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La réponse est encore douteuse relativement aux autres centres moteurs récemment établis par l'expérimentation physiologique. Toutefois un certain nombre de faits pathologiques, dus surtout à M. Charcot et à ses élèves (1), semblent prêter un appui d'une force incontestable aux résultats venus des laboratoires. Il est donc indispensable à tout pathologiste d'avoir une notion précise de ces derniers afin d'en tirer parti au besoin, et, en tout cas, pour tâcher de les soumettre au contrôle souverain de l'observation clinique.

La situation des centres moteurs est indiqué d'une manière un peu différente par Hitzig et par Ferrier.

D'après le premier de ces auteurs, ils seraient tous situés exclusivement sur la circonvolution frontale ascendante, c'està-dire tous en avant du sillon de Rolando. On trouverait, en allant de haut en bas, 1o le centre du membre inférieur ; 2o celui du membre supérieur; 3° vers la partie moyenne, le centre des muscles de la face; 4o à la partie inférieure, le centre des muscles de la bouche, de la langue et des mâchoires.

Ces expériences ont été faites sur des chiens, dont la morphologie cérébrale est entièrement différente de celle de l'homme. Aussi, malgré les tentatives faites dans ce but par Pansch (2), il y a, me semble-t-il, plus que de la hardiesse à transposer, pour ainsi dire, du chien à l'homme, d'après une homologie hypothétique.

Les résultats obtenus chez le magot par Ferrier ont une valeur particulière, à cause de l'identitédu type cérébral chez les primates supérieurs. Telle paraît être l'opinion du professeur Vulpian, qui n'hésite même pas à dire : « il n'est pas douteux que

(1) Voir notamment le mémoire en cours de publication de MM. Charcot et Pitres: Contribution à l'étude des localisations dans l'écorce des hémisphères du cerveau (Revue mensuelle de médecine et de chirurgie).

(2) Pansch. Ueber gleischweitige Regionen grosshirn der carnivoren und der Primaten (sur l'anatomie composée du cerveau des carnivores et des Primates) Centralblatt f. Wissenschaft med., no 38,

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E. Certains mouvements des yeux.

Centres moteurs transposés sur un schema de cerveau humain d'après les recherches de Ferrier sur le magot, (tace latérale de l'hémisphère.) A. Langage articulé (Broca), mouvements de la langue, des machoires et des lèvres.-B. Mouvements des muscles de la face et des paupières. Fig. 3. D. Mouvements volontaires du membre supérieur et inférieur. C. Mouvements de rotation de la tête et du cou. Vision. F. Mouuvements des oreilles. Audition.

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Fig. 4. Face supérieure des hémisphères. Même légende que la figure 3.

les expériences donneraient chez l'homme des résultats trèsanalogues à ceux qu'on observe chez les singes, (loc cit) »

Voici la topographie indiquée par Ferrier: je l'ai reproduite sur un schéma de cerveau humain vu par sa face latérale (fig. 3), et par sa face supérieure (fig. 4).

1o Les centres pour les différents mouvements volontaires, des membres supérieur et inférieur occupent probablement le lobule du pli pariétal tout entier (lobule pariétal supérieur), les deux tiers supérieurs de la circonvolution pariétale ascendante et enfin le tiers supérieur de la quatrième circonvolution frontale ou ascendante.

Les centres affectés au membre supérieur seraient situés en avant de ceux du membre inférieur.

2o Les centres pour les mouvements volontaires du cou et de la tête sont sur la partie postérieure de la première circonvolution frontale à son union avec la quatrième.

3o Les muscles de la face et des paupières ont probablement leurs centres moteurs sur la seconde circonvolution frontale à son union avec la quatrième.

40 Les centres pour les mouvements de la langue des mâchoires et des lèvres, sont sur la troisième circonvolution frontale, circonvolution, de Broca, pour les auteurs anglais. C'est sur elle, en effet, à gauche que cet auteur a déterminé l'organe du langage articulé chez l'homme.

5o C'est sur le pli courbe qu'il faut chercher les centres de certains mouvements des yeux.

6o La première circonvolution temporo-sphénoïdale a probablement des rapports avec l'organe de l'ouïe.

La topographie de la surface cérébrale, la connaissance des régions où se trouvent les centres moteurs, resteraient sans intérêt pour l'intervention chirurgicale si l'on n'y joignait l'étude des rapports du crâne avec le cerveau.

Le procédé qui a servi à les déterminer avec le plus de com'modité et d'exactitude tout à la fois, appartient à M. Broca. C'est le procédé des fiches qui consiste à enfoncer de petites chevilles dans le cerveau à travers des trous percés à la drille

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dans les parois crâniennes. Leur nombre et leur siége ont été soigneusement déterminés par le savant professeur. On ouvre ensuite le crâne à la scie et par la comparaison qui résulte des trous de la calotte avec les fiches implantées dans les hémisphères, on arrive, en prenant des précautions dans le détail des quelles je ne puis entrer, à dessiner exactement sur la surface du crâne les principales scissures. On obtient, du même coup, la situation précise des circonvolutions qu'elles limitent. On peut ensuite reporter le dessin sur un moule intra-crânien en plâtre; on peint chaque lobe d'une couleur particulière et chaque circonvolution d'une nuance spéciale et l'on marque en blanc le trajet des sutures. Le laboratoire d'anthropologie fondé par M. Broca possède déjà un certain nombre de pièces analogues. Mon excellent maître a bien voulu m'autoriser à donnerici le dessin de l'une d'elles (fig. 5); on apprendra plus en y jetant un instant les yeux que par une longue description. Je dois faire observer que le dessin est un peu au-dessous de la grandeur naturelle; du reste, les proportions et les distances relatives ont été autant que possible conservées.

Je vais donner le résumé des résultats obtenus à l'aide de ce procédé par MM. Broca, Féré, et de la Foulhouze; ceux auxquels sont arrivés MM. Turner et Heftler, par des procédés beaucoup plus compliqués et n'offrant Ipas une précision supérieure, concordent à peu près complètement avec les recherches des observateurs français.

Scissure de Rolando. Elle est placée notablement en arrière de la suture coronale. L'extrémité supérieure (en (est distante de 47 à 48 millimètres, et même exceptionnellement (Broca) de 70 millimètres, chez l'homme; chez la femme de 45 à 47 millimètres (Féré). L'extrémité inférieure est éloignée de la coronale de 28 millimètres (Heftler).

Connaissant le trajet de la scissure de Rolando relativement au crâne, on sait du même coup la situation exacte des circonvolutions frontale ascendante et pariétale ascendante qui forment en avant et en arrière les lèvres de cette scissure. Quant au lobule ovalaire (ou paracentral) on se souvient qu'il est placé

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