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Le père Joseph et l'abbé Florian. Notice sur un recueil d'incunables de la bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier (Montpellier, 1884, brochures in-4°).

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL dépose ensuite sur le bureau de l'Académie le tome XXXI, 2o partie, des Mémoires de l'Académie. Il fait observer que ce volume a été arrêté à vingt-cinq feuilles, parce que la première partie, comprenant l'histoire de l'Académie, en comptait déjà quatre-vingt-deux. Sont encore offerts:

Cochinchine française, excursions et reconnaissances, n° 16 et 17 (Saigon, 1883, br. in-8°);

Étude sur une négociation diplomatique de Louis XI, roi de France, par M. S. Moufflet (Marseille, 1884, in-8°);

La peste de Compiègne (xvo, xvi° et xvII° siècles), par M. le C" de Marsy (Amiens, 1884, br. in-8°).

M. DELISLE fait hommage à l'Académie de Deux lettres de Bertrand du Guesclin et de Jean le Bon, comte d'Angoulême (1368 et 1444), qu'il vient de publier (Paris, 1884, in-4°; extrait de la Bibliothèque de l'Ecole des chartes).

Il présente en outre un volume intitulé. Compte du trésor du Louvre sous Philippe le Bel (Toussaint, 1296). (Paris, 1884, in-8°.)

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Sous ce titre, dit M. Delisle, M. Julien Havet a publié, d'après l'original conservé au Musée britannique, un fragment très étendu d'un des plus anciens comptes du trésor royal du Louvre dont l'existence ait encore été reconnue. Ce document offre une grande importance pour l'histoire des finances et de toutes les institutions administratives du règne de Philippe le Bel. Il se recommande en outre par la mention de beaucoup de personnages qui ont été mêlés aux principaux événements de notre histoire à la fin du xш siècle. M. Julien Havet a rendu service à nos études en faisant connaître, par une édition rigoureusement exacte, un document aussi important. La table qu'il y a jointe, et à laquelle on ne saurait reprocher qu'un développement peut-être excessif, permet de retrouver avec une grande facilité les renseignements de tout genre que fournissent les 460 articles du compte. »

M. DELISLE offre encore :

Note sur les manuscrits grecs du British Museum, par M. Omont (Paris, 1884, in-8°; extrait de la Bibliothèque de l'École des chartes, t. XLV). M. Omont, dont l'Académie connaît les publications relatives aux manuscrits grecs conservés en France, à Paris et dans les départements, a

récemment passé en revue les 762 manuscrits grecs que possède le Musée britannique.

"L'opuscule qu'il vient de publier contient, dit M. Delisle, des notes très précises et très substantielles sur l'origine de ces manuscrits et sur les souscriptions de copistes qu'on trouve dans beaucoup d'entre eux. Il y a là des renseignements utiles et nouveaux pour la paléographie et pour l'histoire des collections de manuscrits grecs. On y trouve aussi, sous une forme très claire, un tableau des différents catalogues, imprimés ou manuscrits, à l'aide desquels on peut étudier les manuscrits conservés au Musée britannique, en dehors des séries orientales. »

Sont offerts:

SÉANCE DU 17 OCTOBRE.

Rapport envoyé par M. V. Guérin à M. le Ministre de l'instruction publique, sur une nouvelle mission scientifique qu'il vient d'accomplir en Palestine (Paris, 1884, br. in-8°);

Les noms de familles étrusques et les inscriptions bilingues, 3 étude, lue devant l'Académie le 16 mai 1884, par M. Casati (br. in-8°);

Le musée d'antiquités et le musée céramique de Rouen, par M. Jules Adeline (Rouen, 1882, in-4°).

M. MAURY offre à l'Académie, au nom de l'auteur, un gros volume in-4°, intitulé : Sigillographie de l'empire byzantin (Paris, 1884).

