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5. A l'avenir, il ne sera plus nommé de membres honoraires ni d'associés résidans. Les honoraires qui font actuellement partie de l'Académie jouiront des mêmes prérogatives que les titulaires.

6. Les adjoints prendront part aux discussions de l'Académie en matière de science, mais avec voix consultative seulement. Ils auront droit désormais, et concurremment avec les associés résidans, au tiers au moins des places de titulaires. Il n'y a plus d'adjoints non résidans : ceux-ci prendront le titre de correspondans.

7. Le conseil d'administration de l'Académie sera composé du président d'honneur, du président annuel, du secrétaire perpétuel, du trésorier, du doyen de la Faculté de médecine, de quatre membres titulaires nommés annuellement par l'Académie, et du secrétaire de ses bureaux, qui prendra le titre et remplira les fonctions de secrétaire du conseil. Ce conseil sera seul chargé de l'administration des affaires de l'Académie.

8. Les élections pour les places de titulaires et d'adjoints seront faites par les membres titulaires de l'Académie, sur une liste de candidats présentés par la classe ou section dans laquelle la place sera vacante.

Les associés non résidans et les correspondans seront nommés directement par l'Académie.

La nomination des titulaires continuera d'être soumise à uotre approbation.

9. Le règlement de l'Académie sera modifié conformément aux dispositions qui précèdent. Les ordonnances des 20 septembre 1820 et 6 février 1821 continueront d'être exécutées en lout ce qui n'est pas contraire auxdites dispositions.

Donné en notre château de Saint-Cloud, le 18 octobre de l'an de grâce 1829, et de notre règne le cinquième.

Par le Roi :

CHARLES.

Le ministre secrétaire d'état au département de l'intérieur.

LA BOURDONNAYE.

VARIÉTÉS.

Utile emploi de l'amiante dans les incendies.-M. le chevalier Jean Aldini vient de faire une découverte qui intéresse toutes les classes de lecteurs, et pour laquelle il serait digne d'une récompense éclatante. Par ses recherches long-temps approfondies, ayant eu occasion de se convaincre que les hauberts ou jacques-de-maille, dont les anciens se servaient à la guerre, avaient aussi la propriété d'intercepter la flamme; il imagina aussitôt d'en tirer parti pour les pompiers, et de leur en former une armure pour les protéger et les défendre contre les incendies. Mais une difficulté ne tarda pas à se présenter. En effet, les mailles s'opposent bien à l'action directe des flammes, comme l'avait déjà observé le célèbre Davy pour les réseaux métalliques; mais elles ne peuvent pas également intercepter le passage du calorique, ni la température de se porter, en pareil cas, à un très-haut degré d'intensité, propre à mettre en péril l'économie animale. Pour remédier à cet inconvénient, M. le chevalier Jean Aldini a eu besoin, par conséquent, de combiner des mailles avec des substances non conductrices du calorique; parmi ces substances, l'amiante lui a paru jusqu'ici le corps le plus propre à remplir le but qu'il se proposait. Au moyen de cette double précaution, les pompiers se trouvent soustraits à l'action directe de la flamme et à l'influence non moins funeste d'une haute température.

Afin de ne laisser aucun doute sur l'efficacité de son appareil, M. Aldini l'a mis en expérience dans son laboratoire à Milan, en présence d'une députation municipale, de plusieurs académiciens et officiers du corps du génie; les pompiers ont été chargés d'exécuter la manœuvre. Il a été constaté que ceux d'entre eux qui étaient revêtus de cette espèce de cotte d'armes exposaient impunément les mains, les bras, les pieds et même

le visage à la flamme d'un feu de bois, et cela sans éprouver la moindre gêne dans la respiration, sans même ressentir une grande augmentation de chaleur. Ils subissaient cette épreuve pendant cinq minutes, c'est-àdire pendant un espace de temps qui d'ordinaire est plus que suffisant pour mettre en sûreté des objets de valeur, et pour exécuter des opérations de la plus haute importance. Il est à remarquer que dans ces expériences on employa des gants, des bottes et de gros bonnets mis en articulation par des mailles de métal toujours combinées avec des corps non conducteurs du calorique. Armés de cette manière, on vit des pompiers manier des charbons enflammés et des corps ardens, se promener pendant cinq autres minutes sur une grille de fer placée au dessus de fagots enflammés, sans qu'ils en reçussent aucun dommage. M. Aldini a été gratifié par son gouvernement d'une médaille d'or.

