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qui l'a entrepris. C'est aussi une preuve du progrès que les études historiques et philologiques ont accompli dans notre état-major algérien. Si les améliorations depuis longtemps promises se réalisent avec suite et sans secousse, si l'Algérie devient une terre française dans toute l'acception du mot, c'est à des hommes tels que M. Louis Rinn, joignant au savoir l'expérience et le dévouement, que nous devrons cette heureuse transfor

mation."

SÉANCE DU 24 OCTOBRE.

(Séance levée à cause de la mort de M. Ad. Regnier.)

SÉANCE DU 31 OCTOBRE.

Sont offerts à l'Académie :

Un fer à gaufres du xv siècle aux armoiries de la ville de Besançon, par M. A. Castan, correspondant de l'Académie (Besançon, 1884, br. in-8°);

Ibères, Ibérie, étude sur l'origine et les migrations de ces Ibères, premiers habitants connus de l'occident de l'Europe, par M. A. Garrigou (Foix, 1884, in-8°).

M. MAURY offre, au nom de M. Max Müller, associé étranger de l'Académie, un volume intitulé: Bibliographical essays (Londres, 1884, in-8°). M. G. PARIS fait hommage, au nom des auteurs, des ouvrages suivants: 1° Ein altneapolitanisches Regimen sanitatis, von Adolf Mustafia (Vienne, 1884, in-8°).

Ce fascicule est le premier d'une série de Mittheilungen aus romanischen Handschriften que nous promet notre savant correspondant de Vienne; il est extrait des Comptes rendus de l'Académie impériale et royale. Il contient le texte d'une version du Regimen sanitatis écrite en dialectes napolitains au xiv° siècle. Les anciens monuments des dialectes italiens du Sud sont rares et ont été jusqu'à présent à peine étudiés. M. Mustafia commente celui-ci avec la méthode qu'il apporte dans les travaux de ce genre, et dont on peut dire qu'elle est le dernier mot de la clarté, de la précision et de la rigueur scientifique. >>

2° Mélanges de phonétique normande, par M. Charles Joret (Paris, 1884, in-8°).

Le titre de ce volume, dit M. Paris, ne le désigne pas suffisamment. Il contient bien des mélanges, et tous concernant le patois normand, mais il s'en faut que tous concernent la phonétique. La préface est consacrée en grande partie à des rectifications au Glossaire du Bessin que nous devons

à l'auteur; plus loin nous trouvons une longue et précieuse liste d'étymologies normandes; ailleurs nous aurons affaire à des observations de grammaire proprement dite. Tel qu'il est, ce recueil vient se joindre aux travaux précédents de M. Joret, pour attester sa féconde activité, et il augmente et précise en beaucoup de points notre connaissance des parlers populaires usités en Normandie.»

3o Des rapports intellectuels et littéraires de la France avec l'Allemagne en 1789, par M. Ch. Joret (Paris, 1884, br. in-8°).

Ce discours, prononcé à la rentrée des Facultés d'Aix l'année dernière, contient beaucoup de faits intéressants et peu connus. On y verra avec surprise l'engouement pour la littérature allemande qui régnait en France peu avant la Révolution, plus par imagination peut-être que par réelle connaissance, et qui s'éteignit si bien que, quand MTM de Staël publia son fameux livre, on crut qu'elle révélait un pays inconnu. Les renseignements réunis par l'auteur indiquent une rare connaissance d'un sujet curieux, que personne n'avait traité avant lui, et ses réflexions sont toujours judicieuses.

"

M. DELISLE offre, de la part de M. Ch. Grandjean, Le Registre de Benoît XI, recueil des bulles de ce pape, 2° fascicule (Paris, 1884, in-8°).

SÉANCE DU 7 NOVEMBRE.

Sont offerts à l'Académie :

Estratti del Tarih Mansuri, par M. Amari, associé étranger de l'Académie (Palerme, 1884, in-8°);

L'empereur Étienne Douehan de Serbie et la péninsule Balkanique au XIV siècle, par M. Émile de Borchgrave, membre de l'Académie royale de Belgique (Bruxelles, 1884, br. in-8°);

Origine exclusivement française et aquitanique de la légende des Quatre fils Aymon. Légende d'Heudon, roi d'Aquitaine, par M. Grellet-Balguerie (br. in-8°).

