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ceux du chloroforme et de l'éther sulfurique, diverses recherches dont voici les conclusions:

10 Le bromure d'éthyle, absorbé par les voies respiratoires, produit l'anesthésie absolue aussi rapidement et même plus rapidement que le chloroforme. Ces résultats ont été constatés sur les grenouilles, les cobayes, les lapins et les chiens. Au bout de cinq minutes, et même parfois de deux minutes d'inhalation pratiquée à l'aide d'une éponge imbibée de bromure d'éthyle, les chiens sont complètement

anesthésiés.

20 Les animaux reviennent à eux-mêmes plus rapidement que lorsque l'anesthésie a été produite par le chloroforme.

30 Ayant injecté sous la peau, chez les chiens avant de les anesthésier, des solutions de chorhydrate de narcéine ou de chlorhydrate de morphine, j'ai observé une action analogue, mais peut-être inférieure, à l'action simultanée de la narcéine, ou de la morphine et du chloroforme.

4° L'éther bromhydrique n'est pas caustique, ni même irritant, comparativement au chloroforme. On peut l'ingérer sans difficulté, l'appliquer sans danger, non-seulement sur la peau, mais dans le conduit auditif externe et sur les muqueuses. Il est préférable, sous ce rapport, au chloroforme, qui est très-caustique, et à l'éther sulfurique dont l'ingestion en nature est presque impossible.

5o Le bromure d'éthyle, ingéré dans l'estomac de l'homme aux doses de 1 à 2 grammes, ne produit pas l'anesthésie comme lorsqu'il est absorbé en quantité suffisante par les voies respiratoires. Il calme la douleur s'il en existe. Il ne trouble en aucune façon l'appétit.

6o Cet anesthésique est presque insoluble dans l'eau. Néanmoins, l'eau qu'on a agitée avec ce liquide possède une odeur et une saveur agréables. Les grenouilles introduites dans l'eau saturée de bromure d'éthyle sont anesthésiées au bout de dix à quinze minutes.

7o Le bromure d'éthyle s'élimine presque en totalité, sinon complètement, par les voies respiratoires, quel qu'en ait été le mode d'absorption. On n'en trouve pas, ou bien on n'en retrouve que des traces dans l'urine, lorsqu'il a été ingéré dans l'estomac; on peut déceler la présence de minimes quantités dans ce liquide lorsqu'il a été absorbé par inhalation. Le bromure d'éthyle ne se décompose pas dans l'organisme en donnant naissance à un bromure alcalin, tel que le bromure de sodium, sel facilement éliminable par les voies rénales. L'auteur effectue les recherches de bromure d'éthyle dans les urines à l'aide d'un appareil qui se compose: 1° d'une fiole contenant les urines, chauffée au bain-marie, et dont le bouchon est traversé par deux tubes de verre, dont l'un communique avec l'air extérieur, l'autre avec une éprouvette verticale remplie de chlorure de calcium

desséché; 2o d'un tube de porcelaine contenant de la chaux pure et chauffé au rouge; 3° d'une trompe à eau communiquant avec celui-ci. En faisant fonctionner la trompe, il s'établit dans l'appareil un courant d'air qui entraîne le bromure d'éthyle qui pourrait se trouver dans les urines, et qui serait ensuite décomposé par la chaux, en donnant du bromure de calcium.

D'autre part, en chauffant 50 à 100 grammes des mêmes urines dans une capsule de porcelaine, achevant l'évaporation avec un peu de potasse pure, calcinant le résidu au rouge et traitant ce résidu par l'eau distillée, il est impossible de déceler dans la liqueur claire ainsi obtenue des traces de brome, en l'agitant dans un tube de verre avec du sulfure de carbone et de l'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses. Le bromure d'éthyle ne donne point, par conséquent, naissance à un bromure alcalin dans l'organisme.

– Poussières organiques de l'air; leur influence sur les épidémies, par M. Marié-Davy. En examinant les poussières contenues dans le parquet et sur les murs des chambres de la caserne du Prince-Eugène, on a trouvé des grandes quantités de parasites, algues (le coccochloris Brebissonii), vibrions, bactériens, monades. On en a trouvé également dans certaines maisons en voie de démolition. Il est probable que ces matières organiques mêlées aux poussières de l'atmosphère sont cause de la localisation des épidémies dans certains quartiers.

L'auteur propose, comme mesure de précaution à prendre, dans les casernes la substitution, dans le blanchiment des murs, de l'eau de chaux au blanc d'Espagne lié par la colle-forte; le lavage des parquets au savon noir et à la brosse, ou le remplacement graduel des parquets par du bitume. Cependant, il faut encore étudier à fond l'influence des poussières organiques sur la production des épidémies, et l'auteur se propose de faire des recherches à ce sujet.

