AFRIQUE. La colonisation de la Tunisie. La superficie de la régence de Tunis est évaluée par M. Levasseur à 13 millions d'hectares, dont 7 millions impropres à la culture et 6 millions qui y sont propres. Parmi ces derniers, 3 millions sont des terres légères, 2 des terres franches, 1 des terres compactes. Ce sont donc les terres légères qui dominent. On peut partager la contrée en deux régions climatériques 1° celle du Nord ou région arrosée; 2° celle du Sud ou région sèche et, entre les deux, une zone intermédiaire. Il faut distinguer entre la culture indigène et la culture européenne. En Tunisie, 450,000 hectares sont possédés par des Européens, mais il s'en faut de beaucoup que toute cette superficie soit entièrement cultivée à l'européenne. M. Levasseur constate qu'après les expériences, les unes heureuses, les autres malheureuses du début, un corps colonial a fini par se constituer, solidement assis aujourd'hui sur le sol qu'il a amélioré. Bien des cultivateurs n'ayant qu'un petit capital, mais ayant procédé graduellement dans leurs améliorations foncières et dans l'extension de leurs labours, ont réussi parce qu'ils ont su, en réservant toujours un large espace pour la pâture, conduire de front, dans une prudente mesure, le labourage, l'élevage et la viticulture. Labourage, élevage et viticulture, telles sont les trois branches de la production agricole en Tunisie. La Tunisie a été de tout temps, comme chacun sait, une contrée agricole, productrice de céréales. Mais faut-il croire, ainsi que le prétendent certains érudits, qu'elle était beaucoup plus fertile du temps des Romains, étant bien plus peuplée et constituant le grenier où Rome s'alimentait de grains? Plus peuplée, M. Levasseur n'en doute pas, mais il n'accorde point qu'elle le fût, comme on l'a écrit, dix fois plus que de nos jours. L'auteur fait remarquer qu'en Amérique, avant l'émancipation, la Virginie, par exemple, occupait sur certaines plantations des milliers d'esclaves et exportait beaucoup de tabac. Cependant elle n'avait pas une population très dense. Suivant M. Levasseur, la Tunisie a été, non le grenier, mais un des greniers de Rome, ville qui peut-être renfermait un million d'habitants, et la quote-part du pays tributaire ne devait pas excéder un million d'hectolitres. La différence entre le passé et le présent n'est donc pas aussi grande qu'on le suppose. En 1894, les surfaces ensemencées en céréales ont atteint 560,000 hectares pour le blé et 643,000 hectares pour l'orge. La statistique des animaux domestiques au 31 décembre 1894 accuse 62,771 chevaux, 123,909 ânes et mulets, 272,040 bêtes bovines, 1,145,725 bêtes ovines, 607,149 chèvres, 130,308 chameaux et 12.428 porcs. Il est à remarquer que les bœufs de Tunisie sont en général petits, quelquefois très petits, maigres et même osseux. Les vaches fournissent peu de lait, et, comme l'indigène garde une bonne part du produit, les veaux ont une croissance lente. Ayant, lorsqu'ils têtaient, été mal nourris, ils ne prennent pas plus tard un grand développement. Le mouton à grosse queue est l'animal indigène. On n'a que récemment introduit le mouton à queue fine, qui est encore une exception. C'est dans la culture des oliviers plutôt que dans celle des céréales, suivant M. Levasseur, que s'est affirmée la supériorité de la province romaine sur la Tunisie actuelle. Un changement considérable se produisit dans l'état agricole de la Tunisie centrale et méridionale sous la domination romaine, et ce changement n'ayant pu avoir lieu que conformément au climat et au sol, c'est la culture des arbres fruitiers et surtout celle de l'olivier, qui donna au pays un autre aspect. Les Romains, entre la prise de Carthage et l'invasion arabe, ont eu sept siècles pour accomplir cette transformation. Vinrent les conquérants arabes qui