La musique en France au XIXe siècle

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A. Mame, 1900 - Music - 158 pages

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Page 10 - Je crois avoir fait voir qu'il n'ya ni mesure ni mélodie dans la musique française, parce que la langue n'en est pas susceptible; que le chant français n'est qu'un aboiement continuel (!), insupportable à toute oreille non prévenue ; que l'harmonie en est brute, sans expression, et sentant uniquement son remplissage d'écolier; que les airs français ne sont point des airs; que le récitatif n'est point du récitatif.
Page 85 - Tannhauser a été pire que la première. On ne riait plus autant, on était furieux, on sifflait à tout rompre, malgré la présence de l'empereur et de l'impératrice qui étaient dans leur loge. L'empereur s'amuse. En sortant, sur l'escalier, on traitait tout haut ce malheureux Wagner de gredin, d'insolent, d'idiot. Si l'on continue, un de ces jours, la représentation ne s'achèvera pas et tout sera dit. La presse est unanime pour l'exterminer. Pour moi, je suis cruellement vengé...
Page 146 - On conçoit que la coupe ordinaire des morceaux symphoniques n'était pas ici de mise; il ne faut pas chercher dans cette évocation du fantôme de la vieille Italie des développements selon les règles, des motifs revenant à la place voulue, des modulations prévues : c'est une description, un programme suivi pas à pas, avec des accents tantôt grandioses, tantôt naïfs, quelquefois exagérés dans leur expression, mais toujours vrais. Nous avons été frappé de l'habileté de l'instrumentation,...
Page 85 - Les qualités dominantes de ma musique sont l'expression passionnée, l'ardeur intérieure, l'entraînement rythmique et l'imprévu. Quand je dis expression passionnée, cela signifie expression acharnée à reproduire le sens intime de son sujet, alors même que le sujet est le contraire de la passion et qu'il s'agit d'exprimer des sentiments doux, tendres, ou le calme le plus profond. C'est ce genre d'expression qu'on a cru trouver dans l'Enfance du Christ, et surtout dans la scène du Ciel de...
Page 86 - Berlioz n'écouta pas un seul instant ce lâche tentateur qui se penche, aux heures mauvaises, sur le fauteuil de l'artiste, et lui souffle à l'oreille des conseils prudents. Sa foi ne reçut aucune atteinte, et, même aux plus tristes jours, malgré l'indifférence, malgré la raillerie, malgré la pauvreté, jamais l'idée ne lui vint d'acheter la vogue par une mélodie vulgaire, par un pont-neuf rhythmé comme une contredanse.
Page 106 - Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La terre est assoupie en sa robe de feu.
Page 126 - Après le plaisir, la douleur ! » Qui mord dans la chair des poissons sera mordu par les poissons, et qui avale sera avalé ! " Et qui boit du vin et de la cervoise boira de l'eau, comme un poisson : et qui ne sait pas apprendra.
Page 34 - ... l'on a trouvé dans un portefeuille de voyage un pli cacheté, avec cette suscription : Pour être ouvert après ma mort. Ce pli renfermait un écrit en allemand, de la main du défunt, et dont voici la traduction littérale : « Je veux que les points suivans soient observés après mon décès. « On doit me laisser couché sur mon lit, la figure découverte, tel que j'étais avant de mourir, pendant quatre jours, et le cinquième jour on pratiquera des incisions sur l'artère brachiale ainsi...
Page 60 - Bourbon, consentit à me prendre chez lui et à m'envoyer comme externe au collége. Heureux d'échapper au joug de la pension, je promis de reconnaître cette faveur par un travail assidu et je .fis une bonne quatrième. , Malheureusement, à la fin de l'année, je me liai étroitement avec un assez bon élève comme moi et qui devait devenir un affreux cancre, grâce à notre intimité : c'était Eugène Sue. Nos deux familles se connaissaient d'ancienne date et cela ne fit que resserrer nos liens...
Page 21 - D'ail— leurs, il n'y éprouvait pas la privation de toute société convenable à son âge. Hanser, qui aimait à parler de l'art qu'il cultivait et enseignait avec succès, avait rassemblé près de lui plusieurs enfants auxquels il donnait des leçons d'orgue et de composition (1), circonstance qui accélérait les progrès du jeune Méhul par l'émulation, et qui lui procurait un délassement utile. Il a souvent avoué que les années passées dans ce paisible séjour furent les pins heureuses...

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