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Nous avons souvent dans cette feuille, donné la statistique de plusieurs villes manufacturières, celle des villes étrangères, principalement dans leur rapport avec notre industrie. Nous aurions bien voulu donner spécialement la statistique générale de la fabrique des étoffes de soie de Lyon et de ses alentours; fabrique qui par son importance, fruit de son grand développement, du nombre et de la variété de ses produits, doit marcher en première ligne et servir de modèle à toutes les autres industries; ce travail est au-dessus des forces d'un seul homme. Il est vrai de dire que l'on ne s'est jamais, à Lyon, occupé d'une statistique, dans tous les détails dont elle est susceptible, pour fournir les données qui peuvent être utiles à l'administration de notre cité et au gouvernement. Depuis nombre d'années on n'y pensait même pas. La chambre de commerce, le comité des arts et manufactures, le conseil des prud'hommes ont

vécu à cet égard dans l'insouciance e ignorance.

Le gouvernement précédent n'a pu loppement qu'avait pris la fabrique lyo que par le nombre des constructions sur tous les points de notre ville depuis qu'il semblait vouloir ignorer sa d quelques années, et la misère de nos n Depuis la révolution de juillet, le ma ont augmenté; les évènemens de no ouvert les yeux, et fait connaitre la profondeur. On a du songer à la gu rien fait encore pour y arriver, parc des données précises sur lesquelles il malaise, trop prolongé, des classe mande un prompt et sûr remède.

Si, comme plusieurs journaux l'ont vaille dans ce moment au ministèr recueillir tous les renseignemens pour rations commerciales sur toute la Fr tème combiné de communications p mins de fer; à augmenter les populat formant des colonies-modèles d'agricu aussi, sans doute, à encourager not lui donner un nouvel essor, en amé classes industrielles de nos cités popu culier de la nôtre. Dans cette hypot que exacte et générale du commerc lyonnaise dans toutes ses branches un recensement fidèle et détaillé, membres du conseil des prud'homm partie qui lui est spéciale, serait un tique très-précieux, puisqu'il n'en ex d'une grande utilité et deviendrait un où nos administrateurs, la chambre préfet et autorités compétentes vien et puiser tous les renseignemens dont pour les transmettre à M. le ministre pourraient alors appuyer leurs dem qui auraient été recueillis dans ce t rout nombreux et irrécusables. consciencieusement, donnera sans des réflexions, quand on reconnaîtra laquelle notre industrie tombe chaque continuelle de nos ouvriers à l'étrang pagnes environnantes, où bientôt nos vent dépérir par leur isolement, 1 centre, et leur privation de cette con de cet ensemble d'où seuls peuvent d'activité et de perfectionnement do tries sont susceptibles.

Le conseil des prud'hommes doit tiative dans cette mesure urgente e rappeler qu'un recensement entre tions (1), qu'il doit être la base de ce travail lui est personnel, que son remplir avec zèle, ne se borne pas se les différens qui s'élèvent entre les fa d'ateliers, et entre ceux-ci et leurs ou au fait, que la tolérance des abus et tent dans l'organisation et les usages mais bien à les détruire et par tou ces moyens, ils ne les posséderont qu acquis une connaissance parfaite de ses besoins, et se seront éclairés de confrères.

(1) Voir l'article 29, titre 4, du décret imp

l'insouciance et la plus complete
récédent n'a pu connaître le déve
s la fabrique lyonnaise, autrement
s constructions qui se sont élevées
otre ville depuis 12 ans ; de même.
rignorer sa décadence depuis
misère de nos nombreux ouvriers
de juillet, le malaise et la misère
ènemens de novembre ont enfin
it connaitre la plaie dans toute sa
songer à la guérir, mais on n'a
y arriver, parce que l'on
sur lesquelles il faut se baser. Le
manque
ngé, des classes industrielles de-
sùr remède.