Dans cet ouvrage, publié sous le patronage de la Société de l'Orient latin, l'auteur, M. G. Schlumberger, dont l'Académie, dit M. Maury, connaît trop les ouvrages antérieurs et les mérites pour qu'il soit besoin de rien ajouter à son nom, aborde une branche tout à fait neuve de l'archéologie du moyen âge. La sigillographie de l'empire byzantin avait été, en effet, jusqu'à ce jour, à peine effleurée; et cependant il y avait à puiser bien de précieux renseignements pour l'histoire de l'empire d'Orient dans ces innombrables types et ces légendes si variées qu'offrent les sceaux de plomb dont toutes les classes de la nation grecque ont fait usage pendant dix siècles et plus de la période byzantine. M. Schlumberger avait, pour jeter la lumière dans la sigillographie de l'empire de Constantinople, une double tâche à remplir. Il lui fallait d'abord recueillir les éléments mêmes de son travail, qui se trouvaient dispersés et souvent inconnus. Par ses voyages en Orient, son séjour prolongé dans la capitale de l'Empire ottoman, sa correspondance incessante et ses investigations persévérantes, il est parvenu à réunir un nombre très considérable de sceaux et d'empreintes de sceaux. Il a pu ainsi passer à la partie essen

tielle de sa tâche, et, par l'étude comparative de tant de monuments sigillographiques, établir les cadres très complets de la science des sceaux byzantins.

Dans l'introduction de son livre, l'auteur fait l'histoire des sceaux byzantins à un point de vue général. Il y étudie la matière et la forme des sceaux, les procédés de fabrication, les usages des sceaux, le caractère des types et des légendes qui y figurent, les dispositions qu'ils offrent suivant les âges, le rang et la profession du titulaire.

Dans l'ouvrage proprement dit, il nous donne la description et l'interprétation des différentes classes de sceaux byzantins. Il en distingue cinq principales, qui fournissent naturellement les divisions de l'ouvrage : la première, qu'on peut désigner sous le nom de série géographique, comprend l'examen et la description des divers sceaux de fonctionnaires de provinces et de villes, des titulaires de sièges ecclésiastiques, sur lesquels sont inscrits des noms de thermes, de villes, d'évêchés, etc. C'est véritablement un commentaire, et un des plus curieux et des plus sûrs, du célèbre Livre des thèmes de l'empereur Constantin Porphyrogènète. Des paragraphes spéciaux sont consacrés aux sceaux des couvents, des palais, des églises, des édifices divers intéressant la topographie de Constantinople et de quelques autres grandes villes. La seconde partie traite des sceaux ecclésiastiques, et nous donne les sceaux des membres du clergé, depuis ceux des patriarches, des prêtres et des moines de tous rangs jusqu'à ceux des plus humbles portiers d'église et des simples catéchumènes. La troisième partie embrasse les sceaux des militaires, chefs de l'armée régulière, des corps spéciaux, des officiers de la marine impériale, de ceux des mercenaires et des corps étrangers, des commandants de places fortes et même de simples gardes, etc.

La quatrième partie est consacrée aux sceaux des dignitaires, depuis ceux des empereurs, des impératrices et des princes de la famille impériale ou des princes étrangers, jusqu'à ceux des divers fonctionnaires dont les sceaux n'avaient pas trouvé leur place dans l'une des trois divisions précédentes. Enfin, la cinquième et dernière partie comprend les sceaux des familles byzantines, c'est-à-dire la description de tous les sceaux portant mention d'un nom de famille ou nom patronymique.

Dans chacune de ces cinq divisions, M. G. Schlumberger éclaire la description des sceaux et l'interprétation des légendes par d'abondants et intéressants renseignements, utiles à la connaissance de l'histoire et de la géographie de l'empire byzantin. L'ouvrage est accompagné de planches

exécutées par M. Dardel et reproduisant les sceaux les plus importants de chaque série.»

M. RENAN présente à l'Académie le premier numéro de la Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, revue publiée sous la direction de MM. J. Oppert, membre de l'Académie, et E. Ledrain (Paris, 1884, gr. in-8°).

Il présente aussi trois brochures de M. Clermont-Ganneau, correspondant de l'Académie, qui ont pour titres : Le trépied du mont Garizim, avec une planche. — L'épitaphe de Youdan, fils de rabbi Tarphon, avec une planche. Trois monuments phéniciens apocryphes. (Extraits des Proceedings of the Society of the biblical archeology et du Journal asiatique.) M. RENAN offre en outre, de la part de M. de Sainte-Marie, un ouvrage publié sous les auspices du Ministère de l'instruction publique, et intitulé: Mission à Carthage (Paris, 1884, gr. in-8°).

M. DELOCHE fait hommage, de la part de l'auteur, M. Lud. Drapeyron, professeur agrégé au lycée Charlemagne, d'une brochure intitulée: Les Carlovingiens en Limousin.

