ans environ, il ne publia rien, et semblait se faire oublier lorsque parut sa magnifique et importante étude, faite en commun avec M. E. Leblant, et imprimée, en 1861, par L. Perrin, de Lyon à Histoire artistique, industrielle et commerciale de la parcey laine. Dans cette œuvre de longue haleine, cet esprit investigateur nous fait connaître ses recherches et ses études sur les sujets, qu décorent la porcelaine, nous indique les marques, nous donne les inscriptions qui font connaitre le nom des fabriques d'où elle sort. Cet ouvrage et son Histoire de la Géramique (1), fruit de ses études et de ses recherches continuelles, sont les deux bases, les deux assises de son œuvre, Depuis 1862, il était un des collaborateurs les plus fidèles et les plus goûtés de la Gazette des Beaux-Arts. C'est dans cette remarquable publication qu'il fit paraître en 1862, sa Noticę sur les Majoliques de l'ancienne collection Campana; en 1863, la Collection d'objets d'art du duc de Morny et son tras vail sur les Poteries du midi de la France, en 1864, Ja Gale lection Pourtalès. Les années 1866, 1868 et 1869 furent consacrées à la publication des trois volumes des Merveilles de la Céramique, comme nous le disons plus bas, En 1873, parurent Tes Bronzes chinois et les Bronzes Japonais au Palais de l'In dustrie, puis l'Extrême Orient au Palais de l'Industrie, La fin de l'année vit paraître alors cette magnifique Histoire de la Céramique, et l'année 1874, son compte rendu si, attachant et si savant de l'Exposition des Alsaciens-Lorrains. Comme nos lecteurs le peuvent voir, ses productions sont considérables; mais ce qui en fait la valeur, c'est que tous ces écrits sont autant de vade mecum, de guides (et surtout de sûrs guides, nous le répétons), pour ceux que l'étude si intéressante de la céramique séduit et entraînem, ja པྱི ། ཀ A la cérémonie funèbre qui eut lieu à l'église de l'avenue d'Eylau pour se terminer au Père-Lachaise, tous ceux qui touchent à l'art par un côté sérieux, artistes et écrivains, avaient La Bibliothèque des Merveilles avait publié, pendant les années, 1866, 1868 et 1869, les Merveilles de la Céramique. C'est cet ouvrage entièrement revu et considérablement augmenté qui parut,, en 1873, sous le titre de : Histoire de la Céramique, etc. tenu à honneur d'apporter à son fils, Jules Jacquemart, l'un de nos premiers aquafortistes, le tribut de leur sympathie et de leurs regrets. Nous avons reconnu dans la foule MM. de Longpérier, Etex un de ses amis d'enfance, Barbet de Jouy, Darcel, Paul Mantz, Rossigneux, Berne-Bellecourt, Manet, Chauvin Greux, Jacquemin, Edouard Lièvre, Walther, Deck, M A. Jubinal, MM. de Saint-Albin, Paul Gasnault, Dupont-Auberville, Cernuschi, Phil. Burty, Bouvenne, Guichard et E. André le passé et le présent de l'Union centrale, Arnoux, Jumelle, etc. Le pauvre Jules Jacquemart, relevant à peine; lui-même, de maladie avait voulu accompagner le corps de son bien regretté père jusqu'au cimetière et, sanglotant deyant cette tombe entrouverte, il ne pouvait s'en arracher. ni Elles ont été affectueuses et sincères les poignées de main données par les personnes amies..... et s'il est quelque chose qui puisse calmer la douleur de ce fils désolé, ce doit être les marques sincères de sympathiques regrets que M. Albert Jacquemart a reçues dans ce suprême adieu. 1 PATRICE SALIN./ Voici; 'comme complément aux renseignements bibliographiques sur l'Ami les lois, de Laya, donnés par M. Napoléon Marchal dans le Bulletin 'du 'Bouquiniste du 1er mars; la copie d'une lettre de Laya donit je possède l'original. Cette lettre est relative à Pinteraio'tion dont la piece fut frappée sous la Restauration. Pendant eing années, Laya sollicita inutilement l'autorisation de faire réprésenter sa pièce; en présence du refus formel des censeurs, Laya sé résigna a faire réimprimer cette pièce monarchique et nationale (2), et à appeler du jugement des censeurs à celui du public. (1) Voyez Bulletin du Bouquiniste, 1 mars 1873,20) Á muong dị (2) Avertissements de la B édition, se Voici cette lettre, qui accompagne un exemplaire de la cinquième édition, publiée en 1822, chez Barba, avec la mention: augmentée et corrigée. « Mon cher voisin, « Voulez-vous bien accepter un exemplaire de ce malencontreux Ami des lois, que je ne puis parvenir à réintégrer sur la scène (sic), qui m'est fermée obstinément par le grand censeur Ch. Lacretelle et comp. Puisque je ne puis donner de publicité à ma pièce pár la représentation, il sera charitable que les journaux viennent à mon aide. Les principes de l'Ami des lois sont ceux de la charte, éloignés des deux points extrêmes qui sont également repoussés par les bons esprits. Les personnes qui tiennent à cette franche et pûre (sic) liberté dont nous méritons bien de jouir après tant de sacrifices, me devront leur appui; et je pense que les journaux qui me le prêteront prouveront, par là même, que ce n'est pas fictivement (comme on en accuse quelques-uns), mais effectivement, qu'ils tiennent aux principes de la charte, Les censeurs, en repoussant la pièce, prouvent qu'ils y tiennent bien peu. « Voulez-vous bien, d'abord, me