Page images
PDF
EPUB

M. GIRAULT a lu (9 décembre 1818) une Notice biographique sur le père FOURCAUD, minime, natif de Fontaine - Française, et qui, dans la dernière moitié du siècle qui vient de s'écouler, s'étoit rendu célèbre par les collections d'oiseaux qu'il avoit formées lui-même. (Journ. de la Côte-d'Or, 1819, 5 janv., 8e année, pag. 6; Journ. d'ann., par Carion, 1819, 21 janv., pag. 46).

Si l'on joint à ces travaux les rapports nombreux faits à l'Académie sur tous les ouvrages imprimés (1) qu'elle a reçus depuis sa dernière séance publique, on aura une idée exacte de la manière dont ses séances particulières ont été remplies.

L'ACADÉMIE a perdu plusieurs de ses correspondans :

MM. PICARD, MILLIN, MONGE.

Joseph-Gaspard PICARD naquit à Louans, département de Saône-et-Loire, en 1748. Destiné au barreau par son père, le goût du dessin lui fit quitter cette carrière pour en suivre une autre dans laquelle il tint la première place. Il rapporta aux florissantes manufactures de la seconde ville du royaume,

(1) Voy. le Catalogue, pag. 195.

toutes les combinaisons de son esprit, toutes les créations de son pinceau, et prit ainsi une part active aux succès de l'industrie lyonnaise.

Associé aux principaux fabricans, sa réputation s'étendit au loin; elle parvint en Angleterre où l'on désira l'attirer; mais notre compatriote préféra la gloire de son pays aux brillans avantages qui lui étoient offerts l'étranger.

par

M. Picard étoit d'une petite stature; sa conversation piquante et spirituelle, dans laquelle son imagination se peignoit souvent par des expressions pittoresques, rendoit sa société très agréable.

Il eut le rare avantage de recevoir dans son cabinet le COMTE DU NORD et JOSEPH II, auxquels il développoit les procédés industriels de nos manufactures : « Laissez, di<<< soit l'Empereur d'Allemagne à ceux qui l'entouroient, laissez parler ce petit monsieur, il sait mieux que personne se faire comprendre de moi et m'expliquer ce que « je désire apprendre.

[ocr errors]

сс

сс

сс

[ocr errors]

Il fut reçu à l'Académie de Dijon le 27 brumaire an 11 (17 novembre 1802); il étoit membre de celle de Lyon.

Une attaque d'apoplexie foudroyante l'en

leva, le 20 juillet dernier, à une épouse désolée et à ses nombreux amis.

Aubin-Louis MILLIN naquit à Paris le 19 juillet 1759. Il perdit son père de bonne heure. Le goût qu'il avoit pour les sciences physiques ne lui permit pas d'acquiescer au désir de sa mère, qui le destinoit à l'état ecclésiastique. Doué d'une mémoire heureuse, d'un ardent désir d'instruction, il commença par l'étude de l'Histoire naturelle : il fut un des fondateurs de la Société linnéenne de Paris, qui le choisit pour son secrétaire.

Pendant la révolution

les membres de

cette Société se réunirent sous le titre de Société d'Histoire naturelle, et M. Millin en fut de nouveau nommé secrétaire.

Cette nouvelle Société provoqua de l'Assemblée constituante le décret en vertu duquel fut armée l'expédition pour la recherche de l'infortuné Lapeyrouse.

Le désir de conserver le souvenir des monumens, que renversoit le marteau des Vandales, décida M. Millin à les recueillir sous le titre d'Antiquités nationales.

Victime de l'anarchie, il fut emprisonné, et ne dut son salut et sa liberté qu'au 9 thermidor.

Il entreprit, avec MM. Noël et Warens, et bientôt à lui seul, la rédaction du Magasin encyclopédique. En 1794, après la mort de l'illustre abbé Barthelemy, il fut nommé conservateur du Cabinet des médailles pierres gravées et antiques de la Bibliothèque du Roi; dès-lors il se livra exclusivement aux travaux de ses nouvelles fonctions. Aussi le nombre des ouvrages d'Archeologie qu'il publia est considérable.

Pour réparer sa santé épuisée par de longs travaux, on lui conseilla de voyager dans le midi; mais son activité ne l'abandonna point, et il recueillit tout ce qu'il y avoit d'intéressant dans les lieux qu'il parcouroit.

N. B. Nous ne pouvons attribuer les inexactitudes, dans ce qui concerne notre ville, qu'à une rédaction faite après coup sur des notes prises avec précipitation, et qui, par la suite, auront été confondues.

M. Millin avoit consacré sa bibliothèque à la jeunesse studieuse. Ce bel établissement étoit un vrai temple des Arts où l'on trouvoit des savans de tous les pays qui y prenoient des notes, des artistes qui dessinoient, etc. Cette bibliothèque fut brûlée, le 17 février 1812 , par la méchanceté de son domestique qui y mit le feu. M. Millin étoit de presque

toutes les Académies et Sociétés savantes de l'Europe. L'Académie de Dijon le reçut le 15 nivôse an 12 (4 janvier 1803). Il mourut le 14 août dernier, regretté de tous les Savans pour lesquels le Journal qu'il avoit créé étoit un point de réunion, un centre de correspondance qui n'existe plus. On trouvera sur M. Millin des détails plus étendus dans l'Eloge qu'en a publié M. Krafft. (Ann. encycl., novembre 1818).

Gaspard MONGE naquit à Beaune le 10 mai 1746. Ses dispositions précoces le firent entrer de très bonne heure dans l'un des corps destinés à l'enseignement, et à l'âge de 16 ans il fut chargé d'enseigner la physique chez les Oratoriens de Lyon. A 19 ans il professoit, avec le plus grand succès, les mathématiques et la physique à l'Ecole royale du génie à Mézières. Ses grands talens lui ouvrirent les portes de l'Académie des Sciences dont il devint un des membres les plus célèbres. Il découvrit dans les Mathématiques une partie qu'il appela Géométrie descriptive, et dont il enseigna l'application.

Il en donna des leçons à l'Ecole normale. Il fut professeur, et le premier directeur de

« PreviousContinue »