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Élection

d'un membre titulaire dans la IX section (Médecine
vétérinaire).

L'Académie procède à l'élection d'un membre titulaire dans la IX section (Médecine vétérinaire), d'après la liste de présentation suivante, dressée par la section:

En première ligne.'

En deuxième ligne.

En troisième ligne.

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En quatrième ligne (ex-æquo) MM. Barier et Railliet.

et par ordre alphabétique

En cinquième ligne . . .

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M. Mégnin.

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En conséquence, M. TRASBOT, ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés, est proclamé membre titulaire dans la IX section (Médecine vétérinaire), en remplacement de M. Magne, décédé. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République.

M. DOYON, correspondant national, assiste à la séance.

M. le PRÉSIDENT informe l'Académie qu'elle se réunira, en comité, secret à la fin de la prochaine séance, pour entendre la lecture d'un rapport de M. MEHU sur les candidats à la place déclarée vacante, dans la XI section (Pharmacie), en remplacement de M. Baudrimont, décédé.

Nomination d'une Commission.

Sur la proposition du Conseil d'administration, l'Académie décide que la Commission chargée d'examiner les expériences comparatives de MM. Béchamp et Pasteur, sur les microzymas et la théorie microbienne (1), sera composée de MM. Cornil, Armand Gautier, Laboulbène, Ranvier, Sappey, Schutzenberger et Villemin.

Communication.

Production cornée du cuir chevelu, envoyée par M. le docteur Dubrandy, d'Hyères (Var),

Par M. VIDAL.

J'ai l'honneur de soumettre à l'examen de l'Académie, de la part de M. le docteur Dubrandy, un des médecins de la station hivernale d'Hyères (Var), une production cornée, remarquable par son volume. C'est une des plus longues et même, au moins à ma connaissance, la plus longue et la plus volumineuse qu'on ait vu se développer sur le cuir chevelu. Elle dépasse les proportions de celles qui ont été enregistrées dans les annales de la science, par Jules Cloquet (14 centimètres), par Bartholin (16 centimètres), par Bertrand (14 centimètres), et qui figurent au premier rang dans le tableau des cinquante-neuf principales observations relevées par Demarquay (Bulletin de la Société de chirurgie, 1863, p. 552).

Cette corne humaine, tordue en spirale comme une corne de bélier, a 21 centimètres de longueur; elle atteindrait environ 25 centimètres si son extrémité, contournée et repliée sur elle-même, venait à être déroulée. Sa circonférence, qui est en moyenne de 6 centimètres, atteint en certains

(1) Voy, p. 681.

points plus de 7 centimètres. Elle est cylindrique au voisinage de sa base; plus loin elle s'aplatit dès son premier tour de spire. La surface présente des stries et des sortes de cannelures dans le sens longitudinal. De sa base naissent deux petites végétations secondaires, l'une de 3 centimètres de longueur, l'autre de 7 centimètres; elles sont minces, à peine du diamètre d'une plume, et suivent la même direction que le tronc principal.

La couleur, d'un jaune qui rappelle celui de la cire brute, prend des teintes de plus en plus brunâtres à mesure qu'on approche de l'extrémité libre.

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Cette corne cutanée, qui est déposée au Musée de l'hôpital Saint-Louis, a été enlevée, par M. le docteur Dubrandy, sur

une femme de cinquante et un ans, très obèse (95 kilogrammes) et de très petite taille. Sauf une séborrhée du cuir chevelu, dont le début remonte à son jeune âge, et qui, actuellement encore, est assez abondante et huileuse, elle n'a jamais eu d'affection cutanée. Ses parents sont morts sans avoir eu de maladies de peau.

C'est à quarante ans que parut sur le cuir chevelu, au niveau de l'angle supérieur de l'occipital, dans la région de la fontanelle postérieure, la production cornée, qui a été sectionnée en novembre 1885. Le développement a été très lent, et jusqu'à l'âge de quarante-sept ans, moment de la ménopause, cette corne atteignit à peine 15 millimètres de longueur. Peu de temps après la cessation des règles, sa croissance a été très rapide, et dans ces cinq dernières années elle a acquis les proportions que l'on constate actuellement. Dans cette dernière période quinquennale, d'autres lésions se sont développées au voisinage de la première.

Une corne de très petit volume, dont la longueur ne dépassait pas un centimètre, est tombée spontanément il y a trois ans, après avoir végété pendant deux ans environ. Elle a laissé une cicatrice déprimée : c'est un exemple rare de guérison spontanée. Non loin de ces deux productions cornées, quatre loupes, de la variété des stéatomes, ont fait saillie; ces kystes sébacés, dont le plus volumineux a un relief d'au moins un centimètre, ne font que des progrès très lents et même depuis quelques mois restent stationnaires.

Du sommet de la tête la corne se dirigeait d'abord obliquement en arrière et un peu en haut, se contournant ensuite en spirale à droite et en bas. Un peu molle au niveau de son implantation, sa consistance cornée devient plus résistante à partir de deux centimètres au-dessus de sa base. Elle est onctueuse au toucher, grasse comme si elle avait macéré dans de l'huile, ce qui s'explique par la séborrhée habituelle du cuir chevelu plus abondante dans la région sur laquelle la corne s'est développée. Largement adhérente par sa racine, ne présentant ni étranglement, ni sillon, elle était très peu mobile, et les mouvements qu'on cherchait à lui imprimer étaient douloureux. Parfaitement dissimulée sous le bonnet,

elle ne produisait aucune gêne pendant le jour et n'était la cause d'aucune douleur. Mais pendant la nuit il en était tout autrement, elle rendait difficile le décubitus dorsal, et la moindre pression accidentelle, en provoquant des douleurs, réveillait souvent la malade. C'est ce qui la décida à se faire opérer.

Huit jours après la constriction faite avec une ligature élastique, la production cornée tombait. Quelques semaines plus tard elle commençait à reparaître. Actuellement, quatre mois à peine écoulés depuis l'opération, elle repousse, et son développement est assez rapide pour qu'elle ait déjà acquis deux centimètres de hauteur.

La structure histologique de cette corne est celle de toutes les productions de même nature. Elle est formée de cellules épidermiques dépourvues de noyaux, tassées en long les unes contre les autres, faciles à dissocier par la solution de potasse et par l'ammoniaque.

Discussion

Sur les ptomaines, les leucomaïnes et la théorie microbienne (1).

M. ARMAND GAUTIER Aux attaques que M. A. Béchamp a dirigées contre les conclusions théoriques que j'ai tirées de mes recherches sur les alcaloïdes produits par les animaux; aux nombreuses propositions qu'il a de nouveau fait retentir du haut de cette tribune relativement aux causes de l'organisation, de la vie et de la mort, à l'origine des ferments figurés et à leurs évolutions, je me proposais de répondre brièvement; mais l'intervention de M. Pasteur dans ce débat abrège encore ma tâche. Après avoir entendu jusqu'au bout l'exposé des idées et des objections de M. Béchamp, je pourrais aisément, je pense, montrer les obscurités, pour ne pas dire les faiblesses de sa théorie. Mais je me bornerai dans ma réponse

(1) Voy. p. 156, 175, 219, 239, 270, 303, 315, 390, 425, 440, 475, 532, 651 et 666.

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