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baisement de la main, ainsi qu'il est prescrit par le Cérémonial des évêques. Ensuite, lorsque Mgr l'évêque, la crosse à la main et la mitre en tête, est monté en chaire, où il a développé, avec autant de conviction profonde que de feu et d'énergie, ces pensées: « qu'il vient avec confiance, parce que, comme saint Paul, il n'a pas été envoyé par les hommes, mais par Dieu même Missus a Deo; qu'il vient aussi avec confiance, parce qu'il sait vers quel clergé, vers quel peuple Dieu l'envoie; qu'il veut se dépenser, se dévouer pour nos âmes; qu'il est heureux de l'héritage qui lui est confié, heureux et touché d'une si belle fête. »

Puis, donnant la bénédiction solennelle, il appelle les faveurs d'en haut sur sa ville épiscopale et sur son diocèse; et pendant que l'orgue joue, les pompiers, les séminaristes, MM. les ecclésiastiques et le Chapitre reconduisent Monseigneur, par le square et le jardin, au palais épiscopal. Quelque temps après, Sa Grandeur se rend au grand séminaire, précédée de deux longues files d'ecclésiastiques qui font retentir les airs d'une cantate composée exprès pour la circonstance. Monseigneur bénit encore la foule qui se presse sur son passage; de ce côté de la ville, les décorations sont vraiment aussi remarquables que multipliées, et surtout on admire, en entrant dans la cour du grand séminaire, deux arcs de triomphe, d'une gracieuse originalité.

Résumons d'un mot cette fête: elle a laissé dans tous les cœurs les meilleurs souvenirs et elle fait naître pour le diocèse de Luçon les plus belles espérances. Béni soit Dieu! béni soit celui qu'il nous a envoyé! Benedictus qui venit in nomine Domini! - Que son épiscopat soit long et prospère ! Ad multos annos !

X

ALEXIS TRANSON, DE NANTES, CHARCUTIER, PHILOSOPHE ET ANTIQUAIRE; par Joseph Foulon-Menard, 2e éd. in-8°, 48 p. et portr. Nantes, impr. Grinsard.

ALMANACH DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE NANTES POUR L'ANNÉE 1875. In-18, 106 p., impr. Veuve Mellinet.

ARTHUR DE BRETAGNE, drame en quatre actes; par Louis Tiercelin. In80, 56 p. Nantes, impr. Vincent Forest et Émile Grimaud.

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ASSURANCE (L') SUR LA VIE ET LES DROITS DE LA MUTATION; par Alfred de Courcy, administrateur de la Compagnie d'assurances générales. Mémoire présenté à la cour de Cassation. In-18, 36 p. Paris, lib. Anger.

BULLETIN ET MÉMOIRES DE LA SOCIETE ARCHÉOLOGIQUE DU DEPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE. T. IX. In-8°, LXVII-328 p. et 11 pl. Rennes, impr.

Catel.

CHARGEMENTS (LES) DE BLÉ. Lettre adressée à MM. les Ministres de la marine et des affaires étrangères; par Alfred de Courcy, administrateur de la Société centrale de Sauvetage des naufragés. In-18, 11 p. Paris, lib. Anger.

COMMENT MONSIEUR SAINT YVES PRIT POSSESSION DU PARADIS. Fabliau lu au banquet des avocats du barreau de Rennes, le mardi 26 mai 1874, par S. Ropartz. In-12, 3 p. Rennes, imp. Oberthur.

CONTES ET DISCOURS d'EUTRAPEL, de Noël du Fail, réimprimés par les soins de D. Jouaust, avec une notice, des notes et un glossaire, par C. Hippeau T. 1. In-8°, xn-318 p. - Paris, impr. Jouaust.

CORRESPONDANCE DE FRANÇOIS WATRIN, ADJUDANT GÉNÉRAL De Hoche PENDANT LES GUERRES DE LA VENDEE (documents inédits): par A. du Chatellier, correspondant de l'Institut. In-8°, 100 p. — Paris, lib. Dumoulin.

DIOCÈSE DE NANTES. MANUEL POUR LE JUBILĖ UNIVERSEL, accordé par N. S. P. le pape Pie IX. In-18, 36 p. — Nantes, imp. Ve Mellinet.

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» 20 c. DISCOURS, prononcé le 11 mars 1875, dans l'église de Saint-Roch, à Paris, en faveur des écoles professionnelles catholiques, par Mer Bécel, évêque de Vannes. In-12, 30 p. - Paris, imp. J. Le Clère.

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FLORE DES ENVIRONS DE GRAND-JOUAN, par Saint-Gal, professeur de botanique et de sylviculture. In-18, XLVI-523 p. - Nantes, lib. Douillard. LE 10 AOUT; par Georges de Cadoudal. In-18, 35 p. Paris, lib. de la Société bibliographique....

» 20 c. MATINÉES LITTÉRAIRES. Cours complet de littérature moderne; par Édouard Mennechet. 6e éd. T. II et III. In-18 jésus, 838 p. T. IV, 434 p. Paris, lib. Garnier.

EUVRES COMPLÈTES. THEATRE DE LA JEUNESSE; par Emile Souvestre. Nouv. éd. In-18, 261 p. Paris, Michel Lévy.... 1 fr. 25 c.

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ROUET (LE), nouvelle bretonne; par O. Pradère. In-8o, 20 p. imp. Lefournier aîné.

SHAKESPEARE CATHOLIQUE; par A. F. Rio. In-18, x-337 p. Bray et Retaux.

