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LIARD, Plant. vénén. de la France, p. 113 ). On obtiendra le même effet avec toutes les espèces de Tithymale. Il ne faut pas répéter souvent cette expérience sur une eau dans laquelle il y auroit du poisson.

Ce phénomène rappelle les attractions et les répulsions des fragmens de Camphre ou d'autres substances placées sur l'eau, sur lesquelles on trouve un Mémoire très curieux dans les Annales de Chimie.

Pour faire la contre-partie de l'arbre antipathique, KIRCHER (loc. cit.), parle d'une plante (1) qui, placée entre deux morceaux de bois, les unit si bien, qu'il faut une grande force pour les séparer.

Il ne s'agit que de la propriété du suc visqueux de l'Anona asiatica, dont on se sert dans le pays, aux mêmes usages que la colle-forte dans celui-ci; ou bien, du Nagas des Indes (Mesua ferrea, LINN.), dont le fruit, avant la maturité, laisse écouler un suc glutineux et extrême

ment tenace.

La gomme résine de l'Eucalypte résinifère, est si solide , que les naturels de la Nouvelle Hollande s'en servent pour fixer leurs haches de pierre aux manches, et qu'elle devient presque aussi dure que la pierre même. Nouv. Dict. Sc. nat., éd. 2, tom. 10, p. 526.

Plusieurs arbres ont un suc propre, très visqueux; les Xanthorrhoea ( Annal. du Muséum d'Hist.nat., tom. XVII, p. 84); les Glutiers ou Sapium, etc. etc.

Les fruits du Mangoustan du Malabar (Garcinia Malabarica) contiennent un suc glutineux, si abon

(1) Herba attractiva in insula Zeilan. JONST. Dendr., p. 473,

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dant, qu'il s'échappe au travers de l'écorce; il est d'un emploi commun pour faire de la colle, employée par les Pêcheurs pour enduire leurs filets, afin de les conserver plus long-temps. ( Dict. Sc. méd., tom. xxx, p. 436).

L'herbe d'ETHIOPIE (1), qui éloigne les coquillages vénéneux, est une plante dont je n'ai pu découvrir le nom: l'article dans lequel il en est fait mention, ne donnant de détails, ni sur la plante, ni sur les coquillages.

Cette propriété ne seroit-elle pas modelée sur celles de l'Ophiorrhize, de la racine d'Apinel (Aristolochia anguicida), etc. etc.?

L'herbe QUEI (2) est le Thé (Thea Viridis, LINN. ). L'herbe LUNGSIN (3), qui, mangée par les chevaux, leur donne de la force et de la vitesse, n'est peutêtre que l'avoine (Avena sativa, LINN.), que l'on croit originaire de l'île de Jean Fernandez.

Ce n'est pas la graine de Jusquiame, Hyoscyamus niger, LINN.; elle donne du feu aux chevaux, mais elle les fait maigrir. Les maquignons, pour engraisser promptement leurs chevaux, mettent, tous les matins, dans leur avoine, plein un dé de graines de Jusquiame. Mais cet embonpoint ne dure pas, et les chevaux ne tardent point à dépérir entièrement.

(1) Herba AEthiopica a qua venenatæ cochleæ abhorrent. JONST. Dendr. p. 472, §. IV.

(2) Herba Quei. JONST. Dendr. p. 472, §. v.

(3) Herba Lungsin. JONST. Dendr. p. 472, §. VII.

L'herbe ASBESTE (1) est le minéral appelé Amiante, ou lin incombustible, et dont on prépare des tissus, du papier, qu'on nettoie en les jetant au feu.

Le PECI (2) est le fruit de la Macre bicorne (Trapa bicornis, LINN. fil.), plante qui est, à la Chine, où l'on en fait usage comme aliment, l'objet d'une culture réglée. Ce fruit n'a pas, comme on l'a dit, la vertu, mis dans la bouche avec du cuivre, d'amollir le métal, et de le rendre susceptible d'être broyé avec les dents.

C'est un conte qu'il faut ranger à côté de celui que nous fait BONTIUS ( Ind., p. 86), en disant qu'il croît, à Malacca, et dans quelques endroits du continent de l'Inde, une petite plante, dont la graine, qui imite l'orge, est plus noire et plus hérissée; si l'on frotte les dents avec le suc de cette plante, elles peuvent broyer des cailloux. Je n'ai pas pu reconnoître la plante dont a voulu parler Bontius.

