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L'Académie croit devoir rappeler qu'elle n'a jamais entendu adopter que les conclusions des Rapports qui lui ont été soumis, et qu'à l'avenir elle maintiendra ce principe.

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L'ACADEMIE IMPÉRIALE
RARY ASS

DE MÉDECINE.

SÉANCE DU 6 OCTOBRE 1857.

PRÉSIDENCE DE M. MICHEL LÉVY.

CORRESPONDANCE OFFICIELLE.

M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics transmet à l'Académie :

1. Un rapport de M. le docteur NIVET, sur le service médical des eaux de Royat, pendant l'année 1856. (Commission des eaux minérales.)

II. Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné dans le département de la Meuse, en 1856. (Commission des épidémies.)

III. La formule d'une nouvelle préparation de grande cigué, pour le traitement de certaines maladies. Une lettre de rappel de rapport au sujet d'un remède présenté par le sieur GUEPIN. (Commission des remèdes secrets et nouveaux.)

IV. Tableaux des vaccinations pratiquées, en 1856, dans les départements de la Drôme, de la Lozère, de la Mayenne et du Nord. (Commission de vaccine.)

CORRESPONDANCE MANUSCRITE.

I. M. PIORRY adresse à l'Académie la lettre suivante : << Monsieur le président, en général quand on n'est pas compris, c'est qu'on n'a pas su se faire comprendre. Cette réflexion est très probablement applicable à l'idée que l'on s'est faite de la communication que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans sa dernière séance. Veuillez me permettre de m'expliquer et de chercher à vous prouver que je savais distinguer la pustule maligne, si bien décrite par Énaux, Chaussier et Boyer, du charbon et de la nécrosie produite par compression. J'ai dit, je répète (parce que, au point de vue humanitaire, il est utile que cela se sache beaucoup mieux qu'on ne le sait) que indépendamment des mortifications des régions sacrée et trochantérienne causées par sa compression ou par une altération septique du sang, il est une autre variété de nécrosie de cause externe (1), dont l'apparence, les symptômes, la marche, la terminaison et surtout les indications. de traitements sont identiques avec ceux de la pustule maligne dont j'ai parlé, et c'est contre elle que j'ai proposé de faire des expérimentations avec la feuille de noyer.

» Si l'Académie désire que j'expose plus au long, devant elle, les faits nombreux sur lesquels ces propositions sont fondées, je m'empresserai de lui faire cette communication. » Veuillez agréer, etc. »

II. M. le maire de la ville d'Étampes, président de la Commission pour l'inauguration de la statue de Geoffroy SaintHilaire, invite l'Académie à vouloir bien désigner un de ses membres pour assiter à cette cérémonie.

III. Note sur quatre cas de tétanos observés à Vannes, par MM. les docteurs ROPERT et DAGUILLON. (Commissaires: MM. Bégin et Gimelle.)

(1) Les matières septiques qui coulent des plaques de Peyer, qui s'échappent par l'anus et viennent infecter les excoriations ou les éruptions qui ont lieu à la région sacrée.

RAPPORTS.

M. GAULTIER DE CLAUBRY lit, au nom d'une Commission dont il fait partie, avec MM. Gibert, Bouchardat et Boullay, un rapport sur un nouveau composé d'iode et de tannin.

A la suite d'une discussion, à laquelle prennent part MM. Caventou, Velpeau, Chatin, Robert et Dubois (d'Amiens), le rapport et les conclusions sont renvoyés à la Commission.

LECTURES.

M. BROWN-SÉQUARD donne lecture à l'Académie d'un travail intitulé Recherches expérimentales sur la transmission des impressions sensitives dans la moelle épinière. (Commissaires: MM. Cruveilhier, Ségalas et Renault.)

(Extrait par l'auteur.)

On croyait, en France au moins, que la simple mise à nu de la moelle épinière, suffisait pour diminuer la sensibilité d'une manière très notable. Non-seulement la sensibilité n'est pas alors diminuée, mais encore, ainsi que M. Chauveau l'a constaté après moi, on peut souvent la trouver augmentée.

Sur l'affirmation d'un physiologiste célèbre, quelques personnes admettaient que les cordons postérieurs de la moelle épinière sont les seules voies de transmission des impressions. sensitives à l'encéphale. J'ai démontré que la section transversale et complète de ces cordons, loin de faire disparaître la sensibilité, est suivie d'une hyperesthésie notable dans les parties du corps qui devraient être anesthétiques, si l'affirmation dont je viens de parler était exacte. M. Chauveau, tout en interprétant autrement que je ne le fais les signes d'hyperesthésie, si manifestes dans ce cas, reconnaît néanmoins que la transmission des impressions sensitives n'est pas empêchée par la section des cordons postérieurs.

J'ai annoncé en 1849, que les blessures légères de la moelle épinière sont souvent suivies d'hyperesthésie. M. Chauveau a constaté le même fait.

Contrairement à un physiologiste distingué, qui n'admet

pas l'existence de ce que M. Magendie a appelé sensibilité récurrente (ce qui n'est, ainsi que je l'ai démontré il y a déjà huit ans, que la douleur accompagnant les contractions musculaires très violentes), M. Chauveau non-seulement croit, comme moi, à l'existence de cette cause de douleur, mais encore il trouve, après moi, que la sensibilité récurrente peut mettre en jeu la faculté réflexe, et que cette faculté peut développer des douleurs par sensibilité récurrente.

Dans plusieurs communications que j'ai faites l'an dernier à la Société de biologie, et dans un travail plus détaillé adressé il y a plusieurs mois à la Société royale de Londres, j'ai essayé de montrer que la transmission des impressions sensitives peut se faire en partie par les cordons antérieurs de la moelle épinière, ainsi que l'avaient déjà vu plusieurs habiles expérimentateurs, et en particulier Rolando, M. Calmeil et M. Nonat. En signalant la participation des cordons antérieurs à la transmission des impressions sensitives, M. Chauveau confirme donc ce que ces physiologistes et moi-même avions dit.

On sait que le seul fait expérimental donnant une apparence de sanction à la théorie d'après laquelle les cordons postérieurs de la moelle épinière sont les seules voies de transmission des impressions sensitives, consiste en ce que ces cordons paraissent sensibles, tandis que les autres parties de cet organe ne le sont pas. Quoi qu'il en soit de la valeur que l'on voudra donner à ce prétendu fait (valeur complétement annulée par les preuves nombreuses que j'ai signalées de l'absence de sensibilité dans les parties qui servent à transmettre les impressions sensitives), M. Chauveau trouve, comme moi, que, si ces cordons paraissent sensibles, cela dépend de ce qu'en les irritant on irrite en même temps les racines postérieures, et que, si l'on irrite ces cordons loin de l'insertion de ces racines, on ne cause pas de douleur.

Ces expériences délicates ne peuvent pas cependant décider positivement la question de la sensibilité des cordons postérieurs, parce que les excitations employées alors par moi et M. Chauveau ne sont pas très fortes. Il n'en ressort pas

par

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