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encore été précédemment. Des beliers y ont été payés plus de 1,800 francs, et le taux moyen de la vente de soixante-treize de ces animaux a présenté pour chacun d'eux un prix d'achat de près de 900 francs.

L'ouvrage le plus remarquable pour les haras, qui ait été publié cette année, est celui de M. Huzard fils, l'un de vos correspondans; son mémoire est le résultat des observations qu'il a faites en Angleterre, sur les races, les perfectionnemens et l'élève des chevaux. L'auteur a très-bien indiqué quelles étaient les principales causes de l'amélioration de ces races, quelle avait été l'influence des croisemens des chevaux indigènes avec les barbes et les arabes, et aussi, celle des primes distribuées constamment depuis plusieurs siècles dans les courses qui sont établies sur un très-grand nombre de points de la Grande-Bretagne; enfin il a fort bien expliqué pourquoi les importations des chevaux anglais avaient été jusqu'à présent plus nuisibles qu'utiles à nos races françaises, et pourquoi il y a lieu de penser que des importations ultérieures auront difficilement un meilleur résultat.

Un grand nombre de mémoires d'art vétérinaire vous ont été communiqués cette année. Indépendamment de ceux qui avaient pour

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objet les concours ouverts sur la cécité dans les chevaux et sur les observations pratiques dont il vous sera rendu compte dans cette séance, des ouvrages intéressans ont été publiés sur cette branche de l'économie rurale:

tels que l'Instruction sur la pourriture dans les bêtes à laine par MM. Huzard et Tessier; le Mémoire sur l'usage des viandes provenant des bœufs attaqués du typhus par M. Coze; la Notice sur la guérison du chancre contagieux de la bouche dans les bêtes à laine, par M. Morel de Vindé; le Mémoire sur l'épizootie du gros bétail par MM. Girard et Dupuy; une suite du Recueil des observations vétérinaires par M. Gohier; et la traduction faite par M. Huzard fils de l'ouvrage de M. Clarck, médecin vétérinaire anglais, sur la construction du sabor dans le cheval; enfin des rapports d'un grand intérêt vous ont été adressés sur les travaux des Écoles royales vétérinaires d'Alfort et de Lyon.

Je m'étendrais beaucoup trop, Messieurs, si je voulais mentionner ici tous les ouvrages généraux ou particuliers, qui vous ont été communiqués cette année, ou les rapports instructifs que vous avez reçus de vos membres ou correspondans; je ne puis cependant m'empêcher de citer au moins le beau mémoire que

M. Cavoleau vous a donné sur les améliorations de l'agriculture de la Vendée, et sur les desséchemens de ses marais; le travail important que MM. de Perthuis et Gillet de Laumont ont préparé sur la construction des fours à chaux; des rapports successifs que M. Molard vous a faits sur des mémoires espagnols qui nous avaient été adressés par MM. Arias et Antonio Regas, et qui étaient relatifs à l'économie rurale de l'Espagne; les utiles ouvrages qui ont été publiés, par M. Juge, sur les changemens survenus dans les mœurs des habitans de Limoges depuis 50 années; par M. de BoisLandry, sur l'examen des principes les plus favorables aux progrès de l'agriculture, des manufactures et du commerce; par M. le comte d'Ourches, sur l'amélioration agricole de quelques parties des sols sablonneux du Gâtinais, de la Sologne et des Landes; le mémoire et la machine présentés par M. Lignières pour égrap per les raisins, travail dont M. Bosc vous a développé l'utilité; le rapport que M. Yvart vous a fait sur l'ouvrage que le chevalier Sinclair, l'un de vos associés étrangers, vous avait envoyé concernant les moyens généraux de faire prospérer l'agriculture; celui de M. Challan transmis au Ministre sur une nouvelle charrue;

les mémoires de MM. Dupetit-Thouars et Sageret, le premier sur les effets de la gelée dans les plantes, le second sur divers végétaux hybrides; ceux de MM. Picot Lapeyrouse et de Villèle, l'un sur la prestation en nature pour la réparation des chemins vicinaux, l'autre sur des moyens de rectifier la répartition de la contribution foncière; enfin des éloges historiques qui vous ont été communiqués sur M. Varenne de Fenille, par M. Grognier; et sur MM. d'Etigny et Villars, par M. de la Doucette.

Les correspondances suivies que vous avez entretenues avec toutes les Sociétés d'agriculture de la France, et notamment avec celles de Versailles, de Toulouse, de Bordeaux, de Lyon, de Rouen, de Marseille, de Limoges, de Lille, de Caen, etc., ont été très-actives. Ces Sociétés ont redoublé de zèle dans ces momens où, suivant les bienveillantes expressions du Roi, leurs secours étaient devenus les plus nécessaires. Quatre nouvelles Sociétés ont été formées, à Bourges, à Tulle, à Libourne, au Puy; et sans doute elles contribueront efficacement aussi à l'amélioration dans ces divers pays, où l'instruction agricole peut facilement porter une nouvelle prospérité, en y excitant les bonnes pratiques et les entreprises utiles.

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Une association particulière a donné cette année un bon exemple dans le département des Landes; il y a été ouvert une souscription pour créer une ferme expérimentale et pour opérer des défrichemens. S. E. le Ministre de l'intérieur a appelé spécialement l'attention de MM. les préfets et des conseils généraux des départemens, sur le défrichement des landes et sur le desséchement des marais. Des défrichemens dans les plaines, Messieurs, des desséchemens, des améliorations rurales, voilà les meilleurs moyens d'employer utilement tous les capitaux qui sont oscillans, faute d'une bonne direction; voilà les moyens de fournir des alimens à une population qui pourrait être d'un quart plus forte que la nôtre, dont les publicistes de salon voient l'accroissement avec un trop prévoyant effroi. Un sixième du territoire de la France est encore à mettre en valeur; il attend des bras, des capitaux et des engrais pour nous prodiguer ses utiles productions. Une assez grande partie de ces terres en friche a jadis été cultivée; les habitations, rapprochées alors, assuraient des communications faciles; des guerres anciennes, étrangères et civiles, dont la désastreuse influence se fait encore sentir aujourd'hui, ont détruit ces rapports; elles ont séparé ANNÉE 1818.

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