menaient une vie pastorale et nomade; ils dénudèrent la contrée. Les oliviers se maintinrent pourtant quelque peu dans le Sahel. Pendant la première moitié de notre siècle on a commencé à replanter l'olivier dans les jardins; puis, durant la seconde moitié, la plantation par lignes régulières a été adoptée, système qui prévaut aujourd'hui. En 1881, on comptait déjà 18,000 olivettes dans la campagne de Sfax. Depuis lors, l'étendue des olivettes a triplé. Mais c'est surtout la vigne qui est une culture européenne. AMÉRIQUE. J. RAUBERT. Mexique. Vins. Les essais tentés au Mexique avec des ceps de France, d'Espagne et surtout de Californie, n'ont donné que des résultats médiocres. Le vin est léger, acide et n'est pas buvable. Le vin a été produit surtout dans les Etats de Zacatecas, Chihuahua, Durango, Guanajuato (San Miguel de Allende), Coahnila (Parras et Monclova); en 1833, sur 48,000 hectolitres produits, 16,000 ont été distillés pour faire de l'eau-de-vie. En 1894, M. Lartigues, Français, a établi à Ozizaba une installation pour faire du vin de raisins secs. Les vins rouges importés au Mexique proviennent pour les trois quarts de France; le reste vient d'Espagne et très peu d'Italie. La France n'introduit, par contre, qu'un dixième des vins blancs; la majeure partie vient d'Espagne et de Portugal. En 1894, il est entré au Mexique pour 5.690,000 fr. de vins rouges ou blancs et pour 207,600 fr. de vins mousseux (Champagne, etc.). États-Unis. Le nouveau président des États-Unis, M. Mac-Kinley, est le vingt-cinquième président depuis 1789. Le premier fut Georges Washington, le héros de l'indépendance des Etats-Unis, qui fut réélu en 1793; le deuxième, John Adam; le troisième, Thomas Jefferson, deux fois président; le quatrième, James Madisson, également deux fois en exercice; le cinquième, James Monroe: le sixième, John Quincy Adams; le septième, Andrew Jakson; le huitième, Martin Van Buren; le neuvième, William Harrisson, qui mourut le 4 avril 1841, un mois après son élection. Viennent ensuite dans l'ordre suivant : John Taylor, 1841; James Polk, 1845; Zacharie Taylor, élu en 1849, mort en 1850; Millard Fillmore, 1850; Franklin Pierce, 1853; James Buchanan, 1857; Abraham Lincoln, qui fut assassiné au mois d'avril 1865 par un acteur américain ; André Johnson, 1865; général Grant, deux fois élu en 1869 et en 1873; Hayes, 1877; général Garfield, assassiné un mois après son élection par un sieur Guitteau; général Chester Arthur; Cleveland, 1885; Harrisson, 1888; Cleveland, 1892... Pour les Faits et Nouvelles géographiques : LE SECRÉTAIRE-GÉNÉRAL, LE SECRÉTAIRE-GÉNÉRAL ADJOINT, QUARRÉ - REYBOURBON. A. MERCHIER. TABLE DES MATIÈRES DU DEUXIÈME SEMESTRE DE 1896. Liste des Sociétaires admis dans l'Assemblée générale du 28 juillet.... PAGES. 5 201 337 Grandes Conférences. VILLETARD DE Laguérie. - Le Japon actuel R. P. LE MENANT DES CHESNAIS. Quelques pages d'histoire en Orient.. R. P. DROMAUX. De Zanzibar à Ujiji... -- Lectures aux Assemblées générales et Communications. 16 205 224 269 339 Voyages littéraires aux environs de Paris. Meudon. 45 E. BONVALET. En Guinée portugaise. 82 96, 350 69 Impressions d'un Lillois dans un voyage au centre de l'Afrique... 186, 294 - Pas-de-Calais... Comptes rendus d'Excursions. 247 CH. BOIVIN. Visite de la Manufacture des tabacs... EUGÈNE GALLOIS. - Voyage en Russie, à l'occasion du couronnement du Czar. 137 D' VERMERSCH. Ypres et le mont de Kemmel par Bailleul FIDELE DIDRY. Excursion en Suisse - 302 314 358 362 Palmarès du Concours de Géographie.... Programme du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne.. Discours de M. Paul Crepy sur la tombe de M. Henry Bossut. Juillet.. Septembre. Octobre Novembre Décembre Éphémérides étrangères et coloniales PAGES. 8 201 333 12 51 55, 319, 380 339 56 128 193 256 323 383 57 |