AVERTISSEMENT.

Qu'est-ce que la célébrité? Voici le malheureux ouvrage à qui je dois la mienne. Il est certain que cette piece, qui m'a valu un prix, et qui m'a fait un nom, est tout au plus médiocre, et j'ose ajouter qu'elle est une Goindres de tout ce recueil. Quel gouffre de misères #'est point évite l'auteur, si ce premier écrit n'eût été reu que esame il meritoit de l'être! Mais il falloit gown faveur d'abord injuste m'attirât par degrés une rigueur qui l'est encore plus.

PRÉFACE.

Voici une des grandes et belles questions qui aient jane ele agnées. Il ne s'agit point dans ce discours de res subtilites metaphysiques qui ont gagué toutes les paties de la littérature, et dont les programmes d'academic me soot pas toujours exempts; mais il s'agit d'une de res vertes qui tiennent au bonheur du genre humain.

de preses qu'on me pardonnera difficilement le parti qa ose prendre. Heurtant de front tout ce qui fait aujourd is fadmiration des hommes, je ne puis m'attendre qu'a on blame universel; et ce n'est pas pour avit eie honore de l'approbation de quelques sages, que

dois compter sur celle du public: aussi mon parti ret i pris; je ne me soucie de plaire ni aux beaux esprits mani gens à la mode. Il y aura dans tous les temps des homes faits pour être subjugués par les opinions de leur wecle, de leur pays, et de leur société. Tel fait augurd bi l'esprit fort et le philosophe, qui, par la Barque rauta, n'eût été qu'un fanatique du temps de la Ligue. Il ne faut point écrire pour de tels lecteurs, quand

no veut vitre au-delà de son siècle.

Un mot encore, et je finis. Comptant peu sur l'honseur que j'ai recu, j'avois, depuis l'envoi, refondu et Jangruente ce discours, au point d'en faire, en quelque

en autre ouvrage. Aujourd'hui, je me suis er oblige de le rétablir dans l'état où il a été couronné. ai seulement jeté quelques notes, et laissé deux adétions Luciles à reconnoître, et que l'académie n'auroit seut être pas approuvées. J'ai pensé que l'équité, le espret et la recmincissance, exigeoient de moi cet averhase carnt.

DISCOURS.

Decipimur specie recti.

Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs? Voilà ce qu'il s'agit d'examiner. Quel parti dois-je prendre dans cette question? Celui, messieurs, qui convient à un honnête homme qui ne sait rien, et qui ne s'en estime pas

moins.

sera difficile, je le sens, d'approprier ce que j'ai à dire au tribunal où je comparois. Comment oser blåmer les sciences devant une des plus savantes compagnies de l'Europe, louer l'ignorance dans une célèbre académie, et concilier le mépris pour l'étude avec le respect pour les vrais savants ? J'ai vu ces contrariétés, et elles ne m'ont point rebuté. Ce n'est point la science que je maltraite, me suis-je dit, c'est la vertu que je défends devant des hommes vertueux. La probité est encore plus chère aux gens de bien, que l'érudition aux doctes. Qu'ai-je done à redouter? Les lumières de l'assemblée qui m'écoute? Je l'avoue; mais c'est pour la constitution du discours, et non pour le sentiment de l'orateur. Les souverains équitables n'ont jamais balancé à se condamner euxmêmes dans des discussions douteuses; et la position la plus avantageuse au bon droit est d'avoir à se défendre contre une partie intègre et éclairée, juge en sa propre