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mettent de se prêter à toutes les exigences de la circulation, peut être constatée expérimentalement.

» En effet, du moment où l'eau, saturée de sulfate de soude, permet d'entraîner la sérosité qui les imprègne sans les pénétrer, sans leur rien enlever de leur propre substance, on sent que les globules, s'ils contiennent en réalité de l'eau de constitution, devront, par la dessiccation, perdre une quantité d'eau supérieure à celle provenant de l'eau saline qui se trouvait les mouiller après les lavages, et que fera connaître le poids du sulfate de soude retenu par le produit de la dessiccation, auquel l'eau l'enlèvera. En moyenne, les globules du sang de bœuf contiendraient un tiers de leur poids d'eau.

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L'eau, l'albumine, les matières extractives, grasses et salines qu'on y rencontre, doivent constituer, à l'intérieur des globules, un véritable sérum, hydratant, liquéfiant peut-être leur hématosine et leur globuline, de telle sorte qu'on pourrait se les représenter comme autant de petites ampoules, dont les parois tiendraient en réserve, avec des principes spéciaux, une partie de ceux que contient aussi le sérum intérieur.

>>

En confirmant les prévisions de MM. Dumas et Prevost, d'après lesquels, dans le sang, l'eau existerait tout entière à l'état de sérum, ce résultat fait disparaître l'objection grave que soulevait leur procédé d'analyse. A l'incontestable facilité d'exécution qui l'avait fait adopter par la plupart des expérimentateurs, ce procédé joint une précision qu'on lui avait au contraire contestée.

>> On devra, toutefois, ne pas oublier que la différence entre le poids du caillot sec et la somme des matières fixes du sérum, représente le poids des matériaux spéciaux aux globules (hématosine, globuline), et non plus celui des globules eux-mêmes.

» Les analyses de MM. Dumas, Prevost, Denis, Andral, Gavarret, Becquerel, Rodier, Lassaigne, Delafond, F. Simon et les miennes, se trouvent donc à l'abri d'une cause d'erreur qu'eussent rendue profondément regrettable les importantes conséquences qu'en ont déduites les médecins et les physiologistes.

>> Si ces nouvelles expériences, cette sorte d'anatomie du sang, ont résolu quelques-unes des délicates et difficiles questions que j'abordais; si, en démontrant la justesse des données qui leur ont servi de base, elles font davantage encore ressortir l'utilité des longs et consciencieux travaux que je viens de rappeler, je m'estimerai doublement heureux de les avoir entreprises.

OPTIQUE. Mémoire sur les anneaux colorés; par M. J. JAMIN.

(Extrait.)

(Commissaires, MM. Arago, Cauchy, Babinet.)

« M. Arago, en étudiant avec un analyseur la lumière des anneaux colorés réfléchis ou réfractés, a montré qu'elle éprouvait des modifications, aujourd'hui trop connues pour qu'il soit utile de les rappeler. Je me propose, dans ce Mémoire, d'ajouter quelques faits à ceux découverts par cet illustre physicien, de faire voir que la théorie de Fresnel est insuffisante pour les prévoir, tandis que les formules de M. Cauchy peuvent en donner une explication complète; je terminerai par l'étude de déformations singulières des anneaux réfléchis ou réfractés dans le voisinage de la réflexion totale.

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Quand le plan de polarisation de la lumière coïncide avec celui d'incidence sur la lame mince, les lois des diamètres des anneaux sont celles que Newton a fait connaître; mais elles se modifient notablement quand le rayon incident est polarisé perpendiculairement.

>> Commençons par les anneaux réfléchis.

» Si l'incidence augmente d'une manière continue, et que nous supposerons uniforme, l'éclairement général diminue progressivement, et l'on voit les diamètres des anneaux augmenter d'abord jusqu'à une certaine limite, y rester quelque temps stationnaires et diminuer ensuite avec une grande vitesse jusqu'à l'angle de polarisation. A ce moment, la tache noire a disparu, elle a fait place à un espace éclairé, chaque anneau obscur a pris la place de l'anneau brillant qui le précédait, et les interférences en chaque point ont été augmentées d'un quart d'ondulation: ce sont les anneaux à centre blanc.