M. A. MAURY offre, au nom de M. Arthur de Boislisle, un ouvrage intitulé: Notice biographique et historique sur Étienne de Vesc, pour servir à l'histoire des expéditions d'Italie (Paris, 1884, in-8°).

«L'homme d'État, le favori dont M. de Boislisle fait dans ce volume la biographie, est un de ces personnages que la partialité de Comines s'était efforcée de vouer à l'oubli et qu'il a en quelque sorte écrasés sous le poids de rancunes personnelles.

C'est à peine si les autres historiens ont prononcé le

nom

d'Étienne de

Vesc ou même s'ils en ont connu la véritable forme. Et cependant ce personnage a eu toute la confiance du jeune Charles VIII, comme il avait eu celle de Louis XI dans les dernières années du règne de ce roi, et comme il eut celle de Louis XII jusqu'en 1501. De Vesc fut le premier promoteur des grandes expéditions d'Italie. Il a été l'organisateur de l'administration dans le royaume conquis et occupé à deux reprises différentes. Il a organisé les flottes, les armées et plus tard l'administration dans le royaume de Naples.

Entre autres documents inédits que l'auteur a interrogés, il faut surtout citer les registres des ordonnances rendues par Charles VIII pendant son séjour dans le royaume de Naples, précieux recueil que possède le grand Archivio de cette ville, et les registres des ordonnances des administrateurs français, rendues ensuite en son nom, puis au nom de Louis XII, jusqu'à l'évacuation des États napolitains par nos armées.

Ces registres, qui renferment une mine inexplorée avant M. de Boislisle, forment un précieux complément de notre Trésor des chartes.» M. JOURDAIN présente, au nom de l'auteur, le volume que M. de Boislisle vient de consacrer à l'étude des Conseils du roi sous Louis XIV.

Ce volume, dit M. Jourdain, ne donne pas au delà de ce que son titre promet; il ne remonte pas à l'origine du Conseil d'État; il n'en raconte pas l'histoire; mais il en fait connaître, avec le plus grand détail, la plus judicieuse exactitude, l'organisation et la vie intérieure sous le règne du prince qui en a fixé les règlements, je ne dirai pas d'une manière définitive, car sous le règne suivant ces règlements ont été modifiés, mais pour un demi-siècle. Les sources auxquelles M. de Boislisle a puisé sont les Mémoires de Saint-Sinion, auxquels ce travail sert d'appendice, les Mémoires du marquis de Sourches, ceux du duc de Luynes, le Journal de Dangeau; ce sont les registres et dossiers déposés aux Archives nationales, et qui ont fourni à l'auteur nombre d'indications aussi précieuses qu'authentiques; ce sont enfin plusieurs ouvrages qui ont paru de nos jours, ceux notamment de M. Rodolphe Dareste, Léon Aucoc, vicomte de Luçay. M. de Boislisle a tiré de là les éléments non pas d'une simple esquisse, mais d'un tableau complet des conseils qui, sous Louis XIV, ont formé les Conseils du roi, en un mot le Conseil d'État. Ces conseils étaient assez nombreux; c'étaient le Conseil privé ou des parties, auquel étaient réservées les affaires judiciaires; le Conseil d'État d'en haut, dont le domaine était tout politique; le Conseil des dépêches et le Conseil des finances, qui se partageaient le domaine administratif. Il y eut quelques autres conseils pourvus d'attributions spéciales, mais dont l'existence ne

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IMPRIMERIE WAPLONALK.

fut que temporaire, comme le Conseil de conscience, le Conseil des affaires de la religion prétendue réformée, le Conseil du commerce, etc. Sur tous ces conseils, sur leur composition, leurs privilèges, leur juridiction, M. de Boislisle donne les renseignements les plus intéressants et les plus circonstanciés, en ayant soin de reporter le lecteur aux sources par des notes au bas des pages. Ce qu'il y a d'admirable et ce qui peut servir en tout temps de modèle aux chefs d'États, c'est la régularité avec laquelle Louis XIV, du premier au dernier jour, assista aux séances du Conseil d'État d'en haut, c'est le soin scrupuleux qu'il apportait dans l'examen de toutes les affaires petites et grandes, recueillant les opinions et se décidant par lui-même après avoir entendu tous les avis. Mais nous ne pouvons à cet égard entrer dans le détail. Bornons-nous à signaler le nouveau livre de M. de Boislisle comme un des ouvrages originaux, parus de nos jours, qui répandent le plus de lumières sur l'administration de Louis XIV."

