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avec la tumeur de l'avant-bras; ce prolongement fut coupé sans donner la moindre hémorrhagie. Puis la tumeur fut isolée des nerfs environnants, qui étaient tous épaissis et plus ou moins adhérents; il fut possible de respecter la plupart des branches nerveuses. Mais, au milieu de l'opération, on remarqua la cessation des battements dans les artères radiale et cubitale; cependant l'on n'avait pas aperçu l'artère humérale. L'opération fut achevée sans grande difficulté.

Deux jours plus tard se montrait dans la région du coude une tache rouge, suivie bientôt d'autres taches semblables sur la main, avec production de phlyctènes; il était évident que le bras tout entier allait se gangréner, et 5 jours après la première opération on désarticulait le membre; mais le malade succomba peu de jours après.

A l'autopsie on trouve dans la plèvre droite quelques onces d'un épanchement purulent. Le lobe supérieur du poumon droit présente une masse molle, adhérente à la plèvre costale et au tissu pulmonaire, masse fasciculée, jaunâtre, caséeuse et parsemée de foyers hémorrhagiques. Les autres organes ne sont le siége d'aucune lésion importante; la moelle épinière n'a pas été examinée.

Quant à la tumeur enlevée, elle avait la grosseur des deux poings, était arrondie et à surface lisse; sa coupe laissait voir une masse transformée presque entièrement en une bouillie jaunâtre et offrant de nombreuses taches brunâtres. Un examen attentif fit découvrir dans la tumeur la portion d'artère humérale que l'on avait enlevée lors de l'opération. L'inspection du bras désarticulé démontra nettement que le néoplasme s'était développé sur le nerf radial. Ce néoplasme était un sarcome fasciculé; il en était de même d'une tumeur développée sur le musculo-cutané, et de celle qui occupait le poumon droit. Au contraire la tumeur que l'on rencontrait à l'épaule avait en tout point l'aspect d'un névrome plexiforme.

Les branches du plexus brachial étaient toutes grossies, au point d'avoir 4 à 6 fois leur volume normal, sans toutefois perdre leur forme arrondie. L'examen histologique montra dans les nerfs une hypertrophie du tissu conjonctif avec compression des éléments nerveux; il était difficile de trouver des tubes à double contour intacts, par contre on rencontrait tous les stades de leur atrophie. Les capillaires et les artérioles des nerfs présentaient une prolifération des éléments de leurs parois et surtout des cellules endothéliales; les capillaires ainsi atteints étaient en partie oblitérés par l'accumulation des globules.

Dans les muscles se voyait un processus analogue à celui que l'on rencontrait dans les nerfs: prolifération des cellules des parois vasculaires, des cellules du périmysium, du sarcolemme et des corpuscules musculaires; formation de tissu conjonctif; atrophie de la

substance musculaire, qui nulle part cependant n'avait disparu complètement. Enfin les modifications de la peau consistaient en une prolifération dans les parois vasculaires, avec thrombose, en une formation de pigment, en un développement du tissu conjonctif et en une hypertrophie de la peau.

L

L'auteur pense que les jeunes fibres nerveuses, que l'on rencontre dans les nerfs hypertrophiés, sont un produit du tissu conjonctif de nouvelle formation. Il estime également que les fibro-névromes en certains points ont conduit par dégénération au sarcome, qui n'est nullement identique avec le fibrome des nerfs.

HEYDENBEICH,

BULLETIN

SOCIÉTÉS SAVANTES

I. Académie de Médecine.

1

Etio

Pustules vaccinales ulcérées. Non-inoculabilité de la tuberculose. logie et prophylaxie de la fièvre typhoïde. Localisations cérébrales. - Lésions de la paralysie générale. Liquides pathologiques du péritoine. Elimination des membranes internes de l'estomac et d'une partie de l'œsophage

Séance du 14 novembre 1876.- M. Alphonse Guérin présente un enfant, vacciné le surlendemain de sa naissance, et présentant à la place des piqûres trois ulcérations, dont deux se réunissent et forment un vaste ulcère profond, à bords taillés à pic. Le frère de cet enfant, âgé de 17 mois, fut vacciné avec le même vaccin, lequel a très-bien pris et n'a rien offert d'anormal. C'est là une manifestation strumeuse que l'on pourrait être tenté de confondre avec la syphilis vaccinale.