s journaux l'ont annoncé, on tra-
nt au ministère du commerce à
cignemens pour faciliter les opé
sur toute la France, par un sys-
mmunications par canaux et che-
mter les populations agricoles, en
modèles d'agriculteurs, on songera
encourager notre commerce et à
essor, en améliorant le sort des
nos cités populeuses, et en parti-
ns cette hypothèse, une statisti-
e du commerce et de l'industrie

ses branches, exécutée d'après le et détaillé, fait par MM. les les prud'hommes, chacun dans la Hale, serait un document authenuisqu'il n'en existe point; il serait deviendrait un foyer de lumières, rs, la chambre de commerce, le mpétentes viendraient s'éclairer. ignemens dont ils auraient besoin. a M. le ministre du commerce; ils yer leurs demandes sur les faits cillis dans ce travail, faits qui serécusables. Ce travail, exécuté donnera sans doute lien à bien 1 on reconnaîtra la décadence dans e tombe chaque jour, l'émigration vriers à l'étranger ou dans les cam-, où bientôt nos manufactures doiisolement, leur éloignement du on de cetle communication facile. seuls peuvent jaillir les procédés tionnement dout toutes les indus

'hommes doit donc prendre l'inisure urgente et indispensable, se sement entre dans ses attributre la base de ses opérations, que onnel, que son mandat, qu'il doit se borne pas seulement à concilier ent entre les fabricans et les chefs x-ci et leurs ouvriers, ce qui n'est, nce des abus et des vices qui exison et les usages de notre fabrique. aire et par tous les moyens. Que posséderont que lorsqu'ils auront nce parfaite de leur industrie et de ont éclairés des lumières de leurs F......T.

4, du décret impérial du 18 mars 180€.

AU RÉDACTEUR

Sur l'illégalité du péage perçu à la porte de l'Hôtel-Dieu.

Puis-je encore, monsieur, sans être importun, appeler votre attention et celle de vos lecteurs sur cet impôt que vous avez si bien qualifié de vol, et que l'on perçoit Brutalement à la porte de l'hospice du grand HôtelDieu de Lyon. Je vous apprendrai qu'on prend un sou les dimanches et fêtes, tandis que la semaine on ne prend que deux liards. Il en résulte que cet impôt vexe particulièrement les ouvriers qui ne peuvent s'y rendre que ces jours-là. Est-ce de la justice? Loin de favoriser la classe pauvre, on la surtaxe. Ne vous lassez donc pas d'attaquer cet abus. L'hospice est assez riche, et daus tous les cas la loi a parlé ; il faut l'exécuter.

Agréez, etc.

E. VERP.....

Note du redacteur. Nous connaissions bien ce luxe d'arbitraire, mais nous avions oublié de le signaler. Notre omission se trouve réparée par la lettre ci-dessus. Nous sommes trop honnêtes pour avoir qualifié ce péage arbitraire de vol, comme le prétend M. V.... Nous avons seulement dit qu'entre particuliers dont l'un exigerait de force ce qui ne lui serait pas dû par l'autre, cela s'appellerait ainsi. Au reste, nous avons licu de croire que l'administration reculerait devant une plainte judiciaire qui serait portée contr'elle, et que cet impôt ne serait pas exigé de celui qui s'y refuserait formellement jusqu'à ce qu'on lui justifiât de la loi qui l'a établi : c'est aux citoyens à faire valoir leurs droits; nous n'y pouvons rien personnellement; il nous suffit d'enregistrer leurs plaintes.

Monsieur,

AU MÊME.

Lyon, 14 septembre 1832.

La mème plainte que vous avez insérée, il y a trois mois, dans votre journal, sur la déclaration d'un ouvrier dont vous avez cru devoir taire le nom, que nous ne payons que 60 cent. le mille les mêmes an icles que d'autres maisons payent 85 cent., s'est renouvelée en d'autres termes à la séance des prud'hommes de mardi dernier.

M. Peyronnet, chef d'atelier, qui nous a monté deux métiers en 64, il n'y a encore que pcu de jours, trompé par les oui-dire de ses ouvriers, et poussé par quelques personnes qui se croyaient intéressées dans la cause, a avancé, avant d'avoir pris le temps de reconnaître son erreur, que nous payions 5 fr. les mêmes articles que d'autres maisons paient fr. 50 c.

