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d'août. Les journaux des Côtes-du-Nord nous apprennent que, le dimanche 20 mars, a eu lieu à Guingamp une réunion des présidents et des délégués des comices du département, qui avaient répondu en grand nombre à l'appel fait par la direction de l'Association bretonne. M. Rieffel, le vénérable et distingué directeur général de l'Association bretonne, présidait la séance, qui a eu lieu à midi dans une des salles de l'hôtel-deville, mise obligeamment à la disposition des membres de la Société par M. Ollivier, maire de Guingamp. M. Louis de Kerj¿gu, président de la section d'Agriculture, a pris la parole et, avec la verve brillante qu'on lui connaît, a exposé les avantages d'un concours hippique projeté. Un si bon avocat d'une excellente cause ne pouvait manquer de gagner son procès. Aussi les représentants des Comices ont-ils généreusenient accordé le concours pécuniaire qui leur était demandé, et nous les en félicitons. Avant de quitter Guingamp, le Comité directeur de l'Association bretonne a décidé que le Congrès provincial se tiendrait du 29 août au 5 septembre. Le 25 août aura lieu la réunion des membres de l'Association pour la nomination des commissions et la répartition des travaux de la semaine. Mgr David a fait espérer à la direction que Sa Grandeur célébrerait le lundi la messe du Saint-Esprit à 9 heures. Les conférences d'Agriculture et d'Archéologie commenceront ensuite pour se terminer le samedi 4 septembre.

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Des démarches sont faites près de M. le ministre de la Marine pour obtenir un bateau à vapeur garde-côtes, qui, comme cela a eu lieu l'an dernier pour le Morbihan, permettra aux membres de l'Association de parcourir et d'étudier le littoral des Côtes-du-Nord, au point de vue archéologique et agricole.

Il serait à désirer que le temps permît, aux deux mêmes points de vue, de faire une petite excursion à l'île si intéressante de Jersey.

Nous ne pouvons donc que presser les hommes de science et de travail de seconder de leur initiative et de leur cotisation les efforts si persévérants et si louables de l'Association bretonne.

LOUIS DE KERJEAN.

Nous ne terminerons pas cette chronique sans annoncer que, sous ce titre Bibliographie de la Province, M. Alexandre Massé va publier une revue mensuelle, appelée à combler une véritable lacune. Elle présentera, chaque mois, un tableau aussi complet que possible des richesses intellectuelles de nos départements. Analyse de tous les ouvrages paraissant en province; notices sur les accadémies et sociétés savantes, revue des cours littéraires et scientifiques; concours, notes sur les musées et les bibliothèques, nécrologie, étude d'histoire littéraire, archéologie, biographies, etc., tel est le cadre de la Bibliographie de la Province. Cette revue doit paraître, ce mois-ci, dans le format in-80. Abonnements : pour un an, 8 francs; pour six mois, 4 francs; pour trois mois, 2 fr. M. Alexandre Massé, dírecteur, 2, rue Muller, à Paris.

COMBAT (LE) D'AUVOURS. Allocution de Mer l'évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, prononcée sur le plateau d'Auvours, le 14 avril 1874. In-8°, 11 p. Saint-Brieuc, imp. Prud'homme.

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DEBRIS (LES) DE QUIBERON. Souvenir des désastres de 1795, suivi de la liste des victimes, rectifiée d'après les documents de la collection Hersart du Buron, et tous autres titres contemporains et authentiques, par Eugène de la Gournerie. In-8°, 211 p. Nantes, libr. catholique Liba3 fr.

ros.....

ETUDE HISTORIQUE SUR LA VIE DU CARDINAL PIERRE DE FOIX, DIT Le Jeune, ÉVÊQUE DE VANNES ET ADMINISTRATEUR du diocèse d'Aire. 1449-1490; par Emile Labeyrie. In-8°, 42 p. Pau, imp. Ve Vignancourt.

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MADAME DE KERIGANT; par Frédéric de la Noue. In-8°, 22 p. imp. Peigné.

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MÉDITATION SUR L'ATTRACTION UNIVERSELLE; par René Galles. In-4o, 21 p. Nantes, imp. Ve Mellinet.

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(Extrait des Annales de la Société académique de la Loire-Inférieure.)

