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Voici le mystérieux losange du pentacle de Trithème : dans le triangle supérieur rayonne le schéma divin, le Tétragramme incommunicable; et l'image de Satan ricane dans les ténèbres du triangle inférieur.

Ce dernier emblème sert de frontispice à notre Clef de la Magie noire; nous ne l'avons pas choisi sans in

tention.

M. Oswald Wirth l'a reconstruit sur la description qu'en donne Eliphas, d'après un spécimen qu'en possédait son élève, le comte Alexandre Branitzki ; car ce dessin est d'une insigne rareté, et ne se trouve que dans quelques exemplaires manuscrits du Traité des Causes secondes (1).

Il se compose, dit Eliphas Lévi, « de deux triangles unis par la base, l'un blanc et l'autre noir; sous la pointe du triangle noir est couché un fou qui redresse péniblement la tête et regarde avec une grimace d'effroi dans l'obscurité du triangle où se reflète sa propre image; sur la pointe du triangle blanc s'appuie un homme dans la force de l'âge, vêtu en chevalier, ayant le regard ferme, et l'attitude du commandement fort et paisible. Dans le triangle blanc sont tracés les caractères du tétragramme divin (2).

(1) Ouvrage lui-même peu commun, de l'abbé Jean Tritheme. Il a été imprimé en 1567, à Cologne, sous ce titre : De septem Secundeis : sive de spiritibus orbem post Deum moventibus, reconditissimæ scientiæ et eruditionis libellus, etc. Coloniæ, apud Iohan. Birkmannum, pet. in-8 (avec une vignette sur le titre et sept gravures sur bois, très remarquables, d'après Sebald Beham).

(2) Eliphas Levi, dans une lettre adressée à un autre de ses disciples,

« On pourrait expliquer ce pentacle par cette légende : le Sage s'appuie sur la crainte du vrai Dieu, l'insensé est écrasé par la peur d'un faux dieu fait à son image. C'est là le sens naturel et exotérique de l'emblème; mais en le méditant dans son ensemble et dans chacune de ses parties, les adeptes y trouveront le dernier mot de la Kabbale, la formule indicible du Grand Arcane: la distinction entre les miracles et les prodiges, le secret des apparitions, la théorie universelle du magnétisme et la science de tous les mystères (1). »

Sans ouvrir à nos lecteurs d'aussi gigantesques aperçus, ni flatter personne d'illécébrants espoirs, ne balançons point à faire l'aveu, que, dans l'intelligence du pentacle de Trithème, il peut être donné à plusieurs de saisir sur le vif la pensée-mère qui présida constamment à la genèse du présent livre.

Stanislas de GUAITA.

M. le baron Spédalieri, donne du même pentacle un croquis s'éloignant fort de la description ci-dessus transcrite. Il faut que l'auteur de l'Histoire de la Magie ait vu deux exemplaires très différents du symbole de Tritheme.

Le chevalier est devenu une sorte d'Hercule, accoudé sur un écu de guerre, au sommet duquel s'inscrivent les quatres lettres . Vers le milieu du bouclier, on remarque l'étoile à six pointes, le sceau de Salomon, où se mire le fol, sur qui pèse la pointe inférieure de l'écu. La tête diabolique apparaît dans l'entrelacement des deux triangles, au centre même de l'étoile (Voir le dessin ci-contre).

(1) Eliphas Lévi, Histoire de la Magie, p. 345-346.

LE SERPENT DE LA GENÈSE

SECONDE SEPTAINE

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

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