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ou clivus (1). Il variait de 100 à 125 degrés chez 12 nègres et de 117 à 140 sur 12 blancs; les moyennes étant de 113o,5 chez les premiers et de 128°,2 chez les seconds. La différence est donc assez remarquable pour que cette mesure mérite d'être conservée; elle provient, suivant l'auteur, de ce que le plan du trou occipital s'abaisse par son bord antérieur ainsi que M. Broca l'a démontré à l'aide de ses angles occipitaux. Mais ce qu'il y a de singulier, et ce n'est pas la première fois que nous rencontrons des faits de ce genre, le même angle chez les anthropoïdes se rapproche davantage du blanc que du nègre. Il était de 120 degrés chez un jeune orang, de 122 chez un gorille, de 128 chez un vieil orang; sa diminution chez le nègre n'est donc pas due à l'abaissement du plan du trou occipital, puisque celui-ci s'abaisse davantage encore chez les anthropoïdes. Les variations de l'angle d'Ecker tiennent donc à l'inclinaison de la gouttière basilaire.

Sous ce titre de systèmes particuliers, il y aurait bien des choses à dire qui n'ont pas trouvé place dans les chapitres précédents. Nous n'en mentionnerons que quelques-uns.

Si l'on attache de l'importance à la configuration extérieure de la boîte crânienne, que ne ferait-on pas étudier pour sa surface interne ou endocrâne, sans être obligé de mutiler la pièce? M. Broca, après avoir perfectionné le cubage de la cavité, a porté son attention sur son examen direct. De là une série d'instruments imaginés par lui, pour prendre des empreintes dans son inférieur, y relever des mesures droites et angulaires, en retracer les contours craniographiques et y plonger directement le regard. Les applications en sont encore à l'étude. Pour montrer les résultats qu'on a le droit d'en attendre, il suffira de mon

(1) Ueber die verschiedene Krümmung des Schädelrohres und über die Stellung des Schädels auf der Wirbelsule beim Neger und beim Europeer, par M. A. Ecker, in Arch. für anthrop., Bd. IV.

trer les différences que donne le trapèze de la base intercepté entre les trous optiques et les trous acoustiques internes.

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Le bec de l'encéphale, d'autre part, a pu être étudié en prenant l'empreinte à travers le trou occipital de la fosse ethmoïdale dont la forme et la profondeur correspondent à son développement sur le cerveau (1).

Le réseau crânien de M. Welcker, système de triangulation de la surface externe de l'ovoïde crânien, la face étant laissée de côté n'a pas donné encore de résultats dignes d'être reproduits. Il se compose d'un quadrilatère crânien supérieur compris entre les bosses pariétales et les bosses frontales; d'un quadrilatère frontal plus petit, compris entre celles-ci et la ligne réunissant les apophyses orbitaires externe du frontal; d'un quadrilatère crânien inférieur dont le côté antérieur est formé par cette ligne et le côté postérieur par la ligne allant d'un sommet d'une apophyse mastoïde à l'autre; d'un triangle ayant cette dernière ligne pour base et l'inion, pour sommet. Un triangle à sommet encore à l'inion, mais à base sur la ligne des deux bosses pariétales, termine le circuit des figures paires. Deux quadrilatéraux et deux triangles latéraux complètent le système entier. Inutile d'insister.

(1) Sur l'endocrâne, par M. Paul Broca, in Bull. Soc. d'anthrop., séance du 18 avril 1873.

A titre de systèmes spéciaux, citons encore:

Le céphalomètre d'Antelme; il permet de déterminer avec une entière exactitude la position réciproque de tous les points extérieurs du crâne et la distance de ces points au centre de l'axe biauriculaire. Destiné au vivant, M. Bertillon l'a modifié de façon à ce qu'il puisse s'adapter au crâne. Voyez pour sa description les Mémoires de la Société d'anthropologie, t. I; et pour exemple de ses applications, le mémoire sur les Néo-Calédoniens de M. Bertillon, in Revue d'anthropologie, t. I, p. 284, 1872.

Le craniographe de M. Koperniçki; il a du être inspiré par le physionotype d'Huschke et rappelle le cercle des chapeliers. Il a pour but, entre autres, de reproduire en chiffres les courbes du crâne qui échappent aux procédés ordinaires. Pour sa description, voyez les Bulletins de la Société d'anthropologie, 2o série, t. II, 1867 et pour son application le mémoire sur les crânes bulgares de M. J. Koperniçki dans la Revue d'anthropologie, t. IV, p. 68, année 1875.