Renvoyés par-devant trois membres du conseil (dont deux chefs d'ateliers), chargés de prendre une connaissance exacte de la cause pour ensuite chercher à nous concilier: six heures au moins ont été employées à prendre des renseignemens de tous genres, soit chez les fabricans, soit chez les maîtres faisant l'article; et c'est après un examen approfondi, après une longue discussion où MM. les prud'hommes, fabricans et chefs d'ateliers, ont montré un tact exquis dans l'appréciation du grand nombre d'articles qui leur ont été soumis, et où les intérêts de l'ouvrier ont été défendus aveo habileté, qu'il a été reconnu en fait :

Que les mouchoirs que nous payons 5 fr. ne pouvaient être assimilés à ceux que d'autres maisons payent fr. 50 c.

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2" Que ceux de no comparés, étaient pa en droit :

Que payant l'articl tion au cours des ma tous les rapports, no payer quelque chose MM. les prud'hom mettaient dans l'imp Mais ne voulant pa voir profité de la mép immédiatement, et o Peyronnet, de lui teni trouver plus d'avanta son, il voulait nous étant pour nous bien d'argent, nous le rem qué une discussion qu prit de tous ceux qui, tromper par les appar

C'est dans cette int prions de vouloir inse Agréez, etc.

P. S. M. Peyronne cussion à laquelle il a tant nous dire que, r ses deux métiers, ma nir, qu'il nous en mo a été acceptée. Entre finir différemment ; e servé l'estime d'un ho Peyronnct.

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sicur Gamot ayant demandé que le conseil fit une enquête au sujet des tirelles, et décidât cette question avant de prononcer son jugement, le sieur Monnet reproduit les mêmes réclamations en exposant les pertes qu'il éprouve, par suite de la confiance qu'il a eue envers le sieur Gamot; il demande qu'un peigne qui lui a coûté 20 fr. soit au compte du sieur Gamot, offrant de perdre 5 fr. sur le prix, et réclame de plus des tirelles sur ces deux pièces. Le sieur Gamot répond longuement et avec un ton d'emphase et d'assurance qui ne lui paraît pas ordinaire, qu'il n'est point à la barre du conseil par un motif d'intérêt, mais seulement pour faire consacrer un principe ; trouvant l'indemnité portée à 16 f. 20 cent. arbitraire, disant aussi que les fabricans ne doivent point de tirelles sur les crêpes-zéphirs; ilmontre une note relevée de ses livres, où cinq de ses maîtres sont en avance de matières, et il en déduit la conséquence qu'ils n'ont pas besoin de tirelles. Le sieur Monnet réplique en disant que le sieur Gamot lui avoit précédemment offert 20 fr., mais que ne pouvant les accepter, il s'était emporté, lui disant qu'il ne lui devait rien ; que s'il était condamné par le conseil, il ne se conformerait pas à ses décisons; et que s'il paraissait de nouveau devant le conseil, c'était également pour voir si le sieur Gamot, comme membre du conseil, serait exempt de se conformer à ses décisions, et pouvait lui refuser les tirelles qu'il lui réclame. Le sieur Gamot répond qu'il est vrai qu'il a offert 20 fr., qu'il en payera 25 et même davantage s'il est nécessaire; qu'il ne tient pas à l'argent, mais au principe, que les fabricans ne doivent point de tirelles sur les crêpes-zéphirs.

« Attendu la conciliation qui alloue 16 fr. 20 c. pour défrayement de montage, le conseil décide qu'elle » prend force de jugement, engage (1) le sieur Gamot, » à payer la somme de 20 fr. qu'il a offerte au sieur Monnet, et déboute ce dernier de sa demande sur les » tirelles. >>

Après le prononcé de ce jugement, un silence morne a régné quelques minutes dans l'auditoire, qui paraissait stupéfait de ce qu'il venait d'entendre. On se rappelle que le précédent conseil avait plusieurs fois déclaré que les fabricans devaient payer les tirelles sur toutes les pièces indifféremment.

