DISCOURS DE M. A. PÉRON, PRÉSIDENT. MESSIEURS, En prenant la parole dans cette solennité, je ne fais qu'obéir aux exigences de l'usage, et je n'ai pas la prétention de vouloir briller aux dépens de votre plaisir. J'ai trop besoin que votre attention la plus sérieuse se reporte sur les matières que mes collègues vont dans un instant faire passer devant vos yeux, pour que je cherche à l'affaiblir au début de cette séance. D'ailleurs, savoir être court, c'est déjà faire preuve d'intelligence, et, à défaut d'autre mérite, je veux au moins avoir celui-là. La plupart des sociétés savantes s'imposent chaque année le devoir de mettre le public dans la confidence de leurs travaux, moins dans l'intention de prouver leur savoir et leur esprit, que pour démontrer qu'elles ne sont pas restées stériles lorsque tout prospérait autour d'elles, et qu'elles ont suivi, quelquefois même provoqué, le mouvement intellectuel qui s'opère chaque jour dans les sciences, les lettres et les arts. Mais ces sortes de rapports, malgré tout le charme qu'un style attrayant peut leur donner, ne sont presque toujours intéressants que pour les personnes qu'ils concernent, et, par leur aridité, ont l'inconvénient de provoquer dans l'auditoire les mouvements d'un ennui anticipé. La Société d'Emulation l'a pensé ainsi, et, pour prêcher d'exemple, elle a décidé que le compte-rendu de |