Prix. La société hollandaise des sciences de Harlem propose, pour sujet d'un prix à décerner en 1831, la question suivante :

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Quelle est la manière la plus sûre, la plus facile et la plus profitable d'extraire l'émétine, soit de l'ipécacuanha, soit des autres végétaux qui en contiennent? Quels sont les caractères propres à faire reconnaître la pureté de cette substance? quel est le rapport de l'action vomitive de l'émétine, comparée à celle de l'ipécacuanha? enfin quelle est la manière la plus sûre d'administrer ce principe?

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Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 150 florins, et de plus une gratification de pareille somme, si la société le juge à propos. Les mémoires devront être remis avant le 1er janvier 1831, à M. Van-Marum, secrétaire perpétuel.

Utilité de la belladonne dans les cas d'hystérie accompagnés de douleurs de matrice. M. Pagès a employé avec un succès marqué la pommade d'extrait de belladonne, dans un cas d'hystérie accompagné de douleurs dans la matrice et d'épreintes pareilles à celles que cause un avortement. Il fit faire plusieurs fois par jour des onctions sur le col utérin avec cette pommade, et un soulagement que d'autres moyens n'avaient pu amener en fut toujours le résultat.

J.-B. REGNAULT.

Précis historique sur l'aliénation mentale, par M.Guiaud, médecin de l'établissement des aliénés à Marseille, ancien élève interne des hôpitaux civils de Paris.

De nombreux écrits ont été publiés sur la folie ou aliénation mentale. Les philosophes, en déroulant le tableau de nos passions, les métaphysiciens, en analysant les phénomènes de l'intelligence, ont cru avoir découvert les causes et la nature de cette maladie. Peu satisfaits de leurs explications, les médecins à différentes époques ont suivi une autre route; c'est dans l'homme physique, dans les différentes lésions que présente sa dépouille mortelle, qu'ils ont cherché les causes du dérangement des facultés intellectuelles ; armés du scalpel, ils ont pénétré dans les divers replis du cerveau, ils ont interrogé toutes les fibres; la substance médullaire, la substance corticale ont tour à tour été signalées comme le siége de la folie; de toutes parts les théories se sont multipliées; opinions ingénieuses, raisonnemens séduisans, tout a été employé pour fortifier l'idée que les différens écrivains se sont formée concernant la nature de cette affection. Nous ne venons pas ajouter aux travaux des médecins sur ce point de la science; nous n'avons pas d'hypothèses à créer, de systèmes à établir; nos recherches ont un autre but; simple historien, nous nous proposons de retracer dans un cadre limité les différentes opinions émises sur l'aliénatión, mentale; nous chercherons à soulever le voile des temps pasT. LVI.

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pieuses employées pour la combattre, ces paroles mystiques et cabalistiques doivent paraître bien singulières à notre dix-neuvième siècle; mais reportonsnous au temps qui les vit naître les croyances religieuses formaient alors la base des gouvernemens; les peuples étaient profondément pénétrés de ces croyances; une maladie aussi extraordinaire par sa nature qu'effrayante par ses symptômes apparaît au milieu d'eux; le traitement appliqué aux maladies les plus communes est sans effet; rien de plus simple pour des hommes religieux que de la regarder comme une affection envoyée par les dieux; les moyens humains ne pouvant rien contre elle, l'idée de la divinité doit intervenir dans le choix de ces moyens, ils doivent donc se rattacher aux croyances religieuses: ces idées étaient puisées dans les croyances et les mœurs de peuples que nous regardons comme peu éclairés parce que nous n'avons pas assez pénétré leur histoire. ...En avançant dans l'étude de l'aliénation mentale, nous arrivons à une époque marquée par des idées plus positives; c'est déjà un grand pas de fait que de `ne plus attribuer la folie à des agens surnaturels, et d'en expliquer la cause au moyen d'une des humeurs qu'on a cru si long-temps faire partie des fluides du corps humain. La pituite, la bile noire jouent un grand rôle selon plusieurs auteurs anciens dans la production de la folie; c'est par elle qu'Hippocrate explique les accès de manie; avant lui, Démocrite, se li vrant à la recherche des causes de cette maladie, fouillait les entrailles des animaux, et trouvait dans la bile

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