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NOMINATIONS.

L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de cinq Membres, qui sera chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques de l'année 1852. MM. Cauchy, Liouville, Lamé, Binet, Duhamel réunissent la majorité des suffrages.

L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de proposer un sujet de concours pour le grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 1854. MM. Liouville, Cauchy, Lamé, Binet, Biot réunissent la majorité des suffrages.

MÉMOIRES PRÉSENTÉS.

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL place sous les yeux de l'Académie deux boussoles qui avaient été mentionnées dans la séance du 2 août dernier, et qui toutes deux également, quoique par des moyens différents, permettent de constater avec exactitude la direction suivant laquelle un navire s'est mù aux différents instants de la journée. L'une est la boussole de M. le capitaine Allain, l'autre celle que M. le capitaine Napier a fait exécuter à Paris par M. Deleuil.

(Renvoi à l'examen de la Commission nommée à l'occasion de la présentation du Mémoire de M. Allain; cette Commission est composée de MM. Arago, Beautemps-Beaupré, Duperrey.)

L'ACADÉMIE reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques (question proposée pour sujet du prix de 1850, puis proposée de nouveau pour 1853). Ce Mémoire a été inscrit sous le n° 3. (Renvoi à la future Commission.)

GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.

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Mémoire sur les développées des courbes planes; par M. MAX DUNESME.

(Commissaires, MM. Binet, Duhamel.)

PHYSIQUE. Expériences sur les circuits greffes; par M. Tн. DU Moncel. (Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Despretz, Morin.)

<< Dans un Mémoire que j'ai présenté à l'Académie, dans sa séance du 30 août dernier, j'ai prouvé que l'électricité statique et l'électricité dyna

mique pouvaient être développées simultanément sur le même conducteur, sans influence sensible de leurs réactions réciproques. Je viens aujourd'hui compléter cette communication en ce qui concerne la coexistence de deux courants sur un même conducteur.

» Cette coexistence peut se formuler ainsi qu'il suit : Tout circuit électrique sur lequel est greffé un autre circuit de source différente peut bien servir de conducteur à ce dernier, mais il s'établit alors une double dérivation qui réagit en affaiblissant ou en renforçant le courant primitif, suivant qu'on considère le circuit que celui-ci parcourt à gauche ou à droite des points où se trouve greffé le second circuit. Alors les intensités différentes du courant, résultant dans les diverses parties des deux circuits, peuvent étre calculées d'après les formules des courants dérivés.

> Pour se convaincre de ce principe par l'expérience, il suffit de bifurquer les deux bouts d'un conducteur métallique quelconque, et de les mettre en rapport avec les pôles de deux piles différentes. On verra alors que quand les courants seront neutralisés (1) les uns par les autres dans le conducteur commun, il se manifestera une double dérivation à travers les deux piles, et, comme les deux courants ainsi dérivés marchent de ce côté dans le même sens, on trouvera que l'intensité du courant résultant s'est considérablement accrue. D'un autre côté, si, en permutant les points d'attache des deux piles, on fait en sorte que les courants marchent d'accord dans le conducteur métallique, l'inverse a lieu et les courants se trouvent. presque neutralisés dans leur dérivation à travers les deux piles.

» Les différents cas de ces réactions ont été expérimentés avec un fil de 132 mètres développé dans toute sa longueur, pour éviter les influences du courant sur lui-même. Mais auparavant de les passer en revue, je vais analyser les cas les plus simples, afin de bien établir les variations d'intensité qui doivent se manifester dans ces sortes de courants complexes.

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Supposons, pour fixer les idées, que la longueur du circuit greffé soit précisément la moitié de celle de notre circuit primitif de 132 mètres, la résistance des deux piles étant, bien entendu, réduite en fonction de leur conducteur. Admettons, en outre, que les points d'attache du circuit greffé coupent par moitié le circuit primitif.

» En faisant, pour le moment, abstraction de la pile du courant greffé

(1) Cette neutralisation est très-rarement complète, parce qu'il est difficile d'avoir des piles ayant identiquement la même intensité; il en résulte donc un courant différentiel dont le sens dépend de la position de la plus forte des deux piles à l'égard du système.

comme source électrique, et ne la considérant que comme un simple conducteur, on pourra comprendre qu'à partir des points d'attache, le circuit greffé constitue une véritable dérivation égale d'une part à l'intervalle de la dérivation, de l'autre au circuit principal, lesquels ne sont que les parties du courant primitif à droite et à gauche des points d'attache du courant dérivé. Or si nous calculons l'intensité électrique dans ces différentes parties des deux circuits, en prenant, comme l'a fait M. Pouillet, les désignations x, y et z pour exprimer les intensités inconnues du courant principal, du courant partiel et du courant dérivé, nous trouverons que, dans les conditions de l'expérience, les formules de M. Pouillet se réduisent à