MERE (LA) SAINT-Benoit, supérieure des UrsuLINES DE JÉSUS ET FONDATRICE DE L'ORDRE, par C. Merland. In-8o, 37 p. Forest et Emile Grimaud.

Nantes, imp. Vincent

POÉSIES, par Joseph Rousse. Petit in-80 vergé, 158 p. Tiré à 100 ex., numérotés à la presse. Nantes, imp. Vincent Forest et Emile Grimaud. Paris, Auguste Aubry, éditeur, rue Séguier, 18........ ... 4 fr. President (le) dE KERINCUFF. Etude biographique; par M. E. Le Guillou-Penanros, juge au tribunal civil. In-8°, 47 p. Brest, imp. Lefournier aîné.

PRINCIPES RAISONNÉS DE LA MÉTHODE INTELLECTUELLE, appliquée à l'éducation maternelle, à l'enseignement scolaire et à l'apprentissage professionnel. Etudes pédagogiques, par J. Guchet, directeur de l'Ecole et du Pensionnat de Clisson, officier de l'Instruction publique. In-18, xv-272 p. - Paris, Alph. Picard, rue Bonaparte, 82..

3 fr. SOCIÉTÉ DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL. Conseil central de Nantes. Assemblée générale du 14 février 1875. In-8°, Nantes, impr. Vincent Forest et Emile Grimaud.

18 p.

STATISTIQUE HISTORIQUE ET MONUMENTALE DU CANTON DE GUICHEN (arrondissement de Redon, Ille-et-Vilaine); par l'abbé Guillotin de Corson. In-8o, 76 p. Rennes, imp. Catel.

TOUT NANTES Y PASSERA ET TRENTEMOULT AUSSI. Revue en quatre actes et 9 tableaux dont un prologue; par M. A. Robin des Combes, In-8°. 15 p. - Nantes, imp. Grinsard..

15 c.

TRAITEMENT (DU) DE L'ANGINE COUENNEUSE PAR LA CAUTÉRISATION; par le Dr Théobald Thibault. In-8o, 23 p. Nantes, imp. Ve Mellinet. USAGES LOCAUX DU CANTON DE TALMONT, constatés et recueillis par une commission cantonale en 1858, et édités par A. Coumailleau, expert à Avrillé. In-12, 95 p. La Roche-sur-Yon, imp. Gasté........ 1 fr. 25

LES VILLES DE BRETAGNE

MONCONTOUR ET SES ENVIRONS

Dans la partie très-accidentée du département des Côtes-duNord, à cinq kilomètres de la montagne du Ménez, se trouve Moncontour. Cette ville, qui faisait partie du duché de Penthièvre, est båtie sur un mamelon escarpé, à la rencontre de deux vallées, où coulent des ruisseaux qui servent de force motrice à des moulins. Elle était fortifiée, et passait autrefois pour être une des meilleures places de guerre de la Bretagne. On voit encore maintenant une partie de ses remparts, flanqués de grosses tours tapissées de lierre. Son château, ou citadelle, était formé de quatre tours, dont il reste encore des débris. Il y avait en cette ville un sénéchal qui rendait la justice; de plus, Moncontour était au nombre des villes de l'évêché de Saint-Brieuc et de Tréguier qui avaient droit de nommer un député de l'ordre du tiers aux États ou parlements généraux. Ces députés assistaient aux assemblées en habit noir, pelit manteau et cravate. Les députés du tiers, seulement de Brest, Saint-Malo et Nantes, portaient l'épée, et avaient aussi leur président. Aujourd'hui, Moncontour est un chef-lieu de canton. Cette localité, assez commerçante, a chaque semaine un marché et tous les mois une foire, où se vendent de nombreux bestiaux. Pendant longtemps, on a fabriqué dans la contrée des toiles qui étaient trèsestimées; mais cette industrie n'existe plus. L'église, qui n'a rien de remarquable comme architecture, posTOME XXXVII (VII DE LA 4e SÉRIE).

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sède des vitraux peints dont le dessin et la couleur sont admirables. Ces magnifiques vitraux, que beaucoup d'étrangers viennent visiter, portent la date de 1537.