-M. Ed. Jackson adresse une note sur le dosage de l'arsenic dans les recherches médico-légales et dans les eaux minérales.

Séance du 3 janvier 1877. - Etude graphique des mouvements du cerveau de l'homme (Note de MM. Giacomini et Mosso). Les auteurs présentent à l'Académie la photographie d'une femme de 37 ans, qui, à la suite d'une affection syphilitique des parois crâniennes, a perdu une grande partie de l'os frontal et des deux pariétaux. Pour étudier les mouvements du cerveau par la méthode graphique, on a adapté, sur l'ouverture du crâne, un tambour explorateur de Marey, mis en communication avec un tambour à levier par le moyen d'un tuyau de caoutchouc. Les recherches, commencées au mois de janvier 1876, sur cette femme, qui est maintenant complètement guérie, ont donné des résultats très-remarquables pour la physiologie de la circulation cérébrale. Les tracés présentés à l'Académie par les au

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teurs, et qui paraîtront dans un journal scientifique, l'ARCHIVIO delle SCIENCE MEDICHE, prouvent qu'il y a dans le cerveau de l'homme, même pendant le repos le plus absolu de l'esprit et du corps, trois espèces différentes de mouvements: 1o des pulsations, qui se produisent à chaque contraction du cœur ; 2o des oscillations, qui correspondent aux mouvements de la respiration; 3° des ondulations, qui sont des courbes plus amples dues aux mouvements des vaisseaux pendant l'attention, l'activité cérébrale, le sommeil et d'autres causes qui jusqu'à ce jour nous sont encore inconnues: on pourrait les désigner sous le nom de mouvements spontanés des vaisseaux.

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Nous donnons, comme d'habitude, le relevé annuel des aliénés placés d'office, aux frais du département de la Seine. Ce tableau ne nous a pas paru appeler de commentaires.

Le nombre total des malades envoyés à l'infirmerie spéciale près la Préfecture de Police, a été en 1876 de 2809, dont 1677 hommes et 1132 femmes.

644 hommes et 672 femmes avaient été amenés sur la demande de la famille, des amis ou des voisins. 455 hommes et 239 femmes, soit 694, ont été arrêtés sur la voie publique ayant commis des délits insignifiants ou s'étant livrés à des actes de folie. 683, dont 486 hommes et 197 femmes avaient été traduits devant la justice qui les avait soumis, avant d'entamer les poursuites, à un examen médical. 92 hommes et 24 femmes étaient condamnés à des peines diverses.

Sur ce nombre, 2,099 ont été dirigés sur l'asile Sainte-Anne pour de là être répartis dans les divers établissements départementaux; 26 ont été placés soit à Charenton, soit dans des maisons de santé privée, à la demande des parents; 33 ont dû être transférés dans les hôpitaux comme alteints de maladies où le délire n'était qu'une expression symptomatique secondaire; 651, dont 462 hommes et 189 femmes, ont été remis en liberté, n'ayant pas été reconnus aliénés. L'alcoolisme est représenté, dans le total de 2809 par 633 hommes et 143 femmes, ensemble 776, ou plus du tiers.

La distribution des prix de l'année 1875 a eu lieu à l'Académie de médecine le 16 janvier 1877. Nous ne savons à quelle cause attribuer ce regrettable retard.

Le Dr Henri Roger a lu le rapport général rédigé comme toujours dans les meilleurs termes. Il a de plus offert, au nom de l'Académie, une médaille d'honneur aux membres les plus anciens de la Compagnie. C'était une façon modeste, quelque peu froide quoique excellente en principe, de célèbrer, ce jubilé que les Allemands, nos maîtres en fêtes scientifiques, appellent les noces d'argent de la science les hommes éminents auxquels s'adressait ce témoignage, avaient passé leur cinquantaine académique. N'y a-t-il pas là une idée en germe et une innovation bonne à porter fruit. Il faudrait seulement chaque fois que, pour prendre le langage élégant du rapporteur, un académicien touche au dixième lustre de sa nomination, l'Académie instituât en son honneur une fête intime. Ce serait un renouveau qui romprait un peu la monotonie des séances officielles, et si la fête se terminait par un banquet, où serait le mal?

Le programme des prix proposés pour 1877, a été déjà publié, nous le rappellerons sommairement.

