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OEVRES POÉTIQUES

DE

PIERRE DE BRACH

SIEUR DE LA MOTTE-MONTUSSAN
PUBLIÉES ET ANNOTÉES

PAR R. DEZEIMERIS

Deux beaux volumes pet. in-4 ornés de deux portraits de P. De Brach, l'un gravé par Thomas de Leu, l'autre photographié d'après une ancienne estampe et de planches représentant des vues de la ville et des monuments antiques de Bordeaux.

Cet ouvrage, imprimé avec luxe et avec les caractères de L. Perrin, de Lyon, est sorti des presses de M. Gounouilhou (de Bordeaux).

Papier vélin teinté. Au lieu de 35 fr.

vergé fin.

45 fr.

20 fr. 35 »

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Préface du BIBLIOPHILE JACOB (Paul LACROIX).

Paris, un beau vol. in-8 de 444 pages, sur papier vergé à la forme, titre rouge et noir, illustré de 16 eaux-fortes par Jules Chevrier.

30 fr.

Belle publication imprimée par les presses de Louis Perrin, de Lyon, avec caractères antiques.

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» 50 centimes.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

ANTONIUS ARÉNA

On a cru longtemps et l'on croit encore que ce nom est le pseudonyme d'Antoine de la Sable. C'est une erreur propagée par : Guillaume de Bure, Catalogue de la bibliothèque Mel de SaintCeran, Paris, 1791, in-8; Charles Nodier, Bulletin du Bibliophile; Brunet, Manuel du Libraire; la Biographie universelle de Michaud; les Dictionnaires de Moréri, Chaudon et Delandine; Ludovic Lalanne, Curiosités littéraires, p. 72, éd. de 1857; et par les auteurs de la dernière édition des Supercheries littéraires de Quérard.

Antonius Aréna n'est pas un nom d'emprunt, mais le vrai nom latinisé du poëte macaronique Antoine Arène, né à Solliès-Pont Var), au hameau de l'Oustourarié (l'Hôtellerie), sur la route de Toulon, vers la fin du xv° siècle ou au commencement du xvi. Je n'ai pu retrouver la date précise, les archives furent brûlées en 1536, par les troupes de Charles-Quint. Il mourut à Saint-Rémy, en 1544.

Un acte du 20 septembre 1550, notaire Laugier à Solliès-Pont, fait mention de « sires Pyarres, Mathieu et Barthélemy Arène, « fraires, du lieu de Souliers, diocèse de Thollon, et comme hoirs universels de sire M'. ANTHOYNE ARENE, (c'est Antonius Aréna), «<leur fraire, juge royal de sont vivant de la ville de Saint-Rémy ;» - les mêmes auxquels Raynier des Martigues adresse une pièce de vers qu'on lit dans le recueil d'Aréna, Ad suos compagnones. Cet acte a été reproduit en entier par Augustin Fabre, dans son Etude historique et littéraire sur Antonius Aréna (Marseille, Boy, 1860, p. in-8), le seul travail exempt de fables sur la personnalité du poëte. On ne saurait ajouter foi à Papon (Hist. de Provence), au Dictionnaire des hommes illustres de la Provence, et surtout à la notice de M. Norbert Bonafous, placée en tête de la réimpression de là Meygra entrepriza (Aix, Makaire, 1860, p. in-8). Ils font descendre Aréna de la noble famille des Aréna de Naples, fixée en Provence depuis 1428, et tout à fait étrangère à la famille du poëte.

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Antonius Aréna a publié, sous son nom, et sous le voile de l'anonyme, les ouvrages suivants :

I. Antonius de Aréna provincialis, de bragardissima villa de Soléris, ad suos compagnones studiantes, qui sunt de persona friantes, bassas dansas in galanti stilo bisognatas. S. 1. ni d., p. in-8, 40 ff. Il en existe une quinzaine d'éditions connues et citées par les bibliographes.

Le catalogue de la bibliothèque de M. de Régis de La Colombière (Marseille, Lebon, 1873, in-8, no 425) mentionne une édition igno. rée, in-16, 66 pages, 1527 vers, titre rouge et noir, avec un écusson renfermant trois soleils et la devise en provençal : Souliès pert tout (Solliès partout). Nous regrettons que le rédacteur de ce catalogue n'ait pas donné une description plus complète d'un exemplaire si curieux, qui est, en quelque sorte, l'acte de naissance du poète. En effet, la ville de Solliès-Pont a trois soleils dans ses armoiries, et, par sa position, elle est entourée de trois villages appelés SollièsVille, Solliès-Toucas, Solliès-Farlède. De là, l'explication de la devise: Solliès partout.

II. Meygra entrepriza catoliqui Imperatoris. Quando de anno Dni 1536, veniebat per Prouensam bene corrosatus in postam prendere Fransam cum villis de Prouensa, propter grossas et mentuas gentes rejohire: per Antonium Arenam bastifausata. Gallus regnat, Gallus regnavit, Gallus regnabit. Avenione, 1537, in-8, goth., éd. orig.

