaux interrompus, brusquement enlevé à toutes les espérances et à toutes les affections qui s'attachaient à son talent et à sa personne.

«Lorsque Arthur Giry se présenta aux suffrages de l'Académie, il se trouvait désigné depuis longtemps déjà par le mérite de ses travaux à l'attention des juges compétents, qui aimaient à louer en lui la variété des connaissances, une curiosité capable de s'exercer dans plusieurs directions différentes sans se disperser ni se gaspiller; une méthode prudente et sûre, beaucoup de bon sens, une clarté qui venait de ce bon sens même, une finesse discrète qui n'était encore qu'une forme et une parure de la raison.

« Ce n'est ni le lieu ni le moment, Messieurs, de rappeler en détail les titres scientifiques d'Arthur Giry. Parmi ses nombreux travaux, quelques

uns ont pour objet la technique industrielle du moyen âge, qu'il avait étudiée avec une curiosité passionnée. Les plus importants et les plus connus, ceux qui ont établi et confirmé sa réputation, se rapportent aux institutions municipales de l'ancienne France et à l'art de la diplomatique. Il suffit de mentionner son Histoire de Saint-Omer et ses Établis sements de Rouen, études solides et pénétrantes qui font mieux connaitre tout un côté de notre histoire nationale; ses nombreuses dissertations sur des sujets relatifs à la critique des diplômes, et surtout ce Manuel de diplomatique, auquel l'Académie décerna le prix Gobert, et où Giry faisait servir ses rares qualités de professeur à exposer, avec une clarté supérieure, la théorie d'un art dont il possédait la pratique en perfection.

«En parlant des qualités du professeur, je ne veux pas seulement faire allusion à son enseignement de l'École des chartes, qu'il ne m'appartient pas de caractériser. Mais je songe que pendant cinq ans, de 1881 à 1885, il a, le premier, donné à la Sorbonne l'enseignement des sciences auxiliaires de l'histoire, et qu'il l'y a, pour ainsi dire, enraciné. Je sais quelle action il exerçait sur ses élèves, devenus bientôt ses collaborateurs et ses amis, et comment, par l'ascendant naturel de sa ferme et honnête pensée, il savait grouper toute cette jeunesse autour d'une œuvre commune et l'y intéresser.

« Fermeté, honnêteté, droiture, ces mots reviennent d'eux-mêmes quand on parle de Giry. Ce ne serait pas le faire connaitre tout entier que de ne pas rappeler quelle chaleur de cœur, quelle délicatesse de conscience se cachaient sous des dehors qui pouvaient d'abord sembler un peu froids. Ce savant modeste, ami d'une studieuse obscurité, qui ne se trouvait nulle part aussi bien qu'à son foyer ou dans sa chaire, parmi ses livres, ses amis et ses élèves, était capable de tout sacrifier à ce qu'il estimait son devoir. D'honnêtes gens peuvent différer d'avis sur telle ou telle conception du devoir. Mais tous sont d'accord pour reconnaître qu'obéir à sa conscience, quoi qu'il en coûte, est le trait caractéristique des braves gens et des gens braves. Giry était de ceux-là. Il laissa aux siens le plus précieux des héritages, le souvenir d'un homme de qui ses adversaires mêmes, s'ils l'ont vraiment connu, n'hésiteront pas à dire : « Quand une chose lui paraissait juste, il la « faisait bravement, à la française. »

DISCOURS DE M. PAUL MEYER, DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DES CHARTES.

« Messieurs,

« C'est le cœur étreint par la douleur que je viens, au nom de l'École des chartes, dire ce que fut le collègue et l'ami qui nous a été ravi par une mort prématurée. Nous avions eu les mêmes maîtres, que nous

