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Euphorbia helicothele, Ch. Lem.

Espèce très-voisine, par le port et le feuillage, de l'E. neriifolia, ancienne et belle espèce bien connue dans les jardins, mais à branches cylindriques, et non anguleuses, et à feuilles alternes-spirales, portées sur une sorte de mamelon pourvu au sommet, et de chaque côté de la feuille, de deux petits aiguillons géminés. Elle était restée innommée dans les serres du Muséum, et a pour patrie probablement, comme les précédentes, Madagascar ou l'ile de la Réunion.

Nous ne connaissons les fleurs ni de cette espèce ni des quatre précédentes; mais, selon toute probabilité, à en juger d'après celles des congénères, elles sont absolument insignifiantes, au point de vue ornemental; aussi ne les recommandons-nous aux amateurs que pour leur grande rareté d'abord, ensuite, ainsi que nous l'avons dit, pour le grand et pittoresque effet de leur port. Toutes de serre tempérée.

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Sabbatta campestris, Nuttall. Bot. Mag., t. 5,015, novembre 1857. GENTIANACÉES. Charmante plante annuelle, à grandes et nombreuses fleurs d'un rose vif, à gorge jaune, émettant une odeur agréable et découverte originairement par le vénérable Nuttall (ne pas confondre avec l'homonyme dont nous parlons ci-dessus), dans l'Arkansas et le long de la rivière Rouge, où elle est même rare, ainsi qu'au Texas et dans la Nouvelle-Orléans, où l'a trouvée Drummond. Elle existe depuis quelques années dans les jardins de l'Allemagne, et notamment dans le jardin botanique de Zurich, où l'a jadis décrite. M. Regel, qui l'a figurée dans le Gartenflora. Elle n'a été introduite que depuis peu en Angleterre.

Elle s'élève sur un rhizome fibreux, ramifié, à environ 30-40 centimètres de hauteur; se ramifie en branches tétragones, dont plusieurs sont dichotomes. Chaque extrémité se termine par une fleur solitaire, infundibuliforme (en entonnoir), à large limbe étalé, rotacė (en roue), composé de cinq divisions; le tout surmontant un calice oblong, à cinq divisions étroites, longues et très-étalées; les feuilles en sont petites (0.007), distantes, opposées, sessiles, ovées. Toute la plante est glabre et d'une saveur amère, qui indique vraisemblablement des qualités fébrifuges. Air libre. Culture des plantes annuelles.

Dillenia speciosa, Thunb., Bot. mag., t. 5.016, novembre 1857. DILLÉNIACÉES. C'est l'une des plus grandes et des plus notables merveilles du

règne végétal par l'ampleur et la beauté de son feuillage, et surtout par les grandes dimensions et les charmes de ses fleurs, dont la forme et l'ampleur rappellent celles des Magnolia, enfin par l'agréable aspect de ses fruits, semblables à nos pommes. C'est en même temps l'une des plus anciennes habitantes de nos serres chaudes, car on en fait remonter l'introduction à la première année du dix-neuvième siècle. Et cependant, chose surprenante, on n'en a vu nulle part, que nous sachions du moins, les fleurs s'épanouir en Europe. Telle est aussi l'opinion de M. W. Hooker, qui en donne une belle figure et une excellente description, loc. cit., et dit qu'on n'avait jamais connu un exemple de sa floraison en Europe, jusqu'à ce qu'en août dernier, chez M. Osborne, horticulteur à Fulham, un individu, haut de deux pieds seulement (provenu d'une bouture récente!) et tenu dans un petit pot, ait montré sa fleur, » communiquée sur-le-champ à ce savant botaniste.