Le chœur est orné d'un autel en marbre, de boiseries et de peintures du XVIIIe siècle, qui ont du mérite. Le buffet d'orgue, dernièrement restauré, est excellent.

Saint Mathurin, qui évangélisait au IVe siècle, est en grande vénération à Moncontour. Dans l'église, un autel à colonnes torses lui est dédié ; de plus, au pied d'un pilier, on voit sur un piedestal son buste en marbre blanc, surmonté d'un baldaquin en bois, sculpté dans le style gothique. Il y a des jours solennels où le buste en marbre fait place à un autre, qui est en argent. Au milieu du front de la tête d'argent, un fragment du crâne de saint Mathurin est conservé sous une glace qui le laisse apparaître. Chaque année, au mois de mai, il y a un pardon à l'occasion de la fête de saint Mathurin. Alors, pendant huit jours, de nombreux Bretons viennent de tous côtés, surtout du Morbihan, pour invoquer ce saint. La veille du pardon, qui a lieu un samedi, les cloches, sonnant à grande volée, annoncent, à la nuit tombante, que la procession qui accompagne le buste en argent de saint Mathurin, porté sur un brancard, sort de l'église pour parcourir les rues décorées et illuminées. La procession, ayant en tête du cortège une musique militaire de la localité, qui joue très-agréablement, s'arrête d'abord à un calvaire remarquable, puis sur la place du champ de foire, lieu élevé d'où l'on voit la mer. Là, on chante un Te Deum, pendant que brûle un énorme feu de joie, puis on revient dans le même ordre à l'église. Les Bretons étrangers à Moncontour ont seuls le privilége de porter le buste de saint Mathurin, et cet honneur est réservé à ceux dont les offrandes ont été les plus considérables. Le lendemain, une autre procession, solennelle comme la première, a lieu au milieu du jour. Cette fois, le buste de saint Mathurin est porté exclusivement par des habitants de Moncontour.

Dans l'église, pendant les cérémonies, on voit les pèlerins, afin de se rendre le saint plus favorable, s'agenouiller devant ce buste, puis,

montant sur un escabeau, ils vont l'embrasser trois fois, en commençant par les deux joues et finissant par le front, où se trouve la relique. Avant de se retirer, ils déposent leur offrande dans le tronc qni existe dans le piédestal. En fidèle historien, nous devons dire que, pendant la durée de ce célèbre pardon, il s'est mêlé de tout temps aux fêtes religieuses des plaisirs mondains, et personne ne se scandalise de voir la foule, en sortant de l'église, se rendre sur la place de la Carrière, où se trouvent des jeux, des loteries et des saltimbanques, qui font avec leur musique un tapage infernal. De là, on se rend sur l'esplanade du château des Granges, qui domine Moncontour, pour y danser ou y voir danser la dérobée, au son du biniou, du violon et de la vielle.

La dérobée est une danse très-originale, qui consiste, au moment où l'on fait certaines évolutions, à dérober la danseuse d'un autre, si cela plaît. Des règlements sévères, affichés dans la ville, défendent aux danseurs qui perdent leurs danseuses, de témoigner en aucune façon la mauvaise humeur que cet accident peut leur

causer.

Pendant les huit jours que durent ces fêtes, on ne peut se faire une idée du nombre de bolées de cidre qui se boivent. Dans le pays de Moncontour, le cidre ne se boit que dans des bols en faïence; d'où le nom de bolée.

Parlons maintenant des faits historiques dont Moncontour et la contrée environnante furent le théâtre.

Gilles de Bretagne, fils de Jean V et dernier frère du comte de Montfort, possédait, en 1446, les capitaineries de Saint-Malo et de Moncontour. Ce prince, que sa franchise, son courage et de brillantes qualités avaient rendu cher au peuple breton, fut accusé d'être d'intelligence avec l'Angleterre et d'avoir attenté à l'honneur de plusieurs femmes et filles du pays. Victime de ces accusations, que l'on ne se donna pas la peine de prouver, il fut arrêté au château du Guildo par les troupes du roi. Forcé ensuite de se démettre de ses capitaineries, il fut conduit d'abord à Châteaubriant, puis å Moncontour, où l'on montre encore le cachot qu'il habita. De là

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