on constate que le nombre total des relégués embarqués depuis l'application de la loi jusqu'au 31 décembre 1894 s'élève pour la Nouvelle-Calédonie à 3,216 (soit 2,845 hommes et 371 femmes) et pour la Guyane à 3,660 (soit 3,421 hommes et 239 femmes).

8 condamnés ont été en outre dirigés en 1894 sur le corps des disciplinaires coloniaux, soit au total, depuis l'application de la loi, 14 relégués envoyés à Diégo-Suarez.

La Commission ne peut relever que le nombre des décès à partir du moment où elle est saisie du dossier et avant qu'il ne soit donné suite à ses propositions, ce chiffre toujours très faible n'est que de 6 en 1894. Il ne comprend pas les relégués décédés en cours de peine et avant que le dossier n'ait été transmis à la Commission.

$ 12. - Situation des relégables au 31 décembre 1894.

226 relégables, au sujet desquels la Commission de classement avait formulé son avis, se trouvaient encore au 31 décembre 1894 en état de détention dans la métropole. Leur situation est indiquée au tableau suivant :

TROISIÈME PARTIE.

STATISTIQUE.

Les 835 dossiers de relégables (759 hommes et 76 femmes), qui ont été examinés pour la première fois en 1894, ont donné lieu aux observations statistiques suivantes, dont nous rapprochons les proportions de celles fournies par les années

antérieures :

A la disparition des vieux récidivistes, condamnés à la relégation dans les premières années qui ont suivi la promulgation de la loi de 1885, se joint l'abaissement de l'âge dans la criminalité générale, pour produire effet sur la statistique en ce qui concerne l'âge des relégués. La proportion des hommes de moins de trente ans qui, dans la période quinquennale de 1886-1890, était seulement de 22 p. 100, s'élève, en 1894, à 35 p. 100, après avoir passé dans les années intermédiaires par 28,34 et 30 p. 100; de même pour les femmes, elle est montée de 19 à 25 p. 100; au-dessus de quarante ans, la moyenne qui, en 1886-1890, donnait 43 p. 100 pour les hommes et 59 p. 100 pour les femmes, n'est plus en 1894 que de 28,5 p. 100 pour les hommes et de 41 p. 100 pour les femmes.

L'âge moyen est tombé pour les hommes de quarante à trente-cinq ans et sept mois, et pour les femmes de quarantetrois ans à quarante ans et trois mois.

Notons que la Commission de classement relève les âges non pas à la date de condamnation, mais à celle de l'expiration de la peine qui accompagne la relégation, soit au moment où les condamnés sont mis à la disposition de l'administration des colonies pour être transférés sur les lieux de relégation.

Le nombre des enfants naturels est de 56, dont 6 femmes, soit 6,7 p. 100 de l'ensemble des relégués, proportion notablement inférieure à celle des naissances illégitimes pour la période correspondante à l'âge moyen des condamnés.

Les chiffres proportionnels des relégués classés suivant leur situation de famille sont sensiblement les mêmes depuis dix ans et attestent, ce qui ne saurait surprendre, que l'union de la famille et l'existence d'enfants est un préservatif sérieux contre le crime et surtout contre la récidive; il importe de remarquer toutefois qu'un certain nombre de femmes n'ont abandonné leurs maris, ou réciproquement, qu'après des fautes répétées et la constatation de leur impuissance à les maintenir ou à les ramener dans la voie droite.