1 BULLETIN DU Bouquiniste PUBLIÉ PAR AUGUSTE AUBRY Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits CHEZ AUG. AUBRY, EDITEUR 11AIRE DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS hez les principaux libraires de la France et de l'Étranger; Petit in-8 sur couronne vergé (100 ex.), 6 f.; sur chine (ex.), 10 fr. Marivaux a laissé neuf comedies au répertoire du Theatre français: après Molière, il reste le plus joué de nos anciens auteurs comiques. Les éditions originales de ses pièces sont rares, en partie, même très-rares, et offrent des difficultés de détermination, soit qu'il y ait plusieurs impressions à la même date, soit que l'auteur, très-capricieux, ait usé des approbations longtemps après les avoir obteCes ont été résolues dans ce travail, qui va devenir le guide des bibliophiles marivaudants ou marivandlesques, nous ne savons tequel se dit. DICTIONNAIREeve DES Noms, Surnoms et Pseudonymes 2 LATINS DE L'HISTOIRE LITTÉRAIRE DU MOYEN AGE PAR ALFRED FRANKLIN Paris, 1875, un vol. gr. in-8 à 2 colonnes; mêmes format et caractères que le Manuel du Libraire, dont il est un complément. LE SAINT GRAAL 10 fr. PREMIERE BRANCHE DES ROMANS DE LA TABLE RONDE PAR EUGENE HUCHER 3 VOLUMES IN-18 JÉSUS Le premier volume contient le Petit Saint Graal de Robert de Borron, avee préface, glose sur l'origine du roman de Saint Grdal, textes originaux du manuscrit Cangé, 4, de Paris, du manuscrit Ambroise Firmin Didot, traduction littérale du manuscrit Cangé, le Perceval en prose et la fin de l'Artus, avec un examen détaillé et comparatif du Perceval en vers de Chrestien de Troyes. Le tout inédit. Le prix de ce premier volume de 534 pages avec couverture rappelant les vignettes des manuscrits, fac-simile des textes, sceaux et lettres ornées extraites du Grand Saint Graal du Mans, est de 7 50 Les deux autres volumes auxquels on doit souscrire en ce moment pour retirer le premier, comprennent le texte du Grand Saint Graal de Gaiter Map, d'après le manuscrit inédit de la Bibliothèque du Mans, avec de nombreuses variantes. 15 VARIETES BIBLIOGRAPHIQUES sma ul 56 5. this is the endothe tastele mit Il y a quinze jours, à cette même place, M. A. Chassant, conservateur du musée d'Evreux, consacrait des pages émues à la perte que venait de faire la ville de Louviers en la personne de M. Leopold Marcel, membre de la Société des Bibliophiles normands. Les morts vont vite!... ou plutôt le sombre moissonneur accomplit sa tâche, sans trêve ni merci.... Il fauche ici, là, au loin, sous nos yeux, sans répit, sans pitie! Après Millet, Corot; après Corot, Pils; après Pils, Marbeau, l'homme de bien, l'ins tituteur des crèches en France..... Hier c'était Carpeaux qui mourait dans des souffrances horribles; aujourd'hui c'est M. Albert Jacquemart, dont la brusque mort frappe de stupeur et de chagrin ses amis; c'est Cambon, l'éminent peintre décoBatoura Léquel sera-ce demain? Aht le rude faucheur serit pas son bras se lasser, il frappe de tous côtés; mais c'est surtout la phalange, artistique sur laquelle il frappe sans relache:nor Parmi ceux qui liront ces lignes, il y en a bien peu, je crois, qui ne connaissaient pas M. Albert Jacquemart. En effet, s'ils ne le connaissaient pas personnellement, ses ouvrages du moins (qui resteront) ne leur sont sont pas étrangers, Ses livres font loi dans certaines questions, et loin de s'en enorgueillir, il cachait sa science profonde, résultat de mares études et de réflexions sérieuses, sous une modestie que nous tous qui l'avons connu savions être sincère et vraie. A propos de son premier mémoire sur les faïences françaises, il écrivait : « Ces pages soulèvent plus • de questions qu'elles n'en résolvent, elles mettent des doutes où d'autres posaient des affirmations.» N'est-ce pas là l'écrivain modeste et sincère, se méfiant pour ainsi dire de lui-même tout en apportant sa pierre au