M. Gubler a eu occasion de constater des ulcérations vaccinales analogues sur des enfants vaccinés trop jeunes et placés dans de mauvaises conditions hygiéniques.

M.-Metzquer donne lecture d'un troisième mémoire sur la non-inoculabilité du tubercule, dont voici le résumé. Différentes substances, y compris le tubercule, peuvent, par leur inoculation, déterminer la formation de nodules pulmonaires que l'on peut confondre avec le tubercule vrai. Pour arriver à un diagnostic, il faut laisser vivre les animaux. C'est par voie embolique que la métastase pulmonaire s'effectue.

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Séance du 28 novembre 1876. M. Gueneau de Mussy présente un travail sur l'Etiologie et la prophylaxie de la fièvre typhoïde. Il établit que la fièvre typhoïde est éminemment contagieuse et qu'il est douteux qu'en dehors de la contagion, elle puisse se développer. Ce sont surtout les déjections des malades qui, comme pour le choléra, servent de véhicule au contagium. De là l'indication formelle de désinfeeter les déjections, les linges et les fosses d'aisances.

Toutes les conditions qui permettent le déversement des vidanges, dans les égouts et la communication de ceux-ci avec l'air libre, ainsi que cela s'observe à Paris, sont une cause directe de propagation de la fièvre typhoïde. Il faudrait done, ainsi que cela se pratique à Bruxelles et en Angleterre, munir de soupapes les communications des égouts avec les maisons et les rues; désinfecter énergiquement les selles; désinfecter les linges des malades et les réservoirs recevant les déjections. Il serait bon, en outre, qu'à l'instar de ce qui se fait excellement à Bruxelles, l'autorité fût avisée par le médecin de tout cas de fièvre typhoïde qui éclate en ville, avec la désignation précise de la maison habitée par le malade.

-M. Proust lit un mémoire intéressant, intitulé Contribution à l'étude des localisations cérébrales. Il s'agit d'un jeune homme de 19 ans qui, dans une rixe, reçut un violent coup sur le côté gauche de la tête. Tout se borna à une perte de connaissance légère, et le malade allait bien, quand, onze jours après l'accident, on vit s'établir lentement de l'aphasie, de l'affaiblissement du membre supérieur droit, de l'hémiplégie faciale droite. M. Terrillon, appelé en consultation, accepta la proposition de pratiquer la trépanation, dans le but de remédier à un enfoncement évident existant à la partie supérieure du pariétal.

L'opération était à peine terminée que l'on put constater une amélioration notable de l'état du malade; la parésie du bras droit était presque totalement dissipée, l'hébétude complètement disparue, ainsi que l'aphasie. Au moment de la présentation, il est totalement guéri.

M. Proust, s'appuyant sur des expérimentations faites sur le cadavre, assure que le fragment osseux enfoncé comprimait les circonvolutions frontales, psycho-motrices; de là l'hémiplegie droite incomplète et l'aphasie; de là la guérison rapide, l'obstacle étant levé.

Séance du 3 décembre 1876. M. Maurice Raynaud rappelle, au sujet de la communication de M. Proust, une note rapportée par lui à la Société anatomique chez un phthisique il vit apparaître, trois jours avant la mort, une monoplégie du bras droit; à l'autopsie, il put constater un très-petit foyer de ramollissement situé sur la circonvolution pariétale ascendante, en un point qui est précisément

celui que Ferrier indique comme étant, chez le singe, en rapport avec la motilité du bras.

M. Foville (de Rouen) lit un mémoire sur les relations entre les troubles de la motilité générale et les lésions des couches corticales des circonvolutions fronto-pariétales. Ses conclusions sont les suivantes :

La paralysie générale est caractérisée, symptomatiquement, par des troubles de la motilité, anatomiquement, par une lésion constante des circonvolutions fronto-pariétales. Les découvertes de Hitzig et Ferrier jettent au jour imprévu sur la signification de ces lésions qui sont la cause directe des troubles de la motilité (tremblement, contracture, ataxie, grincement des dents, inégalité des pupilles) que l'on observe dans la paralysie générale. La localisation et l'intensité de ces lésions commandent la localisation et l'intensité des troubles moteurs dans cette maladie.