Dans ce travail, rédigé sur l'invitation de la Société archéologique de Limoges, M. Drapeyron a exposé sommairement la longue et mémorable lutte du duc Waïffer contre Pépin le Bref, dont le Limousin fut le principal théâtre, et à la suite de laquelle l'Aquitaine, vaincue, subit la domination franque et commença à se germaniser. Il nous montre ensuite, dit M. Deloche, sous Charlemagne et ses successeurs, les monastères, les collégiales, prieurés et oratoires se multipliant ou se développant sur toute l'étendue de ce diocèse, un des plus vastes de l'ancienne Gaule, en dépit des querelles sanglantes des princes et des invasions désastreuses des Normands. L'auteur nous fait voir, au déclin de la deuxième race, le Limousin s'organisant politiquement, la Marche limousine définitivement instituée, les vicomtes devenus héréditaires, possesseurs de grands fiefs, et les seigneurs, moyens ou petits, occupant le sol à titre incommutable et construisant ces nombreuses et imposantes forteresses dont les ruines couronnent encore les hautes collines de ce curieux pays.

Cet opuscule n'est point une œuvre d'érudition, c'est un travail de seconde main, un simple tableau, mais un tableau instructif et intéressant, des principaux événements historiques des Ix et x° siècles dans leurs relations avec la province du Limousin. L'auteur a bien rempli la tâche que la Société archéologique de Limoges lui avait confiée, et ceux qui voudront avoir une idée sommaire, mais exacte, de cette partie de notre histoire provinciale le liront avec profit.

M. Drapeyron, dit en terminant M. Deloche, n'est point d'ailleurs un inconnu pour l'Académie; car en 1878, au concours des Antiquités nationales, elle lui a décerné une mention honorable pour son Essai sur le caractère de la lutte de l'Aquitaine et de l'Austrasie sous les Mérovingiens et les Carlovingiens."

M. BARBIER DE MEYNARD offre à l'Académie, au nom de l'auteur, un volume intitulé: Marabouts et Khouan, étude sur l'Islam en Algérie, par M. Louis Rinn, chef de bataillon chargé du service central des affaires indigènes (Alger, 1884, in-8°).

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On sait combien l'islamisme, par la nature même de ses dogmes et de son enseignement canonique, est réfractaire à la civilisation moderne. La lutte qu'il soutenait autrefois contre l'Occident sur le champ de bataille, il la continue aujourd'hui par la prédication dans la mosquée, par l'étude du droit dans la Medressè et surtout par la propagande des associations religieuses. Ces sociétés secrètes, connues dans le nord de l'Afrique sous le nom de Marabouts et de Khouan, sont un danger permanent pour l'avenir de notre colonie algérienne.

« M. L. Rinn, dans le livre que j'ai l'honneur d'offrir de sa part à l'Académie, s'est proposé, dit M. Barbier de Meynard, d'étudier leurs doctrines et leur organisation politique et religieuse. Il nous fait connaître d'abord le clergé musulman salarié par l'État et, par cela même, dépourvu de tout crédit aux yeux de ses coreligionnaires. Il traite ensuite des groupes des Marabouts, sorte de corporations monastiques, indépendantes du pouvoir central, donnant, sans rétribution, l'enseignement classique (c'est-à-dire celui du Koran et de la tradition) et vivant des aumônes déposées sur le tombeau du saint personnage dont ces Marabouts sont le plus souvent les descendants.

«La partie la plus considérable et élaborée avec le plus de soin du livre de M. Rinn est celle qui traite de ces innombrables associations de fanatiques nomades, de ces derviches africains, moitié illuminés, moitié conspirateurs, qui, sous le nom de Khouan, propagent de tribus en tribus les dogmes d'un mysticisme de faux aloi et par-dessus tout la haine de la domination française. Si le travail de M. Rinn laisse quelque prise à la critique dans les parties qui confinent à l'érudition orientale, en revanche il abonde en données neuves et du plus haut intérêt sur le catéchisme, la propagande et les menées politiques de ces étranges corporations. Leurs groupements topographiques et leurs migrations sont parfaitement indiqués dans une carte très soignée qui termine utilement le livre.

«En résumé, ce travail fait le plus grand honneur au savant officier

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