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Mais remarquons que le courant greffé étant à l'égard du courant primitif identiquement dans les mêmes conditions que l'était celui-ci par rapport à lui, il réagit sur ce courant en l'atténuant ou en le renforçant, suivant que dans les différentes parties du conducteur commun, il marche, par rapport à lui, dans le même sens ou en sens inverse. Les formules deviennent donc alors:

» 1°. Quand les pòles positifs des deux piles sont greffés sur une branche différente du circuit primitif,

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» 2°. Quand les pôles positifs des deux piles sont greffés sur la même branche du circuit primitif,

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C'est effectivement ce que l'expérience démontre. Mais il faut pour cela que les piles soient bien égales et que la réduction de leur résistance soit exactement comptée, par rapport aux points d'attache du circuit greffé. Or, comme ces conditions sont très-difficiles à réaliser, il faut s'attendre à quelques petites différences.

» A l'aide des formules des courants dérivés on peut facilement discuter la plupart des cas qui peuvent se présenter, et prévoir d'avance leur résultat, suivant qu'on fait varier la section des fils, les points d'attache du courant greffé, les différentes longueurs des dérivations, etc. C'est ainsi que nous saurons que si le courant greffé résulte de l'interposition directe de la pile au milieu du courant primitif, le courant principal sera affaibli presque de moitié, tandis que le courant partiel aura son intensité presque doublée. C'est encore ainsi que nous constaterons que quand les points d'attache du courant greffé sont situés aux deux extrémités diamétrales de la section du circuit primitif, le courant greffé passe au travers sans donner lieu à aucune dérivation ou du moins à une dérivation sensible. »

M. SIRE adresse une Lettre faisant suite à sa Note du 27 septembre dernier sur un appareil destiné à rendre sensible aux yeux la rotation de la Terre; il y joint une Note de l'horloger qui a construit pour lui cet instrument au mois de décembre 1851 et l'a aidé dans les premières expériences. (Renvoi aux Commissaires nommés: MM. Arago, Pouillet, Babinet.)

M. HAMMAN demande l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui à la séance du to mars. Ce paquet, ouvert en séance, renferme l'indication succincte d'un appareil qui, étant animé d'un mouvement très-rapide, doit, en vertu de la fixité du plan de rotation, posséder la propriété de s'orienter de manière à ce que son axe de rotation devienne parallèle à l'axe du globe terrestre et conserve ce parallélisme, quel que soit le mouvement qu'on imprime au support de l'appareil.

(Renvoi à l'examen des Commissaires désignés pour le Mémoire de M. Sire: MM. Arago, Pouillet, Babinet.)

M. CHENOT adresse un supplément à la réclamation qu'il avait présentée dans la précédente séance, à l'occasion de la Note de M. Calvert, sur la préparation du coke destiné à la fabrication de la fonte de fer.

(Renvoi à l'examen de la Commission nommée dans la précédente séance, Commission qui se compose de MM. Berthier, Dumas et Combes.)

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M. JOURNET Soumet au jugement de l'Académie deux Mémoires, l'un un système de ventilation qu'il propose pour les théâtres et lieux de réun nombreuses, l'autre sur un appareil dont il suppose qu'on pourrait faire utile application quand on doit percer des montagnes, pour l'établisser d'un tunnel de chemin de fer.

(Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.)

PHYSIQUE. - Des mouvements que présentent quelques végétaux expo l'action de la lumière lunaire. (Note de M. ZANTEDESCHI.)

« L'influence de la lumière lunaire (influence physique, chimiq physiologique) a été déjà l'objet de beaucoup de recherches et de spé tions de la part des physiciens et des agronomes, et j'ai eu l'occasio présenter un résumé historique de ces travaux dans un Mémoire où suis efforcé de jeter quelque jour sur divers points considérés encore co douteux par plusieurs savants. Mais, quand je m'occupais de cette tion, le point qui m'a toujours paru particulièrement digne de fixer l'a tion parce qu'il se rattache plus intimement à la vie, c'est celui qui cerne le mouvement que manifestent dans certaines circonstance organes des végétaux. J'en ai donc fait un objet d'études sérieuses profondies.

>> Mes observations ont été commencées en 1847 au jardin botaniq Venise; je les ai poursuivies en 1848 au jardin botanique de Floren reprises à Padoue pendant les années 1850, 1851 et 1852. Dans série d'expériences, j'ai vu constamment, sur les plantes d'une org tion sensible et délicate, se manifester, sous l'influence des rayon naires (1), des mouvements qu'il m'a été impossible d'obtenir par l' du seul calorique, soit à égalité de température dûment constatée thermomètre, soit à des températures supérieures ou inférieures. Il ce me semble, un phénomène très-intéressant, même au point de la théorie.

Les plantes sur lesquelles j'ai expérimenté sont principalem Mimosa ciliata, le Mimosa pudica et le Desmodium gyrans. Toujou

(1) On a toujours, dans ces expériences sur l'influence des rayons lunaires, emp lumière diffuse et non les rayons concentrés par une lentille ou un miroir.

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