Le sieur Bierry expose au conseil qu'il a eu deux neveux du sieur Philippon, chapelain à Saint-Jean, pour apprentis, et qu'ils sont sortis de chez lui pour se placer ailleurs. Le sieur Philippon n'ayant pu paraître à l'audience, a fondé de pouvoir un de ses parens, qui présente une lettre adressée au conseil, par laquelle le sieur Philippon déclare qu'il n'a placé ses neveux qu'en qualité de lanceurs. Plusieurs autres faits qui n'ont pas paru fondés sont contenus dans cette lettre, qui a reçu un complet démenti de la part du sieur Bierry. Ce dernier prouve que ses élèves étaient en état de travailler, puisqu'ils gagnaient après leur tâche, et n'ont été occupés que 6 mois à lancer, et qu'ils sont depuis 14 mois dans son atelier; il réclame qu'ils soient tenus de finir leur apprentissage ou une indemnité.

Le conseil décide que les deux élèves rentreront dans l'atelier pour y terminer leur appentissage, qui sera de 3 ans ; à défaut de le faire, il sera alloué au sieur Bierry la somme de 130 francs pour chaque élève qui, dans tous les cas, ne pourront se replacer qu'en qualité d'ap<< prentis. >

La dame Révol expose que le sieur Micoud ne lui paie un gros-des-Indes que 65 centimes, et réclame le prix de

la mercuriale et une augmentation su sont marquées que 10 grames.

Attendu que le prix de la merc des gros-des-Indes à 75 centimes, 1 ⚫ le sieur Micoud paiera 10 centimes <tation sur la dernière pièce, et que à 15 grammes. »

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NOTE SUR LA LIBRE DE Comme beaucoup de personnes de se faire assister est entièrement p ciables du conseil des prud'homme pressons d'annoncer à nos lecteurs incessamment réunir sous ses yeux d'hommes, afin de concilier les op il n'attend pour cela que l'assentime tre du commerce, à qui il a rappele une dépêche à la date du 8 couran celte convocation conciliatrice n'a qu'elle ne produirait aucun résult droit feront justice de ce coupable

TRAIT DE PHILANTHR

M. D....., huissier, était chargé de mobilière des effets saisis sur le sieur d'Antin, à Paris, à la requête de l contributions directes, avec ordre fo aucun à-compte sur les 179 fr. dus Ce dernier ayant offert 79 fr., l'hui dure nécessité de les refuser, et sur heureux débiteur de tuer celui qui o dans son domicile, il se retira vers de police Dyonnet pour requérir son gistrat, instruit aussitôt de la bonn gêne dans lequel se trouvait M. M.... Je vais vous payer tout ce qui est dû en ca je désire même que le procès-verbal consta lui-même qui a payé.

Honneur à cet homme bienfaisant on pense que sans son intervention gé pouvait être tué et un autre déshono

Note sur le laçage des

Nous avons reçu une lettre du si plaint de ce qu'un grand nombre de d'une manière insolente de remb laçage déboursés par les chefs d'at contient des réflexions très-justes e formes aux principes que nous avo jet. Ne pouvant l'insérer, vu l'abond nous devons au sieur Vernay la rép mande. La voici : de tout temps bo cans ont fourni à leurs ouvriers les et dans aucun cas l'ouvrier ne po fournir le laçage et de rendre les fabricans. Depuis, le conseil a été un et il a reconnu qu'il était juste que les cartons lacés. Suivant ce princi causes de ce genre, où les chefs d'a le remboursement des frais de la décidé que les fabricans devaient 1 sieur Vernay et les autres maîtres

ugmentation sur les tirelles qui ne grames.

-rix de la mercuriale porte le prix

75 centimes, le conseil décide que a 10 centimes par aune d'augmen e pièce, et que la tirelle sera portec

R LA LIBRE DÉFENSE.

de personnes croient que le droit = entièrement perdu pour les justis prud'hommes, nous nous emà nos lecteurs que M. le préfet va sous ses yeux le conseil des pruoncilier les opinions à cet égard; que l'assentiment de M. le minisqui il a rappelé cette affaire dans e du 8 courant. Lors même que nciliatrice n'aurait pas lieu, ou ■ aucun résultat, les moyens de e ce coupable abus de pouvoir. (Communiqué.)

DE PHILANTHROPIE.

