Revue philosophique de la France et de l'étranger, Volume 12

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Presses universitaires de France, 1881 - Philosophy

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Page 367 - C'est pourtant ce qu'il cherche maintenant. Voyons comment il va procéder. — « Toutes les fins relatives, dit-il, ne donnent jamais lieu qu'à des impératifs hypothétiques. Mais, s'il ya quelque chose dont l'existence ait en soi une valeur absolue et qui, comme fin en soi...
Page 368 - Les êtres raisonnables, dit-il, ne sont pas simplement des fins subjectives, dont l'existence a une valeur pour nous comme effet de notre action ; mais ce sont des fins objectives, c'est-à-dire des choses dont l'existence est par ellemême une fin, et une fin qu'on ne peut subordonner à aucune autre par rapport à laquelle elle ne serait qu'un moyen. Autrement rien n'aurait une valeur absolue.
Page 368 - ... respect). Les êtres raisonnables ne sont pas en effet simplement des fins subjectives, dont l'existence a une valeur pour nous, comme effet de notre action, mais ce sont des fins objectives, c'est-à-dire des choses dont l'existence est par elle-même une fin, et une fin qu'on ne peut subordonner à aucune autre, par rapport à laquelle elle ne serait qu'un moyen. Autrement rien n'aurait une valeur absolue. Mais si toute valeur était conditionnelle, et, par conséquent, contingente, il n'y...
Page 366 - ... 1° une forme, qui consiste dans l'universalité ; et sous ce rapport on a la formule de l'impératif catégorique, qui veut que l'on choisisse ses maximes comme si elles devaient avoir la valeur de lois universelles de la nature; 2° une matière, c'est-à.dire une fin ; et de là la formule d'après laquelle l'être raisonnable, étant par sa nature même une fin, par conséquent une fin en soi, doit être pour toute maxime la condition limitative de toutes les fins purement relatives et arbitraires...
Page 374 - En conservant expressément l'idée de loi morale, de loi formelle, ^impératif catégorique, de devoir, il conserve la morale transcendante et hétéronome de l'ancienne métaphysique spiritualiste, qui aboutissait à l'autocratie de l'absolu et à ce qu'on pourrait appeler, d'un terme emprunté à Kant luimême, le fanatisme moral. Kant, au moment où il semblait devoir fonder une sorte de libéralisme dans la science des mœurs, demeure autoritaire. C'est là, à notre avis, le premier défaut...
Page 352 - ... Schopenhauer et ceux qui reproduisent son objection n'ont pas compris la méthode de typique et de symbolisme suivie par Kant. L'utilité n'est pas pour Kant le but suprême de la conduite, comme elle l'est dans l'égoïsme ; elle est un simple moyen ou une fin relative, dont la poursuite peut être permise sous une condition, à savoir la possibilité d'être universalisée, et c'est cette condition seule, toute formelle, qui est inconditionnelle. Quand l'utilité est universalisée, elle devient...
Page 371 - Qu'un être ait besoin du bonheur et qu'il en soit digne, sans pourtant y participer, c'est ce que nous ne pouvons regarder comme conforme à la volonté parfaite d'un être raisonnable tout-puissant, lorsque nous essayons de concevoir un tel être. Le bonheur et la vertu constituent donc ensemble la possession du souverain bien (1).
Page 471 - Tout nom général, dit-il, abstrait ou concret, dénote ou connote une ou plusieurs ressemblances (entre les sensations produites en nous par les objets extérieurs). On ne niera probablement pas que, si cent sensations sont absolument semblables, on devra dire que leur ressemblance est une ressemblance, et non qu'elle consiste en cent ressemblances qui se ressemblent l'une à l'autre. Les choses comparées sont multiples, mais ce qui leur est commun à toutes doit être considéré comme unique,...
Page 353 - Voici cette maxime : J'admets en principe, pour l'amour de moi-même, que je puis abréger ma vie, dès qu'en la prolongeant j'ai plus de maux à craindre que de plaisirs à espérer. Qu'on se demande si ce principe peut être une loi universelle de la nature. On verra bientôt qu'une nature qui aurait pour but de...

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