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Bulletin Thérapeutique, XLII, 562, quelques bonnes raisons contre cette tentative opératoire dont les médecins doivent laisser la resposabilité comme l'initiative aux chirurgiens.

Au sujet de la scarification des amygdales dans l'angine couenneuse, j'ai récemment cité dans l'Art Médical (IX, 116) M. A. Séverino. Percy (Pyrotechnie. Metz, Collignon, Bouchard, in-12, 245-46), parlant du gonflement, qui constituait un des plus dangereux symptômes de l'épidémie d'angine couenneuse observée par Séverin au dix-septième siècle, ajoute: <«<Lorsque la tumeur étoit étroite, il [Séverin] la coupoit; mais quand elle avait une base large, il y appliquoit le feu; et ce moyen que Pierre Afflisius, son ami, employoit, dans le même temps, dans la Calabre, où le fléau s'étoit étendu, sauva la vie à une foule de malades. » (Exopyr., part. I, cap. 64.)

La scarification des amygdales dans l'angine couenneuse a été employée ou préconisée par les médecins dont les noms suivent Mead (1), Raulin (2), Borsieri (3) et J. Frank (4). Contrairement à ces auteurs, Lieutaud, que la ville d'Aix, en Provence, s'honore d'avoir vu naître, a dit : « Les scarifications qu'on a tenté de faire sur les parties gangrenées ont eu dans les dernières épidémies les plus malheureux succès, de sorte qu'on doit laisser à la nature le soin de préparer l'escharre (5). » Borsieri ne s'écrie pas moins : « J'atteste que ces incisions ont été plusieurs fois prescrites avec succès par moi dans une épidémie d'angine gangréneuse. Plût à Dieu que j'eusse toujours pu m'en servir chez les nouveau-nés et les enfants, que l'on a beaucoup de peine à amener à les subir, car j'en aurais pu sauver un plus grand nombre ! »> CH. RAVEL.

(1) Renauldin, Dict. des Sc. med. II. 136.

(2) Ozanam, Epid., III, 4, 3.

(3) Instit. Ven., 1791, VI, 207, S 418.

(4) Path., V, 247.

(5) Précis de la Méd. prat., sec. éd., Paris, Vincent, 1761, 8, p. 521.

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JUIN 1859

DE L'EFFICACITÉ

DES

INJECTIONS IODÉES A DOSE ALTÉRANTE

Et du Danger de ces mêmes Injections à dose irritante.

Dans le Traitement des Kystes et des Collections séreuses.

(QUATRE OBSERVATions d'hydrocele).

Nous croyons avoir démontré, dans nos précédents articles, que l'iode à très-faible dose suffisait souvent à guérir les hydropisies et les kystes séreux, et que ce médicament employé à doses irritantes, suivant la formule ordinaire, avait déjà bien des fois déterminé des accidents mortels. Nous revenons aujourd'hui sur ce sujet, parce que nous avons recueilli de nouveaux faits qui confirment de tous points la thèse que nous

soutenons.

De ces faits, les uns donnent au procédé d'injection que nous recommandons une démonstration pratique qui lui manquait encore. Ce sont quatre cas d'hydrocèle guérie après ponction avec le trocart capillaire, et injection d'eau iodée; un autre fait est un exemple de mort à la suite d'une injection iodée, pratiquée suivant le procédé ordinaire, pour la guérison d'un kyste du corps thyroïde.

Les quatre observations d'hydrocèle guérie par les injections iodées à faible dose sont dues à notre ami M. le docteur Helot (de Rouen), qui a bien voulu vérifier dans son hôpital la nouvelle théorie que nous avons donnée de l'action de l'iode

TOME IX. JUIN 1859.

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employé en injection dans le traitement des hydropisies et des kystes séreux (1).

Ire OBSERVATION.

Hydrocele.- Ponction avec le trocart capillaire. — Injection d'eau iodée; au bout de dix jours diminution de la tumeur. rison.

Nouvelle opération, gué

Le nommé Toutain (Prudent), âgé de trente-deux ans, demeurant à Rouen, rue du Faubourg-Martainville, entra à l'hôpital général le 1er mai 1857; il est couché salle Saint-Martin, no 41. Depuis plusieurs mois il a vu se développer dans les bourses une tumeur indolente; la transparence est manifeste, elle présente en circonférence 20 centimètres et 15 centimètres du sommet à la base.

Le 11, la ponction est faite au moyen du trois-quart explorateur; une petite quantité de liquide est retirée, le reste est laissé dans la tumeur; le liquide retiré est remplacé par une injection d'eau iodée (30 grammes); après l'injection, pas la moindre douleur, le malade se lève, marche comme à l'ordinaire.

Le 13 mai, le scrotum est légèrement rouge au voisinage de la piqûre, il y a un peu d'infiltration séreuse, pas de douleur au toucher. Le 17, la tumeur a sensiblement diminué; elle présente en circonférence 17 centimètres et 12 centimètres du sommet à la base.

Le 20, la tumeur présente le même volume que le 17, le liquide qu'elle contient est transparent.

Une nouvelle ponction est faite, on retire un peu plus de liquide que la première fois, on injecte ensuite 50 grammes d'eau iodée. Le liquide retiré est albumineux, il ne contient pas d'iode. Le 27, la peau est rouge, la tumeur légèrement douloureuse.