La séance s'est terminée par la lecture d'un travail sur la mémoire par M. B. Jolly, Cette étude a toutes les qualités qui ont rendu l'auteur si sympathique à ses collègues et à ses confrères. M. Joily vient juste par son rang de nomination, le premier après les neuf membres anxquels l'Académie a rendu un juste hommage, MM. Cloquet, Caventou, Hervez de Chegoin, de Kergaradec, Bouillaud, élus de 1824 à 1823. M. Jolly n'a été nommé que 14 ans plus tard (1839); mais pas un des savants appelés à faire partie de l'Académie pendant cette longue période de 14 ans, n'a assez vécu pour lui disputer la priorité.

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· (Prix de 1875).

PRIX DE L'ACADÉMIE.

Académie de Médecine. Ce prix devait être décerné au meilleur mémoire sur le traitement des anévrysmes par les différents modes de compression. Il était de la valeur de 1000 francs.

Deux mémoires ont concouru. L'Académie ne décerne pas le prix; mais elle accorde à titre de récompense une somme de 800 francs à M. le docteur PIZE (Louis), de Montélimar (Drôme).

PRIX FONDÉ PAR M. LE BARON PORTAL. L'Académie avait laissé les candidats libres d'adresser un mémoire sur un sujet quelconque d'anatomie pathologique. Ce prix était était de la valeur de 2000 francs. Un seul mémoire a été adressé pour ce concours. Il porte pour titre Recherches sur l'anatomie pathologique des atrophies musculaires.

L'Académie décerne le prix à son auteur, M. le docteur HAYEM, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.

PRIX FONDÉ PAR MADAME BERNARD DE CIVRIEUX. L'Académie avait proposé la question suivante : « De l'insomnie. » Ce prix était de la valeur de 900 francs.

Six mémoires ont concouru.

Il n'y a pas eu lieu de décerner le prix; mais l'Académie a accordé à titre d'encouragements :

1° 500 francs à M. le docteur GUIPON (de Laon).

2o 200 francs à M. le docteur MARVAUD (Angel), médecin-major à l'hôpital de Mascara (Algérie).

3o 200 francs à M. le docteur VILLEMIN, médecin-inspecteur adjoint des eaux minérales de Vichy (Allier).

PRIX FONDÉ PAR M. LE DOCTEUR CAPURON. Ce prix devait être décerné au meilleur travail inédit sur un sujet quelconque de la science obstétricale. Il était de la valeur de 3000 francs.

Quatre mémoires ont concouru.

L'Académie décerne le prix à M. le docteur PETER (Michel), médecin des hôpitaux, auteur d'un travail portant le titre : Mémoire sur la grossesse et les maladies du cœur.

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PRIX FONDÉ PAR M. LE DOCTEUR BARBIER. Ce prix devait être décerné à celui qui aurait découvert des moyens complets de guérison pour des maladies reconnues le plus souvent incurables, comme la rage, le cancer, l'épilepsie, les scrofules, le typhus, le choléra-morbus, etc., etc. (Extrait du testament).

Des encouragements pouvaient être accordés à ceux qui, sans avoir atteint le but indiqué dans le programme, s'en seraient le plus rapprochés. Il était de la valeur de 3000 francs. Huit ouvrages ou mémoires ont été envoyés pour ce concours.

L'Académie ne décerne pas le prix; mais elle accorde, à titre de récompense, la somme de 1000 francs à M. le docteur MoNcoo, pour son appareil à transfusion instantanée du sang.

PRIX FONDÉ PAR M. LE DOCTEUR ERNEST GODARD. Ce prix devait être décerné au meilleur travail sur la pathologie externe. Il était de 1000 francs. Sept ouvrages ou mémoires ont concouru.

L'Académie décerne le prix à M. le docteur MAURIAC (Charles), médecin des hôpitaux de Paris, pour son ouvrage intitulé: Du psoriasis de la langue et de la muqueuse buccale.

Elle accorde une mention très-honorable à M. le docteur OLIVIER (Paul), de Paris, pour son ouvrage intitulé: Sur les tumeurs osseuses des fosses nasales et des sinus de la face.

PRIX FONDÉ PAR M. LE DOCTEUR AMUSSAT. - Ce prix devait être décerné à l'auteur du travail ou des recherches basées simultanément sur l'anatomie et sur l'expérimentation, qui auraient réalisé ou préparé le progrès le plus important dans la thérapeutique chirurgicale. Il était de la valeur de 1000 francs. Un seul mémoire a concouru. Il n'y a pas lieu à décerner le prix.

PRIX FONDÉ PAR M. LE DOCTEUR LEFEVRE.

La question suivante

avait été mise au concours : « De la mélancolie dans ses rapports

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