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volontaire dans Damas, né aux Rallières, commune de Challans (Vendée), blessé à Quiberon, mort à Southampton de ses bles sures. Em. 1.

DE RAOUL. Lire, Joseph-Henri RAOUL DU SOULIER, page d'Orléans, volontaire dans la compagnie des élèves de la marine, né au château du Soulier, près de Châtillon-sur-Sèvre, en 1777; +9 fructidor, Auray. Em. 2.

RECHIN (Jean-Louis). Aj., domestique de M. de Royrand, 32 ans, Montaigu (Vendée); 12 thermidor, Quiberon. Em.

DE LA REGNAUDE (Jean-Michel). Double emploi. Voir DU CROZET. REGUIDEL (Bin-Marie). Aj., drapier, 21 ans, Vannes. No 694 de l'État. REMY (J.-Baptiste). Aj., domestique, 19 ans, Verdun (Meuse); + 14 thermidor, Auray. Em.

RENEGOT (Guillaume). Aj., cordonnier, 29 ans, Vannes; + 8 fructidor, Vannes. Ins.

DE REUSSEC (François-Pierre). Lire, RIEUSSEC, vicaire général de Luçon, né à Lyon, en 1754; +9 thermidor, Auray, exécuté le 10 à Vannes. Em.

REVILLE (René-Marie). Lire, René MARIE DE REVILLE, volontaire dans Béon, né à la Ferté-Macé (Orne) le 21 juillet 1773; + 12 fructidor, Auray. Em. 3.

LA REYRANGLADE (Henri-Pascal). Aj., ancien officier aux dragons de Chartres, capitaine en d'Hervilly, 38 ans, Nismes (Gard); + 16 thermidor, Vannes. Em.

Il était fils de Claude-Pierre et de Françoise-Suzanne-Perrine de la Ville. Un de ses frères est mort capitaine de frégate et chevalier de Saint-Louis; un autre, capitaine de la marine marchande; un troisième, négociant à Pittsburg. Ce dernier seul a peut-être laissé postérité.

2 Son père, Charles-Philippe, ancien officier au régiment de Chartres, infanterie, avait épousé Marie-Julie-Henriette Chevalleau de Boisragon, demi-sœur du marquis de

ce nom.

3 Son père, René-François, ancien officier au régiment de Mestre-de-Camp, dragons, avait épousé, en Champagne, Marie-Louise de Villers. Un oncle de la victime, M. Mari du Rocher, a continué la filiation.

EUGÈNE DE LA GOURNERIE.

(La suite à la prochaine livraison.)

NOTICES ET COMPTES RENDUS

LES FONDATEURS DE LORIENT.

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Réponse à M. Lecoq-Kerneven, auteur de Généalogie et Annales de la maison Dondel de Sillé, etc.; par Fr. Jégou, auteur de l'Histoire de la fondation de Lorient. tes, Vincent Forest et Émile Grimaud, 1874, in-8°, 48 p.

Nan

Nous avons rendu compte, l'année dernière, du livre, trèsconsciencieux et très-précis, intitulé par M. Jégou: Histoire de la fondation de Lorient. Avec une impartialité qui honore toujours l'historien scrupuleux de rechercher avant tout la vérité, aussi bien dans les grands faits que dans les petits détails, M. Jégou avait rectifié dans cet ouvrage une assertion puisée seulement à des traditions de famille, et qu'il avait maintenue, conformément à l'opinion populaire, dans un précédent travail intitulé Le Faouëdic-Lisivy. Étude introductive à l'histoire de Lorient (Lorient, Corfmat, 1863, in-8°). Il s'agissait de savoir si Thomas Dondel, sieur de Brangolo, devait figurer parmi les fondateurs de Lorient, comme ayant cédé à la Compagnie des Indes une partie du domaine du Faouëdic, sur lequel elle établit ses premiers chantiers; ou si la Compagnie avait pris possession de ces chantiers, avant l'acquisition du Faouëdic par Thomas Dondel. Question capitale, on le voit, pour l'histoire des premiers pas d'une des cités bretonnes les plus florissantes.

M. Jégou avait d'abord accepté la tradition qui rendait la Compagnie l'obligée de Thomas Dondel; mais, ayant trouvé postérieurement des actes formels qui reportaient l'acquisition du Faouědic à l'année 1667, dans un but évident de spéculation, il raya, dans son Histoire définitive, le sieur de Brangolo et son beau-frère associé, de la Pierre, de la liste des fondateurs de la

cité lorientaise. Là-dessus, grand émoi de M. Lecoq-Kerneven qui, composant pour ses petits-fils la généalogie des Dondel, accusa formellement M. Jégou de malveillance, et ne craignit pas d'écrire, dans un volume compacte de près de 700 pages, que l'Histoire de la fondation de Lorient est une œuvre remplie d'aberrations, dans laquelle l'auteur n'a pu entrevoir la vérité, à travers le voile épais de ses préventions... Par un art perfide, il a pu transformer en habileté de spéculateurs le concours de deux éminents citoyens... Ce n'est pas de l'histoire qu'il a écrit ; il est rare de montrer un esprit plus prévenu. Dans tous les faits retournés, il y a des serpents qui sifflent, qui donnent aux mots un langage, un autre air que celui de la vérité; c'est une œuvre ridicule qui se termine en queue de poisson ou en queue de rat... Enfin, M. Le Coq poussait l'animosité jusqu'à insinuer que M. Jégou avait reçu de l'administration du commissariat de la marine une histoire toute faite, et qu'il l'avait servie complaisamment aux lecteurs nas ou bénévoles.