était chargé de procéder à la vente isis sur le sieur M........ rue Chausséela requête de l'administration des 5, avec ordre formel de ne recevoir les 179 fr. dus par le contribuable. Fert 79 fr., l'huissier se vit dans la refuser, et sur la menace du maltuer celui qui chercherait à entrer I se retira vers M. le commissaire ar requérir son assistance. Ce maitôt de la bonne foi et de l'état de rouvait M. M......, dit à l'huissier: ze qui est dû en capital, intérèt et frais, ocès-verbal constate que c'est le débiteur

me bienfaisant : on tremble quand intervention généreuse, un homme autre déshonoré.

le laçage des cartons.

ne lettre du sieur Vernay, qui se and nombre de fabricans refusent ente de rembourser les frais de - les chefs d'ateliers. Cette lettre ms très-justes et entièrement conque nous avons émis sur ce suFrer, vu l'abondance des matières. Vernay la réponse qu'il nous detout temps bon nombre de fabriurs ouvriers les cartons tout lacés, 'ouvrier ne pouvait être tenu de de rendre les cartons lacés aux conseil a été unanime sur ce point, était juste que le fabricant fournit vant ce principe, dans toutes les où les chefs d'ateliers ont réclamé les frais de laçage, le conseil a cans devaient les payer. Ainsi, le utres maîtres qui auraient à faire

des réclamations de ce genre, doivent s'adresser au conseil, où justice leur sera rendue. BERGER, gerant.

SUR UN ARTICLE DU NOUVELLISTE (suite), ET RÉPONSE
▲ M. ANSELME PETETIN (1).

Lorsqu'en écrivant dans l'Echo de la Fabrique une réà un article du Nouvelliste, je faisais un appel aux ponse hommes éclairés, j'étais loin de me croire assez d'importance pour que ma demande fût aussitôt satisfaite ; mais puisqu'il en est ainsi, et que M. Petetin a bien voulu me faire l'honneur de s'occuper de moi, il me perinettra sans doute de lui faire part des idées que m'a suggérées sa lettre, et de lui en expliquer tant bien que mal les raisons qui m'empêchent d'être de son avis sur plusieurs points.

Je suis parfaitement d'accord avec M. Petetin, lorsqu'il affirme que le but unique de la politique et de l'économie sociale doit être l'amélioration du sort moral et matériel des travailleurs, seulement nous différons sur l'emploi des moyens pour y parvenir; il veut changer les systèmes de gouvernement, et moi je voudrais changer les idées, parce que je crois que les choses sont plus fortes que les hommes, et que tout le problème à résoudre consiste à faire comprendre aux classes élevées de la société que cette amélioration est la conditio sine qua non de leur bien-être et de leur repos futur, et que lorsque l'opinion en sera venue à ce point, les gouverncincus s'empresseront de seconder sa direction, d'abord parce qu'ils n'ont aucun intérêt à ce que les peuples soient malheureux, et ensuite parce qu'ils sauront que leur existence est à ce prix.

L'école saint-simonienne a présenté un système qui, au premier aperçu, paraît avoir résolu la difficulté; cependant, en y réfléchissant, il me paraît inapplicable, car il est fondé sur un sentiment dont l'existence ne me semble pas bien démontrée. Quand je vois le christianisme et toutes les institutions humaines s'efforçant à l'envi, depuis deux mille ans, de prêcher aux hommes l'amour, la concorde et l'esprit d'association, et qu'après tant d'efforts je vois les hommes se haïr et se diviser plus que jamais, je suis, dis-je, fondé à croire que ces sentimens n'existent pas dans la nature d'une manière absolue.

Je n'ai pas lu les ouvrages de MM. Say et de Sismondi, mais, d'après la brillante analyse qu'en fait M. Petetin, je soupçonne que ce spirituel publiciste penche pour l'opinion de M. de Sismondi, et, à mon avis, il a bien raison; car si M. Say n'avait eu pour excuse l'époque et les circonstances où l'on se trouvait, qu'aurait-on dù penser d'un homme qui, lorsque « on lui montrait des populations entières mourant de faim par suite de l'invention d'une machine, qui, lorsqu'on lui prouvait que la nécessité de vivre est la première nécessite de tout être, et qu'à aucun prix, même au prix de la revolte et de la devastation brutale, un peuple laborieux ne pouvait consentir à se laisser tuer par une abstraction libérale et philosophique n'opposait que l'inflexibilité du principe qu'il défendait ? Que dire aussi de M. Charles Comte qui, malgré ses sentiinens populaires, vient nous répéter, à vingt ans de distance, en dépit de l'expérience acquise, la même formule, sinon que, de même que les lauriers de Miltiade empêchaient Themistocle de dormir, de même M. Comte n'a voulu pas que sa carrière législative s'écoulât

( Voir No 46 ct 47.