En continuant d'incliner la lame mince, l'éclairement général augmente et le rétrécissement des anneaux se poursuit. Bientôt le premier anneau obscur occupe le point de contact des verres et se réduit en une nouvelle tache centrale; le second anneau est devenu le premier, l'ordre de chacun d'eux a diminué d'une unité, comme si en chaque point l'interférence avait augmenté d'une demi-longueur d'onde. Quand cette évolution complète est terminée, les anneaux restent un instant stationnaires, puis ils croissent et reprennent peu à peu la place que leur assigne la théorie ordinaire. Quand le rayon incident est polarisé dans un plan quelconque, on peut à volonté produire, dans le rayon réfléchi, ou les apparences des anneaux

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à centre noir, ou celles des anneaux transmis; il suffit de faire varier la position de l'analyseur.

>> Si la section principale de l'analyseur est à 90 degrés, on voit les anneaux à centre noir dans l'image extraordinaire. Mais il existe un autre azimut de l'analyseur, qui passe par les valeurs de 45°, 0°, + 45" pour les incidences normale, principale et rasante, pour lequel on voit apparaître des anneaux parfaitement noirs occupant la place des anneaux obscurs qu'on voit par transmission.

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Quand l'expérience est faite sous l'angle de polarisation, on ne voit apparaître que ces anneaux à centre blanc. Quand elle est faite sous des incidences ou très-petites ou très-grandes, on voit en même temps les deux systèmes superposés, c'est-à-dire des anneaux noirs correspondant aux minimas des anneaux réfléchis et des anneaux transmis.

» Sous l'angle de polarisation, on voit dans l'image extraordinaire des apparences très-curieuses quand l'analyseur reçoit un mouvement de rotation sensiblement uniforme, en passant par les azimuts 90, 180, 270 degrés. La tache centrale s'agrandit, s'éclaire à son centre et forme un anneau qui croît en diamètre en chassant les autres devant lui et qui prend la place du premier anneau brillant dans l'azimut de 180 degrés : puis il continue à croître en même temps qu'une nouvelle tache centrale se forme en son milieu, et le phénomène, ramené à son état primitif dans l'azimut de 270 degrés, éprouve indéfiniment ces transformations, quand on continue la rotation de l'analyseur; on assiste ainsi à la production successive d'anneaux qui naissent au point de contact, et qui, en grandissant, poursuivent ceux qui les précèdent et sont poursuivis par ceux qui les suivent, comme les ondes qui se forment sur la surface d'un liquide dont on agite un point.

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Quand on change le sens de la rotation, on change aussi le sens du mouvement des anneaux, qui diminuent au lieu de croître, et viennent successivement mourir au centre, comme si l'on écartait les deux prismes entre lesquels ils se produisent.

» Des phénomènes analogues se présentent dans les anneaux vus par transmission, quand on a polarisé la lumière incidente dans un plan quel

conque.

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Quand l'analyseur reste parallèle au prisme polarisant, on voit, dans l'image extraordinaire, des anneaux à centre noir, avec les mêmes particularités de dispersion qui les signalent dans le rayon réfléchi; seulement, ils sont bien plus brillants et se projettent facilement avec un admirable éclat.

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>> Il existe en outre un autre azimut, dans lequel on voit les anneaux transmis, non pas avec ce caractère douteux et vague qui les rend si difficiles à observer, mais avec autant de netteté que les anneaux réfléchis.

>> Ainsi l'on voit successivement apparaître, dans les anneaux transmis, les anneaux à centre blanc et les anneaux à centre noir.

>> Tous ces faits, dont quelques-uns sont inexplicables dans la théorie de Fresnel, peuvent se calculer par les formules de M. Cauchy.

» Les phénomènes suivants, en dehors des prévisions de la théorie, ne peuvent s'expliquer que d'une manière plus incertaine.