Ce fait, qui n'a rien d'extraordinaire, doit encourager nos horticulteurs à bouturer, rebouturer et rebouturer encore telles et telles plantes rebelles chez nous à la floraison, qu'on sait d'ailleurs être admirable (nous n'en citerons aucune, la liste serait trop longue). A ce sujet, M. Hooker cite une des causes qui s'opposent toujours à la floraison d'un grand nombre de plantes exotiques, ligneuses surtout, cause déjà expliquée par bien des botanistes et écrivains horticoles (nous tout le premier): « Ne serait-ce point, dit-il, le degré presque uniforme de chaleur renfermée auquel nous exposons nos plantes de serre chaude, qui en empêche la floraison? Il est peu de plantes, dans leurs contrées natales, qui n'aient pas une période de repos: période causée soit par le froid, soit par la sécheresse et la chaleur, lesquels, dans tous les cas, sont une cause de santé et de bien-être pour les plantes. »

Amateurs, horticulteurs, vous ne sauriez trop méditer ces paroles. Revenons à notre sujet.

Dans son pays natal, la D. speciosa est un arbre peu élevé, mais à tronc épais et robuste, à bois dur, selon Roxburgh, qui sert à faire des bois de fusil, et dont le fruit, semblable à nos pommes, comme nous l'avons dit, sert, quoique très-acide, à force de sucre, à faire d'assez bonne compote. Sa cime est épaisse; ses feuilles, très-semblables à celles de notre châtaignier, groupées surtout à l'extrémité des rameaux, sont oblongues ou oblongues-lancéolées, fortement dentées aux bords, brusquement acuminées, longues de

de 20 à 55 centimètres, et portées par de courts et larges pétioles creusés en sillon en dessus. Les nervures en sont nombreuses, parallèles, obliques. Les fleurs, de plus de 15 centimètres de diamètre, sont solitaires, terminales et portées par un court et robuste pédoncule un peu incliné. Leur calice se compose de cinq divisions amples, en forme de cuiller, d'un vert pâle, alternant avec celles de la corolle; celles-ci (pétales) sont très-grandes, en ovale rétréci vers la base, blanches, concaves, longues de 0.08. Les étamines, extrêmement nombreuses, sont jaunes, groupéesserrées en une boule centrale, que dominent les styles ou stigmates, nombreux aussi (quinze ou plus), étalés-rayonnants sur le groupe staminal. On peut juger par cette courte description du superbe effet de ces fleurs. Aussi espérons-nous que les amateurs, qui ne posséderaient cette plante, se hâteront de se la procurer. Elle n'est pas rare dans les établissements d'horticulture. Serre chaude.

CH. LEMAIRE, Professeur de botanique à Gand.

/Clematis tubulosa, Turcz.

Parmi les nombreuses espèces du genre Clematis qui abondent dans nos jardins, il n'y en a peut-être pas une seule qui offre quelque ressemblance avec la plante dont nous donnons ici le dessin (fig. 15). Cette Clematite mérite d'attirer l'attention des horticulteurs et des amateurs. Figurez-vous une Clematis dressée à feuille d'Actaea et à fleur de Jacinthe bleue, et vous avez à peu près une idée de l'aspect de notre plante.

Cette plante bizarre, dont l'introduction remonte déjà à quelques années, est originaire de la Mongolie, d'où elle fut apportée par M. Turczaninow.

Sa tige, haute de 0.60 à 0m.70, est dressée, légèrement rameuse et un peu ligneuse à sa base. Les feuilles, assez distancées entre elles, sont opposées et supportées par un pétiole long qui est un peu renflé à sa base; elles sont composées de trois folioles rigides, un peu velues, rhomboïdes et ovales. Les deux folioles latérales, très-courtement pedicellées, sont inégales, les trois folioles sont lobées et grossièrement dentelées à leurs bords, les nervures sont très-saillantes à la face inférieure des feuilles. Les fleurs sont disposées en corymbes axillaires ou terminaux, sim

ples ou composées. Elles ont 4 sépales linéaires allongés, un peu charnus, bleu violet, qui, quoique distincts et libres jusqu'à

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leur base, forment par leur rapprochement un tube, ce qui donne aux fleurs une forme semblable à celle de la Jacinthe. Cette res

semblance est encore augmentée par la disposition penchée des fleurs, qui, dans les plantes que nous avons eu l'occasion d'obser

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ver, se manifeste déjà avant l'épanouissement. La belle figure que le Botanical Magazine donne du Clematis tubulosa et la figure publiée dans la Flore des serres de M. Vanhoutte, qui en est

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