Grâce aux remarquables statistiques de l'Office impérial d'assurance les résultats de l'assurance contre les accidents peuvent aisément se grouper en tableaux donnant à la fois les détails et une vue d'ensemble.

Les tableaux suivants peuvent donner une idée de ces résultats.

En 1896, 452.953 personnes ont reçu des secours de l'assurance contre les accidents pour des accidents survenus dans le courant de l'année 1896 ou dans les années précédentes.

Nous extrayons de cette vue d'ensemble les faits suivants qui sont dignes de remarque.

Le nombre des accidents déclarés est supérieur du tiers ou du quart en moyenne au nombre des indemnités fixées. La raison en est en partie dans ce fait que parmi les accidents déclarés un grand nombre ont pour conséquence une incapacité de travail qui ne dure pas 13 semaines; en partie aussi dans le fait que les accidents déclarés ne sont pas toujours des accidents du travail et n'atteignent pas toujours des personnes assurées.

Cette différence est loin d'être aussi grande dans l'agriculture que dans l'industrie, et cela tient peut-être à ce que là les accidents graves sont plus fréquents.

L'augmentation constante du nombre des accidents vient pour l'assurance industrielle principalement de l'extension croissante de l'industrie; pour l'assurance agricole cette augmentation qui est beaucoup plus forte doit être pour la plus. grande partie attribuée à ce que les accidents qui arrivent sont ici de mieux en mieux connus (1).

Au total, d'après les chiffees de l'Office impérial d'assurance, dans 2.023.829 accidents déclarés, 431.490 ont donné lieu à des indemnités.

(1) Cf. Ernest Lange, Op. cit. p. 231.

Les causes qui amènent le plus fréquemment les accidents. du travail sont indiquées dans le tableau II. On remarquera que les accidents indemnisés par les corporations agricoles sont encore séparés du chiffre total.

Dans l'agriculture, à côté des causes d'accidents ci-dessus indiquées, se rencontrent aussi des accidents causés par des animaux (morsure, coup) et par des chutes de cheval; par contre, les accidents causés par des chaudières à vapeur, par des matières explosives, par les chemins de fer et par les bateaux donnent un chiffre étonnamment petit.

Un fait surprenant est aussi le nombre relativement élevé des blessures causées par des outils en comparaison des accidents causés par les machines. Ce fait est d'autant plus surprenant que dans l'assurance contre les accidents il ne s'agit que de blessures de longue durée; or les blessures que produisent les outils sont principalement de durée courte. L'explication se trouve surtout dans le développement important qu'ont prises les mesures pour la prévention des accidents de machines.

A côté des blessures par animaux la part que l'agriculture prend aux accidents vient surtout des blessures que causent les charrettes et des blessures à la suite de chutes (1); dans l'industrie la plus grande partie des accidents sont causés des machines, des effondrements et le port de fardeaux.

par

Parmi tous les accidents indemnisés, 22 0/0 sont dûs à des chutes (chutes d'échelle, etc...), 14,7 0/0 aux machines, 12 80/0 à des effondrements, 11,1 0/0 à des voitures, 9,7 0/0 au transport de fardeaux, 7,2 0/0 à des outils, 6,1 0/0 à des animaux. Les suites des accidents sont données dans le tableau III.

(1) Cf. l'excellente statistique des accidents donnant droit à indemnités qui sont arrivés pendant l'année 1891 dans les travaux agricoles et forestiers dans l'Empire allemand. Statistique dressée par l'Office impérial d'assurance, 1893.

TABLEAU III.

Suites des accidents par 1.000 assurés (1).

(1) Cf. Amtliche Nachrichten » (publication de l'Office impérial d'assurance). 1897, n° 3, p. 233 (Tableau II).

L'Office impérial d'assurance calcule de la façon suivante la moyenne des suites d'accidents pour les années 1886-1895. Voir tableau IV.