monument dont elle sera une des assises les plus solides, kuna Campos premold Que de fois nous l'avons entendu soit dans une promenade dans les rues de Paris, soit au Palais de l'Industrie aux Expositions de l'Union centrale (1), faire, pour ainsi dire, un cours complet de céramique à ses amis ou aux nombreux amateurs qui l'entouraient, jaloux d'entendre les observations faites pièces en main, et heureux de remporter de nouvelles connaissances dans cette étude si intéressante de l'art céramique qui réserve encore, malgré les patients travaux de ce maîtres regretté (qui cherchait continuellement, comme s'il n'était jamais satisfait de son œuvre), bien des surprises peut-être à ceux qui lui! succéderont. Que de fois nous l'avons entendu discuter avec un autre savant bien connu des amateurs, le bon et excellent conservaso teur de Sèvres, M. Riocreux, une question douteuse de fabrica tion ou une fausse attribution d'origine. Que de fois nous les! avons entendu tous deux charmer, notre oreille, par la divul gation de ces trésors de science et de jugement que bien d'au tres plus jaloux qu'eux, auraient renfermés pour en jouir seuls, en avares. Albert Jacquemart, au contraire, se faisait un plaisir extrême! de répondre aux (questions, d'élucider les points douteux qu'on lui soumettait souvent; c'était avec bonté, esprit et simplicité, aussi laissait-il toujours ses auditeurs ou ses questionneurs sous le charme de sa parole si aimable et si fine. کشد (1) Les conférences sur la Céramique que fit M. Alb. Jacquemart dans les salles de l'Union centrale, le soir, à la Place-Royale, étaient suivies par une foule aussi nombreuse qu'attentive. Comme nous le disions, ses écrits sur la céramique (nous parlerons des autres tout à l'heure) resteront et seront pendant fongtemps encore le guide sûr, intelligent et surtout savant de l'amateur ou tout au moins de celui qui se sent porté vers l'étude de cette branche de la curiosité. t Que de richesses scientifiques, que de renseignements précieux sont répandus dans ses différents écrits! Il est à souhaiter qu'un éditeur intelligent recueille, en un faisceau, toutes ses publications importantes, ses articles détachés, ses notices éparses qu'il ne cessait de publier sur tout ce qui intéresse l'art (1). Albert Jacquemart 'était né à Paris, en 1808. Il avait consacré ses premières années à l'étude du dessin. Elève de l'Ecole des beaux-arts, il prenait part, avec succès aux concours de l'année 1824. Cette science du dessin qu'il avait acquise ne compte pas dans les moins sûrs moyens d'études dans toutes les branches d'art qu'il a explorées. Il entra au Ministère des Finances, à la direction des Douanes, vers 1826 ou 1828. Avant de se livrer avec une ardeur fiévreuse à cette étude de la céramique qui devait illustrer son nom, car c'est en furetant sur les quais, en se livrant d'abord à la recherche des coquilles et des médailles, que son attention se porta sur les porcelaines qui devaient être plus tard le sujet de si utiles et de si beaux travaux, il s'était adonné de préférence à l'étude de l'anatomie et des sciences naturelles: l'entomologie et la botanique. Il publia, en 1839. De la peinture d'histoire naturelle, in-8°; en 1840, la Botanique à l'usage des Dames et des Jeu nes personnes, in-8°; et la Flore des Dames, botanique à l'usage des dames, avec planches. En 1841, parut son Nouveau langage des fleurs, puis dans un tout autre ordre d'idée l'Opinion exprimée, au nom de la Société libre des Beaux-Arts, a propos de l'Exposition de 1841. Pendant une période de vingt (1) Nous croyons savoir que depuis qu'il avait quitté le Ministère des Finances, Albert Jacquemart se consacrait à un livre d'ensemble sur toutes les branches de la Curiosité, livre qui serait le résumé de toutes ses recherches, le but de ses dernières aspirations. Espérons que nous le verrons bientôt paraître. |