bordent partout où elles ne trouvent pas un cours assez libre et un assez grand débouché.

La richesse de cette vallée consiste principalement dans ses usines et ses prairies, et on voit souvent les produits de ces mêmes prairies si renommées, avariés et même détruits par les débordemens de la rivière.

Les nombreuses usines situées sur l'Yvette, formées au moyen de barrages qui en ont relevé le lit, sont la cause principale de ces débordemens, par la réduction de la pente naturelle et parce que la plupart d'entre elles n'ont pas d'ouvertures suffisantes pour dégorger librement la surabondance des eaux dans les

crues.

Il fallait donc apporter dans la construction de ces barrages des perfectionnemens propres prévenir ces graves inconvéniens.

Le premier exemple de ces utiles améliorations dans la vallée de l'Yvette a été donné par M. Hauducœur, qui exploite une des usines les plus importantes, située sur le cours de cette rivière, dans la commune de Bures, canton de Palaiseau, arrondissement de Versailles, à 6 lieues de Paris.

Il a commencé en 1821 et a continué, pendant ANNÉE 1833.

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les trois années suivantes, avec une intelligence et une persévérance remarquables, des travaux consistant principalement dans l'élargissement et le redressement de toutes les parties sinueuses du lit de la rivière d'Yvette, sur 4,000 mètres d'étendue entre Bures et Orsay. Il a réglé et nivelé des prés qui la bordent, de manière à éviter toute stagnation des eaux, et en supprimant toutes les parties marécageuses, il a rendu cette partie de la vallée beaucoup plus saine et plus productive.

M. Hauducœur, au moment où il faisait exécuter le redressement du cours de la rivière, reconstruisait son usine dans son entier, et la construction de cet édifice, dont lui seul, sans le concours d'aucun ingénieur, a fait exécuter tous les travaux, a été combinée de telle sorte que, dans le même bâtiment, élevé de cinq étages, quatre paires de meules agissent soit simultanément, soit séparément, et sont mises en mouvement par des roues alimentées par même cours d'eau sur lequel des dispositions particulières ont été effectuées.

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Il y a fait établir en même temps des vannes de fond, capables de donner un libre écoulement aux eaux des plus grandes crues, et a fait

établir près de ces mêmes vannes un flotteur de l'invention de M. Polonceau, inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées, au moyen 'duquel les crues accidentelles se dégorgent d'elles-mêmes sans aucun soin mécanisme simple et ingénieux, qui a été l'objet d'un rapport à la Société royale d'Agriculture et des Arts de Seine-et-Oise, par M. Polonceau, qui a consacré son génie à tout ce qui pouvait concourir à la prospérité de l'agriculture et de l'industrie du département, qui a eu pendant si longtemps le bonheur de le posséder comme ingénieur en chef.

Enfin, M. Hauducœur a fait exécuter des murs de chute circulaire dans un ravin qui, auparavant, vomissait à chaque crue, dans le lit de la rivière d'Yvette, des sables et des graviers qu'il fallait ensuite extraire à grands frais, tandis que ces murs, empêchant à la fois la corrosion des berges et l'entraînement des sables, ont arrêté entièrement l'excavation du ravin qui s'agrandissait chaque année, ainsi que les atterrissemens de la rivière.

Depuis ce temps, M. Hauducœur a fait encore à son importante usine de notables améliorations. Quant à ce qui concerne l'intérieur, je

me bornerai à dire que la mouture y est effectuée d'après un mécanisme récemment importé d'Angleterre, et qui commence à s'introduire dans quelques usines; on sait que la farine fabriquée avec ce mécanisme a plus de valeur dans le commerce. Pour l'extérieur, les travaux consistent: 1o dans le profil donné à la rivière de décharge, qui non seulement ouvre un lit régulier où les eaux ne rencontrent aucun obstacle, mais où il a été formé, au dessus du niveau des crues ordinaires, un évasement tel, qu'il peut contenir les eaux des plus grandes crues; 2° dans la forme donnée au déversoir du moulin, qui, au lieu de s'incliner à l'extérieur, comme on le fait ordinairement, est incliné à l'intérieur, c'est à dire du côté de l'eau ; ce qui donne à la maçonnerie, couverte d'eau constamment, une plus grande solidité; et 3° enfin, dans la division en deux bras, par une cloison longitudinale, en madriers, du bief qui précède les roues hydrauliques : ce qui permet d'obtenir dans la mouture plus de régularité, attendu que sur le bras principal est établie une roue fort large qui fait mouvoir les quatre paires de meules ci-dessus indiquées, est destinée à marcher habituellement et exige une assez grande force motrice,

tandis que sur l'autre bras en est établie une plus petite, destinée aux moutures accessoires, qui n'ont pas besoin d'autant de régularité.

Depuis l'achèvement de ces travaux, le service de ce vaste moulin, qui fait autant de service que cinq, est simple, facile et plus régulier qu'aucun autre sur la même rivière; les terrains qui le bordent, qui autrefois étaient marécageux, sont couverts aujourd'hui d'excellentes prairies à l'abri de tout accident de la crue subite des

eaux.

Le détail de ces travaux est consigné, Messieurs, dans deux rapports faits, en 1827 et 1851, à la Société royale d'Agriculture de Seineet-Oise, par MM. de Jouvencel et Polonceau.

Les résultats obtenus par M. Hauducœur dans le redressement du lit de l'Yvette, tant en amont qu'en aval de son importante usine, ont eu les plus heureux effets. Déjà plusieurs propriétaires de moulins, tant au dessus qu'au dessous de Bures, ont fait exécuter des travaux analogues, et pour y concourir, M. Hauducœur, nonobstant les réclamations des meuniers de son canton, et dans l'intérêt public, a sollicité de M. le préfet du département de Seine-et-Oise une mesure qui vient d'être sanctionnée par une ordonnance royale rendue en Conseil