Si cette fable eût été faite dans les Indes Occidentales, on auroit pu facilement en expliquer l'origine, par la plante que PLUKENET ( Almag. Bot., p. 80),. a désignée sous le nom de Canna Indica sylvestris, fructu Saxeae duritiei, et Gypsi ad instar, mansu sub dentibus scruposo. En effet, le fruit de ce Bananier ayant la dureté du plâtre, peut faire croire à ceux qui en mangent la première fois, qu'ils croquent de la pierre.

(1) Herba Asbestos. JONST. Dend.. p. 472, §. x.

(2) Peci fructus sinensis. JoNST. Dendr. p. 473, §. xvII. Peci. DUHALDE Descript. Chin. tom. 1 p. 24. 141. 174, a confondu sous le nom de Petsi quelques espèces de Nénuphar avec la Macre bicorne, bien indiquée par les détails qu'il donne.

Il est à croire que les cailloux dont parle BoNTIUS, ne sont que les graines dures de quelques végétaux, telles que celles de la Larmille, Coix Lacryma Job. LINN.; ou plutôt, que ce n'est qu'une manière inexacte de désigner l'usage que font les Indiens, du masticatoire composé de Bétel, d'Arec, et de chaux de coquilles calcinées. JONST., Dendr, p. 151, §. VIII.

L'herbe Yu (1), dont on fait des étoffes plus belles que la soie, est, suivant moi, le Byssus des Pinnes marines (Pinna, LINN. ). Peut-être, ne sont-ce que les fibres du Bananier, dont on fait les NIPPIS, (Nouv. Dict. d'Hist. nat., édit. 2, tom. 23, p. 4), ou celles du Mûrier à papier ( Broussonetia papyrifera, LINN., sub Morus).

PLUKENET (Almag., p. 203, Mant., p. 111, Amalth., p. 128, sous la rubrique Kinsu S. Byssini Aurei, herba Sinensium), parle de l'herbe Yu. Il cite les différens auteurs qui en ont parlé, et rapporte les diverses substances végétales qu'il croit y avoir rapport. Mais toute sa synonymie n'éclaircit rien. Il dit seulement qu'il y a une mousse dorée, que l'on appelle laine d'agneau de Scythie; mais il ne donne pas d'autre détail. Et l'on sait que la prétendue laine de l'agneau de Scythie, n'est que le duvet qui recouvre la racine avec laquelle on fait cette ressemblance d'animal.

(1) Herba Yu. JONST. Dendr. p. 472, §. XII.

Cette plante n'auroit-elle pas du rapport avec « l'arbrisseau singulier, et assez semblable au lierre, en ce qu'il grimpe en « haut et s'attache aux arbres; il produit des fleurs dont la «couleur est d'un jaune qui tire sur le blanc; les extrémités de ses branches sont aussi déliées que des filets de soie. » Du«HALDE, Descript. de la Chine, tom. 1, p. 186. Commerc. litt. Norimb. p. 158.

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L'herbe Pusu (1) est une espèce d'immortelle que l'on conserve toujours verte. Seroit-ce une plante grasse ? Je suis plus porté à croire que c'est une espèce d'immortelle appartenant à l'un des genres Gnaphalium : Xeranthemum, Celosia, Gomphrena.

Le TENG (2) est une espèce de Liane, que l'on ne peut déterminer, d'après la courte indication sous laquelle elle est désignée. Cependant elle est indiquée par quelques voyageurs.

сс

« Il croît sur les montagnes de la province de Quanga tong, une quantité prodigieuse d'un osier admirable, << qui n'est pas plus gros que le doigt: il rampe à terre <<< et pousse des scions fort longs, qui ressemblent à des <<< cordes entortillées. Le passage en est tellement em« barrassé, que les cerfs même ne sauroient s'en tirer. << Cet osier est très souple, ne se rompt pas aisément; on en fait des cables et des cordages de navire; on « les sépare en des filets fort déliés, dont on fait des « corbeilles, des paniers, des claies, des sièges et des <<< nattes fort commodes, sur lesquelles la plupart des << Chinois couchent en été, parce qu'elles sont fraîches. » Description géographique, historique.... de l'empire de la Chine.... par le P. J. B. DU HALDE; tom. 1, p. 222, col. 2; pag. 230, col. 2. BUснoz ( planches des trois règnes de la nature, Décad. 8, tab. 111, fig. 3), a donné, à ce qu'il me paroît, la figure de cette liane, extraite d'un ouvrage chinois dessiné sur les lieux.

Je crois que l'on peut regarder comme la même plante,

(1) Herba Pusu. JoNs. Dendr. p. 472, §. IX.

(2) Teng Vimen sinense. JONST. Dendrol, p. 473, §. XVIII.

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