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lessivées pour faire du salpêtre; elles ont produit abondamment, mais elles sont devenues blanches.

Le second conseille de conduire, sur les terres destinées à la culture des pommes de terre, des décombres de bâtimens, d'y mêler des cendres lessivées ou de la soude qui se trouve abondamment chez les savonniers; et loin de penser que les pommes de terre en seront altérées, il dit au contraire qu'elles donnent beaucoup plus d'eau-de-vie à la distillation.

10. M. Carbonnet, propriétaire du domaine des Marais, communes de Mersy et de SaintThierry, arrondissement de Reims, département de la Marne (1), a fait une observation d'un autre genre.

Lors de la récolte de 1816, il fit mettre en terre les fanes et les graines qui y étaient attachées, et ce, dans un terrain qui, avant d'être

(1) Quoique l'on n'ait pas cité M. Carbonnet parmi les cultivateurs qui se sont occupés de la grande culture, il n'en a pas moins planté, outre les terrains consacrés à des expériences, 3 hectares de mauvaises prairies en pommes de terre, qu'il a continué de cultiver sans jachères. Il a aussi planté les jachères réservées par ses fermiers, et par-tout il a obtenu de bons produits; le maire de Château-Thierry assure que son exemple et ses

défriché pour la plantation des pommes de terre, était une mauvaise prairie.

Au commencement de mai, une grande quantité de petits plants parurent; il les fit retirer avec soin et replanter dans des terres préparées, sur lesquelles il a récolté une assez forte quantité de pommes de terre très-belles.

M. Carbonnet donna de ce plant à plusieurs cultivateurs auxquels il rendit un grand service, attendu que les pommes de terre pour planter étaient fort rares alors. Ceux-ci ont obtenu également de bons produits.

Ces plants, levés sans qu'on s'y attende, sontils dus aux graines restées dans les fruits attachés aux tiges, ou aux tubercules qui se seraient conservés en terre pendant l'hiver? Enfin, appartiennent-ils aux deux causes ? C'est ce dont il a été impossible de juger par les notes de M. Carbonnet.

Des Semis.

L'effet présumé d'un semis accidentel con-

travaux ont concouru essentiellement à la subsistance des habitans. Ils sont d'autant plus remarquables que le sol des environs de Reims est crayeux. La Société Royale a fait mention de M. Carbonnet dans sa séance publique.

duit à examiner les épreuves faites plus régulièrement, d'après le programme publié par la Société royale, afin d'engager les cultivateurs à user de ce moyen, dont les expériences répétées en grand, en place et en pleine terre, sous les yeux des membres de la Société (1), ont démontré les avantages et prouvé que, loin d'attendre deux et quatre ans, comme plusieurs le prétendaient, pour se procurer des tubercules en état d'être mangés, on en obtenait dès la première année, non-seulement de bons pour la reproduction, mais encore pour la consommation, et souvent des variétés nouvelles, excellentes à conserver.

Malheureusement les concurrens sont en petit nombre cette année, et aucun d'eux n'a ensemencé une étendue de 5 ares, comme l'exige le programme. Sans doute ce peu d'empressement des cultivateurs est la suite des circonstances. En 1817, à l'époque de la plantation, on ne recherchait que l'assurance des produits; et ceux qui conservaient quelques doutes, ont

(1) Voyez l'Avis aux cultivateurs, sur la manière de multiplier la pomme de terre par le semis de ses graines. Imprimé dans le volume de ces Mémoires, pour l'année 1816.

dû préférer le genre de culture dont ils avaient l'habitude.

on

Cependant, les tentatives dont on va rendre compte, étant de nouvelles preuves acquises de l'utilité des semis et de leur succès doit espérer que par la suite il en sera fait sur de plus grandes superficies; car ce procédé n'a besoin que d'être bien connu pour être généralement pratiqué.

1o. M. Deveze annonce que le semis qu'il a fait a été fructueux; mais il n'indique ni la quan. tité de terrain qu'il a ensemencée, ni la méthode qu'il a suivie, ni les résultats qu'il a obtenus, en sorte qu'il ne fournit aucune instruction.

2o. M. Ordinaire, au contraire, fait connaître les soins qu'il a pris avant et pendant le cours de la végétation; il a suivi exactement les conseils donnés dans l'instruction sur les semis; il a de plus choisi une position favorable, choix qui n'était pas de rigueur, puisque les semis de Verrières ont été faits en plein champ, sans avoir recours aux arrosemens, que M. Ordinaire a été obligé de meltiplier, parce qu'il a opéré beaucoup trop tard (1). Néanmoins

(1) En général, on a observé que M. Ordinaire plante un peu tard, sur tout les variétés hâtives; en différant trop, il ne jouit pas plus tôt de celles-ci que des tardives.

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ses produits ont été avantageux, et la publicité de son mémoire, par la voie de l'impression, pourrait être utile.

3o. M. Franck, de Colmar, a obtenu beaucoup moins que M. Ordinaire; seulement sept à huit tubercules de la grosseur d'un œuf et au-dessous sur quelques pieds, et sur d'autres de vingt à trente de différentes grosseurs; mais il a employé, pour récolter la graine et la semer, des procédés plus singuliers qu'utiles. On ne les rapporte point, parce que ceux indiqués par l'instruction précitée sont plus simples et plus expéditifs.

Il est probable aussi qu'il n'a pas observe exactement, puisqu'il prétend que la graine produit la variété dont elle est sortie. D'autres expériences ont prouvé qu'une même graine donne plusieurs variétés (1).

4o. La note de M. Guerrapain, cultivateur à Méry, près Troyes, mérite aussi quelque attention, encore que son semis n'ait pas eu un résultat productif.

Il écrivait le 20 septembre 1817.

« Les plants de semis ont poussé avec une telle vigueur, que si la graine n'avait été

(1) M, Ordinaire a commis la même erreur.

pas

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