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leur parallélisme et s'obliquer également quand on veut tourner. Au moyen des bras o, o fixés sur les tiges des chapes et de la barre o', fig. 3° et 5o, qui les réunit, une roue ne peut faire aucun mouvement sans que l'autre roue fasse le même mouvement; ainsi, en poussant cette barre à droite ou à gauche, on fera tourner le chariot à gauche ou à droite. Un arc de cercle denté B'B' portant une cheville x qui traverse la barre, cet arc étant conduit par un pignon G' sur l'axe duquel est une roue conduite par un autre pignon, et ce dernier étant monté sur l'axe de la manivelle n, fig. 2o, qui se trouve vers le siége du conducteur, ce dernier peut, par cette manivelle, diriger le chariot comme bon lui semble, puisqu'il ne faut que la faire tourner pour donner telle position qu'il voudra aux roues de devant.

Description de la chaudière.

La chaudière représentée vue de face fig. 12°, vue en plan fig. 13, vue de côté fig. 14, et vue en coupe fig. 15°, est tout entière composée de petits tuyaux rangés à côté les uns des autres de manière à former fourneau en même temps.

Je me suis proposé, en imaginant cette chaudière, d'employer peu de matière et peu d'eau, d'obtenir une grande surface de chauffe, un petit volume, une grande solidité pour marcher à haute pression, la combustion de la plus grande partie de la fumée, et que cette chaudière présente un tout fort léger et incapable d'explosion. J'ai voulu, en outre, qu'elle fût susceptible d'être nettoyée partout intérieurement, malgré la petitesse des tuyaux qui la composent.

En faisant les tuyaux petits, il leur faut peu d'épaisseur pour soutenir une grande pression; ils contiennent peu d'eau, par la raison même qu'ils sont petits, et ils chauffent plus vite, puisqu'ils sont plus minces.

Outre la surface du contour qui forme le fourneau, la surface de chauffe se trouve augmentée de deux cloisons placées dans le milieu, et que l'on voit de champ dans la fig. 15. Chaque cloison communique avec les parois de devant et de derrière par les quatre angles, et elle s'ouvre vers le milieu de sa longueur pour pouvoir la nettoyer, en y faisant passer une brosse ou une corde au bout d'un bâton. Toutes les autres parties peuvent aussi s'ouvrir et être nettoyées de la même manière. Le bas est fermé par un cadre d'un seul morceau, dont les côtés ont la forme de gouttière, avec un rebord pour être fermé avec des vis. Tous les tuyaux qui forment le contour de la chaudière viennent aboutir à ce cadre et sont tous mis en communication par lui. Le haut est aussi fermé par un cadre semblable, mais plus petit, parce que la

chaudière est plus étroite en haut, et tous les tuyaux qui aboutissent à cette partie sont aussi mis en communication entre eux par ce dernier cadre. Le réservoir de vapeur X communique, par six tubulures qui partent de ce cadre, avec l'intérieur de la chaudière.

Pour que la vapeur, en se rendant au réservoir à mesure qu'elle se forme dans les tuyaux, n'entraîne pas, dans son mouvement, l'eau qu'elle serait obligée de traverser en passant par ces tubulures, on a placé douze petits tuyaux deux dans chaque tubulure) recourbés dans le cadre et s'élevant presque jusqu'en haut du réservoir intérieurement par leur moyen, la vapeur est : conduite dans le réservoir sans faire bouillir ou danser l'eau qu'il contient. La cheminée commence à ce cadre et traverse le réservoir de vapeur; celui-ci, par sa forme, en laisse le passage.

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Le tuyau qui conduit la vapeur à la machine vient aboutir aux deux tubulures qui s'élèvent au-dessus de ce réservoir. Voyez ces tuyaux, fig. 1 et 2, représentés par U' U" U.

Pour brûler la fumée, j'ai imaginé de faire deux foyers et d'établir le courant de fumée de manière que la fumée du dernier chargé de charbon soit obligée de venir passer dans la grille de l'autre pour y brûler sa fumée. Par le moyen des clapets que l'on voit fig. 15° et que l'on fait mouvoir par la poignée y', visible dans les fig. 12° et 14°, on peut toujours et successivement brûler la fumée du foyer nouvellement chargé de charbon. La fumée de ce dernier, après avoir monté jusqu'au clapet d'en haut, n'y trouvant pas d'issue, est obligée de redescendre entre les cloisons et de passer à travers la grille de l'autre pour joindre la cheminée : il faut dire que, pour obtenir ce résultat, il est nécessaire d'avoir un bon tirage ou un ventilateur. Dans le chariot, j'ai appliqué un ventilateur pour suppléer au tirage.