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LE DRAME POLITIQUE EN FRANCE

AU XVIe SIÈCLE

I

Le Triomphe de la Ligue.

Le Triomphe de la Ligue, tragœdie nouvelle (à Leyde, de l'imprimerie de Thomas Basson, 1607), est bien moins, malgré son titre, uue tragédie qu'un pamphlet politique dramatisé. J'ignore s'il n'en existe pas d'édition antérieure à celle de 1607, mais assurément la composition remonte plus haut, à dix-huit ans au delà, le but évident de cette pièce étant la défense, l'apologie de l'assassinat des Guise, ordonné par Henri III, perpétré aux États de Blois, le 23 et le 24 décembre 1588.

Les acteurs sont presque tous des personnages historiques trèsréels et très-connus, dont les noms se trouvent déguisés sous des anagrammes fort transparents. Il ne faut pas une grande perspicacité pour reconnaître, dans Giesu « roi imaginaire », Henri le Balafré, duc de Guise, dans Numiade« vice-roi », le duc du Maine ou de Mayenne, son frère, dans Jeusoie « aime-fer», le duc de Joyeuse, dans Valardin « capitaine » et Monserpiné « catholique », Lavardin et Monpensier. Pour peu aussi qu'on se rappelle que, dans notre vieille orthographe l'u et le v, l'i et le j sont des lettres équivalentes, on découvrira du premier coup que Visteie, autre acteur du Triomphe de la Ligue, qualifié de « harangueur séditieux,

TOME XXXVII (VII DE LA 40 SÉRIE.)

28

ne peut être autre qu'un Jésuite. Quant à Constance « garde-loix », c'est un nom de fantaisie, chargé de représenter le type du calviniste puritain et inflexible, c'est le vrai héros de la pièce qui a été certainement écrite par un huguenot, et pour Nicodème « timide », c'est le protestant honteux. Les autres personnages ne sont que des courriers, des écuyers, des chœurs.

L'intrigue est simple, ou plutôt il n'y en a pas, il n'y a que des scènes qui se succèdent, toutes convergeant vers un but unique: prouver chez les Guise le dessein formé d'usurper la couronne, de tuer le roi, de perdre la France et de faire entre-massacrer, s'il était possible, tous les Français, d'où suit que le vil guet-àpens des États de Blois devient, je ne dis pas seulement un acte de légitime défense, mais une œuvre patriotique, héroïque, sublime. Telle est toute l'inspiration de la pièce.

-

Elle s'ouvre par un long monologue du garde-loix Constance, qui déplore les malheurs de la France et appelle à son secours la pitié et l'assistance du Très-Haut. Cette prière ne manque pas de souffle et de grandeur:

O toi qui, pour sauver de la patte cruelle
De ces loups acharnés ton serviteur fidelle,
As, ceste nuit, campé près de moi sommeillant,
De tes anges eslus le bataillon veillant;
Qui, malgré les haineux 1 de ta pauvrette Église,
Au milieu de leurs dards nous tiens sous ta franchise,
Qui leur serres la bride ou lâches quand tu veux,
Qui assures nos pas, qui comptes nos cheveux,
Qui sais de combien d'ans nostre vie est bornée.
SEIGNEUR, préserve-nous, bénis cette journée!
Veuille, Éternel, garder la royale maison

De conseiller flatteur, de meurtre et de poison.
Garde nos princes chers, le sénat, la noblesse
Et le peuple mourant..... O Seigneur, ne délaisse
La déplorable France au plus fort du danger,
Pour gémir sous le joug du barbare estranger!
Ah! pauvre France, hélas ! pitoyable et bénigne,
1 Les ennemis.

Tu as nourri l'aspic qui brèche ta poitrine:
Tu trouvas ces tyrans dans la fange jetės,
Tu les mis dans ton sein, tu les as allaités,
Tu leur as fait sucer de tes fils la substance,
Tu les as élevés.... Mais, pour ta récompense,
Ils veulent, ces ingrats, de tes bras arracher

De tous tes chers enfants ton enfant le plus cher.

Ce barbare étranger, cet aspic, ces tyrans, tout cela désigne uniquement les Guise; cet enfant si cher à la France, qu'ils veulent arracher de ses bras, c'est le roi qu'ils veulent détrôner. Euxmêmes s'en expriment clairement à la scène suivante, qui est une conversation intime entre les trois principaux chefs de la Ligue, Giesu (Guise), Numiade (Mayenne) et Jeusoie (Joyeuse). Ils sont tous les trois de fort belle humeur, très-satisfaits de l'état de leurs affaires. Guise le premier s'écrie:

La fortune nous rit, le ciel, la terre et l'onde
Semblent favoriser nos superbes desseins.

NUMIADE.

Nous voilà élevés aux honneurs souverains;

Car les princes, les rois, pipés par nostre amorce,
Leurs sceptres vont ployer sous nostre jeune force.

GIESU.

L'un, pour entretenir de la Ligue le cours,
Les doubles pistolets nous offre pour secours.

NUMIADE.

L'autre promet d'armer la guerrière Allemagne;
Et ce duc montagnard 1 fait briller la campagne
De morions crêtés, menaçant toutefois
(Pour colorer son jeu) le peuple genevois.
Puis le riche clergé de la romaine Église,
Bien qu'avare et taquin, fournit à l'entreprise.

GIESU.

Ses beaux escus choisis nous pleuvent dans la main
Comme flocons neigeux sur l'Apennin hautain.

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