Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

raréfie l'air atmosphérique ; qu'il n'en est pas ainsi lorsqu'on emploie le gaz oxigène pur, surtout dans un état de condensation, et que dans le chalumeau à hydrogène et oxygène, il est probable que les matières solides exposées au jet de flamme atteignent sa température; qu'enfin les degrés de chaleur des flammes des diverses substances sont vraisemblablement très différens. M. Davy, d'après un essai, évalue celui de la flamme du cyanogène (c) à près de 3000° (centigrade).

Les connoissances que nous venons d'acquérir nous mettent en état d'expliquer l'action des toiles métalliques sur la flamme.

16. Lorsqu'on coupe une flamme par une toile métallique horizontale, elle est forcée de se diviser en autant de parties qu'il y a de mailles dans la toile, et chacune d'elles s'éteint par le pouvoir réfroidissant du métal, comme dans l'expérience, du N° 2; en

(c) Le cyanogène est le radical de l'acide hydro-cyanique, autrefois nommé acide prussique. Il résulte de la combinaison de 2 volumes de vapeur de carbone et de i volume d'azote, condensés en 1 volume. Lorsqu'on le combine avec un volume d'hydrogène égal au sien, on obtient deux volumes de gaz hydro-cyanique. Ces résultats appartiennent à M. Gay-Lussac.

1

sorte que la partie de la flamme située audessous de la toile est la seule qui subsiste.

17. Ce pouvoir réfroidissant est d'autant plus grand que les ouvertures sont plus resserrées, que le diamètre des fils est plus gros, et que le métal a plus de faculté conductrice et de pouvoir rayonnant.

18. On peut d'ailleurs le rendre sensible par des expériences directes:

1.o Placez la main au-dessus d'une bougie allumée, et abaissez-là jusqu'à ce que la chaleur devienne insupportable interceptez alors la flamme avec un tissu métallique ; à peine ressentirez-vous une douce chaleur.

2.° Attachez des feuilles de papier sur les deux faces d'une toile métallique ; vous pourrez en brûler une sans que l'autre éprouve la plus légère altération.

19. Il est évident d'avance que la petitesse des ouvertures nécessaire pour arrêter la flamme d'une substance doit augmenter en proportion que cette substance brûle à une température plus basse, ou développe plus de chaleur durant sa combustion. Ainsi le gaz hydrogène carburé, la cire, l'huile, le gaz hydrogène, le soufre, le phosphore, exigent des tissus de plus en plus serrés.

20. On devine encore que la même toile

qui à une basse température intercepte une flamme, perd cette faculté lorsqu'elle est échauffée. Ainsi, lorsqu'on coupe la flamme d'une bougie par une toile convenable, on voit d'adord passer une fumée épaisse, qui diminue peu-à-peu d'intensité, et se rallume d'elle-même quand la toile est devenue rouge. Si l'on fait avec une toile plus serrée la même expérience sur la flamme du soufre, elle se rallume bien avant que la toile n'ait acquis la chaleur rouge obscur, parce que, comme on l'a déjà remarqué plus haut, le soufre volatilisé qui passe, s'enflamme à un degré inférieur à celui-là.

21. C'est sur cette action des toiles métalliques et sur le pouvoir réfroidissant des gaz, qu'est fondée la construction des lampes de sûreté, inventées par M. Davy, pour préserver les mineurs, de l'explosion des gaz hydrogènes carbonés qui se dégagent et se trouvent mêlés, suivant une proportion plus ou moins grande, à l'air atmosphérique, dans les mines.

Elles consistent en général dans une lampe ordinaire sur laquelle repose une longue cheminée de verre, renflée dans sa partie moyenne, et surmontée d'un chapiteau de fer blanc garni d'une toile métallique ou

mieux de deux. L'air extérieur arrive par le dessous et traverse deux toiles avant de parvenir à la mêche; un fil de fer recourbé sert à arranger et nétoyer celle-ci, et un orifice extérieur à introduire de l'huile dans le réservoir, sans qu'il soit besoin d'enlever la cheminée. On peut aussi former cette dernière en toile métallique en lui donnant 2 pouces de diamètre. Ce mode est même préféré par l'auteur à tous ceux qu'il a imaginés; le gaz des mines étant heureusement le moins inflammable qui existe, il est impossible que l'explosion se transmette au dehors lorsque les toiles ont 800 ouvertures par pouce carré. M. Davy a montré de plus que si la proportion de gaz méphitique augmentoit trop, en sorte qu'il ne restât pas assez d'air pour entretenir la combustion, la lampe s'éteignoit avant que la respiration pût en être dangereuseinent affectée.

22. Considérons actuellement l'éclat lumineux des flammes.

Si l'on coupe celle d'une bougie par une toile métallique, et que l'on observe le segment inférieur que nous avons dit subsister seul, on s'assure immédiatement qu'il est composé d'une enveloppe lumineuse très

mince, entourant un espace entièrement obscur dont la mêche occupe l'axe.

La partie de la toile correspondante au cercle lumineux de la section reste nette et brillante, tandis que celle qui repose sur l'espace obscur se couvre de noir de fumée et de cire volatilisée.

Si l'on allume le courant de vapeur qui passe dans les mailles de la toile, il brûle comme si celle-ci n'existoit pas, joue audessus d'elle, et en est séparé par un intervalle plus ou moins grand qui permet d'apercevoir son intérieur en regardant par dessous. On le trouve aussi composé d'une mince enveloppe lumineuse qui augmente d'épaisseur à mesure qu'elle se rapproche de la pointe où elle atteint son maximum.

Si l'on plie une toile métallique à retour d'équerre, de sorte qu'elle forme deux surfaces parallèles, distantes de quelques lignes, et qu'après l'avoir plongée dans la flamme d'une bougie, on allume le courant situé entre les deux surfaces, on produit un véritable tube de flamme dont l'enveloppe seule est lumineuse.

Si l'on coupe la flamme d'une lampe d'Argand, on reconnoît que la section est for

« PreviousContinue »