La soupape de sûreté est placée sur le réservoir c'est un ressort qui presse sur le levier, au lieu d'un poids. Les plaques fusibles sont à côté.

On voit la hauteur d'eau qu'il y a dans la chaudière par un verre placé en v, fig. 2°. L'eau d'alimentation arrive dans la chaudière par le pied des cloisons. Les deux points essentiels de cette chaudière sont d'être à l'abri d'explosions funestes et de brûler la plus grande partie de la fumée ; aussi fais-je la demande de pouvoir appliquer exclusivement, ensemble ou séparément, ces deux propriétés partout où elles sont applicables. Dans la marine, elle sera bien recommandable sous le double rapport de sa légèreté et des dangers qu'elle prévient.

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Changements faits à la machine à vapeur pour la rendre susceptible de marcher dans les deux sens.

Dans mes premiers essais, je faisais l'arbre principal de la machine à vapeur percé, au centre, par les deux bouts; l'un des trous servait à l'introduction de la vapeur, et l'autre à sa sortie ensuite je ne fis plus que de le percer d'un bout pour la sortie, et je fis l'entrée de la vapeur par les deux côtés des coquilles. Plus tard, je trouvai plus simple, tout en ne creusant l'arbre que d'un bout, de faire l'entrée et la sortie par ce même bout, en ajustant, dans le trou de ce bout creusé, un tuyau plus petit, venant aboutir au pied du piston pour y amener la vapeur, et en faisant servir l'intervalle que laisse ce tuyau entre lui et la paroi intérieure de l'arbre, de conduit pour la sortie de la vapeur; cet intervalle communique avec le derrière du piston, comme cela est figuré par des lignes ponctuées fig. 16o et 17o.

Les cames C, C et C', fig. 17o, font mouvoir les palettes, fig. 20°, qui viennent successivement servir de point d'appui à la vapeur, et sont représentées dans la forme qu'elles doivent avoir pour ouvrir lentement et fermer promptement ces palettes, afin de pouvoir utiliser la détente de la vapeur; mais, avec cette forme, ces cames ne permettent pas de faire marcher la machine dans les deux sens. On conçoit que, pour que la came C', dans son mouvement autour du centre de l'arbre, puisse engrener également, en tournant dans un sens ou en tournant dans l'autre, avec les deux cames C, C, il lui faut, ainsi qu'aux deux autres, une forme symétrique. C'est ce que j'ai obtenu au moyen des cames représentées fig. 16°; elles peuvent s'engrener également quand l'arbre ou le piston marche dans un sens ou dans l'autre.

Cette forme de came trouvée, ce n'est pas tout; il reste deux autres conditions à remplir, qui sont, l'une de pouvoir à volonté faire l'entrée de la sortie de la vapeur, et la sortie de l'entrée; l'autre, que les palettes ferment aussi bien la vapeur d'un côté que de l'autre. J'ai rempli la première condition au moyen d'un robinet à quatre trous, auquel il ne faut que faire faire un quart de tour à sa clef pour opérer cette métamorphose, et j'ai rempli la seconde en faisant les palettes toutes plates, comme il y en a une de représentée fig. 21, au lieu de porter des nervures comme celles représentées fig. 20. Quoique dépouillées de nervures, j'ai conservé de la roideur aux nouvelles palettes, en les faisant en acier au lieu de cuivre qu'étaient les premières. Le bout qui touche à l'embase de l'arbre est rendu élastique par un ressort, logé dans l'épaisseur de la palette, qui pousse sur une pièce ajustée

dans une coulisse. Voyez la forme de ce ressort et de cette pièce, dessinés, à part, fig. 21.

Lorsque j'ai commencé à faire marcher de mes machines à vapeur, il arrivait très-souvent que les cônes sur lesquels se fait le frottement de l'arbre se grippaient et produisaient un grand frottement. J'ai remédié à cet inconvénient en mettant entre les surfaces frottantes un cône fait avec de la feuille d'acier très-mince, et j'ai parfaitement réussi à empêcher tout grippement. La fig. 18 représente un appareil posé sur le tuyau d'aspiration de la pompe alimentaire du bateau la Dauphine; cet appareil sert à fournir à la chaudière l'eau distillée provenant de la condensation de la vapeur, de préférence à l'eau de la rivière, où le tuyau d'aspiration z communique.