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sans parodier le mot ciers: Périsse l'univers

Tant que la sphère été circoncrite dans industries, il a été vr duisaient ne pouvait avantages qu'on en r chine à détruire les 1 s'est chargée du soiu conçois que l'on n'a sultats possibles, mai parce qu'alors les bra rendait oisifs dans une dans une autre, ou ch à leur activité ; mais a son inconcevable p d'envahir sans except l'agriculture, aujourd être, d'une meilleure la vaccine, et peut mœurs, la populatio ble, aujourd'hui que je m'étonne que des périeures ne se préoc que peuvent faire co quinze à vingt milli misère et le désespoi cités, et demandant à Croira-t-on les apai bals, des concerts ?. impossible. Alors, no gueil, nous aurons la

Et qu'on ne dise på déclamation, car je de machines s'il en fu années l'on voit à Lon individus se réunir på cessions et bannières au parlement: or, si clusif du commerce tier, avec ses innom lation d'un tiers moin des pauvres de cinq l'Angleterre avec tou bout d'occuper et no vons-nous pas craind

M. Petetin m'accus preuve, il présente co d'une machine qui p un habit pour cinq so quence que cet hiver seront à l'abri des atte que l'on pourrait tro pothèse, je prie M. E conséquence qu'il en pour que cet habit pui se soit fait tout seul à façon, etc., cornbien pour la seule confecti les hommes qui exerq dront d'autres dira-t-d pénétré dans les aut un jour; c'est vrai po ans, dans vingt ans ce alors?

Maintenant, pourq froid cet hiver que l qui achètera cet hal

dicité de son salaire n'a pas permis de le faire jusqu'à présent, et comment le fera-t-il si la rage du bon marché et de la concurrence a déjà réduit ce salaire au-dessous des premiers besoins de la vie, en attendant que l'intervention des machines vienne le lui enlever tout-à-fait ? La conclusion de tout ceci est que l'on aura plongé dans la misère trente, quarante, cinquante mille individus, plus ou moins, pour l'unique plaisir de vendre un habit au prix de 25 centimes à un homme qui aura 25,000 fr. de revenu, et l'on appelle cela des avantages! moi j'appelle cela d'affreux malheurs.

J'entends partout dire, il faut pousser à la consommation, il faut vendre à bon marché pour vendre beaucoup! singulière manière de pousser à la consommation, que d'en tarir les sources dans les 9 10 de la population! oui, je crois bien que vous vendrez bon marché, mais que vous vendrez beaucoup, j'en doute, car, comment achéterai-je votre habit 25 c. si je n'en ai que 5 dans ma bourse.

De tout ce que j'ai dit précédemment, il résulte qu'un malaise horrible tourmente la société; que ce malaise prend sa source dans l'état précaire des travailleurs qui, en s'éclairant, s'aperçoivent que leur existence est chaque jour menacée de plus en plus, par la concurrence, l'intervention des machines et l'égoïsme, et qui s'agitent pour écarter d'eux ce cauchemar qui les écrase; qu'il est urgent, indispensable, d'apporter au plutôt un remède aux maux de cette classe d'hommes intéressans par leur utilité et l'injustice dont ils sont victimes depuis la création, et redoutables par leur nombre et le mépris qu'ils font de la vie. Quel est cc remède? c'est là le problème à résoudre : M. Petetin le trouve dans des institutions républicaines, et l'appel au pouvoir de toutes les capacités; malgré toute l'estime que m'inspire son talent, je ne puis m'empêcher de dire que j'ai peu de foi en ce système, parce qu'il suppose les hommes tels qu'ils devraient être et non tels qu'ils sont, et que de plus le principe électif pris dans sa plus grande extension, ne me paraît pas le plus sûr pour faire ressortir les capacités, dans le plus grand nombre de cas l'intrigue y ayant plus de chances que le mérite. Que d'ailleurs un gouvernement composé de capacités sans fortune, se donnerait un air de tyrannie s'il voulait blesser les intérêts des classes riches au bénéfice des classes pauvres.