Nous avons cité textuellement ces invectives, pour montrer jusqu'où peut conduire la passion, égarée par la vanité généalogique, et pour justifier la vigoureuse riposte, aux termes fort parlementaires, par laquelle M. Jégou a dû venger son honneur d'historien scrupuleux. Conservant dans sa démonstration nette et serrée autant de fine politesse que son adversaire a dépensé de bilieuse acrimonie dans son attaque, il démontre, actes authentiques en main, qu'il n'est nullement surprenant que Thomas Dondel, marchand de vins à Hennebont, fermiers des fouages et spéculateur par essence, ait acquis le Faouëdic par spéculation, et qu'en tous cas, les dates formellement insérées à ces actes l'excluent définitivement des fondateurs réels de la cité lorientaise. Il s'étonne, à bon droit, qu'on ait pu l'accuser d'avoir reçu des inspirations de l'administration de la marine, quand cette administration confiait, à la même époque, à M. le commissaire Hébert le soin d'écrire une histoire du port de Lorient, qui parut en 1866, dans la Revue maritime et coloniale, et dans laquelle ne figure aucun des documents recueillis par M. Jėgou, à grands

frais et au prix des plus minutieuses recherches. Enfin, prenant son adversaire en flagrant délit de plagiat, il montre comment M. Le Coq a puisé les détails les plus intéressants de son livre dans les propres brochures de M. Jégou et dans ses notes manuscrites, imprudemment confiées à un maladroit ami; et comment, par un procédé véritablement allemand, ce plagiaire audacieux, après avoir emprunté les propres réflexions de son adversaire et les avoir données comme siennes, fait remarquer avec ironie qu'elles avaient échappé à sa perspicacité.

La question historique qui nous occupe touche à l'histoire générale: nous devions donc signaler avec quelque détail cette polémique, et nous féliciterons hautement M. Jégou d'avoir montré, devant d'aussi violentes et aussi injustes attaques, autant de tact et de modération.

LARVORRE DE KERPENIC.

LA FILLE DE CARILÈS, par Mme J. Colomb. Un vol. gr. in-8°, illustré de 101 gravures sur bois par A. Marie. -- Paris, Hachette.

Nous sommes un peu en retard avec un écrivain dont la dernière publication est un des plus charmants livres d'étrennes qu'ait vu naître l'année 1874. Pour nous, ce livre a un mérite particulier: il est sorti d'une plume vendéenne. L'auteur du Violoneux de la Sapinière, Mme J. Colomb, dont le nom est connu des lecteurs de la Revue, ne pouvait pas ajouter un plus beau fleuron à sa couronne littéraire, déjà si brillante. Composée principalement pour la jeunesse, à laquelle notre distinguée compatriote consacre tous ses instants. la Fille de Cariles possède des qualités qui plaisent à tous les âges, et je sais bon nombre de personnes à cheveux blancs que sa lecture a singulièrement intéressées. Si d'aimables enfants séduisent par leur sourire les esprits les plus sérieux, Mme Colomb exerce le même charme par la vérité et la naïveté de ses peintures, par un style

élégant et naturel d'où la prétention à la haute littérature est absolument bannie. Ajoutez à ces rares qualités une qualité bien supérieure encore. Dans un récit des plus attachants, Mme Colomb donne aux enfants des leçons d'autant meilleures que, s'écartant complètement de la forme pédagogique, elles pénètrent doucement leur cœur et s'y infiltrent, comme poussées par un courant irrésistible. Le besoin d'aimer, ce sentiment de tous les âges, qui peut ramener au bien jusqu'aux natures les plus grossièrement sensuelles et les natures perverties, s'y montre dans toute sa puissance. En un mot, c'est mieux qu'un livre agréable, c'est un bon livre.

Qu'importe que Carilès ne paraisse pas sous les traits qu'avait cette grande célébrité de la rue? Qu'importe que le Carilès qui, pour vendre sa marchandise, fait entendre sous toutes les fenêtres ce cri, si connu de ceux auxquels il s'adresse:

Pleurez, pleurez, petits enfants,

Vous aurez des moulins à vents,

ne soit pas le Carilès historique, celui qui ne quittait le violon que pour la bouteille, le Carilès de Mm. Colomb n'est point un être fantastique et idéal, il est dans la nature; cela suffit parfaitement. La pauvre petite Miette n'est pas seulement non plus une création de l'imagination. Hélas! il est trop vrai que de pauvres enfants abandonnés sont devenus, malgré la loi qui les protége, victimes de misérables qui, pour les exploiter à leur profit, pour les rendre un objet de curiosité publique, ont été jusqu'à disloquer leurs membres. C'est parce que, après la mort de sa mère, elle est menacée de ce triste sort, que Miette s'enfuit sans savoir où elle va. C'est alors que Carilès la rencontre, et que, son cœur s'ouvrant à la pitié, il la recueille dans son taudis, et qu'assisté de quelques voisins charitables, il se décide à l'élever.

Miette a trouvé un père, qu'elle aide de bonne heure dans son industrie, et pour lequel elle a des trésors de tendresse. Elle grandit, en se rendant de plus en plus utile, et devenant de plus en plus chère à son bienfaiteur. Il arrive pourtant un

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