rendre le service de faire annoncer l'ouvrage prochainement? Je joins à cet effet un exemplaire pour le journal. « Voulez-vous ensuite prier quelqu'un d'en rendre compte? Si Tissot voulait s'en charger, je me verrais avec plaisir entre ses mains, parce que je serais dans celles d'un bon juge; parce qu'il connaît les difficultés de l'art, et que vos lecteurs seraient sûrs de lire un ou deur bons articles de plus dans votre journal. Quelle que (sic) soit votre détermination, je vais toujours faire remettre pour lui un exemplaire de l'ouvrage. « Agréez mes salutations amicales et veuillez présenter mon respect à vos dames. LAYA. V Cette lettre ne portant pas de suscription, on ne peut que faire des conjectures sur le nom du destinataire; elle est adressée an directeur d'un journal dans lequel Tissot rédigeait alors la critique lit téraire. En cette année 1822, Tissot était attaché à la rédaction du Constitutionnel, dont Cauchois-Lemaire était directeur. C'est sans doute à Cauchois-Lemaire que cette lettre était adressée, La cinquième édition de l'Ami des lois, qui a été la dernière donnée par l'auteur, porte pour épigraphe ces deux vers du troiième acte: Honneur à tous les partis, respect à tous les droits, Ar Elle a été imprimée chez Firmin Didot, et comprend pour le titre et l'avertissement vII pages et 90 pages pour la pièce, le tout de format in-8°. La dédicace et la préface ont été retranchées. Quelques-uns des personnages de la pièce ont changé de nom: Nomophage se nomme Dubrissage; Filto, Filteau, et Duricrane, Laroche. Cette cinquième édition est aussi une édition originale, car toute › la pièce a été remaniée, et elle a subi beaucoup de changements. * Quoi qu'il en dise, Laya nous semble avoir voulu en faire en 1822 une pièce de circonstance. 2 Cette nouvelle pièce ne se ressent plus de la précipitation avec laquelle elle avait été composée en 1793. Elle est mieux écrite, la versification en est plus châtiée.. On voit par le titre et l'avertissement que l'Ami des lois a été remis pour la seconde fois au théâtre le 6 juin 1795; c'est sans doute à cette époque qu'ont été publiées la troisième et la quatrième édition que nous ne connaissons pas. Nous ne savons pas si Tissot a rendu à Laya le service qu'il réclamait de sa plume; mais, tout en comprenant le déplaisir que Laya devait éprouver du refus des censeurs, refus qui n'avait rien d'hostile pour l'auteur, nous croyons que le gouvernement de la Restausration a agi avec prudence et sagesse en ne laissant pas remettre au théâtre une pièce qui, lors de ses premières représentations, produisit une immense sensation dans toute la France, fut un véritable événement politique et faillit sauver la tête de Louis XVI. Le gouvernement, en 1822, a dû penser que le temps et les événements avaient suffisamment fait justice des anarchistes et des terroristes, que le moment n'était pas opportun pour remettre leurs maximes sous les yeux du public, et il aura craint que les agents révolutionnaires d'alors ne prissent prétexte de la réapparition de l'Ami des lois sur une scène française pour monter une cabale et susciter des désordres. Si la pièce de l'Ami des lois n'est pas restée au théâtre, elle a été dans son temps un événement considérable; à ce titre, elle a sa place marquée dans l'histoire. Une reimpression de cette comédie, avec toutes les variantes des diverses éditions, serait, selon nous, une chose utile aujourd'hui et digne de fixer l'attention des curieux et des bibliophiles. Permettez-moi, en terminant, de rectifier une légère erreur commise par M. Marchal : c'est au mois d'août 1833, et non en 1831, que Laya est mort. Recevez, Monsieur, etc. Etampes, mars 1875. P. MICHEL. Monsieur Alphonse LEGROS Au Salon de 1875. Note critique et biographique, ornée de trois gravures du mattre. M. Poulet-Malassis a profité de l'occasion que lui offrait cette année M. Legros, en envoyant quelques œuvres au Salon de 1875, pour témoigner de la haute admiration qu'il professe pour le talent de cet artiste, qui s'est volontairement expatrié. Sans partager absolument l'enthousiasme qu'inspirent à l'auteur de la notice mentionnée ici, les peintures et les estampes de M. Legros, nous ne dirions pas toute notre pensée si nous ne reconnaissions, dans les quelques tableaux qu'il nous a été donné de voir signés de ce nom presque inconnu en France, des qualités très-réelles et une entente de la couleur peu commune. Dans plusieurs estampes de M. Legros, estampes discrètement répandues, on retrouve les qualités du peintre, la sincérité de l'impression, la parfaite bonne foi dans les intentions et un sentiment du caractère que possèdent de notre temps trop peu d'artistes pour qu'il ne soit pas opportun de les signaler. Peut-être suffira-t-il d'avoir appelé l'attention du public distrait sur les œuvres de l'artiste français qui a fixé son domicile en Angleterre, pour les faire apprécier dans notre pays. S'il en était ainsi, nous serions le premier à féliciter M. Poulet-Malassis d'avoir publié cette plaquette qui, dans tous les cas, a été inspirée par un sentiment d'amitié fort respectable. G. D. |