(1) Il y a plus de quatre mois, nous avions remis ces observations à la Gazette Médicale; c'était notre réponse à un article passablement injurieux, dans lequel M. Boinet nous défiait de lui citer des faits à l'appui de notre théorie. M. Jules Guérin n'a voulu ni publier ce travail ni nous donner une raison de ce refus d'insertion. Nous sommes donc autorisé à dire que ce mauvais vouloir tient uniquement à la double accusation, formulée contre nous par M. Boinet, d'être de l'Art Médical et de proposer une chirurgie homœopathique. En effet, pour certains esprits, aveuglés par le préjugé et la routine, on n'est plus admis à la libre discussion du moment où l'on est entaché d'homoeopathisme, quelles que soient d'ailleurs la valeur et l'authenticité des faits qu'on ait à faire valoir.

Seulement nous pensions que M. J. Guérin avait échappé à cette influence, et nous regrettons d'être obligé de constater que nous nous étions trompé.

Le 29, le cordon du testicule et le canal déférent sont un peu plus volumineux qu'à l'état normal et douloureux, la tumeur est plus rénitente, le testicule lui-même paraît avoir participé à l'inflammation.

Le 2 juin, l'inflammation a diminué, le volume de la tumeur est moindre.

Le 5 juin, la tumeur est réduite d'un tiers dans toutes ses dimensions, et le malade demande sa sortie; je me suis informé si la guérison était complète, un mois après la sortie du malade, et il m'a été répondu qu'il n'y avait plus aucune trace de la maladie.

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Le nommé Gronard (Marie), âgé de quarante-neuf ans, demeurant à Rouen, rue Équière, 59, entra, le 20 mai 1857, à l'hôpital général de Rouen, et fut couché salle Saint-Martin, no 42, service de M. Helot.

Depuis deux ans cet homme était affecté d'une hydrocèle volumineuse; la tumeur, transparente, de forme arrondie, oblongue, offrait les dimensions suivantes : à la partie moyenne la circonférence égalait 26 centimètres, et du sommet à la base elle mesurait 15 centimètres.

Le 22, une ponction est faite à la partie antérieure et moyenne avec un trois-quart très-fin, dit explorateur: 50 grammes environ de liquide sont retirés, le reste du liquide est laissé; on injecta 30 grammes d'eau iodée, et tout le liquide injecté fut laissé dans la tumeur, qui, après l'opération, présentait à peu de chose près le même volume qu'avant. Le malade, au moment de l'injection, n'éprouva aucune douleur; il se leva dans la journée et put se promener.

Le 23, le scrotum présente une légère infiltration séreuse, la peau est un peu rouge, surtout au voisinage de la piqûre, le palper détermine un peu de douleur, qui pourtant, n'est pas assez vive pour retenir le malade au lit.

Le 26, la tumeur paraît avoir diminué un peu de volume.

Le 30, nous constatons une diminution notable dans la tumeur.

Le 5 juin, le volume de la tumeur est moitié moindre qu'avant l'opération. Il nous est impossible de retenir le malade à l'hôpital; il prétend qu'il attendra bien la guérison en travaillant, il promet de revenir dans un mois si la guérison n'est pas complète.

Nous ne l'avons pas revu.

Hydrocele.

Ille OBSERVATION.

Opération avec le trocart capillaire et l'eau iodée. — Guérison. Le nommé Lecointre, âgé de soixante-deux ans, demeurant à Rouen, à la maison des Petites-Sœurs des pauvres de Rouen, est affecté d'une hydrocèle volumineuse; la tumeur est énorme, elle est grosse environ comme un œuf d'autruche, elle est transparente.

Le 20 mai 1857, une ponction est faite avec le trois-quart explorateur; 50 grammes environ de liquide sont retirés de la tumeur, le reste y est laissé; on injecte 30 grammes d'eau iodée. Le malade n'éprouve pas la moindre douleur, se lève, marche; 15 jours après, la tumeur a diminué d'un tiers. Il n'était survenu aucune inflammation. La diminution se fait progressivement, et deux mois après la guérison est complète; depuis l'hydrocèle ne s'est pas reproduite.

Hydrocele.

IVe OBSERVATION.

Opération avec le trocart capillaire et l'eau iodée.-Guérison.

Le nommé Porlemont Constantin, âgé de soixante-treize ans, vieillard résidant à l'Hôpital Général depuis cinq ans, est affecté d'une hydrocèle volumineuse, pour laquelle il est venu quatre ou cinq fois déjà réclamer la ponction palliative.

Le 28 avril 1858, une nouvelle ponction fut faite avec le trois-quart explorateur; 50 grammes environ de liquide furent retirés de la tumeur et remplacés par 50 grammes d'eau iodée. Au moment de l'injection, le malade n'éprouva pas la moindre douleur.

Mais les jours qui suivirent l'opération, il survint une inflammation assez vive; le cordon du testicule et en particulier le canal déférent étaient plus volumineux et légèrement douloureux au toucher.

La peau du scrotum est rouge, le malade garde le repos. Cette inflammation, qui est moindre que celle qu'on observe après l'injection de teinture d'iode étendue d'un tiers ou des deux tiers d'eau, disparaît rapidement, la tumeur diminue lentement.

Le 12 juin, le malade sort de l'infirmerie, la tumeur étant réduite des deux tiers. Au commencement de juillet, la guérison était complète, elle s'est maintenue depuis.

J. HÉLOT,

Chirurgien de l'Hôpital Général de Rouen.

Ces observations prouvent d'abord que l'eau iodée suffit, dans certains cas, à la guérison de l'hydrocèle; elles prouvent

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