Séance du 12 décembre. M. Méhu lit un travail sur les liquides pathologiques de la cavité péritonéale. Le liquide de l'ascite contient les mêmes éléments que le sérum du sang, sans que jamais toutefois la proportion d'albumine y soit aussi abondante; la proportion de fibrine est faible également, car jamais le liquide ascitique ne se prend en gelée, comme celui de la plèvre ou de l'hydrocèle. La présence de leucocytes, même assez abondants, est la règle et n'a rien de significatif. La proportion de matières fixes contenues dans un kilogramme de liquide ascitique ne dépasse pas 90 grammes ni ne tombe au-dessous de 14 grammes. Les sels minéraux (de 7 à 9 grammes par kilogr.) ne subissent que de faibles variations.

Les liquides pauvres en matières fixes se reproduisent plus vite et comportent un pronostic plus grave que les liquides plus denses.

Seance du 19 décembre. M. Laboulbène communique un cas remarquable d'empoisonnement accidentel par l'acide sulfurique, survenu chez un sujet de 59 ans, ayant avalé par mégarde quelques gorgées d'acide sulfurique à 60 degrés. On lui fit aussitôt ingérer du lait, qui provoqua un vomissement immédiat. Il entra le lendemain dans le service de M. Laboulbène, se plaignant de douleurs à l'épigastre, le long du sternum et entre les deux épaules; vomissements incessants; crachotement perpétuel. Phlyctènes sur le dos de la langue et la voûte palatine. Traitement: lait coupé d'eau de chaux et de magnésie. 15 jours après son entrée, expulsion d'une fausse membrane allongée et se montrant constituée par des débris de la muqueuse œsophagienne. Le lendemain, à la suite d'accès de suffocation, expulsion d'une masse noirâtre, formée par une grande partie de la muqueuse stomacale. Depuis lors amélioration notable dans l'état du malade, quoique le pronostic doive encore être singulièrement réservé.

E M. Gubler doute qu'il s'agisse là des membranes de l'estomac ; il se base sur l'absence de glandes à pepsine, absence signalée par M. Laboulbène lui-même. Il pense qu'il s'agit d'une fausse membrane analogue à celle que l'on rencontre dans la diphthérie, et résultant d'une irritation exsudative et non d'un sphacèle.

II. Académie des sciences.

Physiologie comparée. Choléra.

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Médication phéniquée.

Anémie.

de potassium.

loureuses.

-

Fuchsine.

Acide picrique. - Asparagine. — Tym-
Syphilis.
Acide roso-
Nerfs d'arrêt. - Urée. - Origine des nerfs. - Iodure
Hygiène des ateliers. Sensibilité. Excitations dou-

Séance du 13 novembre 1876. — M. Milne Edwards présente à l'Académie la première partie du tome XII de son ouvrage sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme et des animaux. Dans ce volume, il s'est occupé de l'audition et de l'organisation de l'appareil de la vue dans la série animale.

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M. Després adresse, de Saint-Quentin, divers documents relatifs à un mode de traitement du choléra.

-M. J. Chéron adresse une réclamation de priorité au sujet de la méthode de pansement des plaies par la solution aqueuse d'acide picrique. L'auteur rappelle qu'il a présenté, à ce sujet, un mémoire au Congrès de Bruxelles, en 1875.

— M. L. Portes communique ses expériences sur l'existence de l'asparagine dans les amandes douces. En traitant par l'alcool absolu la graine privée d'épisperme, on recueille 4,3 à 4,5 pour 1,000 de cristaux d'asparagine. L'alcool à 90° a permis d'extraire une trentaine de grammes, en opérant sur 11 kilogrammes de graines provenant de 100 kilogrammes de fruits.

Séance du 20 novembre 1876. M. Lowenberg adresse une note sur l'échange des gaz dans la caisse du tympan, avec considérations physiologiques et applications thérapeutiques. En cas de surdité par obstruction de la trompe d'Eustache, la quantité de gaz contenue dans la caisse du tympan diminue; cette diminution, ordinairement attribuée à l'absorption, paraît due plutôt à la diffusion par échange avec les gaz du sang.

Ce fait inspire à l'auteur deux procédés nouveaux pour prévenir ou au moins retarder la diminution de l'air: 1° Insuffler de l'air qui a été inspiré et expiré alternativement quatre ou cinq fois; cet air doit, selon toutes les prévisions, rester inerte en présence des gaz du sang;

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