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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR :

Librairie Fontemoing (de Boccard successeur):

SOUVENIRS D'UN PRÉFET DE LA MONARCHIE. MÉMOIRES DU BARON SERS (en collaboration avec M. le baron Henri Sers).

Librairie Félix Alcan :

LE CONVENTIONNEL GOUJON (en collaboration avec F. Thénard) (récompensé par l'Académie des Sciences Morales et Politiques).

LE DIRECTOIRE ET LA PAIX DE L'EUROPE (1795-1799). (Académie des Sciences Morales et Politiques, prix Drouyn de Lhuys). L'ŒUVRE LÉGISLATIVE DE LA RÉVOLUTION (en collaboration avec M. Léon Cahen).

Librairie Berger-Levrault :

NOTES BIOGRAPHIQUES SUR J.-F. REUBELL.

Librairie H. Floury:

NAPOLÉON, documents historiques et iconographiques (tirage à 500 ex numérotés, épuisé).

Maître de Conférences à la Faculté des Lettres
de l'Université de Paris

LA

PREMIÈRE

ENTENTE CORDIALE

« Deux nations ne peuvent continuer à
être politiquement unies, si elles ne s'atta-
chent étroitement par le lien des affaires
commerciales. >>

(Lord Palmerston, 1837.)

F. RIEDER ET Cie, ÉDITEURS
7 PLACE SAINT-SULPICE - PARIS (VIC)
MCMXXVI

DROITS DE TRADUCTION ET DE REPRODUCTION

RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS

COPYRIGHT BY F. RIEDER ET Cie, 1926

Econ hist. Champ 4-13-27 14895

PRÉFACE

C

ETTE étude est commencée depuis 1913. Comme tout le monde à cette époque, j'avais remarqué, non sans inquiétude, l'impuissance des hommes d'Etat français et anglais à s'accorder pour prévenir efficacement les dangers de guerre, et contenir, en maintenant la paix, l'ambition grandissante des nations de l'Europe centrale. Cette faiblesse évidente de la seconde << entente cordiale » rappelait assez exactement, dans ses traits généraux, l'histoire de la première, pour me donner l'idée d'étudier de près celle-ci, qui me semblait assez mal connue. Les causes qui l'avaient rendue si fragile, et en avaient amené la rupture en 1846, avaient-elles disparu depuis? Etaient-elles vraiment limitées à ces trois querelles, aujourd'hui surannées, du droit de visite, de l'affaire Pritchard et des mariages espagnols, que tous les livres d'histoire énonçaient traditionnellement dans le même ordre et presque dans les mêmes termes ?

Des recherches entreprises aux Archives du Foreign Office, et continuées ensuite à Paris, au dépôt des Affaires étrangères, me démontrèrent rapidement le contraire. En dehors des négociations politiques franco-anglaises, sur lesquelles les documents inédits apportaient du reste beaucoup de précisions nouvelles, il se trouvait que d'importants pourparlers économiques, dont les historiens, même récents, ne disaient rien, avaient été entrepris, pendant presque toute la durée du règne de Louis-Philippe. Trois fois ils avaient été près d'aboutir à un traité de commerce, et ils avaient échoué trois fois. Il me semblait même que ces échecs pouvaient avoir influé assez directement sur certaines phases de l'accord ou du désaccord politique, par exem

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ple pendant la crise orientale de 1840. Je communiquai à la Société d'Histoire Moderne, en 1914, ces premières conclusions auxquelles j'étais arrivé. Mon travail, interrompu par la guerre, ne put, pour diverses raisons, être repris qu'en 1921.

Revoyant alors les documents de plus près, avec des yeux que l'expérience avait ouverts, comme à bien d'autres, sur l'influence des causes économiques et financières dans les rapports entre nations, je crus apercevoir que certains éléments importants m'avaient échappé en 1913, qui avaient joué aussi un rôle dans la conclusion et la rupture de la première entente cordiale. A côté des essais d'alliance commerciale entre la France et l'Angleterre, il fallait faire place à un essai, plus limité il est vrai, d'association des capitaux, dans l'industrie, les banques et les compagnies de chemins de fer.

Mes recherches pour éclaircir ce point furent plus difficiles, et moins heureuses. Faute de pouvoir accéder aux archives privées des principaux intéressés, à supposer qu'elles existent encore, je n'ai pu retrouver, dans les dépôts publics ou les documents imprimés, que des indications fragmentaires, quoique parfois assez précises. Elles ne m'ont permis d'établir que des hypothèses, dont j'ai donné communication, en octobre 1924, à l'Académie des Sciences morales et politiques.

Enfin, j'aurais souhaité me faire une idée nette de ce que furent, à l'époque que j'étudiais, les rapports intellectuels entre la France et l'Angleterre. Que savait-on, en chaque pays. du peuple voisin ? Quel moyen avait-on de se connaître et de se comprendre? Dans la balance où pesaient déjà les traditions et les intérêts, de quel poids pouvait être l'opinion éclairée des deux nations ?

Je m'aperçus rapidement que pour en juger avec quelque certitude, il aurait fallu des recherches immenses, et qu'elles étaient à peine entreprises. Les travaux de ce genre commencent d'intéresser les spécialistes de la littérature comparée et de l'économie sociale; mais la plupart de leurs enquêtes n'atteignent pas encore la période qui m'occupe, et presque aucun d'eux n'a eu souci de contribuer par ses recherches à l'histoire de notre politique étrangère. Ne pouvant prolonger indéfiniment une étude déjà longue, j'ai donc dû me résoudre à des aperçus généraux

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