En résumé, la craniométrie substitue aux données incertaines des sens et du sentiment des données mathématiques. Elle étudie le squelette de la tête dans son ensemble, le crâne et la face séparément et chacune de ses parties ensuite par des procédés qui prennent la tête dans son attitude naturelle, tiennent compte de points centraux plus ou moins physiologiques ou portent directement sur les mesures absolues sans aucune préoccupation théorique. L'un de ses systèmes surtout donne de bons résultats, la comparaison des moyennes sous forme d'indices; mais il lui faut de grandes séries de crânes dans lesquelles s'effacent les variations individuelles. Les caractères livrés jusqu'ici au hasard des appréciations individuelles sont aussi de son ressort. Elle montre que l'oeil se trompe et analyse jus

qu'aux causes déterminantes de ces impressions variables que l'on qualifie le beau. Quoiqu'à ses débuts et encore encombrée de matériaux dont beaucoup devront être élagués, elle fait déjà reconnaître des types humains qui sans elle resteraient perdus dans la masse, et promet de fournir un jour une base solide à la classification des races en genres et espèces.

CHAPITRE X

SQUELETTE. SES CARACTÈRES DESCRIPTIFS ET OSTÉOMÉTRIQUES,
SES PROPORTIONS. — VISCÈRES. CERVEAU, SON POIDS.

Les autres parties du squelette ont été moins étudiées que le crâne, en premier lieu parce qu'on n'en comprenait pas l'intérêt et en second lieu parce que les voyageurs et les archéologues négligeaient de les recueillir.

Les caractères qu'ils fournissent sont de deux ordres : les uns portent sur la configuration mème des os, les autres sur leurs proportions respectives. Parmi les premiers se rangent la perforation de l'humérus, certaines formes du fémur, du tibia, du péroné et du cubitus, la torsion de l'humérus et du fémur, la courbure de ce dernier, l'angle que fait son corps avec la diaphyse, la saillie du calcanéum, la largeur de l'olécrâne, etc. Nous ne nous attacherons qu'à quelques-uns.

La perforation de la cavité olécrânienne de l'humérus remarquée sur quelques squelettes de Hottentots et de Guanches se rencontre aussi chez le nègre et chez l'Européen. Son degré de fréquence parmi les races de France a été l'objet de discussions dans ces dernières années, et l'on s'est demandé si ce caractère n'a pas spécialement appartenu à quelqu'une des plus anciennes. Le tableau suivant réunit les éléments de la question.

ANTHROPOLOGIE.

21

Nous devons à l'obligeance du docteur Prunières de Marvejols, auquel l'anthropologie est redevable déjà de tant de précieuses découvertes, tout ce qui concerne la Lozère. Les résultats sur la station prégauloise de Campans proviennent de MM. Broca et Millescamps, ceux sur les Parisiens du quatrième au dixième siècle et sur les montagnards de l'Ain sont de nous-même. Les autres ont été publiés spécialement dans une note, page 366 des Mémoires de M. Broca, t. II. Nous ne reproduisons que les cas où le nombre des humérus sur lesquels on a opéré est indiqué.

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128 Stations de la pierre polie de Vauréal, Orrouy

et Chamans.

21.7

218

44 Station prégauloise de Campans...

42 Montagnards de l'Ain du einquième siècle...
69 Basques français.....

200 Parisiens du quatrième au dixième siècle...
du moyen âge......

12.5

27.7
13.4

5.5

4.1

antérieurs au dix-septième siècle.
Mérovingiens de Chelles..

4.6

2.0

150 1000 ?

Il en résulte que la perforation de l'humérus, comme caractère habituel, remonte au-delà de la pierre polie, qu'elle était encore fréquente à cette époque, qu'elle s'est maintenue parmi les populations placées dans des conditions favorables de résistance aux mélanges et qu'elle a diminué depuis le commencement de notre ère. Sa rareté excessive dans les sépultures aristocratiques de Chelles semble expliquer cette diminution.

La liste suivante des variations que donnent des stations semblables de la même époque montre combien il faut cependant être réservé. Il s'agit d'autant de dolmens indiqués à part par M Prunières de Marvejols :

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