L'eau provenant de la condensation arrive dans la boule par le tuyau J" : lorsqu'il y a suffisamment d'eau dans cette boule, le flotteur g est soulevé ei ouvre une soupape, qui permet à cette eau d'être aspirée par la pompe alimentaire. A mesure qu'elle s'épuise, le flotteur redescend et la soupape se ferme; dès qu'elle est fermée, c'est qu'il n'y a plus d'eau à y prendre; dès lors l'eau est obligée d'arriver de la rivière par le tuyau z. Ce qui détermine la préférence à l'eau de condensation d'arriver à la pompe, c'est que son niveau est plus élevé que le niveau de l'eau de la rivière.

La soupape employée dans cette boule est une soupape d'une construction particulière et qui, ouvrant moitié en dessus et moitié en dessous, est toujours en équilibre, malgré la pression du liquide qui serait sur elle; d'où il résulte que le flotteur, tel faible soit-il, peut toujours la faire ouvrir et fermer dans toutes les circonstances. C'est cette soupape que j'emploierai dans les régulateurs des machines à vapeur et des roues hydrauliques, pour lesquels je suis breveté. J'ai exécuté une de ces soupapes à l'établissement des bains de Plombières; j'en ai encore exécuté une pour un modèle de régulateur de roue hydraulique, que j'ai mis à l'exposition des produits de l'industrie de cette année. Je pense qu'il n'a pas été remarqué du jury davantage que les autres produits que j'ai exposés...

De l'ensemble du chariot à vapeur.

On a vu précédemment les détails des principaux mécanismes qui constituent le chariot à vapeur; il ne reste plus, pour compléter sa description, que quelques mots à dire sur son ensemble et sur la manière de le faire travailler.

Les divers dessins compris dans les deux feuilles ci-jointes sont faits sur une échelle au douzième de l'exécution.

Dans la figure première, on a interrompu le plancher pour laisser voir le mécanisme de l'essieu de derrière, et l'on a négligé de dessiner le siége du conducteur pour laisser voir la machine à vapeur; ce siége, dans le chariot, étant au-dessus de la machine, comme on l'aperçoit dans la fig. 2o, joint à quelques panneaux qui ne sont pas représentés, forme une boîte qui abrite la machine et en conserve la chaleur. Depuis son siége, le conducteur peut faire faire tous les mouvements à son chariot; il peut, par le robinet U", mettre la machine en mouvement pour aller en avant ou en arrière, selon la position du robinet à quatre trous J", qu'il manœuvre par le manche 1, lequel se trouve à sa droite : en même temps qu'il fait avancer ou reculer le chariot, il peut faire manœuvrer les roues de devant par la manivelle n, qui se trouve presque en face de lui, du côté de sa gauche. Au moyen de la manoeuvre des roues de devant et de la manœuvre du robinet J" alternativement, il peut retourner son chariot sur place beaucoup mieux et dans un moindre espace qu'un chariot ordinaire attelé avec des chevaux.

Et, pour changer la vitesse de la machine relativement à celle du chariot, le conducteur, en poussant le manche K qui se trouve à sa gauche, embrayera le manchon F dans le plateau F'; alors le plateau, les engrenages visibles fig. 6o et la petite roue à encoches J', fig. 1", feront autant de tours que la machine à vapeur, et le chariot aura sa plus grande vitesse relative ou la prendra dans les chemins qui offrent le moins de résistance. Mais, pour passer dans un mauvais chemin, le conducteur tirera de son côté le manche K, désembrayera le manchon F et fera en même temps embrayer le verrou v, fig. 7 et 9°, dans les crans pratiqués autour du plateau F' et du cercle denté intérieurement; aussitôt la machine supposée restée à la vitesse, le chariot ira moins vite et la puissance sera augmentée d'après le nombre des dents des roues, la vitesse du chariot sera réduite au tiers, et la puissance sera augmentée au triple.

Cette augmentation de la puissance sera utile pour commencer à mettre le chariot en mouvement, pour passer dans les mauvais chemins et pour monter les montagnes.

Pour retenir dans les descentes, le conducteur aura, selon les cas, plusieurs moyens à sa disposition. Le premier, où la pente ne sera pas trop forte, il lui suffira de diminuer l'ouverture du robinet d'introduction U" quand il fermera entièrement ce robinet la machine fera le vide derrière le piston, ce qui opposera une grande résistance au chariot. Lorsque le conducteur s'apercevra que la dernière résistance ne suffit pas encore, il n'aura qu'à faire faire un quart de tour au robinet à quatre eaux J"", c'est-à-dire à le mettre dans la position de faire reculer la voiture; alors le chariot aura non-seulement

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