M. JOURDAIN présente en outre, au nom de l'éditeur, M. Tamizey de Larroque, correspondant de l'Académie, les opuscules suivants :

1° Une lettre inédite de Henri IV et une nouvelle Mazarinade;

2° Quinze lettres et billets, en partie inédits, de Mascaron, évêque de Tulle et d'Agen.

La lettre de Henri IV, encore simple roi de Navarre, est datée du 12 juillet 1583; elle concerne la ville de Sainte-Bazeille; et la Mazarinade, qui est de 1652, est relative à la réduction de cette même ville sous l'obéissance du roi et de MM. les Princes.

Parmi les quinze lettres et billets de Mascaron, quelques-uns se trouvent cités dans le savant travail que M. Lehanneur a consacré, il y a peu d'années, au célèbre et éloquent prélat; la plupart voient le jour pour la première fois. Ils sont adressés à Baluze, à qui Mascaron demande le plus souvent de lui acheter et de lui envoyer les livres nécessaires à ses travaux. Cette correspondance donne une haute idée de la facilité et de l'élégance du style de l'auteur. Elle renferme assurément peu de faits considérables; mais elle contribue à faire mieux connaître un évêque qui fut au xvi° siècle un des maîtres de la chaire chrétienne, et elle est accompagnée de notes précieuses, dans lesquelles M. Tamizey de Larroque a semé les richesses de son érudition. »

M. DESJARDINS fait hommage, au nom de l'auteur, M. Auguste Longnon, de la première livraison de son Atlas historique de la France depuis César jusqu'à nos jours (in-folio), composée de cinq cartes :

Pl. I. La Gaule à l'arrivée de César, cinquante-huit ans avant l'ère chré

tienne. Une petite carte annexe représente la Gaule au temps d'Auguste (an 10 avant l'ère chrétienne).

Pl. II. La Gaule sous la domination romaine, vers l'an 400 de notre ère. Une carte annexe indique la répartition des cités de la Gaule selon les tribus

romaines.

Pl. III et IV. La Gaule et les pays voisins, du vi au VIII° siècle. Dix-huit cartes représentent la division ecclésiastique de la Gaule sous les Mérovingiens et l'état politique du même pays en 506, 528, 545, 561, 567, 573, 583, 585, 587 (traité d'Andelot), 594, 600, 622, 625, 628, 638, 714,768.

Pl. V. L'empire de Charlemagne, 806.

Get atlas est accompagné d'un texte explicatif des planches (66 pages in-8°).

Get atlas doit comprendre trente-cinq planches. La livraison qui paraît aujourd'hui doit donc représenter environ la septième partie du travail.

Nous pouvons espérer enfin, dit M. Desjardins, de posséder un atlas historique de notre pays qui sera à la fois classique et scientifique et fait, pour la première fois, par un Français.

Non seulement M. Auguste Longnon est au courant de la science sur toutes les questions historiques et géographiques qu'il aborde tour à tour dans cet important travail, mais on peut dire que sur plusieurs points il contribue à faire la science.

Ne pouvant être toujours de son avis dans le détail pour la Gaule romaine et surtout pour les changements physiques survenus dans la topographie des côtes depuis l'ère chrétienne, je suis heureux d'être le premier à rendre hommage aux qualités de premier ordre qui recommandent auprès de tous, savants, érudits, maîtres et élèves, un Atlas historique de notre pays, qui, si la suite répond au début, sera de beaucoup le mieux fait qui aura paru jusqu'à ce jour en France et à l'étranger.

Je ne comprends pas, ajoute M. Desjardins, la petite carte annexe de la planche Il pour la répartition des cités de la Gaule selon les tribus romaines, l'inscription dans les tribus romaines n'étant au fond que la men tion personnelle sur les registres de l'état civil et n'étant nullement une division géographique du territoire, et cela surtout depuis l'an 400 en

viron avant notre ère."

M. DELISLE présente, de la part de M. de Boislisle, le 4 volume des Grands Ecrivains de la France, nouvelles éditions publiées sous la direction de M. Ad. REGNIER, membre de l'Institut : Saint-Simon, Mémoires (Paris, 1884, in-8°).

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