Sur les diverses éditions de ce livre, voir une curieuse note de M. Rouard dans le Bulletin du Bibliophile. An. 1860, p. 1402-1408. III. Articles de lestil et instructions nouuellement faictz par la souveraine court de parlement de Prouence à la requeste de MM. les gens du Roy, sur l'abbreuiation des proces et playderies utilz et nécessayres à tous officiers de justice, à tous advocatz et procureurs de ladite court de parlement et d'aultres cours inférieurs publiées à l'audience, le quatorsiesme jour du moys de feburier. L'an 1542. Auec plusieurs arrestz et lettres royaulx de consequence en faueur de tout le bien public de Prouence, On les vend à Aix, à la grand salle du Palays, par vas Cavallis. (A la fin : Nouuellement imprimez à Lyon chez Le Prince, pres Nostre-Dame de Confort, le XVIe d'apuril 1542, gr. in-4, 15 ff., portrait de

saint-Louis, roi de France, gravé sur bois au verso du titre, avec une pièce en vers macaroniques à la louange de Jean Meynier d'Oppède, président du parlement.

Cette pièce ne se retrouve pas dans les œuvres d'Aréna; elle a été reproduite dans la réimpression de a Meygra entrepriza...

IV. Sensuyvent les taux moderations-sallaires et emolumens des greffiers du parlement des advocats, procureurs et greffiers des lieutenans, des iuges ordinaires, des huissiers et sergens auecques le grand arrest donné par nostre tres-chrestien Roy de France, touchant la confirmation de la justice et ordonnances de ce présent pays de Prouence et la moderation des Amendes de douze vingt liures en cas derreur et de mises aux premières ordonnances de ce pays de Prouence. Auec les villes et chasteaulx de Prouence. Avec privilége en faveur de Dominique de Portunaire, libraire à Aix, daté du 4 mars 1539. A la fin: Imprimez à Lyon, le 24 mai 1540) gr. in-4, goth., 18 ff. non chiff.

Dans la nomenclature des villes de Provence (souvent réimprimée à part), Aréna a soin d'ajouter au mot Solliès, BON FAYS. C'est encore une nouvelle preuve de la patrie certaine de notre célèbre poète macaronique. ROBERT REBOUL.

SCIENCES ET LETTRES

AU MOYEN AGE & A L'ÉPOQUE DE LA RENAISSANCE

Par PAUL LACROIX

(BIBLIOPHILE JACOB)

Paris, Didot, 1877, un vol. grand in-8, 400 gravures sur bois et 13 chromolithographies

Ce magnifique volume, digne de ses aînés, les Maurs, usages et coutumes, la Vie militaire et religieuse, les Arts au moyen âge, termine dignement l'étude entreprise il y a plusieurs années par M. Paul Lacroix, sur le moyen âge et la renaissance.

Sous ce titre avait paru, en 1848, un ouvrage bien connu des bi

bliophiles, mais que les circonstances politiques, non moins que la mort de Ferdinand Seré, empêchèrent malheureusement d'achever, il était devenu rare, par conséquent cher, ce qu'il devait surtout à son mérite, « ce qui arrive rarement aux livres de ce genre, comme l'a fait observer Brunet dans son Manuel.

« Les sciences historiques ont fait des progrès considérables dans ces vingt dernières années, disait le regretté M. Ambroise FirminDidot à l'auteur; il faut en tenir compte. Votre Moyen âge est un livre classé dans les bibliothèques, et il ne perdra pas la place qu'il s'y est faite. Mais vous devez le refaire sous une autre forme et avec de nouveaux éléments. » C'est cette pensée d'un des plus illustres représentants de l'imprimerie et de la librairie françaises, qui a présidé à la rédaction de cette encyclopédie du moyen âge c'est un livre neuf, pour lequel on a mis à contribution le livre original, qui est et qui restera ce qu'il est. Les quatre volumes du nouvel ouvrage sont tout à la fois moins étendus et beaucoup plus complets que les cinq volumes du premier. Le plus grand nombre des gravures sur bois et toutes les chromo-lithographies qui l'illustrent sont inédites. Dans le texte se trouvent résumés les plus récents travaux de l'érudition moderne dans ces dernières années, en particulier dans les chapitres intitulés: Universités, Philosophie, Romans, Chants populaires. Que le mot science n'effraye pas le lecteur, l'auteur a raconté, décrit, en toute franchise, en toute sincérité. On ne se trouvera pas arrêté par des formules algébriques ou cabalistiques dans les chapitres Sciences mathématiques, naturelles, médicales, occultes. Des gravures aussi nombreuses qu'intéressantes les expliquent au contraire, ainsi que de nombreuses citations, comme elles éclairent d'un jour nouveau ceux consacrés à la géographie, au blason, aux langues, à la poésie nationale, au théâtre, enfin à l'éloquence civile et religieuse.

Le cadre de ce volume est vaste autant que varié; pour le remplir, M. Paul Lacroix s'est inspiré des avis judicieux de M. Ambroise Firmin-Didot: «Laissez aux autres l'érudition approfondie et minutieuse; ne soyez qu'un interprète ingénieux, intelligent, simple et naïf, agréable, s'il est possible. Tâchez de vous faire lire et comprendre par tout le monde. Les grands succès appartiennent moins aux savants qu'aux vulgarisateurs. » Le succès est venu sanctionner l'appréciation du savant éditeur et récompenser les travaux de son habile collaborateur. L'ABBÉ V. DUFOUR.

(1) Nous apprenons que depuis quelques jours le livre de M. Paul Lacroix est complétement épuisé chez l'éditeur; nous savons qu'il se trouve, dans un certain nombre de magasins de nouveautés, on comprendra donc que nous ne pouvons nous engager à en fournir; nous nous proposons du reste de revenir sur ce sujet. A. A.

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