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Quand on produit des anneaux réfléchis entre deux prismes et qu'on les éclaire par la lumière d'un spectre, les anneaux qu'on aperçoit ne présentent, sous une incidence normale, rien de particulier que leur extrême netteté; quand l'inclinaison augmente, ils grandissent sans que les lignes obscures qui les composent cessent d'être bien accusées; mais elles subissent une singulière déformation.

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Chaque anneau obscur se borde d'une frange tres-brillante immédiatement en contact avec lui; elle est extérieure ou sur la convexité du côté des rayons violets, elle est intérieure ou sur la concavité du côté des rayons rouges. On dirait que l'anneau est en saillie sur un fond uniforme, qu'il est éclairé d'un côté et qu'il projette des ombres de l'autre.

L'inclinaison continuant à augmenter, on voit naître dans l'espace brillant, alors très-étendu, qui sépare deux anneaux noirs, des lignes sombres dues sans doute à des interférences d'un autre ordre, qui toutes sont bordées d'une frange brillante, et présentent le même aspect que l'anneau principal. Avec une lunette destinée à les grossir, on en compte jusqu'à cinq, et l'on croirait voir une série de petites saillies séparées par de petits sillons; mais ces apparences sont moins accusées que dans l'anneau principal. Elles gagnent en éclat et en largeur à mesure que les anneaux s'étendent, et ne disparaissent que quand on atteint la réflexion totale.

>> Des apparences complémentaires se remarquent dans le faisceau

transmis.

» Je donne, dans mon Mémoire, une explication de ce phénomene.. » En augmentant l'inclinaison jusqu'à une incidence très-voisine de la réflexion totale, il arrive un moment où les anneaux réfléchis et réfractés sont tellement agrandis, qu'ils sortent du champ de vision. On voit alors se produire un phénomène, dont l'aspect est entièrement différent et dont la cause est fort incertaine; ce sont de nouvelles franges d'interférences, bril

lantes et obscures, qui se produisent dans des épaisseurs de lame mince trop faibles pour donner lieu aux anneaux ordinaires, et dont le nombre est très-considérable.

» Le défaut d'espace ne me permet pas de donner de ce phénomène une description complète; je suis obligé de renvoyer à mon Mémoire, tant pour le détail que pour l'explication de ces sortes d'interférences. >>

M. DE VALORY lit une Note sur une concrétion siliceuse dont les formes générales et les dimensions sont à peu près celles d'une tête humaine. (Commissaires, MM. Serres, Élie de Beaumont, Constant Prevost.)

ÉLECTRICITÉ.

MÉMOIRES PRÉSENTÉS.

Lettre de M. SECCHI à M. Arago, datée de Rome le 16 juin 1852, sur la résistance que les fils opposent au courant électrique.

(Commissaires, MM. Liouville, Pouillet, Despretz.)

« Je regrette que nos règlements, vu la longueur de la Lettre du P. Secchi, ne me permettent pas de l'insérer dans le Compte rendu; mais nous reviendrons sur cette communication aussitôt que les Commissaires nommés auront fait leur Rapport. L'habile directeur de l'observatoire romain s'offrira alors aux lecteurs sous un jour entièrement nouveau; ils verront en lui, en effet, un observateur très expérimenté dans les questions de physique, et un géomètre au courant de toutes les ressources que peut offrir l'analyse infinitésimale. Disons seulement ici que le but principal du P. Secchi est d'expliquer le résultat obtenu par M. Despretz, et suivant lequel la résistance des fils ne serait pas proportionnelle à leur longueur.

>>

MM. ADOLPHE et HERMANN SCHLAGINTWEIT adressent des déterminations

hy psométriques qui, vu leur étendue, ne peuvent être insérées dans le Compte rendu, mais nous ne manquerons pas de revenir sur cet objet à l'occasion du Rapport qui doit être fait prochainement sur l'ouvrage également remarquable au point de vue de la géologie, de la physique du globe et de la météorologie, qu'ont publié en allemand les deux savants distingués dont nous venons d'écrire les noms.

(Commission précédemment nommée.)

C. R., 1852, 2me Semestre. (T. XXXV, N° 1.)

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