Le remède consiste donc à mon avis dans la nécessité bien sentie de la part des classes riches, de se dépouiller au profit des travailleurs d'une forte partie de leur superflu, non pour établir une taxe des pauvres comme en Angleterre, mais pour former des ateliers de travaux publics capables de recueillir tous les bras que l'industrie laisserait sans emploi. Ces ateliers seraient exclusivement employés à la confection des routes, chemins de fer, canaux, aux desséchemens des marais, défrichemens des landes, exploitation des mines, à creuser et encaisser les lits des rivières, et généralement tous les travaux qui ne peuvent s'exécuter qu'à l'aide de grands capitaux et d'un grand nombre de bras. J'ignore quels obstacles invincibles s'opposeraient à la réalisation de ce système, çar je l'ai envisagé sous tous les points de vue que mon intelligence à pu mne fournir; mais pour couper court à toutes les objections de détail qu'on me pourrait faire, je vais expliquer comment j'en concois l'exécution.

D'abord. je poserais en principe que la concurrence et l'emploi des machines étant des faits accomplis, il n'y a pas lieu à arrêter leur développement: mais quant :restreindre l'égoïsme, j'y emploirais tous mes efforts, et

à cet effet, j'établirais également qu travaille, a le droit d'exiger que son seulement à ses besoins de première n core à un peu de superflu pour qu'il l'e soit dans les caisses d'épargnes, soit s faire quelques-uns de ces besoins fact fait un si grand crime, et qui pourta la civilisation actuelle et présentent procurant quelques jouissances, de fa mation et la circulation de l'argent. qui ne possède que ses bras, ne peu lutter avec avantage contre celui qui I salaire, je dirais, nous avons des loi faible contre le fort; serait-il impossil protégeassent le pauvre contre le riche ficile par exemple d'établir une loi, q que année les conseils municipaux de de fixer le minimum de la journée de de ce qui serait strictement nécessa ordonnant des peines contre ceux qu tation ou violence morale chercherai Une institution pareille ne serait plus à une seule profession, ce serait une loi d'humanité, une loi de conserval dre et de sûreté publique; dès lors of dire qu'elle serait contraire à la chart

Mais, dira-t-on, vous vous plaign n'emploie pas assez de bras, si vous les salaires, elle en emploiera bien m du moins pour les commencemens; m à appliquer le système dont j'ai parlé p Il est de principe que chaque citoyen au profit de l'Etat, d'une portion q revenu, pour obtenir à ce prix la jou sa fortune, la tranquillité de sa vie fover domestique; or, les besoins d qu'une portion plus forte soit consac tion de ces avantages. D'un autre côt bli de manière à peser plus fortemen sur le riche, ce qui n'est pas juste. D rerais, non que l'on abolit les impôts que, les salaires étant augmentés, draient moins lourds au peuple et plu que l'on établit l'impôt progressif homme ne pût jamais posséder plus francs de revenu. Je désirerais aussi revenu, proprement dit, tels que ren gent placé, rentes viagères ou à fond mens des fonctionnaires publics lorsq la somme annuelle de la journée de t lement imposés proportionnellement toutes ces choses apporteraient d'aug trésor public; mais je crois que pou il faudrait, surtout pour le commen augmentation s'élevat au double du maintenant avec cette somme, aug ment de toutes les économies pratica fonds d'amortissement, des fonds al publics, des excédans de revenus q améliorations successivement exécuté ressources, dis-je, ne serait-il pas po ment d'établir dans chaque départem blics où chaque travailleur inoccupé s il ne s'agirait pas d'obtenir le plus avec le moins d'argent possible, ma d'une manière utile au pays, une m que la misère et l'oisiveté pourraient le prix de la journée pourrait être, à

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