avons vus disparaître les uns après les autres. Nous avions travaillé ensemble, et les circonstances qui nous avaient, depuis plus de vingt ans, rapprochés, firent naître entre nous une amitié qui, de mon côté, se fondait sur l'estime que m'inspiraient l'élévation de son caractère et la distinction de son esprit. Sorti à vingt et un ans de l'École des chartes, en 1870, Giry s'était d'abord senti attiré vers l'archéologie du moyen âge. Il entreprit l'étude d'une partie peu connue de cette science, celle des procédés industriels transmis par l'antiquité au moyen åge; il projetait la composition d'un recueil où auraient été réunis les traités dans lesquels ces procédés étaient exposés. Pour en rassembler les éléments, il avait visité de nombreuses bibliothèques et fait, en collaboration avec de savants spécialistes, diverses études préparatoires. De tous ces travaux, il n'a guère publié que la notice sur un ancien traité de coloribus et artibus Romanorum, qui fait partie des Mélanges Duruy (Bibliothèque de l'École des hautes études, 1878), et il avait depuis longtemps renoncé à mettre lui-même en œuvre les matériaux réunis au prix d'un long et patient labeur. C'est qu'en effet, peu après sa sortie de l'École, il avait abordé une nouvelle étude qui bientôt absorba toute son activité. Il avait présenté à l'École des chartes une thèse sur le cartulaire de l'église Notre-Dame de Saint-Omer qu'il ne publia pas. Mais en suite de ce travail, il fut amené à étudier les institutions municipales de la même ville, dont les riches archives n'avaient pour ainsi dire pas été utilisées jusque-là, et cette étude lui révéla tant de faits intéressants, lui suggéra tant d'idées nouvelles, qu'il crut nécessaire d'étudier concurremment les mêmes institutions dans mainte autre ville de la France septentrionale et de la Belgique. Son Histoire de la ville de Saint-Omer et de ses institutions jusqu'au XIVe siècle, présentée comme thèse à l'École des hautes études en 1875 et publiée en 1877, n'est pas le plus parfait de ses ouvrages, puisque c'est le premier, et cependant Giry y montre déjà un sens historique très large, une critique exercée qui placent son livre bien au-dessus de la plupart des histoires locales qu'on possédait. Dans sa pensée, ce livre était comme le point de départ d'une histoire comparée des institutions municipales de la France septentrionale. L'influence de l'Histoire de Saint-Omer a été considérable : on en retrouve la trace en plusieurs monographies historiques dont les auteurs ont été les élèves de Giry. Au même ordre d'études se rattache son beau livre sur les Établissements de Rouen (1883-1885), sorti de son enseignement de l'École des hautes études, où il professait depuis 1874, et qui, pour la sûreté de la critique et le soin des détails, est en progrès sur le précédent. C'est un livre plein de découvertes, où l'on ne sait si l'on doit admirer davantage la solidité de la doctrine ou l'étendue de l'information. Giry n'épargnait point sa peine. Il ne se contentait pas des richesses que lui offraient les dépôts publics de Paris : il employait la plus grande partie de ses vacances, et aussi de ses éco

nomies, à des excursions paléographiques à travers les bibliothèques et les archives de la France et des pays voisins, toujours en quête de documents sur l'histoire des communes.

« Rappelons encore que, dans la « Collection de textes pour servir à « l'étude et à l'enseignement de l'histoire, » de la librairie Picard, il avait donné, en 1885, un recueil de Documents sur les relations de la royauté avec les villes de France de 1180 à 1314. C'est une série de pièces bien choisies et savamment annotées.

« M. Quicherat, qui connaissait bien ses élèves, avait de bonne heure distingué Giry et l'avait enlevé aux Archives nationales pour le placer auprès de lui, en 1878, comme secrétaire de l'École des chartes. Cette nouvelle situation, en laissant à notre confrère environ trois mois de vacances, fut très favorable à ses travaux. Sans interrompre ses recherches sur les institutions municipales, il put entreprendre, à l'École des hautes études, avec le concours de ses meilleurs élèves, de dresser les catalogues des actes des princes carolingiens, se réservant pour tâche personnelle le règne de Charles le Chauve. Il reprenait ainsi la tradition de ces études diplomatiques, qui, nées en France, et développées en Allemagne, avaient été un peu délaissées chez nous. Le brillant exemple donné en 1856 par M. Delisle dans son Catalogue des actes de Philippe-Auguste n'avait pas eu beaucoup d'imitateurs. Par suite de ses nouvelles études, Giry se trouva posséder la compétence néces. saire pour enseigner certaines des parties les plus difficiles de la diplomatique, lorsque M. de Mas Latrie, voyant s'approcher l'heure de la retraite, le choisit pour son suppléant, en 1884. L'année suivante, Giry était nommé titulaire de la chaire de diplomatique. Ce fut pour lui une grande joie, et pour celui aussi qui vous parle, qui savait avec quelle conscience le nouveau professeur s'acquitterait de sa tâche. Et cependant, j'ai maintenant le sentiment que cette promotion, si désirée et si méritée, nous a fait perdre des travaux du plus haut intérêt. Giry donna un enseignement tout à fait supérieur. Il a remis chez nous la diplomatique en honneur; il a publié sur cette branche de la science un Manuel, justement récompensé par le premier prix Gobert, qui, malgré quelques imperfections faciles à corriger en une seconde édition, rend chaque jour les plus grands services aux étudiants et aux savants. Il a formé des élèves capables de continuer son œuvre. Ce sont là de grands résultats. Mais, pour les obtenir, il a fallu que notre collègue, tout entier à ses nouveaux devoirs, abandonnât pour un temps (il le croyait du moins, mais c'était pour toujours) les études proprement historiques qu'il avait poussées si loin et dont il n'a publié que la moindre partie. Une fois seulement, en 1888, il revint à ses anciens travaux, pour publier, en tête d'un recueil de documents tirés des archives de SaintQuentin, sa belle étude sur les origines de la commune de cette ville.

«En ces dernières années, son Manuel publié, et depuis qu'il avait

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